JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, PimaDche MeuTième année. 42. 15 Octobre 1871. TT? Plllt O'AIIOttEüIËtT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Uk Numéro 25 Centimes, PRIX. RES AttOtCES ET DES RECLAMES 10 Centimes le petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'a vance. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Les petits fibres. La multiplicité des faits immoraux qui sont signalés depuis quelque temps a charge des frères des écoles chrétiennes, mérite d'appeler la sérieuse attention des autorités tant civiles qu'ecclésias- tiques. Nous ne sommes pas de ceux qui recherchent le scandale pour étonner ou émouvoir le public, ni qui voudraient faire, contre leurs adversaires politiques, une arme ou un sujet triomphant de discussion, de ces actes honteux dont la gravité s'accroit en raison directe de la position sociale, du caractère et du degrê d'instruction des cou- pables. Nous glisserons done rapidement sur les conséquences de i'ignoble conduite de ces hommes qui compromettent en mêrae temps et la religion dont ils portent l'habit, et Ia sociêté qui leur confie l'éducation de ses enfants, pour engager spéciale- ment le gouvernement et le clergé rechercher les moyens et b prendre les mesures propres a prévenir le retour de ces viis attentats. Cependant, avant d'aborder directement cette question, faisons remarquer que c'est avec raison que nous employons le mot de multiplicité cn parlant des faits immoraux des frères Masson et autres. On sait cotnbien les actes qui s'nccom- plissent l'ombre du huis-clos, passent facile— ment inapergus. Pour un coupable que l'on dénonce et qu'on punit, combien n'en est-il pas qui échappent A toute accusation, et qui ne sont même jamais soupgonnés On ne peut done pas nous accuser d'exagération quand nous disons que les infamies qui se commettent dans les écolea des frères de la doctrine chrétienne mérilent, par leur multiplicité, leur fréquence, d'attirer l'at— tention des autorités supérieures. Ajoutons encore cette observation ceux qui croiront que les faits de cette nature sont exclusi- sivement propres aux établissements dirigés par le clergé ou par de simples religieux se trompe- raient singulièrement, et risqueraient de se voir appliquer la vieille et toujours juste sentence de la paille et de la poutre. La dépravation de l'ftme et la corruption du coeur ne se montrent pas plus spécialement dans telle caste sociale que dans telle autre, et l'immoralité, nous en sommes convaincus, est aussi grande dans le monde que dans les cou- vents. Comment se fait-il alors que ce soit justement dans les écoles chrétiennes que l'on signnle le plus grand nombre de ces revoltants méfaits 1 Par la seule raison que tous les Petits-Frères, ainsi qu'on les appelle dans notre pays, sont célibataires, tandis que la plupart des instituteurs laïques sont mariés. Le célibat forcé ou volontaire est done la cause principale des désordres contre lesquels Ia conscience publique se révolte avec tant de raison. Le gouvernement pourrait oivier, en partie, aux dangers possibles du célibat volontaire de ses instituteurs, soit en donnant, dins ses choix, la prêférence 5 ceux qui sont en ménage, soit en obligeant les sous-instituteurs et même les institu teurs eux-mêmes non mariés, c'avoir leur quar- tier ou lenr habitation particulière en dehors de l'enceinte des écoles communales. Quant aux autorités ecclésiastiques, que pour- raient-elles faire a eet égard Nous ne voulons pas entamer la grande et délicate question soulevéerécemment par l'ex-père Hyacinthe, le mariage des prêtres, ni nous engager dans le domaine inextricible des dogmes catho- liques, nous nous permetlrons seulement de faire remarquer aux organes du clergé, qu'ils ont mieux faire que de s'occuper si irdemment de la défense de certains principes dont les sociétés les plus chrétiennes elles-mêmes se passeraient fort bien, puisqu'elles ont vécu jusqt'ici sans les eonnaftre Les dograes de I'lmmaculé', Conception et de IVre- faillibililé du Pape n'ont rertainemerit pas opéré autant de conversions d'infidèles que les faits reprochés aux frères des écoles chrétiennes ont fait sortir de croyants du sein de l'Eglise ro- maine. On impose ces malhcureux instituteurs en soutane le célibat, la pauvreté et l'obéissance. lis exercent une profession des plus pénibles qui altère gênéralement leur santé. On leur défend toute communication avec les families. On les privé de toutes relations civiles. Ils n'ont ni la bonne chère, ni les xins vieux, ni les aubaines, les visites, les courses, les distractions mondaines, les invitations diner dont nos curés et vicaires jouissent si fréquemment et avec tant de bonheur. D'un autre cóté, ils ont toutes les charges, toutes les obligations essentielles des religieux cloitrés, mais ils ne sont pas, comme eux, soustraits b toutes les tentations du monde. Aussi les voit-on souvent contracter des habitudes, des vices qui les rendent infèmes. Tont le monde alors les maudit. Mais le philosophe et le médecin, qui les maudis- sent aussi, ne sont nullement étonnés de les voir tomber, les uns après les autres, dans eet état de degradations morale et physique. N'y aurait-il rien S faire pour cette catêgorie de martyrs qui deviennent si facilement des cou- pables Le haut clergé ne trouvera-t-il pas moyen de mettre un frein b tons ces scandales Ne peut-il modifier I'institution de ces Petits- Frères qui ont rendu, on doit reconnaltre, d'éminents services dans certains temps et dans quelques localités, mais qui out peut-être con- tribué, pour une large part, Ia dépravation précoce des gériérations auxquelles ils devaient enseigner la pratique de toutes les vertus chré tiennes Le problème est ardu sans doute mais le mal est grand, et si les autorités ecclésiastiques ne s'en préoccupent pas vivement, si elles ne parviennent pas 5 trouver un remède efficace, si, tous les avertissements de la justice, de la presse et du public, elle répondent par leur triste et obstiné non posumus, c'est elle seule qu'il faudra faire remonter désormais la responsabiiité des scan dales qui rendront tót ou tard les frères des écoles chrétiennes l'objet de la réprobation universelle. IFails et gestes de la Mété ^'Exploitation géïsépfflie. De plus fort en plus fort, comme chez Nicolet Le 12, Ie train de 8 h. 50 m. du soir est parti d'Ypres a 10 h. 15 m. Une heure et demie de retard La méme exactitude se rencontre dans l'expé- dition des marchandises, soit sur les lignes de l'Etat, soit sur celles de la Société d'exploitation. Exemple Deux colis sont expédiés ensemble de Bruxelles le 8, par le même expéditenr et au même desti— nataire l'un arrive h destination le 10, l'autre n'est pas encore arrivé l'heure oü nous écri- vons. Le têlégraphe lui aussi marche sur les traces des chemins de fer. Nous nvons sous les yeux une dépêche expédiée de Poperinghe 11 h. 30 m. et qui est arrivée Ypres b 12 h. 36 m. Une heure pour faire deux lieues cela n'est pas trop mal Un bon cheval va plus vite, 6 électricité Mais ce qui met le comhle, c'est que cette même dépêche, dont la transmission exige une heure, n'est portée a domicile qu'è 2 h. et quelques minutes. Total de l'odyssée d'un télégramme de Poperinghe a Ypres deux heures et demie N'est-ce pas se moquer du monde L'OPIRIQ Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensêe

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1