Jaloux de l'harmonie imitative de !a noble et
ronflanle periode brugeoise, ils viennent de mettre
au jour !e chef-d'oeuvre que voici
Vous ne direz plus que les Messieurs de
Y Opinion SOIENT des pleutres.
Pas mal pour des gens qui s'arrogent le droit
de critiquer autrui et dont l'unique occupation
consiste a enseigner la grammaire. Ah messieurs
les professeurs, malgré que je susse que vous futes
de grands litiérateurs, je ne crusse pas que vous
parlassiez si beau lang age... Comment vous s'ap-
pelle P
It. S. V. P.
Avec toute la dêférence dont nous sommes
capables et tout ie respect auquel il a les droits
les plus incontestables, nous rappelons au Journal
d'Ypres qu'il y a quinze jours déjè nous lui avons
soumis une question théologique. Le cas est assez
embarrassant, nous le savons, pour exiger de
longues réflexions, mème chez des casuistes aussi
proforids que les rédacteurs du Journal d'Ypres.
Ce n'est pourtant pas une raison pour que notre
confrère s'obstine dans un silence trop prudent,
surtout si sa lumineuse parole doit avoir pour
résultat d'arracb'er au doute et h l'impiétê quelque
öme égarée, de faire rentrer une brebis galeuse
au bercail.
A Monsieur l'Editeur de PQvmox.
Monsieur,
L'arlicle remarquable du Journal de Liége que vous
avez cité dans votre n° du 11 juin dernier, prouve
trés bien que l'indifïerence en matière politique, le
désinteressement de la chöse publique, conduit au
naufrage des institutions constituiionnelles.
L'abbé de Lamenais, a une époque deja loin de
nous, avait monlró, lui aussi, le mal de l'indifference
en matière religieuse. Que faire d'un homme qui aux
raisonnements, vous oppose cette réponse Qu'est-
ce que cela me fait? Mieux vaudrait la negation,
le doute, du moins ce serait la vie, tandis que l'iudif-
férence c'est la mort des convictions.
Mais si l'indifference est une peste, que dire de la
p «linodie? Quelle idéé faut-il avoir de ces hommes qui
servenl les opinions les plus conlraires, le tout pour
avoir leur part a la curée des places et des honneurs
lorsqu'un changement de régime survient? Espèces
de quémandeurs peuplanl les antichambres ministé-
riels, le cbapeau dans la main, se tenant sur leurs
membres, comme dit le poëte Regnier dans ses
satires, et cela devant ceux que la veille ils bravaient
d'une facon arrogante et superbe, et d'autant plus
disposés aux capitulations de conscience, que pour
eux le coeur est un viscère sans responsabilité.
Ce qui a surtout contribué a produire cette race de
faméliques, c'est la bureaucratie la centralisation
administrative, et la creation de places trop souvent,
non hélas! pour les nécessités du service, mais pour
caser des protégés. II en est rèsulté que beaucoup de
pères de familie veulenl faire manger leur Bis au ra-
telier de l'Elat. Cette manie vient de France, oü elle
date de loin. Philippe de Comines en parlait en ces
termes, il y a plus de trois cents ans
Ils n'ont souci de rien (parlant des Francais do
son temps) sinon d'ofiices et états que trop bien ils
savent faire valoir, cause principale de mouvoir
auerre et rèbellion.
Une administration simpliliée, une bureaucratie
réduite forceraient les jeuoes gens, comme en Angle-
terre, a s'occuper da vantage d'industrie et de com
merce, ce qui contribuerait non-seulement a aug-
menler la richesse publique et particulière, mais
encore a élcver le niveau moral politique en dimi-
nuanl ce nombre toujours croissant de postulants,
espèces de janmssaires decidèsou réduils.sous peine
de mourir de faim, a servir loutes les causes et tous
les gouvernements.
