lire le mien aussi longtemps que je le jugerai a
propos, et au revoir
Inutile d'ajouter que l'absolution a été refusée.
N'est-il pas deplorable, Monsieur, de voir les
intéréts de la religion confiés a de telles mains
Agréez, etc. Votre abonné.
L'exemple de ce pénitent est bon a suivre par
tous ceux qui veulent se soustraire a l'oppression
cléricale. Malheureusement le respect liumain
est la.
JLo otilice d'amertume.
La Gazette rend compte en ces termes de la ma-
nifestation dont M.-Brasseur a été l'objet a son
arrivée a la Chambre, jeudi dernier
A deux heures moins un quart, les premiers
signes de vie...
La foule a reconnu des députés libéraux qu'elle
acclame, et des députés catholiques qu'elle siffle.
Cela chauffera...
Tout a coup, on voit M. Bara. Les cris de Vive
Bar aéclatent de toutes parts. Esclaves de la con
signe, les gardes civiques font des efforts sur-
liumains pour résister al'entrainement. L'enthou-
siasme devient vite plus fort que la discipline. lis
orient aussi Vive Bara
Mais dans la légion, qui est celle du Quartier-
Léopold, il y a quelques catholiques qui ne sont
pas contents et qui protestent. On se dispute, on
s'engage a ne plus rien crier sous les amies...
Malheureusement, en ce moment, apparait le
nommé Brasseur...
Une formidable bordée de huées et de sifflets
part de tous les cötés a la fois. On n'entend que
An voleurAw voleurA bas tes voleurs! II n'y a
plus, ni bourgeois, ni gardes civiquesil n'y a
plus que des honnêtes gens, dans la bouche de
qui l'indignation met le même cri A u voleur
An, voleur I
Au nommé Brasseur, succède immédiatement le
ministre de la justice*.
Les sifflets, 1qsj huées et les cris de Au voleur I
recommencent de plus belle.
On ne dit plus cela chauffer a
Cela chauffe déjaet ferme.
Les ministres se sont réunis jeudi matin en con-
seil et ils ont longuement délibéré.
Si nous sommes bien informés, M. le bourgmes-
tre de la capitale aurait assisté a cette délibéra-
tion
Interloge par un des ministres sur le caractère
de la manifestation, que ce membre du cabinet
semblait disposé a considérer comme purement
factice, et non pas comme un symptóme d'emotion
populaire, mais comfne une machine montée par
quelques meneurs, l'honorable M. Anspacli a ré-
pondu a peu pres en ces térmes
Détrompez-vous, M. le ministre, l'émotion
est profonde dans toute la population bruxelloise
etparmi tous les honnêtes gens du pays.
Invité a requérir la force armée, le bourgmestre
s'y est refusé, en déclarant que la garde civique,
émanation de la population, suffirait au maintien
de l'ordre. Étoïle
Nous lisons dans le Journal de Bruges
Ainsi que nous l'avons toujours dit, le tarif
Wasseige est une veritable mine pour les villes
éloignées du centre du pays. A ce titre notre pro
vince est des plus frappées. Les habitants de
Brugës, d'Ostende, de Blankenberghe, de Furnes,
de Nieuport, qui doivent aller vers les centres
d'affaires, comme Bruxelles, Anvers, Charleroi,
Liége, Yerviers, Mons, Tournai, s'apërcevront, a
leur budget, combien est cher un ministère cléri-
cal, et ils finiront par se bien persuader que pour
faire des 'économies, ils doivent commencer par
démolir, au moyen de leurs votes, les membres de
cette majorité servile qui ne sait que dire a vos
souhaits, quand l'épiscopat éternue.
La Ij igue de l'Enseignemcnt vient de publier son
3e bulletin 1870-71en voici le sommaire
Conseil géhéral projet d'organisation de l'en-
seignement populaire cloture de la discussion et
vote de l'ensemble du projet. Cercles locaux
resolutions diverses; renouvellement du comité.
duCercle de Louvain; comrs,-conférences, etc.
Nouvelles adhesions. Intérieur Chambi-es lé-
gislatives discussions relatives a l'instruction
publiqueConseils provinciaux résumé de leurs
débats sur les questions de l'enseignementetc.
