constitulionnels, mentant a leur origine, substituer avec obstinaiion le gouvernement personnel a la fa - meuse maxime qui m'appartient le Boi règn» et ne gouverne pas, on a de bonnes raisons pour désespa- rer de voir la forme monarchique s'acclimater en France avec l'ordre et la liberté. Le Roi règne et ne gouverne pas Autant vaut le billet Lachótre. Bertram, dont Ie bon sens forme souvent un heureux contraste avec les paradoxes réactionnaires de M. Hymans dans YOflice, dit ce propos Que de fois les hommes qui ont quelque pénélra- lion et qui, sous les fictions constitutionneiles. sa- venl deviner les réalitès, ont pu vérifier 1'exactilude de ce que dit M. Thiers du pouvoir personnelCe pouvoir personnel, qui toujours s'impose, et qui, demeurant couvert et inviolable, découvre et com- promet le gouvernementII est bon de i'entendre dire a M. Thiers, qui a été premier ministre. Si M. Guizot voulait, quelle histoire il nous pourrait faire des mariages espagnols sous Louis-Philippe! N'a-t-on pas vu plus d'une fois, en Angleterre, la politique royale gêner la politique nationale! Je ne dis rien de la candidature Hohenzollern au tróne d'Espagne elle a été le prétexte de la guerre entre la France et 1'Allemagne, mais elle n'en a pas été la cause. Du reste, Ie gouvernement impèrial de France n'était pas un de ces gouvernements personnels dont parle M. Thiers. Nous-mêmes, en Belgique, nous avons d'anciens hommes d'Etat qui pourraient ajou- ter quelques notes au discours de M. Thiers. Pourrions-nous affirmer, par exemple, que la part qu'a prise la Belgique a l'expédition du Mexique, élait justifiée par un intérêt national quelconque"? Nos ministres suivirent-ils, en cette affaire, leur propre impulsion? Non. lis cédaient a urie influence secrète. Secrèle est bieri trouvé secret de polichinel le II est vrai que polichinelle, en politique, fait parfaitement son personnage. Demandez plutót aux ministres passés et présents, véritables ma- rionnettes, dont une main cachée a tiré, tire et tirera la ficelle. L'influence mystérieuse a laqnelle 1$ maxime de M. Thiers ne sert trop souvent que de masque, ne nous a pas seulement valu la honte de l'expé dition du Mexique elle nous a doté des fortifi cations d'Anvers, inutiles et ruineuses, et elle nous procurera bientót tous les agréments de ['or ganisation prussienne, si nous n'y prenons garde. lScseau des Flandres. Jeudi dernier, 15 juin, la Société générale d'ex- ploitation de Chemins de fer a tenu son assemblee générale annuelle. Le rapport présenté aux action- naires donne une notice sur les négociations enta- mées pour la reprise des lignes des Flandres. Après avoir eonslatè qu'annuellement Ia Société présente un déficit et que ce n'est qu'a partir de 1878 qu'elle peut compter sur un bénéfice progressif, M. Gendebien dit En presence de cette situation noire ligne de conduite était toute tracée Donner a nos exploita tions un produit plus considerable et diminuer nos dépenses. Une réduction des depenses pourra vrai- semblablement être obtenue par une reorganisation des services, basée sur I'importance relative du tra- fic des diverses lignes. Ce point fait actuellement I'ob- jet de nos études. Quant ci ('augmentation de la recette, nous croyons pouvoir la trouver dans Ie relèvement des tarifs, surtout des tarifs mixtes, qui ne nous attri- buent que la moitié et parfois les 4/10 des frais fixes, et réduisent de 15 a 20 p. c. nos frais variables. d Or, comme le trafic de nos réseaux, dans les deux Flandres, comporte 600,000 tonnes de mar- chandises, sur lesquelles 400,000 sont soumises au régime du partage des tarifs mixtes, et comme, d'au- tre part, Ie parcours moyen de nos unites do trafic ne dépasse pas 20 kilomètres, il en rèsulte que, au lieu de recevoir pour uue tonne a la 4"classe fr. 1 -80, nous n'en recevons que 1-20, ou même 1-10. On concoit que de