quand toutes choses scront prêtes pour que ses volontés soient ponctuellement exécutées. Nous nepensons pas que personne, dans notre arrondissement, soit dupe du stratagème imaginé in extrémis par nos feseurs doctrinaires. Au fond, ils se soucient comme de Colin Tampon de recon- stituer le parti liberal a Ypres autrement que pour étangonner la candidature de M. Alplionse Vandenpeereboom, qui menace ruine de toute part. Remettre cette candidature sur pied en lui donnant pour appui la naïveté, prise au piége, de quelques libéraux revenus a récipiscence, tel est le but qu'ils poursuivent et qu'ils espèrent at- teindre. Vain espoirLa candidature que l'on veut sau- ver ainsi n'est plus possible dans notre arrondis sement, et si quelque chose nous étonne, e'est que M. Vandenpeereboom lui-même ne l'ait pas com- pris. Ah! messieurs les doctrinaires, vous avez vrai- ment la mémoire par trop courte. Souffrez, s'il vous plait, que nous vous la rafraichissions un peu. il y a quelques jours a peine que l'Association libérale de Louvain, inspirée par un sentiment sincere et loyal, faisait.un chaleureux appel a la reconciliation des libéraux en face des dangers dont le pouvoir aux mains des catholiques mena- gait le pays. Comment avez-vous répondu a eet appel? Dès le lendemain, votre journal de predilection, YEcho du Parlement, nous disait en ricanant La poire n'est pas mure. Avant de parler d'union, il faut que les progressistes tatent en- core quelque temps du clerical. Eh bien, soit, messieurs, nous taterons du cle rical autant et aussi longtemps qu'il vous plaira, mais vous en taterez avec nous, s'il vous plait, et nous verrons bien qui, de vous ou de nous, sera le plus vite las de ce régime. Et pour commencer, ne comptez point sur nous pour vous aider a réélire M. Vandenpeereboom, qui ne représente pas plus nos idéés que M. Bie- buyck ou M. Berten. Car, que nous importe, a nous, le succes ou la défaite de notre candidat? Victorieux, nous n'avons rien a en attendre. Vaincu, il seraremplacé par un autre, dont nous n'avons pas a attendre davantage. Comprenez alors que nous vous laisserons faire, et que si vous comptez sur nous pour vous venir en aide, vous comptez sans votre hóte. Vous vous passerez bien de notre concours? Oui, vraiment, il faudra bien que vous vous en passiez, et pour si peu de chose que vous nous comptiez, encore ce peu de chose empêchera-t-il votre candidature de réussir aux elections pro- chaines. Nous vous entendons déja crier sur tous les toits que nous sommes des brouillons, que nous sacrifions les intéréts du grand parti libéral a des rancunes personnelles. Ne vous gênez pas, messieurs, allez votre train, nous en avons entendu bien d'autres depuis dix ans que nous nous sommes donné la tache d'éclai- rer le public sur vos petites intrigues. Mais, en core une fois, n'espérez pas "que nous prenions le change sur vos desseins. Si notre poire, a nous, n'est pas assez mure, vos raisins, a vous, sont trop verts. C'en est fait du libéralisme beigeII est perdu, déshonoré, il ne s'en relèvera pas, e'est le Journal de Bruxelles qui le dit. Les honnêtes gens, désormais, ne voudront plus rien avoir de commun avec un parti qui... Aürons-nous le cou rage de répéter ce secret plein d'horreur... un parti qui vient d'etre üétri par le roi lui-même, ofhciellement, en plein Moniteurpar un arrêté aussi juste que sévère. Nos lecteurs nous demanderont, sans doute, quel est eet arrêté par lequel Léopold II vient de' rompre en visière avec le libéralisme. Le voici dans toute sa gravité La demission du sieur Lejeune, bourgmestie de Chevron, est acceptée. On croira que nous ne parions pas sérieusement et pourtant tel est exactement le sens d'un assez long article que le Journal de Bruxelles public dans son numéro d'aujourd'hui.II parait que le sieur Lejeune a été condamné par le tribunal correc- tionnel de Verviers, pour treize faits do concus sion, a treize peines de 150 francs d'amendecha- cune, plus les frais. II parait, en outre, que le susdit Lejeune était le commensal et l'ami de certain personnage qui a occupé dans le libéra lisme une position assez élevée. Done e'est le libéralisme qui est concussion- naire; done e'est le libéralisme qui a été condamné a l'amende; done e'est le libéralisme qui a été frappé par l'arrêté royal. Voila la logique cléricale. Le Journal de Bruxellesqui oppose l'affaire du sieur Lejeune de Chevron aux scandales dont les chefs du parti catholique nous ont donné le triste spectacle depuis quelques années, oublie que si nous avons fait un grief aux catholiques des infa mies commises par. certains d'entre eux, e'est parce qu'ils en ont accepté la responsabilite mo rale. Nous répudions ceux des nötres qui viennent a faillir, tandis que les cléricaux, en pareil cas, font un piëdestal au coupable et prennent ainsi leur part de son déshonneur. Comment estimer un parti qui a perdu assez complétemont le sentiment de sa dignité pour accepter comme leaders des hommes flétris par la justice de leur pays, ou tout au moins, par la conscience publique? X^este bovine. Les nouvclles de la peste bovine, ne sont pas bonnes. Sévissant avec une intensitó toujours croissante dans le département du Nord, elle a fait de nouveau son apparition la semaine der- nière dans plusieurs localités de notre pays. La commune d'Elverdinghe, entre autres, vient d'être éprouvée pour la seconde fois. Mardi les vingt- sept bêtes a cornes, toute l'étable du sieur Charles Decat, ont été abattues. L'autorité supérieure a pris immédiatement toutes les mesures commandées par les circon- stances. La circulation du bétail et le