Extérieur: Ligueallemande de l'enseignement;
Ligue f'ranqaise; le Working men's Club and in
stitute Union, etc. Notice bibliographique.
Bibliothèque du Conseil général. Table des
matières.
M. Alb. d'Otreppe de Bouvette publie en ce mo
ment une suite aux Tablettes liégeoises sous le titre
Causeries d'un octogénairela 2me livraison en a
paru dans le courant de ce rnois. Elles sont éditées
par la maison H. Vaillant-Carmanne et Cie de
Liége.
Le 21 de ce mois la Cour d'appel de Gand a con
firms un jugement du tribunal correctionnel
d'Ypres, condamnant le nommé Amand Gykiere,
garde-champêtre a Ylamertinghe, pour vol de
poisson.
Jovialités de JML. Brassemr
La presse pieuse gardienne austère de la
morale et des bons principes a trouvé un eu-
phémisme adorable pour designer les petites opé
rations auxquellesle tres catholique député del'ar-
rondissement de Philippeville s'est livré en com
pagnie du trés cher fils André Langrand-Dumon-
ceau. Ellelesaappelées,avant deles connaitre,des
Jovialités auxquelles le public aurait grand tort
d'attacher beaucoup d'importance. Nous avons
sous les yeux le dossier de M. Brasseur force
nous est dereconnaitre que ce monsieur est en effet
fort jovialexcessivement jovial, et nous sommes
persuadés que nos lecteurs, qui aiment a rire, nous
saurons gré de.leur en donner des preuves.
Aussi allons-nous parler des Jovialités de
M. Brasseur aussi longtemps que nous le permettra
l'espace dont nous pouvons disposer.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le dossier
Brasseur forme un volume de 150 pages environ.
11 a pour titre Memoire avec pieces a l'appui en
cause de M. Wilmart, défendeur, contre ),J. Brasseur,
demandeur.
M. Wilmart s'adresse a MM. les président et
juges du tribunal de l,e instance de "Bruxelles.
Accusé de calomnie par M. Brasseur, qui lui
intente un proces imprudent, il déclare voir ar-
river avec calme, avec joie, l'heure,oü la justice
sera appelée a peser ses dires. Etle fait est
que lorsque l'on dispose de documents tels que
ceux dont M. Wilmart est possesseur, on peut se
présenter devant la justice sans crainte et le front
haut.
On sait comment le proces a été intenté. Lots
des élections de 1870, M. Wilmart'fut l'un des
adversaires les plus déclarés de la candidature de
M. Brasseur. Dans des circulaires adressées aux
électeurs, il empoignait sans pitié eet individu par
la nuque et lui frottait le nez dans son ]xassé avec
une impitoyable énergie. Après de longues hesita
tions et différentes péripéties sur lesquelles nous
n'insisterons pas, M. Brasseur se décida enfin a
citer M. Wilmart devant les tribunaux, et le dos
sier que publie 'ce dernier a pour but de prouver
que tout, absolument tout ce qui a été dit dans les
circulaires incriminées est vrai et rigoureusement
exact.
Le chapitre ler du dossier contient l'exposé des
faits que nous venons de résumer. Le chapitre 2 a
pour titre M. Brasseur ayant enseigné l'irré-
ligion, fut compare a Retrin déclaré fourbe ej
hypocrite en plein Parlement, et il prouve que
M. Wilmart n'a fait, sous ce rapport, qu'employer
dans sa circulaire, en rappelant les affaires de
185o, les propres expressions deM. B. Dumortier
a la Chambre. Inutile d'appuyer sur ces faits déja
connus de nos lecteurs. Arrivons de suite au cha
pitre 3 dans lequel il est établi que M. Brasseur
;j s est fait ou laissé acheter par Langrand.
M. Wilmart prouve -toutes ses assertions par les
documents les plus authentiques la correspon-
dance échangêe entre Langrand et Brasseur vient
confirmer tout ce qu'il avance d'un bout a l'autre
du dossier.
