JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT VPftES, Dimanche v. Dixième année. N° 9. 3 Mars 1872. PRIX D'ABOIIIEIIIEWT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Us Numéro 25 Centimes, PRIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES lO Centimes la petite ligue. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'avancr. Paraissant le dimanche. J Laissez dire, laissez-vous bldmer, mais publiez votre pensee On s'abonnea Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude59. On traite a forfait pour les annonces Souvent reproduitesToules lettres ou envois d'aryent doivent etre adressés franco au bureau du journal. Et le JE^èg-leiwLent Nous attentions depuis un mois, et tou- jours vainement, que ,1'Association liberale rende publiques les modifications qu'elle a introduites dans son reglement. Déja, a deux reprises différentes, nous avons pris la liberté de l'interpeller a ce suj et et, j usqu'a present, nos justes reclamations sont restces sansréponse. Ce silence obstiné nous étonne et soyons franc - nous parait assez suspect. En effet, si ces modifications, comme l'a an noncé a l'avance le Progrès, sont de nature a donner satisfaction aux besoins reels du libéralisme dans notre arrondissement, comment s'expliquer lepeu d'empressement que l'Association met a les porter a la con- naissance de tons les libéraux de notre arrondissement L'Association ne pousse certainement pas l'humilité jusqu'a croire que notre arrondissement ne compte pas de libéraux en dehors de son sein. Elle est convaincue assurément qu'une foule d'élec- teurs, trés bien disposés en faveur du libéra lisme, se sont abstenus jusqu'aujourd'hui, pour des raisons de diverse nature, de se faire inscrirc sur ses registres. Pourquoi recule-t-elle devant la propagande de ses principes en livrant a la publicité son nouveau reglement Vraiment, e'est a n'y ricn comprendre; nous ne saurions, quant a nous, engager tropvivement l'Association a s'exécuter sans délai, si elle ne veut pas que son silence donne lieu aux plus facheuses suppositions. Biebuyck, montre-toi Le Progrès essaie de se moquer de M. Biebuyck en lui prêtant l'intention de proposer une contre loi sur nous ne savonsquelle matière. Le Progrès a tort. M. Biebuyck n'est pas un homme qui prête a rire, et s'il n'a pas encore parlé a la Chambre, il n'y a pas a douter vu son talent oratoire bien connu que ce ne peut être que par modestie. Mais si M. Biebuyck n'a pas parlé jusqu'a présent, il parlera un jour, un peu plus tard.un peu plus tót, et alors ses détracteurs rentreront dans la poussière, et l'éclat de son eloquence rejaillira sur notre arrondisse ment qui a bien besoin nous pouvons nous dire cela cntre nous de sortir de son obscurité. Cette obscurité lui pèse d'autant plus que, depuis longtemps, il s'était habitué a être représenté a Bruxelles par des orateurs de premier ordre. Sans remonter plus loin que MM. Beke et Van Merris, nous ne pouvons pas nous rappeler sans trisfesse les temps heureux oü ces deux colosses de la parole, tenant la Chambre suspendue a leurs lèvres enchantées, lui dictaient en quclque sorte ses notes et triomphaient de toutes les resis tances. Nous étions fiers alors d'etre Yprois, et quand nos affaires ou nos plaisirs nous appelaient a Bruxelles, nous n'aurions eu garde de manquer cette occasion d'aller applaudir, dans les tribunes, a l'éloquence enflammée de nos représentants. Ces temps heureux reviendront, nous en nourrissons l'espoir, avec M. Biebuyck; mais qu'il se hate de triompher des derniers scr!i|vules que lui suggère sa modestie. Les élections approchent et il n'est plus que temps de prouver a ses commettants qu'ils n'ont rien perdu en lui sacrifiant MM. Van Merris et Beke. Pas un seul débat soulevé par les députés pro- pressistes, dans lequel nous n'ayons vu les mem bres doctrinaires de