sisterons pas sur Ie 1 °r de la première pièce que nous reproduisous et qui n'est, a parler franchement, qu'une au.iacieuse hypocrisie car, de ces deux choses l'une ou les statuts de I'Association sont depuis longlemps mauvais par eux-mêmes el 1'on ne saurail trop se hAterdansce cas de les abolir, ou ils sonl bons el alors il est sage de les conserver inais, dans aueune des deux bypothèses, la loi du 12 juin 1871 sur la réforme électorale n'a rien a voir ici. Que lis éleeteurs paient le cens a 10 fr. ou a 42 fr., leur nombre sera aucmenlé sans doute, mais le inode d'élection n'a pas varié el nous ne vovons pas dès lors comment quelques éleeteurs en plus peuvent exiger un changement des statuls que jusqu'ici les intéressés ont déclaré parfaits. f a vérité est que ces statuts sont loin d'être par faits, que le programme de I'Association est incom- plet, et que toute l'organisation de cette socièté poli tique esl vicieuse. Jamais I'opinion publique n'a plus clairement expriméson sentiment a eet égard qu'au- jourd'hui. Les meneurs le comprennent et ils n'osent pas se renfermer plus longlemps dans un dédaigneux silence. Seuleinent, aujourd'hui comme toujours, ils font les choses a demi. A leurs propositions, a leurs projets, il manque I'essentiel la sincénté, la frau- chise. Au lieu de consuiter loyalement tous les voeux, de permettre a loutes les opinions de se produire avec chance de succes, les affaires sout encore une fois bAclées d'avance. I.isez, pour vous en convaincre, le 2mo D'autres modifications paraissenl être aussi dans les voeux de quelques personnes comme les premières, (les modifications aux statuts) eli.es seront soumises a l'assemblée générale. Par qui Vraisemblablement par Ie comité comme jadis? Loin de desirer un examen approfondi, une dis cussion large, les auteurs de la circulaire veulent ren fermer le parti liberal dans Ie cercle étroit trace par eux. D'avance ils declarent maintenir le programme de leur Association, programme vague, indélerminé, ouvrant la porte a toutes les capitulations, a toutes les palinodies, tout-a-fait insuffisanl de nos jours. Faile dans de pareilles conditions, la reunion de sa- medi ne saurail avoir aucun résultal utile. Avec I'an- cien programme, le parti libéral reste dans l'ornière clérico-doctrinaire dans laqueile i! vient de s'embour- ber; il resle courbe sous Ie jong des influences né- fastes des coterie*. Mais il y a plus et ceci n'est pas la moindre preuve dn manque complet de sincéritédes nouveaux réformistes. Ils veulent, djsent-ils, réunir dans un faisceau toutes les forces du libéralisme, et ils dé- butent en frappant d'ostracisme un certain nombre de libéraux, anciens membres de I'Association. Assu- rément personne ne se plaint de son exclusion et, quant a nous, nous nous en réjouissons bien plulót. Gar elle met a nu les pensées secrètes des meneurs et enleve par avance toute valeur a leurs prolestations. Leur conduite démontre a l'évidence qu'ils cherchent, au moyen d'une réforme insignifiante, bflclée en fa milie, enfariner quelques vrais libéraux, dans le seul but de raccoler de nouveaux adherents a leur ténébreuse politique. Ce sont des empiriques qui dorent leurs pilules empoisonnées. Mais bien peu de personnes se laisseront prendre a ce piége grossier. II n'est pas probable que beaucoup de nos amis se rendent a la convocation; mais ceux qui conservent encore des illusions ne tarderont pas a être détrom- pés. S'ils ont la bonhomie de faire samedi quelque motion, ils verront avec quelle unanimité la claque, formant une majorité compacte et dressée la ma noeuvre, enterrera cette motion sous Ie poids brutal et stupide du nombre. Qu'ils se mettent en garde, nous les en conjurons, contre les phrases mielleuses el les solennelles promesses. Nous en avons enlendu de ces promesses plus nombreuses que les étoiles du firmament. Elles n'ont pas empèche que nous ayons eté trains plusieurs