transport du foin, delapaille, des peaux, loques, etc., ont été interdites dans les communes environnantes. II faut louer la vigilance dont les autorités font preuve et espérer que leur zèle sera secondé par les administrations locales et par le bon vouloir des habitants. Pour être efficace, la sui*veillance doit être ri- goureuse et les règlements respectés par tous, sans exception, sans favoritisme. Le garde-champêtre d'une commune ne peut, nous le savons, suffire a tout. Impossible qu'il soit partout, ni qu'il voie tout. Aussi est-il surprenant qu'on n'ait pas recours a la troupe pour établir le cordon sanitaire. Mais, d'autre part, il est encore plus inconcevableen presence de la ruine qui menace notre agriculture, qu'un garde-champêtre se permette d'avoir des tolerances et le fait que nous allons signaler, dont nous avons été en quel que sorte le témoin oculaire, est hautement repre hensible. Depuis dimanche le transport du foin et de la paille est interdit dans la commune de Vlamer- tinghe. Le bétail n'y peut circuler, les brasseurs n'y peuvent voiturer de la drèche. On enlève im- pitoyablement des chariots chargés de sapins qui se rendent a Poperinghe la moindre botte de foin, la plus petite bribe de paille. Mardi matin on a défendu a un habitant du village de transporter du fumier sur son champ. On a bien fait. Mais pourquoi alors un autre habitant a-t-il pu, pen dant toute la matinee du même jour, transporter de la paille de fèves? Pourquoi le lendemain mer- credi quelqu'un a-t-il pu charrier des engrais pendant une grande partie de la journée? Pour quoi deux poids et deux mesures? Pourquoi le garde-champêtre, si sévère pour les uns, est-il si tolérant pour les autres? Et qu'on ne nous dise pas au moins qu'il a ignore la contravention. Non, le transport de la paille a eu lieu devant sa porte et une partie des engrais est sortie de sa maison. La vérité est qu'il avait vendu ces vidanges et que ceux qui en ont fait le transport sont ses protecteurs ou ses amis, tandis que ceux envers lesquels il a exercé son autorité dans toute sa rigueur ont été de tout temps les objets de ses rancunes. Certes nous n'attachons aucune importance aux agissemcnts de cet liomme. Attendre un actc equitable, un procédé juste de la part de celui que vient de frapper une condamnation pour vol, se- rait puéril. Et si nous signalons le fait, c'ost uni- quement a cause des conséquences qu'il peut avoir, afin que l'autorité compétente en soit informée et qu'en présencê de la responsabilité qui pèse sur elle, elle prenne des mesuresgpour en empêcher le renouvellement a l'avenir. Nous apprenons que la paille et le foin saisis sont dëposés, par ordre supérieur, dans la maison communale, a Vlamertinghe, au lieu d'être dé- truits. Nous nous expliquons difficilement cet or dre car si l'on saisit, c'est saus doute parce que l'on croit que ces matières peuvent être infectées et, si elles peuvent être infectées, pourquoi les conserve-t-on au risque de répandre le typhus dans la commune M. le général De Moor, commandant les troupes campées autour de Charleroi, a cru devoir adres- ser une proclamation aux gróvistes pour les enga ger a reprendre leur travail. Nous nous sommes demandé, en lisant cette pièce, si M. le genéral n'avait pas quelque jteu empiété sur les droits et les devoirs des autorités civiles. Si nous ne nous trompons pas, l'état de siége n'a pas été déclaré dans 1'arrondissement de Charleroi et, avant cette formalité, c'est a l'auto rité civile seule qu'il appartient do s'adresser offi- ciellement aux populations. Nous croyons done que M. De Moor aurait du attendre jusqu'a ce que les formalités légales fus- sent accomplies pour annoncer aux mineurs qu'il était pret a verser son sang pour eux et que, 's'ils suivaient ses conseüs, Dieu les bénirait. Parler au nom de Dieu, c'est trés bien, mais encore faut-il y être autorisé par la loi civile. Journal de Gand.) Le Journal de Bruxelles bat la grosse caisse en faveur des écuyères et des danseuses du Cirque Loisset avec une énergie qui doit lui valoir de nombreux billets de faveur. Nous lisons dans le dernier et enthousiaste ar ticle qu'il publie a ce sujet La troupe équestre de M. Loisset ne laisse rien a désirer. Quant aux féeries et aux ballets, ils sont fort goutés du public, et cela se com- j, prend. n Cela se comprend, cela se comprend! Voyons un peu Le Journal de Bruxellesaprès avoir probable- ment consultó au préalable les ceuvres d'Azor et d'Escobar, soutient la these qfie voici Quaud une danseuse court vêtue pirouette dans un cirque, c'est moral. Quand elle pi- n rouette dans un théatre, c'est immoral. Cela se comprend, s écrie triomphalement le saint journal. Eh bien, franchement, pour nous, cela ne se comprend pas. XVaits divers. Les journaux de Charleroi nous apprennent que la grève est presque complétement finie. Presque tous les ouvriers ont repris le travail et il n'y a plus que quelques houilleurs qui refusent dc tra- vailler. Les carabiniers, les lanciers et les gendarmes sont toujours dans les communes ou la grève a sévi. La Gazette d'Elberfeld publie une curieuse sta- tistique sur les effets mortels comparatifs des différentes armes employées dans la guerre l'ran- co-prussienne. Ainsi, sur 3,453 Allemands blessés devant Metz, 95,5 p. c. le furent par les balles de chassepot; 2. 7 p. c. seulement furent blessés par des projectiles lancés par de gros canons, et il n'y a que 0.8 p. c. de blessures a l'arme blanche. Quant aux blessés frangais, on a calculc que 25 p. c. furent blessés par des projectiles d'artil-

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2