Et le parchemin jauni bondit sous l'impulsion du confesseurS'agit-il, par exemple, de redui re le mari recalcitrant et libre-penseur, époux heu- reux d'une femme fanatique, de l'amener a com position, de le jeter pantelant dans la boue mona- cale, voici le procédénous le photographions Les mailles du filet ten du par le moine et la femme brisées, les objurgations de la fille restées sans résultat pratique, la Séraphine en herbe entre en scène... II faut, comme moyen suprème, qu'elle suscite le trouble et le désordre dans le ménage, écla- bousse les reputations les plus pures, crée le scan- dale, jette l'odieux sur la victime désignée a ses coups... La voici al'ceuvre. Prétexte d'affaires, dette de reconnaissance a solder, oeuvre de charité a recommander, n'im- porte, elle est au cceur de la place. Humble et effacée d'abord, modeste et timide,, avec cette espèce de sourire béat qui contracte les bouches catholiquement fendues, elle met en relief les grandes qualités qu'elle ne cesse de découvrir dans l'bomme si mal apprécié, a cause de quel- ques apparences trcmpeuses, paree qu'on ne connait pas assez son caractère clievaleresque... La fla- gornerie la plus écoeurante braquée sur la vanité humaineL'objectif ne bronche pas,vient le tour des amitiés et des relations que l'on a intérêt a détruire pour déblayer la voie. Le crapaud bave sur la fleur innocente et pure... Que lui im- porte, pourvu qu'il baveN'est-ce pas sa nature a luiEt d'ignobles écrits achèvent l'ceuvre des insinuations perfides adroitement lancées. Et ces filles de Macbeth, en passé de conquérir leur plumet au ciel, manient le mensonge, la colomnie, la diffamation, comme le brigand romain manie le stylet, frappant par derrière, lachement, a l'ombre. Elles, condamnées pour cause de jau- nisse clironique a la pratique de la virginité la plus immaculée, elles, qui ne sont pas le fruit dé- fendu, mais le fruit sec, elles se complaisent au milieu d'un dévergondage de style et d'images a faire rougir le front du plus cynique des viveurs Et elles contemplent d'un ceil serein les ravages de l'incendie que, pétroleuses de la morale mona- cale, elles allument et alimentent1 Nous tenons devers nous un de ces spécimens sorti de la plume d'un bas-bleu dévot, galonné caporaldes Saints-Anges. pour cette fagon de servir Dieu et d'aimer le prochain. Ces choses-la sont écrites en style Hallo-mystico-romanesque et encadrées dans une orthographe des plus pitto- resques, oü les pronoms possessifs et démonstra- tifs se livrent aux plus divertissants entrechats... Si ce n'était odieux, parole cl'honneurce serait a mourir de rire! Nos lecteurs en jugeront bientót. II faut, dans l'intérêt du repos des families, que pleine lumière se fasse. Elle se fera. Chose curieuse a noteravant de se livrer a ces saturnales de style et de morale, afin de bien re- muer le fiel dévot et le faire remonter a la surface, voici l'invocation a Dieu oui, a Dieu! que ces vierges épileptiques sont tenues de gémir trois fois. Ecoutez eet appel désespéré au fils de Vénus, ces soupirs lascifs. clans une bouche de femme O dulcis amor, dulcis amor Dei, flamma cordis mei, flamma, 6 flamma cordis mei, ignis ter beate, o ignis ter beate, o mentis ardor grate. AhAh(sic) tu infiamma me, ahtu infiamma, infiamma me Faublasperrds-toi, tu es clistancé Et la presse vertueuse s'escrime contre Taction délétère de l'Internationales Ce qui mène les nations a l'abime, ce qui préci- pite les peuples dans le gouffre, c'est l'immoralité, le cynisme, l'hypocrisie, le mensonge érigés en articles de foi, c'est l'éducation de la femme faus- sée et pervertie, c'est le moine, c'est le petit- frère, c'est le fanatisme ultramontain étouffant Dieu. Le couvent est la negation de la civilisation Voyez le róle qu'il impose a la femme catholique E.a petite b» visie. Le yp bus contagieux vient .ie se declarer a Oycke, prés