Aprés les effroyobles hécatombes qui ont mar qué la guerre entre la France et i'AIlemagne, on était en droit d'espérer quelques aunées consa- crées tout entières a une oeuvre de pais et de tra vail. Les ouvriers de la dévastatiou et du carnage étaient épouvantés eux-mêmes de leur horrible besogne. L'enfant du peuple jetait son fusil et, se dérobant a la tutelle des despotes qui Ie con- duisent a la boucherie, il allait prêter la terre nourricière et l'industrie Ie concours de ses bras robustes. C'était un bieri beau rêve, trop beau pour rie pas être suivi d'un désolant réveil. L'annexion de l'Alsaceet de la Lorraine, bru- talement consommée, est la boite dePandore d'oü sortira, dans un avenir prochain, des maux peut- être plus terribles que ceux dont nous avons été les témoins et les victimes. La Prusse suit d'un ceil inquiet les heureuses opéralions firiancières de son implacable ennemie elle s'effraie déja de ('opposition qui gronde au sein des provinces conquises et frémit secrètement sous la robe de Nessus que lui a fait endosser le prince de Bismark. Enfermés dans le cercle vicieux créé par les guerres odieuses que l'on ose qualifier encore de nationales danS ce siècle de progrès et de lumières, c'est au militarisme que Ie vaiucu va demander sa revanche et que le vainqueur va confier la garde de son butin. Attendons-nous done aujourd'hui a une recru descence d'armement en France et en Allemagne et préparons nous notre tour pauvres Beiges que nous sommessubir la loi de ces inso- lents reraariieurs de cartes qui, sous prétexte de défense nationale et d'équihbre européen, nous pressurent et détournent au profit de l'ignorance et du despotisme les ressources que le pays de- vrait consaerer a Tinstruction et a l'amélioration du sort des classes déshéritées. Voyez a l'oeuvre l'ombrageuse Allemagne I Elle sait qu'elle ne doit attendre ni paix ni merci de son adversaire humilié, battu, mais non découragé. Atissi avec quelle ardeur elle élève de nouvell.es fortifications; avec que! empressemeut elle trans- forme ses fusils, ses canons et ses mitrailleuses! Comme elle arme ses cótes et se prépare 5 un nouveau et sanglant duel. Et tout cela sans protestation de la part des misérables qui devront jouer dans deux ou trois anspeut-être cette abominable partie Mais subirons-nous done toujours et fatale— ment cette odieuse et féroce lyrannie Ceux qui se disent les amis du peuple ne trou- veront-ils que des cris d'impuissante colère a jeter aux monarques-vampires qui font litière de leurs sujets Dans ces derniers temps, on s'est beaucoup préoccupé de ['importance numérique et de l'in- fluence morale de ['Int ernationale. C'est son fantórae que l'on invoque a lout propos pour justifier les insignes folies militaires que nous subissons depuis tant d'années. Eh bienou a-t-on vu que cette secte qui a, prétend-t-on, des racines si profondes, même dans l'armée, a cherchê h réaliser ce grand pro- blème social basé sur la fraternité et Emanci pation des masses A part quelques timides appels des chefs de cette vaste association, qu'a-t-elie accompli de sérieux pour arrêter ces luttes barbares et tarirce torrent de sang humain coulant des veines du prolétaire Ah si I on doit juger de l'infiuence de I'In ternationale sur les masses européennes par les vaines objurgations qu'elle a lancées aux belligé- rants, on peut singulièrement en rabattre et con- tester une puissance d'action qui n'aurait jamais eu de meilleure raison d'ètre qu'au milieu de ce cataclisme dans lequel lesémancipés du XlX'siècle s'égorgeaient comme les anciens gladiateurs ro- mains