id. de Cambrai8 id. de Douai1 id. d'Avesnes 2 id. de Dunkerque8 id. d'Hazebrouck. Des mesure®, plus énergiques, bien qu'elles ne soient pas encore suffisantes a notre avis, ont. été prescrites par le préfet du Nord pour chercher a enrayer la marche du fléau. Mais d'après les ren- seignements que nous possódons, et comme nous l'avons craint, ces mesures ne sont pas observées comme elles devraient l'être on cite notamment les marcliés clandestins commé continuant a être tenus en maint endroit au su des autorités. (J. de la Sociéte agricole du Brabant.) SOIREE AU BÉNÉFICE DES PAUVRES Pxit la Soclété des Sous - Officieus et la Musique du lei Régiment de Ligne. De l'aveu de tout le monde, ok été une char- mante fête que celle donnée, cTimanche dernier, par MM. les sous-officiers et la musique du ler régi ment de ligne, au profit des 'pauvres de notre ville. Si charmante, que tous ceux qui y ont assisté n'ont pas de plus vif désir que de la voir se renouveler eet liiver. Et qujpid nous disons tous ceuxj,nous entendons aussi,^particulièrement, toutes celles. Car il n'y avait pas que des hommes a la soirée; mais encore, etjffiplus grand nombre, des dames, toutes disposées a la gaité et dont maintes, ma foi étaient très.jolies. Aussi, quelle fouleNon-seulement la salie était comble mais encore tous les abords étaient envahis la salie du buffet, les coulisses, le vestibule, le ves tiaire, et jusqu'au passage extérieur. On faisait queue, ainsi qu'au grand Opéra un jour de pre mière. C'était, aux portes, comme un mouvement de houle, et une pression a aplatir bien des choses. Nous avons enten du parler d'un bossu qui, s'étant aventuré dans cette cohue, en était sorti droit comme un I. Chan^ard de bossu, va Hatons-nous de dire que eet empressement a l'avance était pleinement justifié. A part les séductions ordinaires de l'excellente musique dirigée par M. Simar, il y avait, comme great attractionla promesse du bienveillant concours de M"e Zélie Simarune charmante et sympathique artiste, pour laquelle devaient être les honneurs, bien mérités, de la soirée. Le programme était divisé en deux parties lapartie musicale et la partie dramatique, bien fournies l'une et l'autre. Après la belle ouverture Freysschütz de Weber, exécutëe avec un harmonieux ensemble, M. Stein a chanté, d'une belle voix de baryton, l'hymme desRameaux. Est arrivée ensuite la Fantaisie pour flute, hautbois et piano, par MM. Edouard, Charles et Juïien Simar, un petit chef-d'oeuvre de poésie musicale, exécuté dans la perfection. Aussi, avec quelle attention religieuse et émue on a écouté le jeu merveilleux des executants On eut e ïtendu le bruissement d'un souffle amoureux dans une des belles chevelures blondes- qu'il y avait la. Le morceau fini, et les applaudissemenfs, tout aussi longs', ayant cessé, quelqu'un observa Cela doit être pcurtant bidn difficile Pas pour ces messieurs, répliqua un autre chez Simar les enfants naissent artistes. Après la Fantaisie, la Noce du Village, choeur chanté par la section chorale des sous-officiers, sous l'habile direction, de M. Ch. Simar, fils. Beaucoup d'ensemble et d'ampleur. Puis'une autre Fantaisie (sur la Somnambule) pour saxophone, exécutée par M. Magnée. Le saxophone est un instrument qui a la forme d'une pipe allemande de gros calibre. On s'imagine d'abord que l'artiste va fumer. Pas du toutII tire de sa pipe, de son instrument, voulons-nous dire, les sons les plus mélodieusement graves qff'il soit possible d'enfendre. Un véritable artiste aussi (que M. Magnée. Vientensuiteune chansonnette comiqueJ'n'os' pas dite par M. Braham. Un legitime succès de jjf'ou rire. Enfin, pour clore la première partie et comme bouquet, le duo de laFille du Régiment chanté par M"e Zélie Simar et M. Colléman. Ici le compte- rendu devient difficile. C'est que Mlle Simar a révélé a la fois un talent de chanteuse et un talent de comédienne si remarquables l'un et l'autre, qu'on ne sait trop comment faire pour ne pas rester en dessous de la tache de chroniqueur. Ah l'autre avait