VILLE D'YPRES. YILLE DTPilES. commune. L'opinion publique, surexcitée par les crimes de Paris, se calme peu a peu et s'effraie du nombre d'erreurs judiciaires qui ont été commises pendant ces quelques jours oü Ie moindre caporal de l'armée francaise s'est octroyé le droit de fusilier qui- conque lui paraissait coupable. De la une tendance trés marquée, même chez les plus impitoyables, la clémence. Le chef du pouvoir exécutif comprend si bien lui- même que parmi les membres de la Commune il a pu se fourvoyer d'honnêtes gens qui ne se sont aper§us que trop tard en quelle mauvaise société ils se trou- vaient qu'il a cru devoir donner h deux d'entre eux des sauf-conduits a I'aide desquels ils ont pu quitter la France. Combien d'autres ne se trouvent pas dans le même cas? Maintenant je vais vous parler de noire politique intêrieure. Le budget des travaux publics est enfin voté. II élait temps pour tout le monde, et surtout pour M. Wasseige, qui a conquis une réputalion oratoire impérissable dans la discussion. Non, jamais, depuis que le gouvernement parle mentaire existe, pareil spectacle n'a été donné au monde. Quand M. Tack a accepté, il y a quelques mois, de succéder a M. Frère-Orban au département des finances, un si formidable éclat de rire a accueilli cette nouvelle, que le pauvre représentant de Cour- trai s'est vu obligé de battre aussilót en retraite. Et pourlant,quel abime encore entre M. Tack et M. Was seige! M. Tack avait du moins pour lui une certaine forme et une certaine dignité de langage le ministre acluel des travaux publics est tont simplement nau- séabond a force d'obsóquiosité. El quel langage! La droite elle-même en est honteuse. Vous-me direz Pourquoi la droite, qui compte dans son sein quelques hommes de mérite, est-elle allé choisir ce piétre sire pour en faire un ministre? Je vous répondrai qu'elle ne Pa pas choisi et qu'elle l'a pris faute de mieux. Car, ne l'oubliez pas II fal— lait de loule nécessité un Wallon dans Ie cabinet. Sans Wallon, pas de cabinet possible ainsi le veut la tradition qui n'admet pas que le cabinet soit com pose exclusivement de Wallons ou de Flamands. Mais citez-moi, parmi les Wallons appartenant bien fran- cheinent a la droite, un homtned'un peu de mérite.... Ne cherchez pas, c'est inutile. On a pris Wasseige comme on aurait pris M. Moncheur ou M. Santkin. II y a eu, le 14 de ce mois, vingt-cinq ans que le Congrès libéral s'est réuni a Bruxelles. Que de changements depuis lors A cette époque le parli libéral était uni, il était plein d'ardeur et il ne lui a pas fallu bien longtemps pour renverser le parti clérical. Aujourd'hui, le parti clérical est de nouveau au pouvoir et pour longtemps peut être si les doctri naires ne finissent pas par comprendre qu'ils ont fait fausse route en ne donnant pas satisfaction aux légitimes aspirations de l'opinion publique. Mais les chefs du parti se font vieux et l'on sait que l'obslina- tion accompagne presque toujours la vieillesse; il ne faut pas beaucoup compter sur leur conversion, et il faudra attendre leur mort, sans la souhaiter, pour que l'union puisse se faire dans le libéralisme. Attendons, puisqu'il n'y a rien de mieux a faire, a ce qu'il parait. La manifestation que le clergé prépare est évi- demment une manifestation contre l'Italie, et ce point de vue elle est déplorable. Les journaux catho- liques ne se gênent pas pour l'avouer. Ce qui prouve du reste qu'elle est avant tout politique, c'est que le drapeau qu'il s'agit d arborer, jaune et blanc, est le drapeau des