suffisant sur la frontière. Ainsi, a Westoutre, il
n'y a que dix hommes pour faire tout le service;
les soldats lie peuvent suffire a la besogneles
fraudeurs et les cliiens de fraudeurs passent entre
les postes. II n'en faut pas plus pour nous amener
le typhus contagieux.
Le Journal d'Ypres public en caractère augus-
tin une longue kyrielle de protestations, d'invec-
tives et d'injures a l'adresse du gouvernement
italien qui tyrannise (sic) le saint Père des fidèles.
Comme de juste, cette kyrielle se termine par une
demande d'argent. Ricn de plus cynique, ma foi,
que les journaux cléricaux. Ni les rigueurs de la
saison que nous traversons, ni la profonde misère
qui règne partout et menace de grandir chaque
jour, ni la crise alimentaire que signalait récem-
ment a la Chambre M. Malou, rien nepeut arrêter
leur rapacité. La bible a la main, ils s'en vont ar-
racher aux ames simples l'aumöne destinée aux
pauvres, pour alimenter le luxe de la cour du
Vatican, gorgée des millions de 11 l'Excommunié.
Toutes les occasions leur sont bonnes pour men-
dier Hier, le vingt-cinquième anniversaire; au-
jourd'hui, le Nouvel an... Le Nouvel an!... Hó,
dites done, vous faites erreur,bon Journal d'Ypres;
il fallait attendre le lundi perdu.
Nous avons public dernièrement le compte-ren-
du d'une fête donnée par une société musicale de
1'arrondissement. Un numéro de notre journal est
parvenu aux mains du respectable curé du village
dans lequel cette société a été créée et prospère
contre le gré du saint pasteur. La fête avait eu
trop de succes pour ne pas facher tout rouge le
vénérable ecclésiastique. Aüssi fu -il fort en colère
et, du haut de la chaire, il lan§a l'anathème a
toute la commune, vouant a la damnation éter-
nelle tous ceux qui avaient pris part a cette fête.
Les épithètes les plus malsonnantes... des épi-
thètes a faire rougir un gendarme sortirent de
cette bouche ouverte par l'Eglise. Les femmes les
plus respectables furent dépeintes comme d'o-
dieuses créatures. Personne, pas même les étran-
gers, n'échappa a la verve endiablée du ministre
de Dieu. Voici la verte et bien méritée réponse que
lui valut cette sacrée éloquence
Monsieur le curé,
Vous trouverez dróle que des inconnus vous
écriventmais ce n'est pas sans motif, car il
parait que vous avez eu l'extréme complaisance de
nous mettre au jour dans votro sermon de diman-
che dernier.
Pourquoi prendre tant de peine, Monsieur?
Nous croyions que, comme tous les hommes de
votre parti, vous considériez la troupe comme
indigne de figurer dans aucune société.
C'est a tel point que vous avez damné toutes les
personnes du sexe féminin qui se sont livrées au
plaisir de ladanse avec les deux soussignés.
Nous croyons bon, Monsieur, de vous dire que
restreindre vos visites a Poperinghe et rentrer
cliez vous dans un état meilleür que celui dans
lequel vous vous trouviez vendredi dernier, serait
préférable au plaisir que vous vous donnez de
nous mettre inopportunément en cause.
Nous esp'érons, Monsieur, qu'il suffira d'un
seul rappel pour que cela 11e sereprésenteplus.
N'oübliez pas, Monsieur le curé, que la chaire
de vérité est, suivant l'Evangile, une place sacrée
oil vous ne devez monter que pour l'instruction de
vos paroissiens et non pour la calomnie des étran-
gers.
Salomon, sergent.
Van Elegem, sergent-fourrier.
Westoitre, le 20 décembre 1871.
Singulier effet du hasardL'hótel dans lequel
84 cruches cléricales du Limböurg viennent d'of-
frir un banquet au langrandiste Dedecker jporte
pour enseigne le Pot de vin.
Le hasard est parfois bien cruel.
