veillé, oü il n'a pas suffisamment balayé, pour par*^ Ier le langage de nos adversaires, c'est la splière" communale! (C'est vrai!) Je bois done a son pro- chain réveil! Je bois au nouveau succès, au futur conseil communal de Bruges(Applaudissements prolongés.) Le lion de Flandre ne descend pas dans la rue, il ne se réveille qu'aux elections! v Les Gan- tois riront bien en voyant accommoder ainsi leur fier lion de Flandre! Et voyez que d'esprit M. Jacobs boit au réveil de ce lion enfroqué dans la sphere communaleEt pour rendre l'animal plus plaisant encore il lui met entre les griffes un balaiPauvre lion devenu ermite (Précurseur.) La question des théêtres, si vivement agitée au- jourd'hui dans la présse, inspire a noire confrère Bertram, du Journal de Gand, une chronique dont voici quelques passages La presse catholique fait en ce moment une cam pagne contre les subventions theatrales. Cela tombe juste au moment oü l'on dit que la lisle civile se dis pose a intervenir pour une somrrie assez considerable dans le budget du théatre de la Monnaie a Bruxelles. Mais la question, pour la presse catholique, n'est pas tout a fait pécuniaire. Celle-ci ne dissimule pas que son vif désir est de faire disparaitre le théêtre. Les conseillers communaux de Tournai, qui ont voté contre le subside du théatre de cette ville, n'ont pas eux-mêmes cachè que c'est la ce qu'ils veulent. A leurs yeux, le théatre est indécent. On a alors demandé, et l'on a pas eu tort, comment il se fait que les catholiques les plus huppés et les plus collets montés en malière de théêtre, courent avee tant d'empressement au Cirque, oü les écuyères ont les jupes aussi courtes que les danseuses du théêtre, oü les écuyers ne sant vêtus que d'un simple maillot dans presque tous leurs exercices, et oü l'exhibition de tout ce qui trouble le bon M. TarLuffe se fait de ce cöté-ci de le rampe. Ce qu'on remarque, et s'il était permis de citer des noms propres les exemples ne manqueraient pas, c'est que nos excellents catholiques, qui ne vont pas au théatre dans la ville qu'ils habitent, s'y montreut sans scrupule lorsqu'ils sopt a Bruxelles. B Au regard decertaines representation eêtrales du passé, auxquelles assistaient les clercs dies du théêtre moderne sont presque chastes. Nou-- ne par lous pas de certaines entrées solennelles de t >is dans leur capitale, en compagnie du elergè, oü de belles lilies en costume du Paradis Terrestre donnaient en public le spectacle de leur beauté et laiss.tient U>uaber sur le prince une piuie de lleurs. 11 était joli, ce bon vieux temps si cher a nos catholiques 1 Et en fait de representations, on y voyait de belles choses. Quelle 'décenee sous Charles IX et Catherine de Médicis, princes felicités par le pape pour avoir fait la Sainle-Barlhèleiiiy I Et l'escalier des filles d'honneur de cede digue princessel Et les bal- Iets de la c'our! Mars Charles IX et Catherine élaient des princes ties orthodoxes, el l'on ne regardail pqs a leurs plaisirs. Ils avaient la foi, cela suffisait, et ils lavaient leur linge -sale dans le saug des protes tants. Ou s'élève vivement contre l'opérette, inais elle ne date pas d'hier, et sous la Restauration, lorsque régnait le pieux Charles X, on la jouait comino au jourd'hui. Dans les Petites Danaïdes, les cinquanles filles de Danatis n'ètaient pas plus vêtues que ne le sont aujourd'hui les danseuses dans le Roi Carotleelles l'etaient beaucoup moins que ne lesonl chez nous les figurantes dans la Relle-Hélène, dans la Grande Du- chesse et dans la Princesse de Trébizonde. Quant au dialogue, il était aulrement épicé qu'aujourd'huion y trouvait mille allusions qu'au- cun auteur de ce temps-ci n'oserait se permettre. II n'est pas vrai que la corruption augmente, elledimi- nue; mais on appelle aujourd'hui corruption ce que nos pères trouvaient si naturel qu'ils ne le rernar- quaient même point. été un veritable succès en partie double succès de foule d'abord succès d'exéculion ensuite. Le