Election du *3 «luitlet. Électeurs inscrils Votants lïiliets blancs M. Berten, notaire a Poperioghe. M.Théodore Ceriez.artiste-peintre *2180 1529 120 1179 203 Jeudi matin, quelques heures avant le scruiin, des ouvriers employes a l'eglise S. Martin arrachaient des affiches électorales. Questionnés ils repondirent qu ils agissaient par ordre de M. Ie doyen. Nous ignorons ce qu'il v a de vrai dans cette ré- ponse. Une instruction est ouverte. Nous devons rap- peler toutefois que l'art. 560 du nouveau Code pénal punit le délit que nous signalons. Voici ce que dit eet article Art. 560. Seront aussi punis d'une amende de dix francs a vingt francs 1° Ceux qui auront méchamment enlevé ou déchiré les affiches légitimement apposées; 2° Espèrons que la justice fera son devoir et qu'au- cune consideration ue l'arrêtera dans la poursuite des vrais conpables, quelque haut placés qu'ils soienl. Notre nouveau représentant. Pour peu que M. Berten ait a cceur de tenir les engagements que le Journal d'Ypres a pris en son nom, son mandat de représentant va lui don- ner une terrible besogne... Tout le monde a pu lire, dans un des derniers numéros de notre pieux confrère, l'interminable liste des griefs de l'opinion cléricale contre Ie li béralisme. Enseignement, bienfaisance, culte, il paraït que ces affreux libéraux, pendant qu'ils étaierit au pouvoir, ont tout désorganisé, telle— ment que s'ils l'avaient gardé seulement six mois de plus, on ne peut pas penser sans frémir a ce qui serait arrivé. II s'agit, maintenant que les bonnètes gens ont repris le dessus, de réparer les désastres causes par cette domination détestée et de remettre en bonneur.les vrais principes trop longtemps foulés aux pieds. C'est ce grand travail de restauration sociale que, d'après le Journal d'Ypres, notre nouveau repré&entant va secansacrer tout entier, sans né- gliger toutefois, cela va sans dire, les petites affaires de son étude. Nous n'avons garde de mettre en doute Ia bonne volonté de M. Berten. Le Journal d'Ypres nous répond de son zèle pour la bonne cause cette caution nous suffit. Mais ce ne sera pas faire injure nu nouveau représentant que nous devons a la sollicitude de nos évêques, de supposer que le soin de son étude ne lui a guère permis jusqu'è présent de consacrer beaucoup de son temps letude des graves questions politiques et sociales qu'il est appelé a résoudre avec le concours de MM. Kervyn, Cornesse et Wasseige. M. Berten est un fort honnète homme, sans doute; bon père, excellent époux, notaire irré- prochable, tout ce que l'on voudra. Nous aurions faire veridre des récoltes sur pied ou délivrer une procuration que nous n'éprouverions aucun scrupule nous confier a son expérience. Mais le Journal d'Ypres ne niera pas qu'on peut exceiler dans l'art de vendre dn foin et de rédiger des pro curations sans posséder, pour cela, les qualités d'un homme d'Etat chargé de raffermir sur ses bases l'ordre social ébranlé par vingt années de gouvernement libéral. A ce point de vue, disons- Ie sans détour, nous craignons fort que notre nouveau représentant ne laisse beaucoup a dé~ sirer. Heureusemerit, el que ceci rassure un peu les honnêtes gens, notre nouveau représentant trou- vera dans les bons conseils de notre pieux confrère une direction sure, qui suppléera suffisamment a ce qui pourrait lui manquer du cóté de la science et de l'expérience. De quoi s'agit-il, après tout De restaurer la sociélé d'aj>rès les principes irifail- libles du Syllabus. Le Journal d'Ypres, qui con- riait son Syllabus jusqu'au bout des doigts, se chargera bien volontiers de cette partie essentielle de l'éducation politique de notre nouveau repré sentant. Le reste est sans importance, et pourvu que M, Berten emboite convenablement derrière les ministres, nous ne pouvons pas raisonnable- ment lui demander davantage. A lions, M. Berten n'aura pas encore autant de besogne que nous l'avions cru d'abord. Le falion. Le Journal d'Ypres emprunte chaque semaine a ses pieux confrères de la bonne presse un ou deux sermons qu'il découpe ensuite en tartines pour la consummation de MM. les etirés, vicaires et coadjuteurs dont il est chargé d'alimenter l'éloquence hebdomadaire. Le sermon de mercredi dernier, intitulé Le droit nouveau dewnt la jus lice de Dieu, a pour but de démontrer ii MM. lesdits curés, vicaires et coadjuteurs que Dieu préside d'une manière active et permanente au gouvernement des société hu- maines et que les lois éternelles de sa justice s'ap- pliquent aux gouvernements, aux sociétés aussi bien qu'aux individus. MM. lesdits curés, vicaires et coadjuteurs pourraient trouver cette thèse historio-religieusc développée avec infiriiment plus d'élévatiori et de profondeur dans les ouvrages de Bossuet, de Fénèlon et de Bourdaloue mais com me Bour- daloue, Fénélon et Bossuet sont des noms inconnus a la plupart de nos gros et gras ecclésiastiques, c'est un vrai service que le Journal d'Ypres leur rend en vulgarisant, dans le style poissard babi- tuel aux journaux religieux, la haute littérature de ces hommes éminents. L'histoire, dit notre confrère, nous autorise a affirmer qu'une des manifestations les plus habituelles de ce gouvernement divinc'est l'application de la loi du talion. Nous n'allons pas discuter cette thèse avec