grandes exploitations, qui ont de longs parcours moyens ['intérieur et en service mixte, puissent supporter le partage des frais fixes et la réduction des taxes variables; mais Iorsque ces re ductions viennent frapper sur 66 p. c. de tout le trafic d'un réseau, sans compensation aucune, cest courir bónévolement a la ruine que de perpétuer uu pareil état de choses. Aussi, dés le 5 octobre dernier, avions-nous dé- noncé, pour Ie 10t janvier 1871, nos tarifs mixtes avec l'Etat et les autres exploitations en relation. M. le ministre des travaux publics nous de- mande de suspendre les effets de cette dénonciation, en nous faisant savoir que le gouvernement se pro posal d'examiner, sans retard et avec Ie désir d'a- boutir; la question de reprise par I'Etat de l'exploi- tation de nos réseaux dans les deux Flandres. Sous ces reserves, nous avons consenti a main- tenir provisoirement le statu quo. Des propositions furent soumises par nous au gouvernement. Elles avaienl pour bases Rachat par I'Etat, au moyen d'un capital de 145,000 francs par kJloraètre, en 4 1/2 beige au pair, ce qui représentait une rente kilométrique fixe et iuvariable de 6,525 francs 2° Payement de 100 kilomètres environ de lignes nouvelles a construire et a livrer par I'Etat, moyen- nant 100,000 francs,.en 4 1/2 beige au pair, soit une rente également fixe de 4,500 francs par kilomètre 8° Obligation pour noire compagnie de désinlé- resser, au moyen de ces capitaux, tous les action- naires et obligataires des compagnies concession- naires des lignes cédées, ce qui élait possible, mais sans bénéfice direct pour notre compagnie, i) Cette combinaison avait le mérite 1° De satisfaire au voeu des populations et du gouvernement Ini-mème, qui désirent que l'exploi- tation des lignes flamandes soit gérée par I'Etat; 2° De donner aux capitaux qui ont concouru a la création de ces lignes, une sécurité pleine, entière, indiscutable pour l'avenir 3° De conclure pour I'Etat une bonne opération En rffet, sur la base des calculs précédents il pou- vait se trouver en déficit de fr. 2,025 par kilomètre pour 1871, de fr. 1,025 en 1872, de fr. 415 en 1873; mais dès 1874 son bénéfice aurait été de fr. 125, pour progresser ensuite, sans interruption, d'année en année, de telle sorte que la progression tout en tière lui appartenait dans l'avenir pour compenser le déficit des trois premières années. t> Nous pensons que l'Etat n'aurait jamais con- struit ni pris a bail un seul kilomètre des lignes qu'il exploite, si, dans Ie passé, il avait reculé devant une sembiable éventualité. 4° Enfin, de nous exonérer de charges beaucoup plus lourdes et d'une plus longue durée que celles que l'Etat aurait assumées, charges que nous ne pouvons atténuer, comme peut le faire l'Etat par la puissance du crédit, et que, dès lors, nous sommes obliges d'alléger, nous le répétons, en faisant produire a nos lignes le maximum possible de leur rendement avec la dépense la plus réduite. Quoi qu'il en soit, le gouvernement n'a pas cru pouvoir accueillir celte combinaison. Aucune autre proposition n'ayanl été produite, les négociations ont été closes, el Ie 5 de ce mois nous avons notifié a l'Etat la dénonciation des tarifs et conventions de service mixte, pour cesser leurs effets le 1or octobre prochain. Nous pensons que cette ruesure, jointe a celles auxquelles nous avons fait allusion, pourra nous procurer une augmentation de recette nette d'environ fr. 500,000. Notre déficit s'en trouvera considérable- ment alténué et, par suite, la période des excèdants se trouvera rapprochée. Nous ne pouvons certainement donner tort a la Société générale d'Exploitation qui cherche d'arróter les perles de ses actionnaireselle applique le pro- verbe charité bien ordounée commence par soi- même. Pouvons-nous plus critiquer le gouvernement qui, de son cótè, défend les intéréts du trésor? Certaine