public, jaloux de faire preuve de sympathie, avait peine a l tenir dans la salie, et les abords mêmes étaient garnis cvj'arr.ateurs. \Si les pauvres ont beaucoup gagné a la fêle, la bom ie musique n'y a rien perdu. No\is avons a mentionner surtout les deux choeurs, qui onlt été enlevés, le deruier principalement, avec un ensei\nble plein d'harinonie et de précision. II v a, chez beatvjeoup, une bonne voix et chez tous de I oreihe et de da mesure, excellents élémenls dont M. Gustave Moerhnan, en habile directeur, sait tirer le meilleur parti. Nous venons de prononcemKnom de M. Moerman.. Un frère a ceiui-ci, organ iste et p'i-ofesseur de piano a Gand, était venu apporter son concouKg a la fête et a recueilli une large part des applaudissemèmts qui ont éte prodigués. M. Jules Moerman n'est pas seuluuonv un habile pianiste, c'est encore un habile compositeur. Les divers morceaux qu'il a exécutes attestent chez lui cette dualité de talent. On a surtout applaudi sa charmante Mazurka de Concert dédiéé a noire illustre Gevaert. MM L. Wenes et Fr. Ossieur ont chanté, avec des accents trés sympathiques, l'un la jolie romance Pourquoi vouloir partirl'autre la gracieuse mé lodie De Kleine Rosa. Que s'il nous était permis de mêler, en passant, uu pelit conseil a nos eloi^es, nous dirions a M. Wenes de modórer un peu son jeu. Quand on a sa douce voix et sa bonne tournure, on plait nalureilemenl et sins efforts. MM G. Wenes et D. I.eboucq out trés bien chanté aussi le duo bouffe de Concone a Uermite et le Che valier. o Bonne voix et bonne tenue chez l'un et l'autre. Le duo comique de Thuillie.r Jean qui rit et Jean quipleurea été rendu dans la perfection du genre par MM. G. Maillard et C. Bruyneel, deux bons et joyeux acteurs. Un succès de fou rire. Aulant il en faut dire du Carillonneur, chan- sonnette par M. Maillard prénommé. C'était cependant bien osé de carillonner, comme M. Maillard l'a fait, pour l'héritier de M. le maire premier, destiué, par droit de naissance, a remplacer son papa (un doctri naire apparemment) dans les fonctions municipales, et a s appeler Vi.'iu mairei.ua,. -rre GlissoH^i n'appuvons pas. Comme presque loujours quand ilya une fête de bienfaisance, notre excellente musique des Pompiers était la pour prêter soa bien vei I la n t et brillant con cours. Toujturs les premiers au feu et jamais lesder- niers aux oeuvres de charilé, nos braves sapeurs! Us ont execute, avec leur habileté ordinaire. Ouver ture des Montenegrins et une Fanlaisie surt'Africaine, coinpusée par M. Moerman père, et par lui dédiée a M. Otto, son ami, leur savant directeur. Les connais- seurs ont dit beaucoup de bien de la composition de M. Moerman qui est, du reste, un inusicien distingué et le père de tout un groupe d'artjstes. Ce qui est certain, c'est que l'exécution a été parfaite et a fait grand plaisir au public. N'oublions pas de mentionner M. P. Moerman, qui a également fait preuve de talent de pianiste en ac- compagnant les divers chanteurs. Au résumé une jahe fête une agréable soirée; une bonne oeuvre et un succès qui oblige pour l'ave- nir. Disons, en terminant, combien il est consolant de voir Ie goül des arts se répandre dans la jeunesse de ton les les classes. Substituer au désceuvrement des jours feriós, et aux abrutissantes dissipations du ca baret qui ne le remplissent que trop souvent, la noble culture de la musique, c'est d'un noble exemple el d'un fecond enseignement. La voie de l'honnête el de I'utile est la. Par la l'ouvrier grandit et.s'élève dans 1'estime publique. En avant done, jeunes compa gnons de la Lyre ouvrière. Du courage el de la persé- vérance. Après le travail des bras, le travail de I'es- prit, 1'un roposant de l'autre; celui-ci adoucissant celui-la; lous deux maintenant un heureux équilibre dans la vie el le bonheur au foyer. Que pourra opposer le libéralisme impuissant a cereculvers le despotisme? Et ne pouvant plus rien dans les corps délibé- j;ants du royaume, ne tentera-t-il pas, par des