JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
VPftES, Dimanche
v.
Dixième année. N° 9.
3 Mars 1872.
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POUR LA BELGIQUE
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J
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Et le JE^èg-leiwLent
Nous attentions depuis un mois, et tou-
jours vainement, que ,1'Association liberale
rende publiques les modifications qu'elle a
introduites dans son reglement. Déja, a
deux reprises différentes, nous avons pris
la liberté de l'interpeller a ce suj et et, j usqu'a
present, nos justes reclamations sont restces
sansréponse.
Ce silence obstiné nous étonne et
soyons franc - nous parait assez suspect.
En effet, si ces modifications, comme l'a an
noncé a l'avance le Progrès, sont de nature a
donner satisfaction aux besoins reels du
libéralisme dans notre arrondissement,
comment s'expliquer lepeu d'empressement
que l'Association met a les porter a la con-
naissance de tons les libéraux de notre
arrondissement L'Association ne pousse
certainement pas l'humilité jusqu'a croire
que notre arrondissement ne compte pas
de libéraux en dehors de son sein. Elle est
convaincue assurément qu'une foule d'élec-
teurs, trés bien disposés en faveur du libéra
lisme, se sont abstenus jusqu'aujourd'hui,
pour des raisons de diverse nature, de se
faire inscrirc sur ses registres. Pourquoi
recule-t-elle devant la propagande de ses
principes en livrant a la publicité son
nouveau reglement
Vraiment, e'est a n'y ricn comprendre;
nous ne saurions, quant a nous, engager
tropvivement l'Association a s'exécuter sans
délai, si elle ne veut pas que son silence
donne lieu aux plus facheuses suppositions.
Biebuyck, montre-toi
Le Progrès essaie de se moquer de
M. Biebuyck en lui prêtant l'intention de
proposer une contre loi sur nous ne
savonsquelle matière.
Le Progrès a tort. M. Biebuyck n'est pas
un homme qui prête a rire, et s'il n'a pas
encore parlé a la Chambre, il n'y a pas a
douter vu son talent oratoire bien connu
que ce ne peut être que par modestie.
Mais si M. Biebuyck n'a pas parlé jusqu'a
présent, il parlera un jour, un peu plus
tard.un peu plus tót, et alors ses détracteurs
rentreront dans la poussière, et l'éclat de son
eloquence rejaillira sur notre arrondisse
ment qui a bien besoin nous pouvons
nous dire cela cntre nous de sortir de son
obscurité.
Cette obscurité lui pèse d'autant plus que,
depuis longtemps, il s'était habitué a être
représenté a Bruxelles par des orateurs de
premier ordre. Sans remonter plus loin que
MM. Beke et Van Merris, nous ne pouvons
pas nous rappeler sans trisfesse les temps
heureux oü ces deux colosses de la parole,
tenant la Chambre suspendue a leurs lèvres
enchantées, lui dictaient en quclque sorte
ses notes et triomphaient de toutes les resis
tances. Nous étions fiers alors d'etre Yprois,
et quand nos affaires ou nos plaisirs nous
appelaient a Bruxelles, nous n'aurions eu
garde de manquer cette occasion d'aller
applaudir, dans les tribunes, a l'éloquence
enflammée de nos représentants.
Ces temps heureux reviendront, nous en
nourrissons l'espoir, avec M. Biebuyck;
mais qu'il se hate de triompher des derniers
scr!i|vules que lui suggère sa modestie. Les
élections approchent et il n'est plus que
temps de prouver a ses commettants qu'ils
n'ont rien perdu en lui sacrifiant MM. Van
Merris et Beke.
Pas un seul débat soulevé par les députés pro-
pressistes, dans lequel nous n'ayons vu les mem
bres doctrinaires de la gauche s'allier aux cléri-
caux.
C'est a tel point qu'il est impossible de nepas y
reconnaitre un parti pris.
