rentrer nu bercail? Au fait, la chanson a raison
On revienl toujonrs
A ses premières amours.
Et comment les qualifier, ceux qui, après avoir
écrasé un homme sous les accusations les plus
infèmes, acceptent aujourd'hui ses cadeaux et le
re^oivent 5 leur table Hebben is hebben, en
krijgen is de kunst, et puis, il est vrai, ce sont
des mendiants. II est pourtant des mendiants qui
out de la dignité, ceux qui le sont par nécessité et
non par fainéantise.
En tous cas, de deux choses 1'une
Ou les ignominieuses accusations que vous tous,
évêques, cbanoines, doyens, curés, vicaires, diacres,
sous-diacres, sacristains, abbés tonsuréset mitrés,
abbesses, moines, moinillons, nonnes, nonnettes
et béguines, vous lancez quotidiennement contre
M. Van Merris sont fondées et pourquoi, dans ce
cas, a*ez-vous I'impudeur de vous salir a son con
tact
Ou vos accusations ne sont pas fondées, et vous
n'ètes qued'infómes calomniateurs, mais alors c'est
lui qui s'est sali au vótre.
Nous prions le Journal d'Ypres de nous dire
lequel des deux termesde ce dilemtne nousdevons
choisir.
P. S. Au moment de mettre sous presse
nous recevons de divers cótés de nouveaux détails
sur les ripailles pantagruéliques des Trappistes de
Saint-Sixte. D'une part, on raconte que M. Van
Merris était assis h la droite de Mgr de Bruges
de l'autre, on prétend que cette Grandeur a refusé
de se trouver dans la même salie que son convive,
l'ex-représentant. Voila qui est contradictoire et
nous comptons sur le Journal d'Ypres pour nous
apprendre laquelle des deux versions est Ia vraie.
Mais gageons que le malin compère restera muet
cooime une carpe.... et pour cause.
M. Van Merris vient de recevoir la décoration
du bey de Tunisun ruban vert..... l'espé-
rance.... quoiQue diantre M. Van Merris
peut-i! bien avoir fait au bey de Tunis pour
mériter l'honneur de porter les insignes de eet
inGdèle?Mystère
E?aits et gestes de Ia Sociélé d'ËxpIoitatiom
générale.
Lersamedi 23, le train est parti d'Ypres a 9 h.
10 m. au lieu de 8 h. 40. Le dimanche, celui de
9 h. 35 du soir est parti 11 h. Le lendemain,
miracle, il était a son lieureet un lundi
encore
Le 26, le premier train de Poperinghe a*Cour-
trai a manquè la correspondance dans cette der-
nière ville.Des négociants qui se rendaierit pour
leurs affaires a Anvers, par le pays de Waes, ont
été forcés d'aller par Bruxelles et ont éprouvé
conséquemment un grand retard.
Le 28, le train est parti d'Ypres a 9 h. 05 m.
au lieu de 8 h. 40 m., heure réglementaire.
La veille un train est parti de la même ville
vers 6 h. dn soir. Serait-ce celui de 3 h. 30 m.
qui était en retard de deux heures et demie?
Nous recevons de divers cótés des plaintes tou-
chai t la remise domicile des marclytridises arri-
vant par chemin de fer. On nous relate entr'au-
Irts ce fait que des colis sont restés 48 heures en
gare. C'est le destinalaire qui les a trouvés le
long de la voie, et qui sait combien de temps ils y
seraient restés sans ce hasard, car au bureau on
avait répondu différentes reprises que rien n'é-
lait arrivé.
Quelle admirable administration!
Nous apprenons avec plaisir que M. Auguste
Bohm est définitivement nommé directeur de notre
Ecole des Beaux-Arts.
Nous en félicitons la Ville, l'Académie et
M. Bohm.
Nous apprenons avec regret que l'administra-
tion communale a autorisé le corps des Sapeurs-
Pompiers avec la musique assister la proces
sion dimanche prochain. 31 est trés fócheux que
des libêraux violent ainsi le principe de la sépa-
ration de l'Eglise et de l'Etat.