bien raison do dire que chez M. Simar les enfants naissent artistes. Mlle Zélie est une excellente artiste, elle aussi. Voix charmante et profondément sympatliique, servie par une savante méthode, et possédant en pureté et en clarté ce qui peut lui manquer en volume et en étendue. A cóté de cela, ai-dessus, faudrait-il dire.peut-être, un jeu naturel, franc, vif, oü le vrai sentiment de la situation perce dans chaque mot et se traduit dans chaque ges;e. Aussi, pour en revenir a notre duo, avec quelb grace piquante M1Ie Simar a chanté son roleLa vraie File du Régiment, c'est bien elle! Eveilbe, preste, vive, lutine, alerte, intrépide, honnê.e et amoureusedu dra- peau. Quand elle dit avec une cranerie féminine pleine de saveurOui, je me battrais, on sent qu'elle croit ce qu'elle dit, et ma foion a presque peur qu'elle ne lefasse un jour. Des applaudisse- ments a tout rompre ont du prouver a la gracieuse artiste que le public appréciait non-seulement son dévouement, mais aussi, son talent scénique. Rappelée par les acclamations de la foule, MIle Simar est revenue sur la- scène précédée du drapeau beige et suivie de la section chorale des sous-officiers, et, au milieu de l'enthousiasme encore chaud des auditeurs, a, d'une voix fiére et émue, admiiablement chanté quelques couplets patriotiques, au refrain desquels les males voix de MM. les sous-officiers ont fait, chorus. Inutile d'ajouter que de nouvéaux applaudissements ont salué ce moiceaugracieusement improvisé en dehors du programme. Nous voici arrivés a la partie dramatique. En premier lieu Lu Tasse de thé, jolie petite comédie en un acte de MM. Nuiter et Derley, jouée par MIle Simar, MM. Henkens, De Lescaille et Stein. Ici encore MUe Simar a été parfaite dans le róle de la Baronne, qu'elle ajoué d'un bout a l'autre avecle meilleur tact. Soit qu'elle parle, soit qu'elle écoute, ses gestes et son attitude sont toujours a l'unisson des sentiments. Rien de faux, ni d'outré dans son jeu oil tout est simple, naturel et vrai. M. Henkens, a coté d'elle, a rempli, avec beau coup de tact aussi et une irréprochablè tenue, le róle difficile du Baron de Villedeuil. On aurait dit, non pas un amateur intelligent, mais un ac teur de profession, tant il y avait chez lui de faci- lité de diction et d'aisance dans le maintien. M. De Lescaille, dans le róle désopilant de Camou- flet, a obtenu égalem^nt un vrai succès. On n'est pas plus comique^naïf que lui. M. Stein, enfin, dans le róle peu important du domestique Joseph, s'est aussi bien tenu. En somme, bonne exécution sur toute la ligne et des bravos bien mérités. Pour finir, une opérette militaire La Nuit du 15 octobre, jouée par M.M. Pottelet, Colleman, Braham et Henkens. Encore un succès, et du meil- leur aloi. II faut que M. Pottelet devienne capi- taine, car il a bien représenté son Durandal. M. Colleman a fait, lui, un impayable Lartigpm II faut de l'esprit pour être aussi plaisamment béte, et ce n'est pas le fait du piemier venu. M. Braham, déjanommé, s'est biqn soutenu dans son róle de Clapier son jeu s'est troüvé aussi délié que la queue de son habit, aussi dröle que la forme de son cliapeau a la Pipeiet, et ce n'est certes pas peu dire. M. Henkens, le parfait gentil- homme de tantót, a fait de son mieux dans le róle ingrat de Camille. II s'en fut acquitté sans doute a merveille s'il avait eu une taille et une voix moins viriles. Le moyen, en effet, d'être caline, nerveuse, attendrissante, désespérée, femme du quart de monde menacée d'abandon, pour tout dire en un mot, lorsque le sexe fort se trahit ma- tériellement de tous les cötés? Nous sommes bien sur que M. Henkens n'avait jamais songé a cette forme d'emb arras que peut créer a un homme la robe d'une femme. Au résumé, car il faut bien finir cette longue chronique, bonne soirée pour tout le monde, bonne pour les pauvres surtout, car le montant des souscriptions, si nos renseignements sont exacts, s'est élevé au-dela de 2,000 francs. Et a ce propos, n'oublions pas, en terminant, de men- tionner le zèle de