w s'en servir. lis n'admettent pas d'autre politique que celle qui doit donner la majorité et les porte feuilles a leurs amis. Quai.d ce résultat est obtenu, tout est pour le mieux. Aussi ne reculent-ils pas devant les concessions nécessaires pour ne pas diviser les forces du li béralisme. i! II faut admirer un tel esprit de con ciliation. Seulement il est regrettable qu'il les inspire a rebours du libéralisme, et qu'aucun sa crifice ne Leur coüte en faveur des cléi'icaux, tan dis qu'ils sont d'une raideur désolante a notre égard. C'est ce que Petrus rappelle fort a propos dans sa Gazetteau sujet de l'église de Laeken. Ceserait un épisode de notre liistoire parlemen taire bien intéressant a raconter que celui de la construction de cette église. II ne fut d'abord question, si vous vous en souvenez, que d'élever au cimetière de Laeken une chapelle commemo rative en l'honneur de la feue reine. Les premiers devis avaient porté a 800,000 francs le chiffre présumé de la dépense. Nous en sommes aujourd'hui au sixième million et l'église n'est pas aclievée. II y a peu d'exem- ples dans nos Annales parlementaires d'une aussi grossière mystification. Nous nous indignons, et avec raison, de la ser- vilité de la majorité actuelle. Nous ne ferons pas mal de nous rappeler de temps en temps, pour notre instruction, que l'ancienne majorité gou- vernée par M. Frère-Orban, n'était pas prócisé- ment non plus un modèle d'indépendance. Que de représentantslibérauxn'ai-jepasconnus qui, dans des conversations particulières, s'éle- vaient avec véhémence contre 11 les scandaleuses dépenses n de l'église de Laeken, et qui, le lende- main, les votaient sans mot dire, sous prétexte qu'il ne fallait pas diviser les forces du parti liberal Je cite eet exemple, j'en pourrais citer vingt autres oü la nécessité de ne pas diviser les forces parti libéral, que l'ancienne majorité n'a pas renversé M. Yandenpeereboom le jour oü l'insti- tuteur Lagache a été destitué par lui pour avoir refuse d'accompagner ses élèves a l'église. C'est pour ne pas diviser les forces du parti libéral qu'elle a sanctionnó la honteuse intervention du gouvernement dans l'expédition du Mexique. Bref, elle a tant fait, cette majorité, pour ne pas diviser les forces du parti libéral, qu'un beau jour, ces forces se sont trouvées tellement divisées que les cléricaux nous ont battus a plate couture. II y a done une fa§on d'entendre l'union, qui engendre la désorganisation et la faiblesse. C'est ce que je tenais a constater au moment oü le parti libéral songe a se réorganiser en vue des élections prochaines. Souvenons-nous du passé l'avenir est a ce prix. TOO JOURS NOS SOLDATS. Puisque M. le général Guillaume se montre dis-s posé a faire droit aux protestations de la jmesse contre le régime auquel nos soldats sont soumis, nous lui signalerons une petite exploitation dont ils sont victimes sous prétexte de dédommager la société des lits militaires des- dégradations faites a ses fournitures. On peut affirmer que les fournitures actuelles ont déja éte payees trois fois par le soldat. Les retenues extraordi- naires faites de ce chef, réduisent la solde a 5 cen times par jour, surlesquelsle troupier doit acheter des boutons, du cirage, de la laine, de la graisse pour son fusil, du til et des aiguilles, du savon, du tripoli, etc., etc. Nous savons bien que bon nom- bre de ces objets devraient être fournis par le ménage, mais dans la pratique, c'est le soldat qui paie tout, a part sa nourriture. Pour le chauffage, l'Etat dans sa magnificence, accorde un poële et 15 kilos de charbon pour 3 chambres contenant 75 hommes. Quand les 15 kilos sont consumés, si nos troupiers veulent se chauffer ils doivent ou battre la semelle, ou prélever