pour le plaisir ou le profit des Césars mo- dernes 1 uil abonné du I'ItUGStÈS. Un abonné du Progrès a trouvè plaisant, après quinze jours d'étude et de recherches, de reiever une faute de grammaire qui s'est glisséedans un entrefilet de noire numéro du 16 juillet. Maintenant (s'ecrie l'abonné suscjit, tout fier et tout heureux de sa découverte) je me deinande a mon tour dans quel établissement d'instruction l'auteurde l'articlea(sic) lui-mêmeprisdes leconsde grammaire, car il dit une cèlèbre exorde cicero- nienne, tandis que le mot exorde étant du mascu- lin, il fallait dire un célebre exorde cicéronien peut-étre y confondait-on quelque fois(sic) les deux d genrescertains etablisseuienls n'y sont pas étran- gers. Repondons de suite a on homme qui écrit si bien et dont la gravite se trahit jusque dans l'accentuation des mots. II est possible, Monsieur, que, dans l'étabfissement oü l'auteur de l'entrefilet en question a recu l'instruc- tiori, on confondlt quelque fois (comme vous dites) les deux genres. Et de la, peut-êlre, son erreur, si ce n'est celle du compositeur. Vous-même, Monsieur, a en juger d'après voire style, vous devez avoir été dans un établissement pared. Mais il y a cette diffe rence entre lui et les abonnés du Progrès, que lui met au féminin ce qui est du masculin, tandis que les dits abonnés ont, comme leur journal même, une prefe rence trés marquee pour ceux qui font précisérnent le contraire. Toujours les nicmes. Pas beaucoup de gêne chez la Societe generale d'Ex- pioitalion L art. 40 du cahier des charges et conditions géné rales concernant la construction et ('exploitation des cherriins de fer concédés en Belgique.porte Les concessionnaires seront tenus de transporter les élec- teurs aux prix léduils aceordes par le gouvernement sur les lignes qu'il exploite. A l'élection du 27 juillet, la Société Générale n'a pas accordé un centime de réduction aux électeurs voya- geant sur ses lignes. C'est la une violation flagrante des conventions avec l'Etat. Nous signalons ce fait a l'attention du nouvel élu de Poperinghe. Le premier discours de M. Berten, a la rentréedes Chambres, pourrait être una interpel lation a M. Wasseige sur la coupable parcimonie de l'Exploitation. Courage, Felix; ('occasion est belle et tu as du lemps devant toi. A CITIES» OFEICIEES. Par arrêté royal du 29 juillet, Ie sieur Berten, F., estnomme bourgmestre de la commune.de Poperin ghe, en remplacement du sieur Van Renynghe. I! est accorde a la dame Dasonville, veuve de 11. Van Dromme, pensionnaire de l'Etat, en qualitede mem- bre de Ia députation permanente du conseil provin cial de la Flandre occidentale, decede le 9 fevrier 1871, une pension de 1,207 fr. Chroniquc judiciaire. Le Tribunal de Commeica de Bruxelles vient de rendre un jugement intéressant en matière de presse et de proprieté littéraire. L'Illustration de Paris prétendait interdire a I'Illustration Europpenne, Ie droit de prendre cette appellation et intenta aux propriétaires de ce journal un procés en concurrence déloyale en réclamant cent mille francs de dommages-intérèts et mille francs pour chaque numero qui aurait paru depuis lors. Le Tribunal, après avoir entendu 11° Le Jeune pour MM. Mare et C°, proprietaires du Journal Parisien.el Me Emile De Mot pour 1'Illustration Européenne, a de- boutó 1» premier de son action.Le tribunal decide que MM. Marc et Ce n'ont déposé en Belgique aucun titre de journal, ni aucun ouvrage, et qu'i s nont acquis chez nous aucun droit exclusif a une appellation quelcoDque qn'au surplus les propriétaires de 1'Illustration Européenne, n'ayant fail