Au régime parlementaire il faut des parlis forte-
ment constitués avec un programme qu'ils sont prêls
a mettre en pratique d'une manière consciencieuse, le
jour oü la nation, par la voix du scrutin, les appelle
au pouvoir. Et a défaut de la lutte salutaire des prin
cipes et du contróle nécessaire, l'ou arrive a un état
semblable celui que M. Emile de I.aveleye caracté-
rise dans le passage suivant d'un article de la Revue
des Deux-Mondes du lot mai 1871, intitule De l'ab-
sence des partis en Italië.
a Dans une pareille situation, dit-il, le moindre
incident produit urie crise politique. Un dèpute se
plaint que le chef du cabinet ne l'ait pas salué avec
la déférence qui lui est due, un second est furieux
paree qu'il n'a pas été convié a un dlné minislé-
riel, un troisième n'a pu obtenir un chemin de fer
pour le bourg qui l'a éluun quatrième n'a pu faire
décorer son cousin, un cinquieme a vainement de
ft mandé qu'on creusét un port, prés du village de
pêcheurs oü il possède de grandes propriélés, tous
sont mécontents, chacun rèunit quelques amis,
une coalition se ferme, et le ministère est ébranlé
ou renversé.
s Si l'absence de partis conduit un semblable
état de faiblesse des ministères italiens, il n'en a pas
été de même en lielgique oü nous avons deux partis
nettement sépares, mais l'indifference au sein du
parti liberal nous conduirait une situation bien
pire encore. Malheur au parti liberal si la discordo
continue a le diviser; il ne devrait s'en prendre qu'a
lui si sa déchéance s'eternise.
Le jour oü chacun deviendra un soldat du droit,
de la liberté, de la saine morale et de la saine poli
tique, les sauveurs au rabais, les hommes providen-
tiels qui mènent les peuplesaux abimes disparaitront,
Ie niveau inlellectuel des masses s'élèvera, et les ca-
ractères virils qui s'affïrment dans la mauvaise for
tune (dans la bonne tout le monde en esl)deviendront
moins rares, ainsi que ces incarnations diverses que
chacun de nous a pu constater chez des hommes qui
étant jeunes furent plus ou moins républicains, dans
l'age mür libéraux modérés (comme si un vin géné-
reux gagóait a être melange d'eau?) et enfin, ies
cheveux blancs venus, porlanl un flambeau a la
procession
1,'on sera tory ou whig comme en Anglelerre, mais
non l'un ou l'autre, lour a tour, suivant Ie ministère
qui distribue les faveurs. Dans cette bonne voie,
l'indifference et les palinodies qui vous alarment a si
juste litre. Monsieur l'editeur, ainsi que le Journal de
Liége, tiendront a diminuer, paree que nous aurons
alors des Beiges attachés a leurs libres institutions,
et non des cléricaux qui u'invoquenl la liberté que
pour l'étouffer, et dont Je fanatisme nous a deja doté
des stokslagers, en attendant (si on leur en laisse le
temps) qu'ils nous menent a la terreur noire.
Un liberal progressiste.
8 Juillet 1871.
Clii'onique electorale.
Le comité jde ('Association dite libérale s'est
réuni le 8 l'assemblèe générale est convoquée
pour le 15. On parle d'abstenlion. Nous atten-
dons une décision officielle avant de dire notre
'pensée sur la situation.
On lit datis le Journal de Bruges
Le collége électornl d'Ypres est convoqué pour
le 27 de ce mois, a l'effet d'élire un représentant en
remplacement de M. Van Renynghe.
Le parti clerical ne sera pas embnrrassé de trouver
tin candidat. S'il n'y en a pas du terroir, il choisira
un étranger et imposera a ses électeurs ce personnage
qui leur sera inconnu.
Le róle des liberaux sera plus facile dans cette
election. Un candidat, selon nous, est désigné par la
situation même a leur choix. II ne peut-être autre
que M. Henri Carton, l'ancien connnissaire d'ar-
rondissement d'Ypres, destitué brutalement par
M. Kervyn dó Lettenhcve pour sa fidélité au dra-
peau liberal.
Nous verrons bien.