sur leurs éternels et inépuisables cinq centimes de quoi acheter du combustible. Si nous rappelons ces faits qui sont connus de toute l'armée, c'est pour faire comprendre a M. Guillaume 'que dans l'Etat de fortune oü se trouvent nos soldats, il est du devoir du gouver nement de ne pas permettre qu'un centime soit induement prélevé sup la solde de ces pauvres diables qu'on arrache a leurs travaux pour la dé- fense de leur pays et qu'on jette dans eet enfer qu'on appelle une caserne beige. M. Jean-Gilbert-Victor Fialin, comte, puis due de Persigny, qui vient de mourir le 13 janvier 1872, a Nice, dans sa soixante-quatrième année, a joué dans notre histoire contemporaine un róle qui ne recommandera point sa mémoire a la recon naissance de ses gónérations futures. Après avoir été l'un de ceux qui ont concouru a persuader au prince Louis-Napoléon Bonaparte que son étoile l appelait a régner sur la France, il a été l'un des fondateurs du second empire. L'empire a été pour notre pays un gouvernement si terrible et si fu neste que tous ceux qui ont travaillé a l'installer parmi nous n'ont droit., dans leur vie comme après leur mort, qu'a la plus impitoyable justice. Nous n'avons done pas a nous souvenir, au moment oü M. de Persigny disparait, du dévouement et de la fidélité qu'il sut mettre au service d'un prince et d'une cause dont le triomphe a été Porigine de tous nos malheurs. Les prétendants, quels qu'ils soient, et, parmi les prétendants, ceux que leurs aptitudes natu relles, leur éducation et les nécessités de leur existence jmédisposent au róle de conspirateurs, rencontrent toujours, pour les associer a leurs desseinsdes hommes d'aventure qui, n'ayant rien a perdre et tout a gagner dans ces téné- breuses entreprises, se donnent aveuglément a eux et partagent leur fortune. A ce jeu, M. de Persigny n'a pas été trop malheureux; il a gagné un nom, des tit.res, des richesses, une alliance avec une familie illustre du premier empire qui a du moins flatté son amour-propre, et enfin une espèce dc imputation d'homme politique qui était au monde ce qu'il ambitionnait d'autant plus qu'il avait moins de titres a y prétendre. M. de Persigny, en effet, a passé un moment pour le théoricien, le doctrinaire du second empire. A plusieurs reprises, soit dans des circu laires ministérielles, soit dans des discours d'ap- parat qu'il pronongait avec solennité devant le Conseil général de la Loire, dont il était prési dent, il a essayé de présenter une théorie, une doctrine destinées, dans sa pensée, a légitimer, devant le pays et devant l'histoire, l'avénement d'un prince et d'une dynastie, dont les vrais, les seuls titres étaient le parjure et Ia violence, et qui, fatalement, devaient tomber a leur tour sous les coups de la force. M. de Persigny, qui avait tant prévu de choses dans sa vie, au dire de ses amis, n'avait pas prévu les hontes de Sédan. Ce profond homme d'Etat qui, la veille du plebiscite de 1870, nous parlait encore en plein Sénat, avec une fausse érudition qui prêtait a sourire, de la destinée de son prince, de tous points compa rable, disait-il, a la destinée de Henri IV, croyait comme article de foi aux idéés napoléoniennes. II n'est pas mort sans avoir vu oü ces belles idéés ont conduit la France; il a pu faire alors un amer retour sur lui-même, si le salut de la pa- trie l'a un instant emporté dans son esprit et dans son coeur sur l'intérêt de son princedans eet effondrement de toutes les chimères et de toutes les fantaisies politiques de eet ancien sous-officier de cavalerie, il a dü ressentir quelque chose de l'austère chatiment que l'implacable justice des choses réserve a ceux qui l'ont transgressée. Combien sont morts qui, tout aussi coupables que M. de