Rien n'est décidément arrêté encore quant au suc-
cesseur a donner a M. Soubre dans la direction du
Conservatoire de Liége. Des cinq candidats, ceux qui
paraissent réunir le plus de chances sont M. Radoux,
l'auleur du Béamais, qui a obtenu un si brillant
succès Bruxelles et a Liege et M. Adolphe Samuel,
le directeur de nos Concerts populaires. L'arrêlé qui
doit fixer tous les doutes ne tardera pas paraitre au
Moniteur.
Maigré une augmentation considerable du prix des
places, la foule s'est portée au thèatre de la Monnaie
pour entendre la Patti dans Rigoletto. Aujourd'bui
vendredi, la diva chante pour la première fois a
Bruxelles le róle de Valentine dans les Huguenots. Les
statisliciens rapporlent que chaque representation lui
rapporto de neuf a dix mille francs. On se conteu-
terait moins.
Nous apprenons que la Ligue de l'Enseignement,
qui tiendra son assemblée annuelle le 28 octobre, se
propose de faire a cetle occasion une manifestation en
faveur du principe de ['instruction obligatoire et de la
secularisation de l'enseignement.
Snite a qnelques pavés.
L'aulre jour, je fus abasourdi par la question, plus
que comprometlante, que me fit une femme eu sen-
tant mon coeur battre a coups redoubles. Me regar
dant anxieusementMon ami, dit-elle, est-ce l'a-
mour ou la passion qui fait battre ainsi ton coeur?
Voila bien une malicieuse qui ne voulutélre trom-
pée en prenant des preuves d'amour pour des preu-
ves de tempérament.
X
L'homme qui se vanle des faveurs d'öne femme
tempérament, ressemble beaucoup une coquette
qui s'étonne des assiduités de ses amants.
X
II est bien élrange que les blessures les plus cruel-
les, ressenties par l'homme le plus épris d'une in-
grate soient celles faites a son amour-propre»
X
L'homme devient méprisable, s'il continue d'aimer
la femme qui le rejette avec dédainil devient ridi
cule, s'il ose avouer eet amour.
X
La vertu est au tempérament ce que la science
est a l'instruction. La femme apatbique ou lympha-
tique ne doit done pas être louée outre mesure de sa
continence.
X
Pourquoi done tant de femmes confondent-elles
leur corps avec leur Ameï Fn effet, ne voyons-nous
pas la femme la plus compromise ne se considérer
liée complétement que par des concessions phy
siques.
X
De Ia discussion jaillit la lumière. Oui 1 si nolre
immense orgueil et nolre sot entêtement ne nous
empêchaient de reconnaitre franchement et loyale-
ment la vérité des arguments opposés par nos con-
tradicteurs.
X
Rien n'est nouveau sous le soleil. Hélasc'est sans
doute pour cela que nous tous, nous avons Ia douce
manie de répéter ce que nos devanciers ont dit et
redit infiniment mieux que nous.
X
D'aucuns, se disent démocrates, qui font porter a
leurs gens la livrée de la domesticitè.
D'aulres, se disent nobles, qui recoivent avec hu-
milité et empressement de pelits emplois occupés
génóralement par ceux qu'ils appellent dédaigneuse-
ment des prolétaires.
Allons, messieurs les faux démocrates, ayez un peu
plus de morgue et un peu plus d'insolence; et voos,
fiers aristocrates, fils des Croisés, ayez un peu plus
de dignité et un peu moins de rapaciló, et vous serez
bien mieux, les uns et les autres, dans votre caste.
ACTES OFEICIELS.
Par arrêté royal du 8 octobre, est désigné pour
retnplir, pendant un lerme de trois ans, parlir du
15 de ce mois, les fonctions de juge d'instruction a
Ypres, M. le juge Iweins.
Par arrêté royal du 8 octobre, le sieur J.-E. Desa-
gher, candidat notaire a Ypres, est nommé notaire a
la résidence de Lichtervelde, en remplacement du
sieur Vanhée, décédé.
IJn arrêté royal du 2 octobre approuve un état de
répartition arrêté par la Députation permanente du
Conseil provincial de la Flandre occidentale et d'après
lequel les subsides ci-après indiqués sont accordés,
pour l'exécution de travaux d'assainissement, aux
communes dont les noms suivent
Moorslede, 1,000. Hooglede, 1,000. Westroo-
sebeke, 1,000. Rousbrugge-Haringhe, 8,666.