fois. Mais au moins que l'expé- rienee acquise nous serve a èviter les mêmes écueils. Que le mot reste cólebre que Proudhon dit un jour après une entrevue avec Louis Napoleon, lui aussi scrupuleux observateur de son serment et l'un des hommes les plus honnêtes que la terre ail portes, que ce mot soit aussi notre boussole SE MÈFIER. On a remarqué avec surprise qu'aucune des deux circulaires de I'Association n'est contresignce par le secretaire, M. Henri Carton, et l'on a voulu trouvèr dans cette abstention, non sans une grandeapparence de vérité, la preuve que l'ententeest loin d'être par- f 'ite même dans le clan des réformistes pour rire. Nouvel Achille, M. le secretaire boude dans son coin. Cela est de mauvais augure, non, il est vrai, que la bouderie soit en elle-même un bien grand mal, ni qu'il faille faire autre chose jusqu'a présent que d'en rire. Mais Achille peut sortir de son coin et alors ÊIalez-v#as lenleinenl et sasis per«Ii°c courage Viiigl fois sur !e métier remeitez votre on- [virajse. Ce précepte de I 'Art poétique semble mis en pratique par le chef de notre parquet, i\I. Ie pro cureur Iweins, qui pourtant n'est rien moins que poète. Voici a quel propos. Nous nous sommes occupé dans le temps de ia contravention conslatêe a charge du garde-cham- pêtre de Vlamertinghe pour vol de poisson. Cette contravention eut lieu le 24 j uil let 1870. Quioiqu'elle eut fait grand bruit, cette affaire semblait au premier abord devoir rester enterrée dans les cartons du parquet et ce ne fut qu'après des mois écoulés, qu'elle fut mise en instruction et que des témoins furenl entendus, lorsque nous eümes manifesté ici a diverses reprises notre éton- nement des lenteurs inexprimables de la justice. Quelle était la cause de ces lenteurs, quel en ét ait le but? Nous savons bien ce qu'en pen- sent les méebantes langues; mais si nous nous faisions leur écho, on croirait que nous ajoulons foi a tous ces propos qui tendent a compromettre gravement le prestige de la magislrature. Quoiqn'il en soit, le dossier Gykiere, après avoir fait de nombreux voyages du cabinet de Uti. Ie procureur du roi a celui du juge destruc tion et vice-versd, comme la diligence de Furnes, arriva enfin a destination fixe; Ie préveriu parut le 6 avril devant le tribunal correclionnel. Huit mois de recherches, d'interrogaloires, de confrontations de témoins, de descentes de lieux L'insfruction était sans doute complete; du moins pouvait-on le supposer. Pourtant, avec. la rare perspicacité qui le distingue, M. Ie procureur sut découvrir des horizons jus pie-la cachés a tous les regards; aidé par cette admirable faculté de con - denser en quelques mots les idéés les plus pro- fondes, servi tour tour par un esprit de synthese ou d'analyse iriconnu au plus grand nombre, il parvint a terminer, a la grande joie du tribunal, en huit audiences, une affaire qui semblait tout d'abord pouvoir être jugée en peu d'heures. Huit audiences! Le procés des assassins de la bande rouge en avait absorbé presque autant devant les assises Malgré tout ce labeur, 51. Ie procureur ne réussit pas dans sa defense et le 1" juin Ie pré- venu fut condamné pour vol par le tribunal cor reclionnel d'Ypres. L'appel de cejogement ne se fit pas longtemps attendre; car, au sortir de I'au- dience, le condamné et le chef du parquet en- trèrent en conférence immediate dans le cabinet de ce dernier; moins de vingt-quatre heures après les mesures étaient prises. Néanmoins ce n'est que dans les premiers jours d'aout, e'est-a- dire deux mois plus tard, que les pieces ont élé adressêes 5 la Cour d'appel. M. Ie procureur du roi connatt vraisemblable ment ses droits et ses devoirs. Ce n'est pas nous a les lui opprendre. II nous sera cependant bien permis de dire qu'il n'a pu enlrer dans l'esprit des rédacteurs du Code destruction criminelle de fa- \oriser toutes les lenteurs. Le cours de la justice ne saurait être arrèté pour permettre