Depuis le 14 juin 1870, le mot d'ordre est évi
dent. M. Frère, comme autrefois un autre chef du
même parti, a dit
Nous avons deux ennemis, les cléricaux et
les avancés il faut nous allier avec les premiers,
pour abattre les seconds d'abord.
Cette tactique est habileelle est logique, né
cessaire, seule efficace. C'est elle qui a toujours
réussi aux doctrinaires, ils se gardent bien d'y
renoncer.
Car l'adversaire réellement redoutable, et
avec raison aux yeux .de ces prétendus libé
raux, c'est le libéralisme même. Ils sont conser-
vateurs, autant que les catholiquesils voienti
comme eux, le salut de la société dans le pouvoir
fort, dans le respect absolu des traditions, dans
l'immutabilité des institutions, dans l'autorité
incontestée de la religiontous leurs principes
enfin sont identiques. Ils ne sont ennemis que
paree qu'ils se disputent le pouvoir, non pour y
faire prévaloir des aspirations différentes, mais
uniquement pour jouir eux-mêmes et faire pro-
fiter leurs proches des avantages personnels qu'il
procure. Une alliance entre eux est done une con-
séquence fort naturelle de leur situation respective
et de leur communauté d'idées. Lorsqu'un troi-
sième parti se pose en face d'eux, avec le pro-
gramme des réformes vainement sollicitées par le
libéralisme, depuis toujours, il fant qu'ils s'unis-
sent.
C'est pourquoi la lutte eèt fatalement engagée,
aujourd'hui, entre les cléricaux appuyés sur les
doctrinaires, d'une part, et les progressistes, de
l'autre. Les premiers forment l'élément conserva-
teur ou réactionnaire, ce qui est tout un les se
conds, l'élément libéral, progressiste ou démocra-
tique, ce qui est tout un également. Car il ne faut
pas se laisser leurrer par l'usage abusif de cer
tains mots et tolérer, paree qu'il aura plu aux
doctrinaires de s'appeler des libéraux, ou a cer
tains catholiques de voler le nom de progressistes,
que l'on jette la perturbation dans les esprits
faibles, en détournant de leur veritable significa
tion les termes les plus expressifs. Des conserva-
teurs et des progressistes, nous ne voyons pas
autre chose, ni dans la presse ni au Parlement.
Ce sont les progressistes qui réclament dans
leurs journaux, chaque jour avec plus d'énergie,
la realisation des réformes destinées a assurer la
liberté individuelle et le self-governement, base
de tout libéralisme, tan dis que les feuilles doctri
naires et les feuilles catholiques répondent systé-
matiquement casse-cou, avec l'ensemble de deux
cris partis du même cceur.
Cette réponseinévitableaété opposée également
a toute initiative des progressistes a la Chambre.
Ni la proposition de M. Demeur relatiye aux res
trictions absurdes du eens constitutionnel, ni sa
protestation contre les roueries dont on usait dans
certains budgets pour masquer des dépenses ina-
vouables, ni celle qu'il opposa si courageusement
a la demande d'un nouveau subside pour la deco
ration du palais du roi, ni le projet de loi de
M. Funck, ni la demande de révision de la loi de
1835, ni les interpellations de M. Couvreur sur
l'exagération des dépenses militaires, ni l'éner-
gique et puissant discours anti-catholiqu,e de
M. Bergé, rien de ce qui a été entrepris par les
libéraux progressistes n'a trouvé le moindre appui
parmi les orateurs de la Doctrine.
La conspiration du silence sur toute la ligne.
Et, le moment du vote arrivé, les moins impu-
dents s'éclipsaientles autres votaient avec les
cléricaux, le cceur léger.
LE DERNIER DES DE LETTENHO VE.
Encore un beau nom qui a disparu de YAlma-
nach royal
On lit dans la Meuse
Des observations ont été échangées cette se-
maine a la Chambre a propos des titres et des par
ti cules nobiliaires. M. De Landtsheere s'est