Jusqu'en 1864, M. Brasseur avait été un adver-
saire des opérations Langrand, mais toujours en
carressant l'espoir secret de se faire affilier a la
bande et d'avoir ün jour ou l'autre sa part du
gateau. II échange, avec le financier, des lettres
exhalant la senteur du plus pur chantage il
le menace indirectementil lui adresse des mé
moires dans lesquels il fait entrevoir la ban-
queroute comme conséquence des opérations aux
quelles on se livre. Vous êtes des poètes
financiers, écrit-il a Langrand, vous frisez tou
jours lafaülite au milieu de vos succes.
Finalement Langrand prendpeuril se decide a
s'attacher Brasseur. Nous citons textuellement ce
passage curieux de son dossier
Le contrat allouait a M. Brasseur
i) 1° Une somme de 100,000 francs
2° Un traitement de 40,000 francs par année,
indépendamment des f'rais de voyage et de séjour.
n Si réellement ce traité était honnête, comment
expliquer que des- avantages si élevés fussent
accordés au nouveau fonctionnaire? Evidemment,
le financier pouvait trouver a moins de sacrifices,
des hommes intelligents qui voulussent s'occuper
de ses affaires. En vain M. Brassedr dira-t-il que
l'indemnité de 100,000 francs représentait le
capital de son traitement annuel de professeur
auquel il devait renoncer. La différence de traite
ment l'indemnisait suffisamment. En supposant
qu'on lui eut accordé seulement les 40,000 francs
de traitement annuel fixé, en trois ou quatre ans
il aurait regagnó le capital de son traitement de
professeur, et ily aurait joui, deplus, d'une rente
annuelle supérieure.
i) Mais ces avantages énormes s'expliquent,
quand on se rappelle la manière dont ils furent
obtenus critiques du système de Langrand, me
naces d'attaquespubliques, promesse sur l'lionneur
def'ournir a Langrand trois-cents millions. Alors
on peut dire, pièces ii l'appui et sans commettre
la moindre calomnie L'objet livré a Langrand,
ce n'étaient pas seulement le travail et la science,
c'était surtout7a conscience de M. Brasseur.
C'est l'exécution donnée au contrat lui-même
qui va nous le prouver. Le .contrat était signó le
17 janvier le 20, Brasseur pnbliait dans Ie Pré
curseur une lettre, oii, au milieu de quelques criti
ques anodines, il décernait a son maitre le titre de
génie financier moderne
II est vrai, objectera M. Brasseur, j'ai donné
il quelques éloges mérités, mais j'avais bien con-
servé la liberté de ma conscience, puisque vous
j) constatez vous-même que ces éloges étaient
mêlés de critiques.
)i HélasJ la encore les faits viennent détruirela
defense de mon malheureux adversaire. Les criti
ques et les réserves étaient non-seulement de com-
mande pour écarter les soupQons, mais próparées
avec les conseillers de M, Langrand, et c'est
M. Brasseur lui-même qui se dénonce dans une
lettre du 24 janvier.
Lettre précieuse oü le futur député exposait a
son ami la manière dont il allait masquer sa tra-
hison aux yeux de ses amis d'AnversLettre ou il
sollicitait l'intervention de Langrand, pour em-
pêclier l'indignation publique de se faire entendre
par la voie des journaux
Vous lirez, écrivait-il a Langrand, mes lettres
i) au Précurseur... J'ai annoncé dans le temps, un
j) examen critique des opérations 'Langrandce
travail doit êtrefaitsans cela on dira que vous
m'avez acheté. Cette critique doit avoir lieu. Elle
sera bienveillante dans la formequant aufond
je me suis enlendu .avec Nothomb et De Decker,
cela doit vous sufiire. n
Ainsi, le 17 janvier, Brasseur a son contrat.
Le 20, il publie dans le Précurseur une lettre
favorable a Langrand.
Le 24, il déclare a Langrand que, pour ses
lettres au Précurseur et ses conférences, il se met
d'accord avec deux conseillers de Langrand lui-
même.
La chose est done consommée, l'objet du
marché bien défini par son exécution, et les effets
naturels du contrat suivent leur cours. Si la véna-
i'hronique jütlicisiire.
LES
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