Zonnebeke, 104. Watou, 93. Elverdinghe, 1,117.
Bixschote, 201.
EASTS B63VEEES.
On lil dans VEloile beige, du 12 octobre
Des fails scandaleux viennent d'être découverts
dans un faubourg de Bruxelles. Nous eussions voulu
attendre pour en parler jusqu'è ce que la justice,
saisie de l'affaire, ait prononcé. Mais en raison de
lemotion produite dans le public par la révélation de
ces faits, nous croyons devoir publier dés a présent
les renseignements que nous avons pu recueillir.
Sur le territoire de Schaerbeek, a l'extrémitó de
la rue Van Schoor, a quelques mètres du viaduc con-
struit pour la nouvelle voie ferréequi doit relier la
gare du Luxembourg a la gare du Midi, s'élève, au
milieu d'une prairie, une vaste construction d'aspect
bizarre. Son architecture 'ne lui donne aucun carac-
tère déterminè. Elle lient la fois du couvent, de la
prison ou de la fabrique c'est l'orphelinat St-Joseph,
qui, presque ignoré il y a quelques jours, vient
d'acquérir tout a coup une bieu triste cèlébrité.
Cet établissement est dirigó par un prêtre, le
révérend Luytgarens, ancien vicaire de St-Roch.
Trois frères, qu'on disait être de la doctrine chrétienne
(ils en portaient le costume), faisaient le service et
donnaient... l'instruction aux malheureux enfants.
Un de ceux-ci, sorti récemment de l'orphelinat, avait
raconté sur les mceurs de deux de ces frères des
détails qui indignèrent a tel point ceux qui les recueil-
lirent, que le bruit en parvint bientót aux oreilles de
la justice.
L'arrestation des deux frères désignés fut
ordonnée. I.'un deux avait déja réussi a prendre la
fuitel'autre put être arrêté dans Ia nuil du lundi
5 mardi grêce a ['intelligente activité déployée par
le commissaire de police de Schaerbeek.
Mardi matin, un magistral instructeur a fait une
descente de lieux et a interrogé quelques-uns des
orphelins. Ce que ce commencement d'enquöte a róvélé
nous ne le dirons pas.
La plume se refuse a décrire do telles horreurs.
Mais ce que nous avons le droit et le devoir de
signaler, c'est la fa§on dont cet orphelinat est admi-
nistré.
Nous avons dit plus haut que le personnel se
composait outre le directeur, de trois individus por-
tant le costume religieux. Or, celui arrêté était, il y a
quelques mois peine, commissionnaire chez un tail
leur de cetle ville. Celui qui est en fuite a élé chassé
d'un établissement pour des faits analogues ceux
dont il est accuse. Le troisième, sur lequel la justice
n'a obtenu que de bons renseignement, était, il n'y a
pas longtemps, un brave ouvrier menuisier.
s> Les orphelins y sont recus avec une incroyable
facilité. Pour un grand nombre d'entre eux, il a été
impossible d'établir leur identité. Les lits étant en
nombre insuffisant, ils sont tous occupés par deux
orphelins. Pour donner une idéé de l'ordre et de la
propreté qui règnent dans cet établissement, il nous
suffira de dire qu'il n'y existe qu'un seul bassin dans
lequel tous les enfants doivent se la ver. Aussi, plu-
sieurs d'entre eux sont atteints d'ophlhalmie, et,
l'année dernière, tous ont eu la teigne.
Le tribunal de commerce de Lyon vient de se pro-
noneer, dans son audience du 22 septembre, sur une
question de principe qui peut intéresser un grand
nombre de voyageurs.
Le 20 aoüt 1870, la demoiselle Buy, voulant se ren-
dre a Saint Rambert (Ain), fit conduire a la gare des
Brotteaux une malle et deux colis, qui furent trans
ports dans la salie des bagages par son propre voi-
turier, aidé de deux employés du chemin de for. Et elle
se renditensuite dans la salie d'allente pour prendre
son billet. A son retour, elle retrouva bien les deux
colis, mais la malle avait disparu, et, maigré toutes
les recherches qui furent faites immédiatcment, il fut
impossible de la retrouver.