Un journal flamand de Roulers annonce que
M. Berten, conseiller communal a Poperinghe, sera
Ie candidat du parti calholique a l'élection d'un
membre de la Chambre des représentants pour I'ar-
rondissernent d'Ypres, en remplacement de M. Van
Renynghe, décédé.
La Chronique cite les paroles prononcées !a
Chambre par un membre de la majorité, qui se
trouveétre un homme honnète et loyal,M. Tho-
nissen
L'article 3 du projet, n-l-il dit, est fait contre
la presse et rien que contre la presse. On place la
presse en dehors du droit comuiun au lieu de l'y
faire entrer.
Bien obligé de la preference, MM. de la ma
jorité calholique. La presse s'en souviendra.
Mais que penser de ce ministère réparateur qui a
la bonhomie d'endosser cette loi liberticide.
Clieuiins de fer.' S&clévcmeiU des tarifs.
On lit dans Ia Lys
La Chambre de Commerce du ressort de Courtrai,
en séance dn 9 de ce mois, a decide a l'unanimité de
ses membres présents, d'adresser une requête a la
Chambre des représentants et a M. le ministre des
travaux publics pour demander non seulement le
maintien du tarif actuellement appliqué au transport
des voyageurs par chemin de fer, pour les parcours a
grande distance mais encore Ie complément de la
reforme inaugurée en 1866, qui devait avoir pour
effet la réduclion du tarif a pelites distances.
La Chambre de Commerce a compris, que plus que
toute autre partie de la Belgique, la Flandre Occiden
tale, par son éloignernent des principaux centres
industriels et cornrnerciaux du pays, est inléressée
au nsaintien du tarif actuel aussi la mesure qu'elle a
prise, sera-t-elle vivement approuvee par le com
merce de notre arrondissement.
L'Union commerciale et industrielle de Liége vient
d'adresser a la Chambre des représentants une péti-
tion, pour protester contre le projet de M. le ministre
des travanx publics d'augmenter les tarifs des voya
geurs sur les chemins de fer de l'Etat. Cette petition
est couverte de plusieurs cenlaines de signatures.
Ifscr et canal d'l'pres a l'Yser.
Le chómagè de la navigation sur l'Yser et Ie canal
d'Ypres a l'Yser, prescril par l'arrêlé ministeriel du
24 avri! dernier, ne conimencera que le 1" aoüt
prochain, pour finir le 16 septembre suivant, date
a laqueile la navigation sera retablie.
iListcs électorales. Itëvision.
La révision des listes électorales s'opère sous l'em-
pire des iois en vigueur du ler au 14 aoüt de chaque
armee mais a cause de l'importance de ce travail,
on doit, dans toules les communes populeuses, la
preparer avant la date légale. C'est ainsi que dans
les villes imporlantes,,on a deja commence les opera
tions de la révision.
La loi porlant la réforuie electorate ayant été nro-
mulguee, elle est devenue obligatoire, et elle sera par
conséquent uppliquée pour la revision de 1871, c'est-
a-direque les citoyeos pavanl 32 fr. 32 c. de contri
butions directes au profit de l'Etat, figureront sur les
listes générales pour prendre part aux éleetions legis
latives, provinciates et communales.
Ceux payantdes impêtssemblables pour une somme
de 20 fr. seront portes sur les listes provinciates et
appelés a concourir aux éleetions pour les Conseils
provinciaux et communaux, et ceux acquitiant les
mêmes impóls pour une somme de 10 fr. sont in-
scrits sur la listo communale pour participer aux
éleetions de la commune.
Les habitans payant leurs contributions en villo
n'ont pas a en exhiber In preuve pour figurei' sur
les listes électorales. L'adminislralion qui est en pos^-
session des róles délivrés par les receveurs des con
tributions a tous les éléments nécessaires pour former
les listes. Ce n'est qu'en cas d'omission que les
intéressés, après la publication de ces listes, doivent,
en réclamant, administrer la preuve qu'ils paient le