Nous publions, a noire 4'mo page, le nouveau ta
bleau des heures de depart et d'arrivée des trains,
mis en vigueur aujourd'hui même.
Correspossilanee particuliere de 1'OPIMIOIN.
Bruxelles, 29 septerabre 1871.
Sous le litre de Napoléon III, roi des Belges,
YEloile èe/geannoncait mardi dernier une nouvelle qui
a fait ici quelque hruit et qui nous promet pour bien-
tót de piquantes révélations.
Un des collaborateurs de ce journal se trouvant
tout récemment a Paris, avait eu entre ses mains un
dossier de pièces relatives a un projet d'annexion de
la Belgique a la France, soumis par un journaliste
d'origine beige habitant Paris a Napoléon III, qui y
avait pleinement acquiescé.
II ne s'agissait pas, dans ce projet, d'une annexion
violente, non. Moyennant une honnête somme d'ar-
gent, on aurait acheté les chefs de l'armée et des ad
ministrations, les hommes politiques ainsi que les
journalistes les plus influents, et grace a une éner-
gique propagande, la Belgique se serait bientöt jetée
toute seule entre les bras de l'Empire.
L'empereur avait nalurellement trouvé ce beau
projet fort a son goüt et M. de Lagueronnière, son am
bassadeur a Bruxelles, consulté sur les chances de
succes de l'entreprise, avait émis une opinion tout a
fait favorable.
L'Etoile terminait en disant que le dossier, dont son
collaborateur n'avait fait que paroourir trés rapide-
ment les principales pièces, contenait des lettres de
Napoléon et de son ambassadeur exprimant une ap
probation formelle du projet d'annexion soumis par
le journaliste en question a leur examen désintè-
ressé.
Mais quel pon vail bien être ce journaliste? Ce ne
pouvait être évidemment qu'un homrne occupant a
Paris une position importante, car l'idée ne serait
jamais venue a personno que des personnages tels
que les sires de Sedan et de Lagueronnière auraient
consenti 5 écouter des propositions de cette nature
venant d'un cabotin de la presse. On cherchait, on
cherchait... et l'on ne trouvait pas.
Jugez de notre aburissernent quand nous avons ap-
pris que ce journaliste qui traitait directernent de
la vente de son pays avec un empereur était O... L.l
O... L.l Non, ma parole d'honneur, c'est trop
dröle
O... L. a quitté Bruxelles il y a deux ans environ,
pour aller se fixer a Paris. Tous les journalistes d'ici
l'ont connu et trop connu pour un des plus forts
rasoirs de la chrétienté. Sans esprit, sans style, sans
talent d'aucune sorte, O... L. était possódé de la rage
d'écrire et encombrait de sa prose les bureaux de
journaux, qui segardaient bien d'en publier une Iigne.
11 étaitcependant parvenu, sous la rédaction de M. Tin-
demans, a faire passer dans l'jEcho du Parlement quel-
ques articles de critique artistique. Mais cette heu-
reuse chance avait été de courte durée et l'obscuritó
l'avait resaisi plus complétement que jamais.
C'est alors que O... L. est allé tenter la fortune a
Paris, oó le Figaroplus hospitalier que les journaux
de sa patrie, a consenti a lui faire, de temps a autre,
une petite place dans ses fails divers.
Nous n'avions plus du tout entendu parler du bel
O... L. car O... L. est un joli garcon lorsque
nous apprimes un jour qu'il menait grand train a
Paris el qu'il venait d'être nommé.... devinez....
chambeliande la reine d'Espagne! 1
J'aurais dó dire, pour être logique, qu'il venait
d'être nommé chambellan de la reine d'Espagne et
qu'il menait grand train a Paris, car il n'est ignoré de
personne ici que sa nouvelle fortune n'a pas d'autre
source que la haute bienveillance dont il est 1'objet de
la part de 1'aimable souveraine qui l'a attaché a sa
personne.