Nous affirmons de la fagon la plus formelle,
et d'après des renseignements positifs, que les
troupes qui formaient le cordon sanitaire a la
frontière, pour empêcher l'invasion de la peste
bovine, ont été rappelées conlrairement a l'avis de
l'autorité civile, lors des évóriements de novembre.
Ces troupes ont été concentrées a Namur et
a Liége, ce qui permet au Moniteur de prétendre
qu'elles ne sont pas venues a Bruxelles.
L'ancien cabinet n'en est pas moins responsable
de la nouvelle invasion de la peste bovine.
(Echo du Parlement.)
CHASSE.
Un arrêté ministeriel en date du 21 décembre
porte que toute espèce de cliasse cessera d'etre
permise le 31 courant, a minuit.
Par dérogation a cette disposition, les battues
au gros gibier dans les bois soire autorisées jus
qu'au 31 janvier 1872; la chasseau gibier d'eau et
de passage dans les marais et le long des fleuves
et des rivières restera ouverte dans toutes les
provinces jusqu'au 30 avril prochain inclusive-
ment, et la chasse au chien courant, sans armes a
feu, jusqu'au 29 février dans la province de Hai
naut, jusqu'au 15 mars dans les deux Flandres et
jusqu'au 15 avril inclusivement dans les provinces
de Luxembourg et de Namur et dans la partie de
la province de Liége située sur la rive gauche de
l'Amblèv'e.
La chasseau lapin est permise en tout temps,
au moyen de bourses et de furets.
L'art. 4 de l'arrêté ministeriel du 31 aoüt est
ijapporté.
Pourquoi done lesprêtres catholiquesfulminent-
ils contre les spectacles et les comédiens
Par bleu
Affaire de concurrence.
La 3me livraison (décembre 1871) des Causeries
d'un octogénaire, suite aux Tablettes tiégeoisepar
M. Alb. d'Otreppe de Bouvette, vient de paraitre
cliez H. Vaillant-Carmanne, imprimeur a Liége.
Actes Ofïieiels.
Justices de paix. Par arrêté royal du 25
décembre, est nommé juge suppléant a la justice
de paix du premier canton d'Ypres, le sieur
Sursan (F.), candidat notaire en cette ville.
Notariat. Par arrêté royal du 25 décembre,
la dómission du sieur Van Eecke (C.-L.), de ses
fonctions de notaire a la résidence d'Ypres, est
acceptée.
ÏAxitf':» divers.
Le 22 de ce mois, un incendie a détruit une
maison a Passchendaele.
La princesse Marmeladela fille cadette cle
l'empereur Soulonque et la filleule du célèbre due
de Trou-Boubon, vient d'épouser un patissier du
nom de Loustalot, demeurant route de Paris a
Vincennes. Voila un heureux mortel qui aura la
compote sous la main pour faire ses petits et ses
grands fours.
A s r iétés.
Nous avons vu dans notre précédent article
que, pour corriger les défauts d'une race cheva-
line, il faut lui choisir pour étalon un reproduc-
teur doué par constance de la qualité opposée au
défaut que l'on veut combattre, et ne cherclier a
corriger qu'un seul défaut d la fois. Pour distin-
guer les défauts ou les qualités il faut naturelle-
ment les connaitre, c'est cette considération qui
nous a amené a parler de l'extérieur du cheval.
De l'extékieur du Cheval.
On donne le nom d'extérieur a cette partie des
connaissances du vétérinaire qui le met a memo
de vL'econnaitre, par l'examen d'un animal, sa
beauté, ses bonnes ou mauvaises qualités, les
maladies qui diminuent sa valeur et les particula-
rités de conformation qui le rendent plus ou moins
apte a tel ou tel service. De ce qui précède, on
congoit facilement que la valeur des animaux ne
peut être appréciée avec précision qu'au moyen
de la connaissance préalable de la structure, des
parties, de leur jeu et surtout des principes de
statique et de dynamique applicables a la machine
animale.