Elle fit assigner la Compagnie du chemin de fer, qui
se refusait a toute indemnité, en prétendant qu'elle ne
doit répondre que des effets enregistrés.
L'avocal de la demoiselle Buy soutenait qu'une Com
pagnie de chemin de fer est responsable de la perte de
tout objet qui a été recu des mains d'un voyageur»
par ses agents, lors même que cet objet n'a pas en
core été enregistré; a l'appui desa thèse, il invoquait
deux jugements rendus par le tribunal de la Seine.
C'est cette opinion qui a éléadmise par le tribunal
de commerce de Lyon, qui a condamné la Compagnie
du chemin de fer a payer la demoiselle Buy la somme
de 500 fr. pour prix de sa malle et aux dépens.
Notes.
On confond trop souvent I'esprit de finance, qui ré-
trécit les idéés, avec I'esprit de commerce, qui peut,
au besoin, les élargir. Cette erreur, propagée par les
gens incapables de se tirer d'affaire par leurs propres
ressources, sert de consolation leur dépit.
Ce qu'il y a d'humiliant dans une separation de
coeurs, c'est de ne savoir pas abandonner cequi vous
quitte, et de se montrer au-dessous de ce qu'on perd.
L'art de persuader n'est autre que la conduite par-
faite des preuves tendant démontrer l'intérêt des
auditeurs.
En amitié, plus les liens se serrent, plus on se sent
d'aisance et de liberté dans les mouvements. En
amour, c'est le contraire, grace a Ia jalousie.
Ètre comique quand on se fache, est déja un mal
heur; mais continuer l'êlre quand on a raison, dé-
passe toute infortune connue.
Une confidence prouve aussi souvent de l'indiscré-
tion que de la confiance.
Le vrai Lait des Steppes ne s'obtient veritable qu'au
dépötgénéralde l'inslitut Kumys, Berlin, Gneiseuau -
strasse, 7 A.
De tous les moyens médicaux employés jusqu'è ce
jour dans les maladies de la poilrine et des poumons,
unseula su acquérir un grand renom comme anti-
phtysique, c'est le Lait des Steppes (Kumys,) boisson
préparée par les peuplades des Steppes russes et
asialiques avec du lait de jument, employé depuis
tous les temps dans les maladies d'épuisement et dont
la merveilleuse vertu curative attira l'atlention des
médecins.
Les essais lentés pour appliquer ce remède dans
d'autres contróeséchouèrent en grande partie cause
de la difficullé du transport, jusqu'a ce qu'enfin une
des lumières de la science, Liebig, réussit produire
la préparation sous forme d'extrait, de telle fa^on
que le transport peut s'en opérer désormais sans
grands frais dans tous les pays du monde.
YPRES,
Etal-civil du 13 au ZO octobre 1871.
NAISSANCES.
Sexe raasculin 6 Sexe féminin 3.
ItlARIAGES.
Augtisle, Verniest, scieur et Eugéuie, Beun, denlellière.
Emile Delhoor. peintre et Philomène Decroix. dentellière.
Charles Gillot, huilier et Melanie Decrock, domestique.
DÉCÈS.
Derolez, Jves, <50 ans, journalier. époux d'lsabelle Plet,
rue de Menin, Bossaert, Jeanne, 68 ans, sans profession,
célihataire, rue de Meniu. Casier, Charles, 57 ans, Boucher
époux de Natalie Peekei, Marehé au Bétail. Cherchiez,
Marie, 47 ans, dentellière, épouse de Joseph Malheeuwese,
me Close. Van Craeylynghe, Thérèse, 74 ans, veuve
d'Auguste Leterne, rue dile Bellewaert.
E TA T indiqunnl les quantités et le prix mogen des
grains, fourrages et autres produits agricoles ven
dus le 21 octobre 1871, sur le marché de la ville
dYpres.
NATURE
DES MARCHANDtSES
VENDUES
QUANTITÉS
VENDUES.
Kilogrammes.
PRIXMOYENl l'OlltS
PAK .MOVEN DE
100 kilogram l l'héctol'.
Frouient.
Seigle
Avoine
Pois
Fêve
65,80o
3.8C.0
5.000
1,100
400
54 62
25 51
19 25
24-75
24 01)
80-00
73-00
44-00
8 -00
80-00