Que ce mnlheureux, si bien placé pour savoir que
tout se vend et s'achète dans les palais, ait songé a
vendre son pays a Napoléon 111, cela n'étonnera per
sonne. Ce qu'on ne peut comprendre, ce qui dépasse
l'imagination, c'est que l'empereur l'ail pris au sérieux
jusqu'a lui ecrire des lettres de sa propre main. II n'y
a qu'une explication a donner a un pareil acte d'a-
berration, c'est un ramollissemenl arrivé a son der
nier degrè.
He procés des Gavroches.
Les conseilsde guerre conlinnent leur besogne a
Versailles. On vient de s'occuper des enfants qui ont
pris part a la lutte dans les rangs des communeux.
Les détails de cette affaire sont tristement eurieux.
Seize accusés, dont le plusagé a 16 ans a peine et
dont le plus jeune ne compte guère que 11 ans, com-
paraissaitdevant la justice militaire sous l'accusation,
qui tout d'abord parail invraisembiable, d'avoir lutté
lesarmes a la main contre l'armée de Versailles.
A l'apparition de ces petits malheureux, maigres,
pales, d'apparence chétive, mais a la physionomie
intelligente pour la plupart, on ne peut s'empêcher
d'être saisi tout a la foisd'horreur et depitié; d'horreur
pour ceux qui n'ont pas hésité a commettrc ce crime
infame de faire de ces enfants des agenls de meurtres
de pitié pour ces instruments aveugles et inconscients,
il nous faut l'espérer du moins, de l'insurrection pari-
sienne.
Quelques-uns de ces jeunes coupables portent
encore le pantalon gris et le képi des fédérés tous
sont vêtus d'une blouse bleue que l'administration des
prisons leur a donnée. A les voir s'avancer, d'un air
assez décidé, les uns derrière les autres, et gagner
leur place au banc de l'accusation, on se demande un
instant si on ne va pas assister a quelque séance do
cour d'assises a Lilliput.
Voiei les noms de ces seize accusés Paul Druey,
16 ans Léon Rolland, 16 ans Charles Lebrun, 15
ans; Eugène Achard, 15 ans; Alexis Berlin, 15 ans,
Gabriel Rouvert, 15 ans Jean Raulot, 14 ans
Charles Patriarche, 14 ans; Théodore Piérard, 14
ans üésiró Vivadoux, 14 ans Paul Lenot, 14 ans
Alexandre l.amarre, 13 ans Ferdinand Dubarot, 12
ans Alfred Leberg, 10 ans.
La plupart de ces enfants ignorent leur age exact,
leur lieu de tiaissance, savent a peine lire et n'ont
pas fait encore leur première communion.
L'acte d'accusation constate que ces gamais ont
fait le coup de feu derrière les barricades de la rue
de l'F.ntrepót et du faubourg du Temple, lis étaient
casernés au Prince-Eugène sous la denomination de
pupilles de la Commune.
Les accusés se sont décidés a faire des aveux. Ce-
lui-ci dit, en p'.eurant, qu'ii n'a plus de mere, que
son père s'est remarié, et que battu a Ia maison, il
s'est sauvó avec les gens qui sont venus iui promettre
de i'habiüer, de le nourrir et de lui donner quelques
sous pour acheter des gêteaux. On lui a mis entre les
mains un fusil et des cartouches; on l'a placé derrière
une barricade, et on lui a dit de tirer devant lui il
a obèi. C'est un des plus jeunes, son fusil a tabatière
était deux fois grand comme lui, et il avoue qu'il a
usé cinquante cartouches. Celui-la, au contraire, a
refusé de faire le coup de feu, bien que son capi-
taine ait voulu l'y forcer a coups de crosse dans les
reins
Quant aux parents qui sont la dans l'audience,
quelques-uns réclament leurs enfants; la femme l.a
marre, soutenue par un garde, se tralne póle et a
demi-morte jusqu'au pied du tribunal pour deman-
der son Ills, il a treize ans. Un sieur Dubarot, au
contraire, malgrè les instances de l'honorable prési-
Itouvcanx fails et gestes de Ia fioelété
d'ExpEoilation générale.