moyens extra légaux (ce qui serait la ruine du régime parlementaire) de se conquérir les libertés perdues Le mot de l'Arftéricain Chauning, deviendra a ce moment d'une vérité saisissante pour les libé- raux Les sociétés sont responsables des catastro- phes qui éclatent dans leur sein, comme les villes n mal administrées oü on laisse pourrir les cha- rognes au soleil sont responsables de la peste. Nous pouvions "épargner a notre chère patrie ces douloureusés épreuvesmais nous avons pré- féré la haine, l'injure, la discorde, a l'entente sur le terrain des concessions réciproques. Mais a leur tour les paysans, dont on sera servi pour écraser les villes, quelle sera leur part dans la curée? Le passé nous l'indique, au mépris des immor- tels principes de 89 Si Dieu et la Révolution leur en laissent le temps, leurs anciens maitres, reve- nant aux principes du droit divin, leur octroie- raient, comme don de joyeux avénement, toutes les servitudes du régime du bon plaisir, a com- mencer par la dime. Le paysan aurait frappé ainsi le sein de sa mère (la Révolution) sans le savoir. Cette Révolution qui l'a fait propriétaire et citoyendonné l'égalité de- vant la loi, et lui a permis, voué au travail comme il Test, de porter courageusement le poidsdu jour, en vue de laisser quelquefois a ses enfants Le champ paternel allongé d'un arpent. Mais de même que les libéraux divisés, il ne de- vrait que s'en prendre a lui de ses revers et de sa déchéance. Espérons que le libéralisme saura détourner de nous de semblablescalamités. Mais il ne le pourra, en tous casj que par Vunion. Deux ou trois cents catholiques, les meilleures fourchettes du parti, ont accepté la périlleuse mis sion d'aller diner dans les principales villes du royaume, pour faire croire a des manifestations en l'honneur des ministres révoqués. M. Cornesse en est malade. Ses anciens collègues résistent jus- qu'ici. Ils assistaient au dernier banquet, qui a eu lieu a Bruges. Celui-ci était splendide, s'ilf'aut en croire M. Kervyn. Pourquoi le Journal de Bruxelles n'en donne-t-il pas le menu, en guise de programme politique Les électeurs pourraient au moins se faire une idee de la beauté de ces mani festations. N'est-ilpas inoui que le pays légal ne saclie pas même comment on restaure la légalité M. Jacobs, seul représentant au banquet de la maison Delaet, Coremans et Cie, a prononcé un discours que le Journal de Bruxelles trouve aussi splendide que remarquable. Le voici Je ne viens pas répondre au nom du nouveau cabinet, je n'ai pas qualité pour cela. Mais M. De- clercq atouché une corde sensible... Je viens done, au nom de l'ancien cabinet et de la Maison d'An- vers (bravobravode la noble Maison de Rubens et de Van Dyck, remercier la Maison de Mending et de van Eyck(Applaudissements.) a La Maison de Bruges contient aussi la Maison du lion de Flandre. Ce lion est un animal tres civilisé. Mais il ne descend pas dans la rue! (Bra- vos!braves il laisse ce soin aux roquets...(Nou- veaux bra vos.) Le lion de Flandre ne se réveille qu'aux jours d'électionil met alors sa puissante serre sur l'urne électorale, et cela suffit pour en écarter qui que soit... (Tres bien!) Le lion de Flandre a une familie nombreuse de lionceauxjeles voisdevant moi en ce moment. Grace a eux, il n'y aura bientót plus de lutte pos sible pour leurs adversaires et nul doute que la deputation de la Flandre occidentale ne soit in- cessamment unanime. (Oui! oui!) Bruges a secoué le joug en 1863mais une sphere oü le lion ne s'est pas Suffisamment ré- CONCERT DE LA LYRE OUVRIÈRE. Njs plus cordiales et nos plus vives félicilalions a celle jeune et vivace société. Son premier concert, inspire par une genéreuse pensée de bienfaisance, a "V a riétés. Tcmpérature de la surface du soleil. Les astro- nomes et les physiciens sont loin d'être d'accord sur la temperature de la surface solaire. Le père Secchi l'évalue a 10 millions de degrés, M. Spcerer

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2