MM. les officiers qui ont fait les collectes; eux aussi ont droit aux vifs remerci- ments du public, et c'est du meilleur coeur que nous leur adressons les nótres. Bibliographie. Sommaire du numéro du 16 décembre de VIllus tration Européenne Gravures Femmes basquaises au bord de la mer. Portrait de madame Ernest Feydeau. Les duellistes. La pauvre mère. Texte Causerie. Quelques mots au sujet de la Senne. La Saint-Nicolas. En soirée. Lire et ne pas lire. Le contrat dérobé. Suite. Un souhait traduit en justice. (Petite chronique judi- ciaire). Le tour du monde par voie télégra- phique. Le jeune mourant. Róle assainissant des plantes. L'enfant du Carrefour maudit. Suite. Miscellanées Nou velles artistiques. Les gants. Des sucres. Coup d'assises de la Flandre Occidentale. Liste des jurés appartenanl a l'arrondissement ju- diciaire d'Tpresappelés d siéger pour la ses sion du 1CT trimestre 1872, qui s'ouvrira le lundi 15 janviersous la présiience de M. le conseiller Lefelvre. MM. Delbeke, Benoit, propriótaire, Neuve-Eglise. Deleforterie, Gustave, notaire, Glieluwe. Titeca, Florimond, notaire, Ypres. Destuers, Gustave, propriétaire, Ypres. Debrauwer, Maximilien, officier pensionné, Ypres. Veys, Théodore, négociant, Vlamertinghe. "V ariétés. Le Cheval. Le cheval a été de tout temps l'objet de nom- breux écrits de la part des savants. Les uns lui reconnaissent deux souches 1° celle de l'Orient, DONNÉB E'our les pauvres, pitié Quand du Septei\trion par l'hiver condensée, La bise en nos climats revient dpre et glacée Quand la petite étoile aux purs et blancs rayons Dérobe a nos regards le sol sous ses flocons; Quand les vitres servant de toiles artistiques Se couvrent sans pinceau de dessins féeriques"; Quand on voit 1'hor'izon restreint dans les frimas, Et les rares passants glisser sur le verglas, Qu'il fait bon contempler la flamme pétillante, Qui dans l'atre joyeux s'élève étinoelante, Et dans un cercle intime, avec grdce et candeur, Sans contrainte épancher les sentiments du cceur Quelle douceur encor pour un être qu'on aime. Sur un papier discret de se peindre soi-même! Ou, si le temps trop gris met notre c-iel au deuil, Choisir en s'enfongant dans un moelleux fauteuil Les élégants pensers, les écrits pleins de flamme D'un poëte chéri, rèveur a la grande dme! Pendant que de ces biens le ciel vous fait le don, Que de pauvres, hélas vivent dans l'abandon Non loin de noslambris, sur un grabat peut-être, Un vieillard moriboed maudit votre bien-être. Un petit orphelin, pauvre ange rebuté, Sollicite l'aumóne et n'est pas écouté. Un malade, un enfant, une femme qui pleure, Adressent un appel ia riche demeure. On ne les entend pas, pour eux on est de fer, Dans un vide cruel leur triste voix se perd. Si moi j'avais de l'or, avec quelle tendresse J'adoucirais, souflrants, votre horrible détresse Dans mon sein maternel vous verseriez vos pleurs Et je saurais calmer beaucoup de vos douleurs La faim, la nudité fuiraient de vosasiles D'oü mon or bannirait tous sentiments hostiles Puis dans de petits lits bien simples, mais bien blancs, Reposeraient heureux vos ehers petits enfants 1 Impuissante a guérir des maux que je déplore, Ahdu moins pour vous tous ma faible voix implore. Vous qui dans les cités, au centre des grandeurs, Paren vos fronts riants de guirlandes de fleurs, Belles Dames, pitiétant de pauvres ont faim, Donnez-leur, s'il vous plait, pour acheter du pain! Espoirdes malheureux, aimables chatelaines, Qui voyez de plus prés, dans vos vastes domaines, Le dénüment du pauvre en son humble réduit, Pitié, je vous conjure, il a si froid la nuit II a si faim le jour pitié pour sa misère A vous aussi, Messieurs, j'adresse ma prière, J'en appelle k vos cceurs si généreux, si grands, Leur demandant secours pour les pauvres souflrants. Si toujours, comme on dit, l'homme écoute la femme, Ahne rejetez pas l'humble cri de mon ame Donnez au malheureux, sa voix vous bénira, Et le Dieu tout-puissant un jour vous le rendra. C. B.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2