qu'user de leur droit, ne se sont en aucune facon rendus coupables d'une concurrence deloyale. YPRES. FETE COMME.AAEE dite Tuyndag LE 6 AOUT 1871 ET JOUltS SLIVANTS. Samedi 5 aoüt. A 6 h. du soir, le carillon an- noncera la fêteA 7 h., la musique du corps des sapeurs-pompiers se fera entendre sur la Grand'Flace. Dimanche 6 aoüt. Grande Fête musicale. Fes tival international d'harmonie, de fanfares et de chant d'ensemhle. Lundi 7 aoüt. Grand tir a I'arc a la perche, offert, avec Ie concours de la ville, par ia sociélé de I'Hoekje, aux amateurs du pays et de l'étranger. Concours do jeu de boules avec le concours de Ia ville. Concert populaire sur la Grand'Place, a 6 h. du soir. i Jeux populaires, au Zaalhof, a 3 h. de l'après-midi. Mardi, 8 aoüt. Grande Fêle chanipêtre au local d'été de la socièté de la Concorde, a 7 h. du soir. Concours du jeu de boules organisé avec l'inter- vention üe la ville. Jeux populaires au Zaalhof. Mereredi, 9 aoüt. Concert populaire sur la Grand'Place, a 6 h. du soir. Jeudi, 10 aoüt. Distribution de prix aux ólèves de ['Académie des beaux-arts. Ceite solennité aura lieu au local des Halles, et sera suivie du brillant cortege traditionnel, tel qu'il a été institué en 1777. Dimanche, 13 aoüt. Grand tir a I'arc a la perche, offert, avec le concours de la ville, par la seciété royale de Sl-Sèbastien, sous le patronage de S. A. R. lecomte de Flandre, aux sociétes de I'arc a main da royaumö et de l'étranger. Grand tir a la petite arbalèle au bot, offert, avec le concours de la ville. par la société les Vrais Arba- létriers, établie au cafe du Prince Royal, aux ama teurs du pays et de l'étranger. Concours du jeu de boules organise par la société établie a la Belle Alliance, hors la porte de Lille, avec ['intervention de la ville. Pendant la durée de la Kermesse, Ia Bibliothèque et Ie Musée seront ouverts au public, tous les jours, le matiu de 11 heurps a midi, et l'ap-ès-midi de 3 a 5 heures. L'antique Salie du Magistrat, uouvellement restau- réeet décorée de peintures murales par MM. Guffens etSwerts, sera également visible. I.es étrangers de vront, a eet effut, s'adresser au secrétariat de la ville. ﻫM»EI£lA'«ilSE. Elat-civil du 28 juillet au 4 aoüt 1871 NAISSANCES. Sexe masculin 5. Sexe féminin 2, M ARIAGES. Maes, Plerre-Jean, 47 ans, sous brigadier des douanes, célibataire avec Caesteker, Amelie-Sophie, 55 ans, cabare tière. célibataire. Dtcrock, Edouard, 23 ans, charpentier, célibataire avec Eiebert, Eugénie-Cornelie, 24 ans, dentel- lière, célibataire. Decoster, Liévin-Viclor, 52 ans, veuf ouvrier, avec Laheye, Eugenie-Cornelie, 4! ans, dentellière, célibataire. Temperville, Jean, 25 ans, ouvrier magon, célibataire, avec Deraadt, Louise, 18 ans, dentellière, céli bataire. DÉCÊS. Dejonckheere, Colette, 79 ans, sans profession, célibataire, höpital. Odent, Ilenri, 26 ans, domestique, célibataire, höpital. Ceriez, Constaritin, 82 ans, particulier, veuf de Pulcherie, Vantours, rue d'Ypres. Flanu, Seraphin, 26 ans, domestique, célibataire, Eekhoek. Vandromme, Auguste,43, ans, sans profession, célibataire, Enfanls au-dessóus de 7 ans Sexe masculin t, Sexe féminin -. 1. E TA T indiquanl les quantités el le prix moyen des grains, fourrages et aulres produits agricoles ven dus le 5 aoüt 1871, sur le marche de la ville d'Ypres. NATURE QUANTITÉS PRIX MOYEN POIUS DES MARCBANDlSES VENDUES. PAK MOVEN DA VENDUES Kilogrammes 100 kilogram l'bectol. Frornent. 25.40" 54 57 80 08 Seigle 5,700 22 75 73-00 Avoine 2,100 24 35 44-00 Pois 700 25-25 8 -00 Fêve 1,500 25 00 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 3