Sociétés industrielies, que l'évêque de Tournai exige au nom de la liberté. Déja, malgré les lois qui entravent 1'érection des couvents, ils se multiplient dans une propor tion effrayante, leurs biens s'accumulent, ils ont des valeurs de portefeuille immenses. M. Jottrand établissait dernièrenrent a la Chambre que la po pulation du pays s'accroit dans la proportion d'un demi pour cent, tandis que la population des cou vents s'élève a deux et demi, c'est-a-dire 5 fois plus. -Et cela ne suffirait pas, selon l'évêque de Tour nai dans 30 ans, la Belgique possédera deux ou trois fois plus de couvents qu'elle n'en avait avant la réforme de Joseph II. Que serait-ce si les vceux du prélat tournaisien ótaient exaucés? A Monsieur l'éditeur de /'Opinion. Si la liberté en tout et pour tout n'existait pas en germe dans notre Constitution il faudrait l'y mettre, car les abus même qui peuvent en résul- ter (qu'y a-t-il de parfait en ce monde ne sont rien, pour les esprits impartiaux, pres des ensei- gnements qui en découlent. Lisez plu tót les journaux cléricaux et notam- ment le Bien publicmoniteur de nos ultramon- tains, et vous verrez de quelle manière ils usent de la liberté de la presse. Palsembleu! Ventrebleu! Comme ils y vont Nos SeigneursCe n'est pas assez que la liberté des cultes soit pour eux une calamité publique, une plaie sociale; que la liberté d'enseignement ne serve qu'a la diffusion des doctrines les plus im- morales et les plus erronóesque la liberté dis sociation soit un fléau menant f'atalement les jieuples aux abimesla liberté de la presse une peste effroyable, pour emprunter l'expression de Grégoire XVI; la séparation de l'Eglise et de l'Etat fatale a la société civile et religieuse, voici maintenant que pour couronner l'oeuvre, l'Inqui- sition, ce tribunal de sang, que l'histoire a flétrie a juste titre, est considérée comme une excellente institution, a condition qu'elle préserve la foi ca- tliolique, mais ne l'impose pas. Distinguo char mant v subtilité jésuitique qui, sans préambule et dépouillée de ses ambiguités, mène tout droit ce lui qui ne partage pas les idéés de la Compagnie de Jesusa être brulé vif avant son procés au lieu de l'être après. Ne sont-ce pas la de ravissantes perspectives pour nous autres libéraux, si les théories du Bien public venaient a triompher complétement? Allons, allons, nous voila prévenus. Les voiles se déchirent, connne disait trés bien VBtoile beige dernièrementet si maintenant les électeurs votent eet été pour Nos Seigneurs les ultramon- tains, ils ne devront s'en prendre qu'a eux si un peu plus tót, un peu plus tard, ils ont maille a partir avec lo grand inquisiteur du Saint-Office pour la moindre infraction, non-seulement aux anciens dogmes de l'Eglise, mais a tous ceux que le Pape ihfaillïble voudra promulguer. A ces candides électeurs, s'ils se plaignent de ce régime dont leurs pères ont fait justice au prix de leur sang, l'on pourra leur répondre Georges Dan din tu l'as vouiu. Mais puisque la droite nous mène insensible- ment a la restauration du bon vieux tempspoussée qu'elle est par la Compagnie de Jésus, ne pour- rait-elle pas s'inspirer des Mormons (car les fana- tismes se touchent) pour perfectionner un peu ce tribunal cher au Bien public Aussi bien le voyage est facilele chemin de fer du Pacifique, que le président Brigham Joung ré- clamait lui-même en 1852, a mis l'oasis des saints du dernier jour en contact commode avec le reste du continent américain. Je ne me soucje pas d'une religion qüi ne résisterait pas a une voie n ferrée, disait le Pape des Mormons, différent en cela du Pape catbolique qui ne les accepte que contraint et force par de tlot de la civilisation qui monte et envabit tout; et quand ils existent, cher- chant a en rendre