la gauche s'allier aux cléri- caux. C'est a tel point qu'il est impossible de nepas y reconnaitre un parti pris. Depuis le 14 juin 1870, le mot d'ordre est évi dent. M. Frère, comme autrefois un autre chef du même parti, a dit Nous avons deux ennemis, les cléricaux et les avancés il faut nous allier avec les premiers, pour abattre les seconds d'abord. Cette tactique est habileelle est logique, né cessaire, seule efficace. C'est elle qui a toujours réussi aux doctrinaires, ils se gardent bien d'y renoncer. Car l'adversaire réellement redoutable, et avec raison aux yeux .de ces prétendus libé raux, c'est le libéralisme même. Ils sont conser- vateurs, autant que les catholiquesils voienti comme eux, le salut de la société dans le pouvoir fort, dans le respect absolu des traditions, dans l'immutabilité des institutions, dans l'autorité incontestée de la religiontous leurs principes enfin sont identiques. Ils ne sont ennemis que paree qu'ils se disputent le pouvoir, non pour y faire prévaloir des aspirations différentes, mais uniquement pour jouir eux-mêmes et faire pro- fiter leurs proches des avantages personnels qu'il procure. Une alliance entre eux est done une con- séquence fort naturelle de leur situation respective et de leur communauté d'idées. Lorsqu'un troi- sième parti se pose en face d'eux, avec le pro- gramme des réformes vainement sollicitées par le libéralisme, depuis toujours, il fant qu'ils s'unis- sent. C'est pourquoi la lutte eèt fatalement engagée, aujourd'hui, entre les cléricaux appuyés sur les doctrinaires, d'une part, et les progressistes, de l'autre. Les premiers forment l'élément conserva- teur ou réactionnaire, ce qui est tout un les se conds, l'élément libéral, progressiste ou démocra- tique, ce qui est tout un également. Car il ne faut pas se laisser leurrer par l'usage abusif de cer tains mots et tolérer, paree qu'il aura plu aux doctrinaires de s'appeler des libéraux, ou a cer tains catholiques de voler le nom de progressistes, que l'on jette la perturbation dans les esprits faibles, en détournant de leur veritable significa tion les termes les plus expressifs. Des conserva- teurs et des progressistes, nous ne voyons pas autre chose, ni dans la presse ni au Parlement. Ce sont les progressistes qui réclament dans leurs journaux, chaque jour avec plus d'énergie, la realisation des réformes destinées a assurer la liberté individuelle et le self-governement, base de tout libéralisme, tan dis que les feuilles doctri naires et les feuilles catholiques répondent systé- matiquement casse-cou, avec l'ensemble de deux cris partis du même cceur. Cette réponseinévitableaété opposée également a toute initiative des progressistes a la Chambre. Ni la proposition de M. Demeur relatiye aux res trictions absurdes du eens constitutionnel, ni sa protestation contre les roueries dont on usait dans certains budgets pour masquer des dépenses ina- vouables, ni celle qu'il opposa si courageusement a la demande d'un nouveau subside pour la deco ration du palais du roi, ni le projet de loi de M. Funck, ni la demande de révision de la loi de 1835, ni les interpellations de M. Couvreur sur l'exagération des dépenses militaires, ni l'éner- gique et puissant discours anti-catholiqu,e de M. Bergé, rien de ce qui a été entrepris par les libéraux progressistes n'a trouvé le moindre appui parmi les orateurs de la Doctrine. La conspiration du silence sur toute la ligne. Et, le moment du vote arrivé, les moins impu- dents s'éclipsaientles autres votaient avec les cléricaux, le cceur léger. LE DERNIER DES DE LETTENHO VE. Encore un beau nom qui a disparu de YAlma- nach royal On lit dans la Meuse Des observations ont été échangées cette se- maine a la Chambre a propos des titres et des par ti cules nobiliaires. M. De Landtsheere s'est

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 1