d'Au ien.ird 5 et dans une ferme de la coin ui une tl'Elverdinghe. Dix-sept vaclies, composant loute l'étable, ont été enfouies; la ferme est entourée d'un cordon saniiaire, interceptant loute communication avec le dehors. L'apparition de la peste bovine dans notre arron dissement ne nous étonne pus, en voyant l'insuffisance de surveillance exercée a la frontière francaise. Quand la maladie se declara la première fois dans le département du Nord, immédiatemenl un double cordon serré de troupes fut fprmé sur la frontière. Mais aojourd'hui que le mal, loin d'avoir diminué, a augmeuté au coutraire d'iutensité et s'est rapprochè jusqu'a une demie lieue a peine du territoire beige, la surveillance s'est relêchée et c'est a peine s'il y a encore dans quelques villages ;de notre arrondisse ment, queïques rares pelotons d'infanterie dont les hommes peu nornbreux et éparpillés sur de longs parcours, ne peuvent sufiire a la corvee qu'on leur impose. En négligeant les precautions nécessaires, le gou vernement a assumé une grande respoosabililé pour le cas oü l'épizootie exercerait ses ravages dans la Flandre. Mais le cabinet défunt pouvait-il s'occuper des intéréts du pays et n'avait-il pas besoin de tou- les ses troupes pour mitrailler srs concitoyens a BruxellesV Suum cuxque. En même temps que nous blAmons le gouvernement et peut-ètre par ricochet ceux de ses agents en province qui, voyant les choses de plus prés, ont le devoir de l'informer de la situation, nous devons louer sans réserve une circulaire adressée par M. le commissaire d'arrondissemenl de Ruzelte a touies les administrations communales, a l'effet de prendre des mesures contre la divagation des chiens. On sail les dangers de cette divagation en temps d'épidémie. La plupart des communes, faisant preuve de la plus louable aclivité, se sont empressées, en presence de cette circulaire, de prendre immédiatemenl des mesures efficaces ordre a été donnó a la police d'abattre lous les chiens errants, même une prime de 2 francs, mise charge du propriélaire de l'animal, est accordée pour tout chien abattu. Malheureusement on ne rencontre pas partout le même zèle.ll est des communes oü jusqu'a dimanche passé, pas la moindre publication n'avait été faite. Nous en pourrionsciter entre autres une fort rappro- chée du foyer de l'infection et oü l'on s'est contenté a de prier les habitants d'attacher leurs chiens, sans appuyer cette prière d'aucun moyen coërcilif. Et pourtant la, plus qu'ailleurs, a cause du voisinage de la maladie, les mesures devraienl être promptes et energiques. Nous signalons Ie fait dans l'intérêt general, paree que nous connaissons assrz l'esprit de tolerance et de complaisance qui inspire certains bourgmestres pour être convaincu que la circulaire demeurera a I'etat de lellre-morle dans leurs mains et que juriais au- cune mesure sérieuse et efficace ne sera prise par rux pour empêcher la continuation d'un abus capable d'engendrer les plus grands désastres. Depuis lundi, les communes de Boesinghe, Bix- sohote, Nordschote, Reninghe, Saint-Jean-lez-Ypres, l aiighemarcq et Pass'chendaele sont soumises aux mesm es de précaution prises pour prévenir la con tagion de la poste bovine. I'our les pauvres, S. V. Nous apprenons avec plaisir que le 1" de ligne, marchant sur les traces charitables de ses devan- ciers, donnere le 17 de ce irois, au benéfioe des pauvres, un concert suivi d'une representation dra- matique. Des listes de souscription seront présentées a domicile et nous avons la conviction que lés habi tants, repondant aux généreux sentiments des or- ganisateurs de la fête, couvriront ces listes de nom- breuses signatures. A cótè d une boane oeuvre, une occasion propice s'offre d'entendre d'excellenle inusique, de passer uneagréable soiree. Faire la charite ets'amuser tout a la fois, que peut-on désirer de plus? Le Alonl-de-Piêlé. Un