times, imprimée a Anvers, chez E. Gressin-Du- moulin, rue du Couvent, 52, vient de paraitre. Des afficlies apposées au coin des rues en avaient annoncé 1'apparition a Bruxelles... Nous venons de la lire et, sans préambule, permettez-moi d'en faire l'exposé sommaire. L'auteur commence par soutenir, comme entrée en matière, que la théologie des jésuites est capa ble de renverser les bases de la familie, de l'Etat et de la société toute entière, pour arriver a la domination universellebut qu'ils sont au moment d'atteindre après quatre siècles d'études, de tra vail et de patience. Que la papauté elle-même, étoulfée sous leurs formidables étreintes, a abdiqué entre leurs mains la souveraine puissance sur les ames, en donnant aux jésuites la plupart des liautes dignités de l'Eglise. Que, selon toute apparence, ce sera un membre de la redoutable compagnie qui, a la mort de Pie IX, lui succédera. Que parceque l'Eglise n'est pas séparée de l'Etat, le dogme de l'infaillibilité, pröné par eux et proclamé grace a leur audace et a leur in fluence, sera l'arme la plus terrible qui ait jamais été suspendue sur les consciences. Le parti catholique qui était faible est devenu fort par son absorption dans le parti des jésuites qui lui a communiqué sa puissante organisation. L'auteur soutient encore (la fin justifiant les moyens d'après la maxime jésuitique) que l'lion- nêteté ni la moralité n'entrent pas en ligne de compte dans leur conduite, soumise a une disci pline de fer. Qu'expulsés dans le temps de tous les pays ci- vilisés, regardés comme dangereux au repos des families, traqués comme des bêtes fauves sous la première Devolution franqaise, les jésuites, pour s'infiltrer de nouveau dans la société, surent pro- fiter de l'indifférence et de l'affaissement qui suc- céda a ces temps tourmentés. Qu'enfin, en 1826, l'évéque d'Hermapolis, alors ministre des cultes en France, dut en plein Parle ment avouer leur réapparition. Mais que rien ne fit contre eux. En vain de Montlosier s'écria-t-il Une vaste conspiration contre la religion, n contre le roi et contre la société s'est élevée r En vain demanda-t-il encore Si dans un état social régulier il est permis a n une collection particulière de citoyens de s'in- corporer, de s'enrégimenter sans l'autorisation v de l'Etat? En vain les ordonnances du ministère Portalis (1828) leur portèrent-elles des coups terribles, elles arrivaient trop tard. Que Dome même, qui avait vu un pape les met- tre au banc de l'Eglise, était devenue leur quar- tier-général. Et ces immenses succès, l'auteur anonyme de la brochure les attribue a cette diversité d'opinions, a cette conduite, comme l'appelle le père Pétau Obligeante et accommodante, qui consiste a tendre les bras a tout le monde. En effet, s'ils sont révolutionnaires en Pologne et en Irlande, ils sont conservateurs en Belgique, réactionnaires en France et en Espagne. Qu'ils vont plus loin encore Qu'ainsi dans les pays oü les peuples n'ad- -> mettent pas un Dieu mourant sur la croix, ils n prêchent seulement Jésus- Christ glorieux, n comme ils l'ont fait aux Indes et en Chine, n Que c'est ce que le dominicain Gravina leur re- proche aussi bien que Thomas Hurtado dans son livre du Martyr de la Foipage 427. Que le décret du 7 juillet 1646 de la congrega tion des cardinaux de Propaganda Jidèsigné par le cardinal Capproni, leur défendait, sous peine d'excommunication, de permettre l'idólatrie n sous aucun prétexte de capher a ceux qu'ils v instruisaient le signe de la redemption des hommes et leur enjoignait d'exposer publique- ment la croix dans toutes leurs églises indis- j, tinctement. Arrivé au terme de ce résumé rapicje^et incom- plet de ce qui forme trente-deux pages dans la brochure, citons encore quelques titres de leur théologie morale qui y est exposée succinctement L'amour de