L'extérieur découle des connaissances emprun-
tées a l'anatomie, a la physiologic, a la physique
et a la pathologie. Ainsi, quand nous trouvons
qu'une région est bien conformée, ce n'est pas par
caprice que nous lui donnonS^cette qualification,
mais bien a cause de la disposition anatomique
accusée par les formes extérieures.
Ce sont nos connaissances physiques qui nous
permettent de juger du degréde gravité des mala
dies de l'ceil, quand nous mettons eet organe en
rapport avec la lumière, etc., etc.
En extérieur, on emploie assez souvent comme
synonymes les mots bonté et beautécette syno
nymie, applicable a une région isolée, doit cesser
quand il s'agit du cheval dans son ensemble, car
il ne suffit pas que toutes les parties du corps
soient conformées dans toute la perfection, mais
il faut encore que le principe qui les anime soit
dans une certaine proportion, et que l'énergie
vitale existe a un degré convenable. Si cette con
dition manque, le cheval le plus beau peut être
mauvais. Tandis qu'une conformation vicieuse est
bien souvent compensée par l'énergie de la force
qui en anime les ressorts.
La beauté, du reste, est toujours relative au
genre de service qu'on exige d'un animal. La
beauté du cheval de selle diffère essentiellement
de celle du cheval de gros trait.
Parmi les défauts que nous rencontrons chez les
animaux, il y en a qui sont dus a une conforma
tion naturelle, comme la tête grosse, la croupe
avalée, etc., d'autres sont la conséquence de la
fatigue et dël'usure, comme le redressement du
boulet. Enfin, il en est qui pro viennent de la
fatigue ou d'accidents ces derniers portent le
nom de Tares.
Avant de se prononcer sur la valeur d'un cheval,
on doit 1'examiner dans toutes les conditions en
repos a l'écurie et en mouvement. L'examen a
l'écurie, nous permettra de juger de son caractère,
bon ou méchant, et de sa manière d'être avec ses
voisins.
En général, le bon cheval est tranquille a
l'écurie, ne s'occupe guère de ce qui se passe a ses
cótés, ne se livre a aucun mouvement inutileil
comprend, dirait-on, que l'écurie est pour lui le
lieu du repos absolu, aussitót sa ration consommée;
il se repose soit sur ses quatre membres, ou
mieux, couché. La première de ces positions s'ap-
pelle station libre, dans cette attitude l'animal ne
s'appuie pas également sur chaque extrémité,
presque toujours l'un des membres se repose plus
ou moins aux dópens de Son congénère, qui a son
tour revient au repos. Si l'un des membres se
trouve plus souvent en repos que les autres, on
doit présumer qu'il est plus fatigué ou souffrant
c'est un indice de faiblesse ou d'usure plus
avancéequand c'est un mernbre antérieur qui se
repose en se portant en avant de son congénère,
on appelle cette attitude montrer le chemin de
Saint-Jacques.
Ce premier examen terminé, on procédera a
l'inspection de la vpe. A cette fin,' on fait arriver
le cheval de l'écurie; a une certaine distance de la
porte on se place en face de fagon a porter ses re
gards obliquement sur le globe de l'oeil dans
cette position on est a même de reconnaitre s'il
existe quelque trouble dans les parties qui le com-
posent, et a laquelle le trouble appartient, puis
on fait avancer l'animal jusque sur le seuil, pour
que l'ceil, frappé d'une plus vive lumière, laisse
apercevoir le mouvement de rétrécissemcnt de la
pupille. Ce mouvement doit être bien prononcé.
II arrive qu'on ne se trouve pas dans les cir-
constances convenables pour l'examen de l'coil
alors on place la main sur l'un des yeux de ma
nière a le tenir fermé pendant quelque temps,
aussitót la pupille de l'ceil opposé doit se dilater
Lorsqu'elles n'atteignent pas
celui a qui on les jette, les in
jures éolaboussent celui qui les
lance.