ment non. L'Etat, cherchant a acheter au plus bas prix possible, reste bien dans son róle. Toutefois, il faut ajouter qu'il nous parait en faute pour n'avoir produit aucune autre proposition après avoir rejetè la combinaison de la Société Générale. Les négociations sont-elles rompues? M. Gendebien dit oui, M. Wasseige dit non. Espérons que ce der nier a raison et que dans peu de jours nous les ver- rons aboutir a un bon résultat. C'est la d'ailleurs le voeu unanime des Flandres. A l'unanimllc. k II n'y a pas bien longtemps, la Chambro des Notaires de l'arrondissement d'Ypres, assemblée au grand complet, procédait a l'élection d'un Présidenta prendre dans son sein. Les sept membres déposèrent chacun un billet dans le chapeau de M. Bayart. Au dépouillement, on constata que l'élu avait sept voix. M. le président Ghristiaen avait done voté pour lui-même Répétons en choeur Modeste comme un notaire. Au plus fort, Messieurs. Cent,, chiffre rond, tel est le nombre de bouches, qu'après six mois de sueurs, le chevalier Bayart a su rassembler autour de l'idole sous-préfectora'e. Quelle maigre pitance après tant de coups de grosse caisse 1 Les cléricaux prétendent faire mieux et a moindre bruit, lis dineront aujourd'hui a St Laurent, au prix de 4 francs par tête. Combien seront-ils a ces fa- meuses agapes 1 lis espèrent au moins deux cents fidèles, tous baptisés etconfirrnés. A. M. D. G. Décidément, c'est sur la panse qu'on attache son drapeau. Aos Chemins de fer. Parmi les propositions soumises au gouvernement par la Société Générale d'Exploitation, nous trouvons, sous le 2° Payement de 100 kilomètres environ de lignes a, construire et a livrer a VEtal, etc. Cent kilomètres! Quels sont-ils! Les divers chemins de fer concedes dont la Société Générale a ['exploitation et qui restent a construire, sont Ouest de Belgique.—Roulers Dixmude. 22 kil. Bruges a Waereghem et Tournai 82 Lichtervelde a Thielt 15 Eecloo a Anvers (Zelzaete-Anvers) 47 Ostende Armentières.Thourout-Ypres 32 id. Ypres-Touquet 12 Total. 210 kil. Puisqu'il s'agit de livrer seulement 100 kilomètres, il est clair que certains projets seront abandonnés. Le Bruges-Waereghem-Tournai, tout d'abord, est déclaré sacrifié. En défalquant cette ligne il reste encore 128 kilomètres parmi lesquels l'Eecloo-Anvers 47 kil. le Lichtervetde-Furnes 15 l'Ypres-Thourout 82 Total. 94 kil. ou environ cent en construction et, par conséquent, compris dans les cent kilomètres. Restent deux tronconsRoulers- Dixmude et Ypres- Touquet. Ces deux lignes. ou seulement l'une d'elles, seront-elles abandonnées? ear, si l'on était dans ('in tention de lesmaintenir toutes deux, on aurait dit «128 kilomètres. A cela nous ne savons que répondre et nous craignons beaucoup des intentions sur l'abandon de l'Ypres-Touquet. Les signes ne sont pas bons La Société d'Ostende-Armentiöres a été assemblée le 31 mai elle avait a son ordre du jour Projet de transaction avec la Société Générale d'exploitation et mesures a prendre en consé- quence. Qu'est-ce que tout cela signifie et que s'est-il passé? Encore une fois, nous nous croyons menacés de perdre l'Ypres-Messines-Touquet. Heureux, si nous nous trompions! Service accéléré. Uu petit colis expédié le 11 de Bruxelles, par la grande Vitesse (style officiel,) a été remis a destina tion, a Ypres, le 13, vers 7 heures du soir. De mieux en mieux, comme chez Nicolet'. 1! Correspoudancc particuliere de 1'OPiniOA'. Bruxelles, 16 Juin 1871. Les nouvelles de France continuent défrayer toutes les conversations. Je suis heureux de pouvoir constater que l'on raisonne aujourd'hui avec beaucoup plus de calme qu'il y a huit jours et qu'on ne parle plus notamment avec tant de laisser-aller et de dé- sinvolture du projet de fusilier en masse et sommai- rement tous ceux qui ont prêté leur concours la

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2