Dieu. Dévotion envers la Saintc- Vierge. De la messe. De la veriu. De l'oubli des in jures. De l'aumöne. De laparesse. De l'intempérance. De I'incontinenceDe la vanité et de l'envie. Le men- songe. Le vol. De la restitution. De la sorcellerie. LjC duel. L'assasinat. De la confiance. Les jésuites, dit en terminant l'auteur de la brochure Qui ont des maximes sévères pour les gens de bien, et des maximes relachées pour les hommes corrompus, sont aujourd'hui plus riches et plus puissants que jamais. Palais magnifiques, richesses immenses, ils ont tout acquis sans travailler, sans spéculer, sans faire le commerce, ni exercer aucune industrie. Ils sont tout-puissants en Belgique, et eux qui y étaient autrefois contre l'instruction des masses, voyant qu'il n'y a plus moyen d'arrêter le courant du progrès, cherchent aujourd'hui a le diriger, afin de fagonner les intelligences a leur conve- nance. Après la lecture de cette brochure (pour ne parler que des derniers événements) si l'on s'ex- plique le décret de la République suisse expulsant de son territoire l'envahissante compagnie, l'on ne comprencl guère la conduite des hommes d'Etat libéraux en Belgique, qui, depuis 1830, se sont toujours laissés berner par elle quoiqu'ils de- vraient savoir que suivant la déclaration des jésuites Le pouvoir temporel était indispensable a D l'Eglise, et qu'ils remueraient ciel et terre pour n le rétablir. Nous voila prévenus, et menacés de ce fait d'un 93 féodal qui doit nous effrayer autant que la loi agraire des communeuxce ne sera pas trop des efforts réunis de tous les amis du progrès et de la civilisation pour échapper a ce terrible dilemme. On lit dans le Progrès de Charleroi En présence de la multiplicité des faits scanda- leux qui se sont passés dans les écoles dirigées par les petits-frères, on a peine a comprendre com ment il existe encore des parents assez imprudents pour leur confier l'éducation et l'instruction des petits enfants. Comment s'y prend-on lorsqu'on se propose d'acheter une marchandise de quelque valeur? On s'informe de son origine, pour s'assurer qu'elle n'est point le produit d'une contrefa§on ou d'un vol; ensuite, du nom du fabricant pour avoir ses apaisements sur sa valeur réelle et enfin des qua- lités de la marchandise en elle-même sous le rap port de la solidité, de la beauté, etc. Ne peut-on pas considérer l'homme qui se voue a la pénible carrière de l'enseignement comme dé- bitant une marchandise d'une espèce tout a fait particulière! Et en ce cas, voyons quelle est la marchandise que peuvent débiter les instituteurs en soutane, les petits-frères? Leur origine est tou jours inconnue, ils se gardent bien de dire d'oü ils viennent. Ils se présentent sous un faux nom frère un tel. Et cette fausse dénomination change selon les localités qu'ils habitent. C'est ainsi que le même homme s'appelait a Schaerbeek frère Ceudon et a Renaix frère Aloys. La fabrication ne présente pas plus de süreté) la plupart cl'entre eux viennent de France et tous sont dépourvus de diplome. Done aucune garantie sous le double rapport de la moralité et des capa- cités. Leurs talents et leurs mérites consistent done exclusivement a faire réciter des prières et du catéchisme. Quant aux qualitós particulières de la marchan dise qu'ils donnent, il suffit de se rappeler les ex ploits des Mainbode, des Médison, des Geudon, des Celsius, des Cuyon, des Plutarque, etc., etc., pour être parfaitement édifié a eet égard. Forcés de rester célibataires, ils n'éprouvent jamais les douceurs, les joies et les devoirs de la paternité et ils n'en savent, par conséquent, j amais comprendre ni apprécier toutes les affections, tout l'intérêt que l'on peut porter sur un petit être que l'on appelle un enfant. Les petits-frères sont done des instituteurs sans entrailles, qui abusent de j'enfance soit