l'accès moins facile aux classes inférieures de la société en haussant 'les tarifs comme nos ministres cléricaux l'ont fait depuis leur arrivée au pouvoir. Voici, en peu de mots, quelques grandes me- sures du système des saints du dernier jour; elles sont simples, expéditives et commodes, surtout pour les gouvernants, un peu moins, par exemple, pour les gouvernés Tout moyen est bon aux Mormons pour s'isoler du contact des gentils, et pour assurer le triomphe de leur religionles étrangers qui refusent de se laisser convertir, et les apostats qui veuletit se soustraire a latyrannie des chefs sont abandonnés aux anges exterminateurs qui les assomment et les jettent a la rivière. Les tribunaux mormons ont pour principe de fermer les yeux sur les crimes qui sont commis au nom de la sainte causeen revanche, on cherche noise aux gentils, a tout propos, et ils sont tou- jours sürs d'être condamnés. Arrêtons-nous ici, car vous devez être, Monsieur l'éditeur, déja suffisamment édifié sur l'identité de moyens de persuasion que les différents fana- tismes préconisent;cavec cette difference que los Mormons tuent d'un coup, tandis que les bour- reaux du St-Office avaient des raffinements de cruauté faisant durer le supplice afin d'inspirer plus de terreur aux hérétiques. Mais vu la dou ceur des moeurs de notre temps, nous recomman- dons les moyens expéditifs aux partisans de l'In- quisition, quoique le prophéte ait dit Si vous étendez vos mains vers moi, je me détournerai de vous, car vos mains sont pleines 7i de sang. En attendant, nous autres libéraux, pour écar- ter les violences éventuelles d'oii qu'elles vien- nent, restons fidèles aux libertés que la Constitu tion de 1830 nous a garanties, et pour les mainte- nir n'ayons d'autres armes (a moins de force ma jeure) que la justice, la persuasion et la dou ceur. Combien Macliiavel avec eet aphorisme Di- viser pour régner, est loin de cette grande pa role du Christ Bienheureux ceux qui sont doux car ils posséderont la terre. AVIS A la séance de la Chambre du 20 courant, M. Bara a appelé 1'attention du ministre de la jus tice sur la jurisprudence relative aux autorisations de changer de nom. Sous 1'administration de M. Tesch et pendant les cinq années que j'ai pas- sées au ministère, aajouté l'orateur, on a constam- ment considéré comme contraire a la loi le fait d'aj outer le nom d'une terre, d'un chateau ou une particule quelconque au nom de familie. n Je crois que le ministre de la justice actuel ferait bien de fermer la porte aux demandes qui lui seront adressées a ce sujet. Je lui conseille de revenir a la jurisprudence que son prédécesseur a eu bien tort d'abandonner. II parait que M. De Landtsheere a répondu que non-seulement on fermerait la porte aces étranges solliciteurs, mais encore qu'on prendyait des me- sures pour les faire colloquer pendant quelque temps. C'est bien avisé. En effet, quand un bourgeois, qui s'appelle, par exemple, JPt ulleman et est le fils de eet épicier du coin, en est arrivé a se croire noble et a vouloir troquer un nom que son père a enrichi et dont lui, ills dégénéré, rougit, contre le nom fastueux de quelque terre trouvée dans l'héritage paternel, il y a la des indices certains de ramollissement ou de perturbation célébrale. Si eet homme n'est déja pas idiot, il est en voie de le devenir. II y a urgence de le séquestrer et péril en la demeure. CE QUE LES OUVRIERS GAGNENT A FAIRE LES LUNDIS. Nous trouvons dans une petite brochure l'article suivant dont nous recommandons la lecture aux ouvriers qui ont l'habitude de chömer le lundi. Le tort que se font les ouvriers en chómant le lundi est trés considérable. La plupart de ceux qui ne travaillent pas ce jour n'en connaissent pas l'éten- due et ce serait peut-être leur rendre service