Etats-Romains, c'est le drapeau du pape comme chef temporel. Le drapeau du pouvoir spiri- luel est fond blanc, avec les portraits de St Pierre et de St Paul, tenant croisées les clefs pontificales. L'instruction ouverte sur les désordres qui ont eu lieudevant la demeure de M. Victor Hugo est restée sans résultat. Cet insuccès de notre parquet surprend d'aulant plus que, dès le lendemain de la manifesta tion, on désignait publiquemenlles coupables. II faut croire, d'après cola, qu'on s'est un peu trop pressé, car je sais de bonne source que plusieurs de ceux qui prétendaient être au courant de tout, ayant été appelés devantlejuge d'instruction, ont dü. finir par avouer qu'ils ne savaient absolument rien. C'est presque toujours ainsi. Paris-Journal annonce que la célèbre société 1 'In ternationale manque de fonds elle a fait un appel désespéré tous ses fidèles. Une collecte est en train de s'orgauiser Paris. La cotisation est de vingt-cinq centimes. On organise dans la capitale des quêtes en faveur des victimes de la lutte. LTnternationale, elle, cherche de son cóté les moyens de recommencer immédiatement la guerre. Paris, en ce moment, est un peu abandonné, mais Lyon, Nice, Gênes, Milan, Florence, Turin, n'alten- dent qu'un signal. Les fonds manquent, pour le moment; mais, a Londres, on travaille activement, et Ie mot de re vanche est dans toutes les bouches. Un autre Société, celle des Vengeurs, vient d'ap- poser sur les murs du boulevard Richard-Lenoir, des affiches dont voici I'effrayante teneur Au nomdu progrèset de l'humanité, nous proles- tons de toutes nos forces coatre les] atrocités des traineurs de sabre. Nousdéclaronsque, par tous les moyens, nousven- rons nos frères massacrés. Li Comité des Vengeurs. Le Figaro raconte en ces termes l'exécution d'un malheureux qu'on avait pris pour Billioray, le mem- bre de la Commune Tout le monde Se rappelle que plusieurs journaux avaien.l annoncé la mort de Billioray, membre de la Commune, arrêté dans la journée du 26 mai, sur l'avenue Labourdonnaye, et fusillé a l'Ecole mili taire. Or, il est notoire que Billioray n'a été pris que dans les premiers jours de cette semaine, et qu'il est a Versailles, oü il attend son jugement. Voici des détails sur l'exécution du malheureux qui a été victime de sa ressemblance avec Billioray. Ces détails nous sont communiqués et garantis par un médecin militaire, qui a assisté a l'exécution, et un lieutenant d'artillerie, qui a vu le cadavre. Le 26 mai, vers six heures de l'après midi, un in dividu assez bien mis, qui passait sur l'avenue La Bourdonnaie, fut entouré par la foule qui se mit crier C'est Billioray, membre de la Commune. Une patrouille du 6' de ligne qui passait dans ce quartier, arrêta le prétendu Billioray et le mena a l'Ecole militaire. La foule sui^vint, hurlant toujours C'est Billio ray. Le malheureux avait beau protester, les clameurs étouffaient sa voix. L'officier devant lequel il fut conduit, convaincu de son identité par tant de témoignages différents, ordonna son exécution immédiate. Mais je vous jure que je ne suis pas Billioray, protestait l'infortuné; je suis Constant. J'habite tout prés d'ici, au Gros-Caillouallez plutót le demander aux voisins. II ment, le lêche, vociféraient les assistants; c'est bien Billioray, nous en sommes sörs. Et une foule d'individus, qui jamais de leur vie n'avaient vu le membre de la Commune, hurlaient plus fort que les autres C'est Billioray. L'officier donne I'ordre de procéder a l'exécution. On garotte la victime, qui se débattait