en la démoralisant pour assouvir los plus infames passions, soit en la brutalisant par des punitions les plus révoltantes. Ministère «les Travaux Publics, POSTES. AVIS. En exécution de Partiele 3 de la loi du 24 dé- cembre 1871, la circulation des cartes-correspon- dance a 5 centimes est étendue a tout le royaume, sans augmentation de taxe, g partir du ler jan vier 1872. L'administration croit utile de rappeler ci-des- sous les principales conditions d'expédition de ces objets. Taxe. Les cartes-correspondance sont débitées dans tous les bureaux de recette des postes, chemins de fer et télégraphes, au prix de 5 centimes, qui est représenté par le timbre-poste a l'angle droit su périeur. Les facteurs sont également chargés d'en vendre au public, pendant leurs tournées. Ces cartes sont destinées a recevoir, sur le recto ou cóté imprimé, l'adresse compléte du destina- taire écrite tres lisiblement, et, sur le revers, une correspondance quelconque tracée a la main a l'aide del'encre, du crayon, etc. Ces inscriptions peuvent être remplacées par un texte imprimé. Le privilége de la réduction de port a 5 centimes est réservé aux cartes-correspondance émises par l'administration. L'expéditeur d'une carte-correspondance peut en demander la recommandation avec ou sans avis de réception, ou la remise par exprès, a la condition d'acquitter d'avance, a eet effet, les suppléments de taxe ordinaires. Le montant des taxes de recommandation ou de remise par exprès est représenté en timbres-poste adhésifs sur le recto de la carte. Les cartes-correspondance qui ne réuniraient pas les conditions de la modération de port, sont traitées comme lettres insuffisamment affranchies, et frappées d'une taxe de 15 centimes, que le des- tinataire doit acquitter avant la remise de la carte entre ses mains. L'expédition des cartes-correspondance au de- hors du royaume, n'est provisoirement autorisée que pour les pays suivants et a la condition que ces cartes soient complétement affranchies au prix d'une lettre a destination des mêmes pays savoir les empires d'Allemagne et d'Autriche, le Danemark, les Etats-Unis d'Amérique et les pays pour lesquels les Etats-Unis servent d'intermé- diaire, la France, le Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d'Irlande, le Grand Duché de Luxem bourg, la Norwège, le Portugal, la Suède et la Suisse. Conditions d'expédition. Les cartes-correspondance ne peuvent porter d'énonciation contraire a l'ordre public ou aux bonnes moeurs. Lorsque les agents des postes s'apercevront de pareilles énonciations, ils trans- mettront les cartes a l'autoritó judiciaire. Le bénéfice de la circulation au prix de 5 cen times est subordonné aux conditions suivantes. Le recto, ou cóté imprimé, doit porter l'adresse, la mentionrecommandé,avec avis de réception ou a remettre par exprès s'il y a lieu, et les timbres-poste adhésifs supplémentaires. La cor respondance nepeut êtreinscrite qu'au revers. Les cartes-correspondance doivent être envoyées isolément, a découvert et non pliéessans que le caractère ostensible de la correspondance puisse être altéré, sans enfin que la forme ou la dimen sion de ces cartes soient modifiées en aucune ma- nière. Les cartes-correspondance qui, sans porter d'énonciations illicites, ne réuniraient pas les con ditions de la modération de port, sont taxées comme lettres insuffisamment affranchies (voir ci- dessus.) Les cartes-correspondance doivent être déposées a la boxte, a moins qu'elles ne soient présentées a la recommandation. L'application des timbres adhésifs supplé mentaires sur les cartes-correspondance pour l'étranger, incombe aux expéditeurs. Les agents des postes sont chargés de donner au public tous les éclaircissements nécessaires sur le service des cartes-correspondance.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2