aux magis- trats littérateurs de rédiger des mémoires sans fin. Par suite de la persistence de M. Ie procureur du roi retenir le dossier pendant denx mois, la Cour d'appel ne ponrra plus être saisie de I'affaire avant les vacations. Tout au plus pourra-t-elle s'en occuper au mois d'octobre, plus vraisembla blement en novembre, presqu'uri an etdemi après Ie délit. Qu'on juge par la combien tous ces retards sont préjndiciables. Nous ne parions pas de l'intérét du garde- cbampêtre dont la situation, sous le coup d'une condamnation, doit ètre rtssez difficile dans son village. Le soin de eet intérêt privé, nous l'aban- donnons a M. Ie procureur. Ce qui nous préoc- cupe, e'est l'intérét général. celui d'une grande commune et de ses habitants qui sauront sans doute bientót définitivement, après un an et demi de patiente attente, si leur garde-champêtre, chargé de por la loi de veiller a la sureté de leur personne et au respect de leurs propriétés est un hounêle homme ou un voleur. On nous adresse la lettre suivante Routers, 8 aoüt 1871. Monsieur l'Editeur, Au magnifique festival donné par la Socièté des Ghoeurs d'Ypres, la Société Ste-Cécile de Roulers a remporté un des prix d'honneur. Ce succès est d'au- tant plus beau que nous avions a cceur de prouver a nos confrères yprois que nous nous souvenions de noire detle de reconnaissance pour les deux brillanls concerts donnés par eux a Roulers l'année passée. Décrire l'enlhousiasme qu'a produit dans notre ville la nouvelle de notre succès est impossible. Quand le lundi soir les médailles ont été promenées en cortege, la plus grande pariie des habitants témoignaient par leurs acclamations la joie que leur causait notre triomphe, protestant implicitement contre la conduite déloyale et les sourdes menées du clergé qui ne cesse de vilipender les membres de notre Société paree qu'ils ont le courage de se soustraire a sa domina tion. Lasoiréo s'esl terminée par une reunion fralernelle dans laqueile plusieurs toasts ont ete portés aux confrères yprois. Recevez, etc. Un Membre de la Société Ste-Cécile de Roulers Lundi dernier, deuxieme jour de la fète commu nale, la Société des Vrais Arbaletriers, établie au Prince Royal, rue de la Station, a fait Inauguration de son nouveau drapeau. Musique en tête el l'arbalète sur l'épnule, tous les confrères, reunis en cortége, sont allés le prendre chez le vice chef homme de la Socièté oü le vin d'honneur leur a étc offert. Après avoir parcouru les principales rues de la ville, le cor tége est rentré au milieu des marques de la plus cor diale sympathie qu'il a renconlree parlout sur son passage. iListcs electorates. La loi du 5 mai 1869 prescrit aux colléges des bourgtneslre et échevins de proceder a la revision des listes é'eclorales dans les quatorze premiers jours du mois d'aoül. Cette année-ci, MM. les secrétaires com- munaux car.eux seuls travaillent a la confection des listesauront la besogne lourde la nouvelle loi électorale, abaissant le eens a dix francs pour la com mune el a vingt francs p >ur la province, augmentera considerablement le nombre de deux catégories d'è- lecteurs; la suppression du droit de débit sur les boissons entrainera de grandes modifications ensuile il surgira de nombreuses questions prevues par au eune circulaire administrative. Dans grand nombre de localités il n'y a pas mal de maisons louées au mois. Le localaire au mois pro- file t-il de la contribution personnelle?C'est une ques tion importante que beaucoup de personnes ne sau- raieut comment resoudre et sur laqueile les agents adminislralifs auraient pu fournirdes renseignements aux autorités communales. II est certain nombre de questions de cette espèce qui embarrasseront nos se crétaires communaux et dont la solution, si elle eüt été publiée, aurait évilé quantité d'erreurs. Le locataire au mois n'est pas considéré par la loi

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2