ariêté royal en date du 1" d'éceinbre approuve la deliberation du Gonseil communal d'Ypres portant suppression du monl-de-piété de celle ville. II y a plusieurs années que nous demandons la suppression d'un établissement qui exigeait de lourds sacrifices des administrations charitables et, pour ;e peuple, élait un élément de corruption. Nous fólici- tons sincèrement leConseil communal de Tavoir com- pris. Cbasse. Aux termes d'un arrêlé du minislre de l'inlérieur en date du 30 novembre, la chasse aux chiens cou rants. sans armes a feu, restera permise dans les deux Fiandres jusqu'au 15 mars prochain. Jovialités de M. Brassewr (Suite.) Après avoir séjourné sous le beau ciel de l'lta- lie, M. Brasseur part pour l'Autriche. En janvier 1866, il est a Yienne, et de la il écrit a son bien cher ami Langrand une lettre qui figure au dos sier sous le n° 44 et qui est l'une des pieces les plus curieuses citées parM. Wilmart. C'est une veritable comédie dont les principaux acteurs sont le comte Doenberg, le baron de Gru- ben, le comte Maurice-Esterhazy, Langrand et Brasseur lui-même. II est curieux devoir la con- fiance que ces messieurs ont les uns dans les au tres. Le comte Doenberg et le baron de Gruben ont affirmé de la fa§on la plus positive a Brasseur que le noble comte Maurice Esterhazy décacheterait ses lettres et en prendrait connaissance avant de les expédier a Bruxelles. Brasseur, qui n'est pas béte, s'entend avec de Gruben il y aura deux sortes de lettres envoyées a Langrandles pre mières, celles que le comte Maurice doit décache- ter, ne contiendront rien d'important; les se condes, les vraies, seront, grace a de Gruben, ex- pédiées pas une voie süre et détournée. Mais citons textuellementnos lecteurs pourraient croire que nous exagérons a plaisir Maurice, en me surveillant, fera ouvrir les lettres que je vous adresserai, ainsi que celles que j'enverrai a ma femme. De plus, je dois me défier des domestiques de l'hótel et de la boite a lettres qui se trouve pres de l'hötel. Pour déjouer ce der nier point, je porte mes lettres moi-même a une autre station. Et quant aux lettres que je vous expédierai, elles ne contiendront que ce que je veux faire savoir a Maurice-Esterhazyn'y faites done pas attention elles seront la frime, la réa- lité vous parviendra par voie détournée. II en sera de même des dépêches télégrapliiques. Celles que vous recevrez directement ne re- flèterontpas tout; quelquefois même, je vous ferai savoir secrètement ce qu'il faudra me répondre. II faut que je vous écrive parfois directement, sans quoi on soupgonnerait une correspondance secrète. Ce n'est pas tout encore. J'ai écrit hier a ma femme que les choses confidentielies que j'aurai a vous dire se trouveront dans ses lettres a elle, avec prière de vous les faire parvenir. Le comte Maurice, en ouvrant mes lettres a ma chère moitié, croira tenir le fil de l'intrigue et ne cherchera pas ailleurs. Inutile de dire que ces confidences ne seront encore une fois rien autre chose que ce que je veux que le comte Maurice sache. Voila comment je Ure en bouteïlle la police au- tricliienne, le comte Maurice et... ma femme, qui croira sérieusement lire des secrets. Vous saurez la vérité par voie détournée. Adieu, je vous quitte, en vous serrant cor- dialement la main. Tous les jours vous recevrez une lettre secrète. Demain j'entrerai en matière le comte Maurice me fait appeler. Tout a vous, (Signê) Brasseur. Cette lettre est datée du 4 janvier 1866. Bras seur reste plusieurs mois a Yienne. II écrit a plu sieurs reprises que son cher Langrand a de la corde de pendu dans sa poche. Le 29 juin, il propose un coup de 25 millions qui qui remet- trait Langrand complétement a flot. Done, dès 1866, la catastrophe finale était prévue, puisqu'il s'agissait de se remettre a flot. Hatons-nous de LES

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2