le confrère. Mais s'il dit vrai. notre mère la sainte Eglise doit avoir un terrible compte ii régler avec la Providence. Cur de quelle longue série de crimes n'est-elle pas chargée devant l'histoire, depuis les persécutions de Constantin jusqu'a nos jours On pourrait presque la suivre travers les èges, a la trace de sang qu'elie a laissée derrière elle. Nous ne demandons pourlant pas que la Pro vidence lui applique la peine du talion. Le monde n oderne se sent assez fort pour avoir raison de l'Eglise sans recourir la violence. Se débarrasser des hiboux coups de fusil, c'est se donner inu- tilement beaucoup de peine. II est bien plus simple de faire de la lumière. A Monsieur l'Editeur de /'Opinion. Monsieur, A propos de l'élèction du 28 de ce mois qui doit avoir pour effet de pourvoir au remplacement de feu M. Van Renynghe, j'ai lu ces jours-ci dans VEtoile beige que les électeurs indépendants de Farrondisse- ment d Ypres se proposaient d'offrir uri maudat lègis- latif a M. le chevalier Ferdinand de Steurs. Sans vouloir enlrer dans le plus ou moins d'exac- titude de ce dire, et en laissant de cóté l'honorabilité personnelle de M. Ie chevalier Ferdinand de Steurs, quelque chose m'étunne a bon droit, c'est qu'il existe encore parmi nous, a l'heure qu'il est, une pareille catégorie d'é'ecteurs. Étes-vous pour le progrès ou pour le reeul? Pour la Constitution ou pour Ie Syllabus? Pour la séparation de l'Etat t de PEglise, ou pour l'absorption de l'Etat par l'Eglise? Pour l'en.seignenient obligatoire, ou pour l'igno- rance par l'instruction du peupie aux mains de pe- lils-frères? Pour les chemins de fer au profit de tous, ou bien transformés en pompes aspirantes destinées a souli- rer l'argent de la bourse des humbles conlribuables pour en remplir la caisse des administrateurs des,so ciétés parliculiures? Pour le trésor vide et les emprunts, ou pour le contraire? A toutes ces questions d'un interét si grand, et 5 tant d'anlres que nous pourrions faire, l'on re nous donne pour unique réponse que celle-ci Je suis indépendant. Nous doutons fort qu.'elle satisfasse les libéraux el les catholiqups. En tous cas, ces élrcleurs qui ne sont pas metisprouveraienl que les èvénemeuts ne leur ont rien appris. Depuis les élections de l'année dërnière, Nos Sei gneurs lesEvêques gouvernent le pays par personnes interposees. Une revolution retrograde est en voie de s'accomplir en loute chose. La rétorme électorale ré- cemmetit votee en est la première etape franchie. Le but a atteindre est la theocratie pure. (Lire le Bien public pour s'en convaincre). La situationdevientdonc excessivement grave pour le pays, el ses destinees sont entre les mains des électeurs. Nous savons ce que veulenl les cléricaux et les li béraux mais que feront les indépendants dont parle VEtoile beige? Pour l'honneur de notre arrondissement el l'inté- grité des principes, espèrons qu'aux luttes electo- rales de l'année prochaine, nous verrons les deux grands partis qui divisent ie pays, couibattre sous leur banuiére respective. Quant a ceux qui se disent indépendantsc'est-a- dire indifférents a ce que les questions politiques qui sont a l'ordre du jour recoivenl une solution dans le sens de la liberie ou du despoiisme, leur place est marquée dans la vie nrivée et non dans la vie pu- bliqne. Saint Paul disait a Croyez moi, car je suis sou- v^nt. en prison. x> S'il eül vécu a l'aise et se fèl enrichi du dogme qu'il prêchait, ajoute Paul-Louis Courier, jamais il n'eul fondé la religion du Christ. Mais si le petit groupe d'indépendants n'a pas. co iime saint Paul, la vocation du martyre, il a en revanche un incommensurable besoin d'intéróts per sonnels, ce qui conduit au culte du Soleil levant. Ce ne sera done pas sur eux que le parti libéral pourra compter l'année prochaine pour combattre la politique ultramontaine du ministère. Un libéral progresMsle. 25 Juillet 1871. :i Le mouvement contre le projet Wasseige s'accentue de plus en plus dans le pays malgré le vote de la majorité cléricale qui a etouffe le débat sur nette importante question en repoussaut la proposition d'erquêle de M. Orts. Dans la séance tenue samedi par le Conseil com munal de Bruges, on a decide, a l'unanimilé, l'envoi d'une pétition a la Chambre contre Ie projet du mi - nistre des travaux publics. M. le bourgmeslre de Bruges a fail remarquer que celte vilie est l'une de celles qui ont profité le plus de. la réforme a cause de sa position géographique. La position est la même pour Ypres et nous nous élonnons qu'on ne s'en soit pas encore apercu a notre Conseil communal. Dés vendredi matin, la Chambre de commerce de Bruges avail, aussi voté il l'unanimité une adresse analogue a celle du Conseil communal. Maintenant que M. le ininistre de la guerre Guil- laume a obtenu, avec tant de gloire, son supplément de trois millions et demi de ses amis anti-milila— ristes. les rèformes vont aller bon train dans l'armée. On a vu que déjaon a supprimé un bouton a la tu- nique de ['infanterie, que l'on a changé la flammedu schako en pompon et que la dragonne a élé enfin rendu au sabre des officiers. On a vu que, malgré les promesses contraires failes aux intéressés, MM. les officiers raariés et autres, l'on

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2