énergique- ment, et on la fusille a bout portant. Le soir, on envoya son cadavre, avec une foule d'autres, a Issy, pour y être enterré. Le caporal qui commandait l'escorte du convoi, disait a un de nos amis, en lui monlrant le cadavre du faux Billioray Le misérablel il est mort lachement, il se traf- nait a geuouxl Aujourd'hui, que le vrai Billioray est arrêté, il a bien fallu convenir qu'on s'était trompé, et les pa piers trouvés sur l'infortuné dont nous venons de raconter l'exécution ont prouvé qu'il s'appelait réel- lement Constant, et que c'était un citoyen honnête, un brave père de familie, établi mercier au Gros- Caillou, et qui est toujours resté étranger a nos luttes politiques. AVIS. L'Administration communale prévient les per- sonnes intéressées que le róle pour le recouvre- ment de la taxe provinciale de 1871, sur les chevaux de luxe et les chevaux mixtes,étab!ie par règlement du 28 novembre 1867, sera dépose pendant 8 jours a l'inspection du public,a compter du 15 courant, au secrétariat de cette vrille. Les contribuables qui croiraient avoir a se plaindre de Ia cotisation réglée h leur charge, pourront adresser leurs réclamations par écrit et sur papier libre l'Administration communale, en déans les 60 jours qui suivent le premier jour du dépót du róle. Fait&Ypres, le 13 Juin 1871. Les Bourgmestre et Echevins, Par OrdonnanceP. BEKE. Le Secrétaire, J. DE CODT. Expropriation pour assainissement. LOL DU 1« JUILLET 4858. En exécution de la délibération du Conseil communal du 27 Mai dernier, le Collége des Bourgmestre et Echevins prévient ses administrés que le plan indiquant les travaux a faire pour par- venir a i'élargissement de la ruelle des Aveugles et de Impropriation pour cause d'assainissement de Ia propriété encore nécessaire a cet objet, sera déposé a l'Administration communale pen dant un mois partir du 19 du présent mois. L'information de commodo et incommodo aura lieu lajjmaison de ville, salie des séances, le jeudi 20 juillet, a 10 1|2 heures du matin, et tous les intéressés pourront y faire valoir leurs motifs d'opposition. A Ypres, le 14 Juin 1871. Les Bourgmestre et Echevins, Par Ordonnance P. BEKE. Le Secrétaire, J. DE CODT. YPRES. Etal-civil du 9 au 16 juin 1871 l'OPEKIKillE. Elat-civil du 9 au 16 juin 1871 NAISSANCES. TA T indiquant les quantités et le prix mogen d<s grains, fpurrages et autres produits agricoles ven dus le tl juin 1871, sur le marchè de la ville d' Ypres. 8oe Fêve oüo V Libertê, Egalité NAISSANCES. Sexe raasculin 2. Sexe féminin 2. DÉCÈS. Doolaeghe, Sophie, 56 ans, dentellière, épouse d'Edouard Hegroote, rue des Chiens. Braem, Arthur, 41 ans, rue des Récollets, Speybrouck, Emile, 46 ans, rue de Boesinghe, Huyghe, Virgiuie, dentellière, cétibataire, Vieux Marclié- au-Bois. Labyt, Marie, 78 ans, dentellière, célibalaire, rue de la Boule. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe raasculin 4. Sexe féminin 5. Sexe masculin4. Sexe féminin 7. DÉCÊS. Cleenwerck, Judith-Pauline, 24 ans, cafetière, époux de Henri Beddeleem, Hagebaertboek-Notre-Dame. Sausen, Euqhémre-Thérèse, 67 ans, dentellière, Höpital. Rouseré, Anna-Julienne, 30 ans, dentellière, célibataire, Ilipshoek. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 2. Sexe féminin 2. NATURE QUANTITÉS PRIX MOTEN POIUS DES MARCHANDISES VENDUES. PAR MOVEN Uk VEN DUES Kilogrammes. 100 kilogram l'liectol. Froment. 51,90" 55-25 80 00 Seigle 5,800 21 62 73-00 Avoine 26 25 44-00 Pois 1,900 26-75 S -00 00-0j) 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 3