que d'appeler leur attention sur eet objet. L'ouvrier qui gagne fr. 1-50 par jour perd done 52 lundis, qui auraient du. lui procurer fr. 78. Si l'on ajoute a cette somme la dépense extraordi naire du lundi qui peut bien être évaluée au moins a la moitié de cette somme, soit fr. 39, on trouve une somme annuelle de fr. 117. Mais cela ne se borne pas la; la perte des effets et les excès élèvent la dépense. Cette somme ne concerne que les célibataires. Les pères de familie perdent bien davantage paree que leur absence de la maison fait naitre quelquefois des désordres dont les suites sontincalculables. Si ceux qui consacrent le lundi a un repos dont ils n'ont pas besoin voulaient travailler ce jour et mettre a la caisse d'épargne la somme qu'ils gagneraient et celle qu'ils auraient dépensée, tous sont a même de faire ce calcul, ils verraient bientót qu'ils peuvent trouver au bout de quelques années seule- ment une somme suffisante pour doter une fille ou pour exempter du service militaire le fils qui est destiné a devenir leur soutien. En estimant seulement a 300,000 pour toute la Belgique le nombre d'ouvriers qui chóment le lundi, et en réduisant pour chacun d'eux a 100 francs la perte annuelle qui résulte de eet usage, on aura une perte totale de 30 millions de francs. C'est plus du tiers des contributions payées cliaque année pour tout le royaume. Cette perte paraitra plus grande encore, si l'on songe que la totalité des fonds des bureaux de bienfaisance et des hospices, destinés au soulagement de tous les indigents du pays, n'excède pas dix millions et que le montant des sommes prêtées par les monts-de-piété se réduit a 7 millions de francs. II est évident qu'avec un esprit d'économie mieux entendu, la classe ouvrière parviendrait non-seulement a s'affranchir de la tutelle des établissements de charité, mais acquer- rait encore des moyens d'indépendance et le bien- être qui lui manquent aujourd'hui. Voila, certes, une page qui mérite d'être lue, méditée et publiée. Nous voudrions la voir affichée a tous les coins de rue et répandue dans tous les foyers. AUTRES FAISEURS DE LUNDIS. Nous venons de blamer les ouvriers. Que dire de nos représentants qui font le lundi, eux aussi, et qui, sur 97 jours de session ouverte, ont pris "57 jours de vacances Quand l'exemple vient d'en haut Allons M. BiebuyckUn petit discours la-dessus qui pourra être le dernier, comme ce serait lë pre mier de votre vie. Fut-ce en franqais ou en latin macaronique. Nous vous tiendrons quitte après cela. CE QUE DEVIENNENT LES DESCENDANTS DES MARTYRS. On a lu dans les journaux A Darmstadt vient de mourir dans un établis sement de charité, la fille de l'avocat Lux de Mayence, qui s'offrit généreusement de défendre Charlotte Corday devant le tribunal révolution- naire et fut, pour cette raison, guillottiné peu de temps après. II laissa une veuve et deux filles dans la misèreun de ses amis les secourutmais a sa mort, le dénüment revint. La mère mourut la fille ainée se jeta dans le Rhin la seconde vécut toujours dans les privations jusqu'a la fin du mois dernier. Ce qui console de semblables abandons, c'est la pensée que les descendants de maints banque- routiers et autres fripons sont trés considérés dans le monde. II y a la une juste compensation. QUESTIONS INTÉRESSANT TOLT LE MONDE. Figuier, l'illustre savant, dans son dernier Annuaire scientifique et industriel (1870-71), exa mine ces deux questions d'un intérêt général 1° L'extrait de viande de Liebig, si vanté dans les annonces, constitue-t-il une substance réelle- ment nutritive 2° Le sel marin, non moins vanté comme en- grais ou comme amendement des terres, est-il utile a la fertilité du sol? A CEUX QUI DÉSIBENT CHANGEE DE NOM.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2