Persigny, ont eu du moins de plus que lui l'illusion en mourant d'avoir, en fondant l'em pire, bati sur le roe un édifice solide, a l'abri des coups du sort. II a dü souvent se dire qu'il mourait trop tard. Naturellement les desservants savoisiens ont suivi un exemple parti de si haut, et voici en quels termes M. le curé de la Motte-Servelez jugea a propos de commenter la circulaire électorale de son évêque «- Mes chers paroissiens, Vous devez voter sous peine de péchó mortel. Vous devez manquer la messe plutót que de manquer de voter. ii Vous devez voter pour un candidat catholique. ii Si vous n'êtes pas sürs de voter pour un catholique, il ne faut pas voter, UnTournaisien adresseau CowrrierdeBruxelles en ces termes, son offrande pour les étrennes du pape Un de vos abonnés de Tournai, qui voudrait voir mettre un terme aux énormes et cruelles souffrances de Pie IX en les endurant toutes a lui seul. 5 francs. Pas déja si bete pour un abonné du Courrier de BruxellesCe gaillard-la entend les affairesII voudrait avoir pour 5 francs un revenu de 3 mil lions, plus les cadeaux, les étrennes, le palais du Vatican et les autres petites douceurs de la pa- pauté. Sans être abonné du Courrier de Bruxelles nous nous contenterions de beaucoup moins Vérité.) Depuis l'ouverture de la session parlementaire, notre Sénat a tenu dix séances, rien que dix séances Et Monsieur le Sénateur Jules baron Mazeman de Provenhove, de l'arrondissement d'Ypres, a été absent, sans congéaux séances 1" Du 21 décembre, dans laquelle a été voté le budget des voies et moyens. 2° Du 22 décembre, dans laquelle cinq lois ont passé. 3° Du 28 décembre, dans laquelle on a voté une loi et discuté le budget de la guerre. Nous sommes en mesure d'annoncer que le contrat d'exploitation a raison du partage par moitié de la recette brute entre la Compagnie du chemin de fer d'Ostende a Armentières et la Société Générale d'Exploitation est a la veille d'etre résilié de commun accord. La compagnie d'Ostende a Armentières exploi- tera elle-même son réseau qui est sur le point d'etre entièrement achevé. {La Finance?) D'après certaine rumeur, la ligne de Lens-Ar- mentières concédée a la société Lille-Valen- ciennes ou a MM. Lebon et Otlet, serait construite sous peu de temps et la société d'Ostende-Armen tières exploiterait également cette ligne. De cette fa^on, les trains circuleraient de Lens a Ostende, dès que la section d'Ypres a Warnêton-Touquet serait achevée; ils amèneraient en Flandre les charbons du Pas-de-Calais. La nouvelle donnée par la Finance doit faire espérer la prompte construction de la section d'Ypres-Messines-Touquet (Warnêton), car dès que la société d'Ostende-Armentières exploite elle-même son chemin, elle a tout intérêt a ce qu'il n'y ait aucune solution de continuité a son réseau. Le canton de Messines sera sans doute satisfait d'apprendre que l'exploitation de l'Ostende est abandonnée par la Société Générale qui ne tenait d'aucune fa§on a l'établissement de la troisième section (Ypres-Messines-Touquet), parallèle et concurrente au chemin Ypres-Comines. On sait que M. l'archevêque de Chambéry ain- venté un nouveau péché, le péché électoral. Lors des dernières élections, il a déclaré, par let- tre, que tout électeur qui n'irait pas voter pour le candidat catholique commettrait un péché grave. La Cour de cassation vient de rejeter le pour- voi du nommé Amand Gykiere, garde-champêtre a Vlamertinghe, condamné pour vol en première instance et en appel. AGTES OFFICIEUS. Commissaire de police. Par arrêté royal du 13 janvier, M. Carton est nommé commissaire de ï|c 5fc i iiaoisaicur notre Kcisnleisr. OsteiKle-iraicnllèrcs. Chroiiique judiciaire.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 4