trouvé, sur eet objet, d'accord avec M, Bara, ce qui n'a pas du réjouir le coeur des ministres révo- qués. II parait, en effet, qu'ijs ont profité de leur présence au pouvoir pour créer plusieurs cen- taines de nouveaux nobles et faire fonctionner d'importance la savonnette a yilain. L'Almanach royal de 1872, qui ne peut tarder de paraitre, sera curieux a compare^, sous ce rapport, avec celui de 1870. En attendant, on a constaté que dans la dernière liste des nobles livrée au public, M. le baron Kervyn a été impitoyablernent dépouillé du Lettenhove, dont il aime a se parer, et dont il n'a plus le droit d'allonger son nom de familie. On affirme, d'après des renseignements positifs, que le département des affaires étrangères lui a fait cette amputation dans l'annóe qui précéda son entrée au ministère. Néanmoins, il persiste a s'at- tribuer un nom qui n'est pas le sien, d'oii il résulte que ce n'est pas a sa demande qu'on a raccourci sa signature. ij II n'y a plus que trois Kervyn dans la liste officielle de la noblesse beige n 1° M. Kervyn de Oud Mooreghem (Edmond- Emmanuel-Ghislain), domicilié a Gand 2° M. Kervyn de Volkaersbeke (Pierre-Au- guste-Charles), domicilié a Nazareth; 3°M. le baron Kervyn (Joseph-Bruno-Marie- Constantin), domicilie a Bruxelles. )i Ce dernier, l'ancien ministre, est le seul laron des trois. Mais la lettre 5, placée a la suite de son nom, indique que ce titre n'est transmissible que par droit de primogéniture masculine. II n'y a done qu'un seul baron Kervyn en Belgique, et il n'y a pas de Kervyn de Lettenhove. II n'y en avait même pas avant 1'époque oü l'ho- norable représentant d'Eccloo prit possession du portefeuille de l'intér-ieur, d'oü il résulte que tous les actes de son ministère sont signés d'un faux nom. i Ainsi, le Kervyn de l'ancien ministère était en core un de ces faibles d'esprit qui ne savent, d'après M. De Landsheere, faire honorer le nom de leur père. C'est apparemment a cause de cela qu'il ne sera pas poursuivi, car, si nous ne nous trompons, le fait de porter un faux nom doit constituer un délit. Au surplus, la collocation suffira. PESTE BOVINE. La propagation de la peste bovine ne discon tinue pas dans le Nord, tout prés de notre terri toir e. Devant l'imminence du mal, les mesures preven tives ne sauraient être assez sévèrement ordon- nées, ni le cordon sanitaire assez bien gardé, et nous approuvons toutes les dispositions raison- nables prises en vue d'éloigner la runderpest de nos étables. Cependant, encore une fois, il nous faut rappeler que les agents exécuteurs et surveil- lants des mesures préventives ont une mission pu- blique a remplir indistinctement envers tout un chacun et que leur premier devoir est d'exécuter les ordonnances envers M. A... aussi bien qu'en- vers M. B..., sans faire aucune exception. Ainsi, quand on interdit l'entrée des chevaux par cer tains passages, nous ne savons pourquoi l'autorité douanière tolère l'entrée des coursiers de M. A... et pas ceux de M. B...? et pourquoi la même douane a permis dernièrement, par un passage prohïbé, l'entróe d'un cheval appartenant au pro- priétaire d'une commune infecte'evenant d'a cóté d'un foyer pestilentiel, et qu'elle a laissé passer le sachant se rendre a Ypres en un endroit peuplé d'autres animaux Nous avons d'autant plus lieu d'être surpris de cette tolérance injuste, qu'elle s'opère au grand jour, au vu, au su et par ordon- nance même des chefs, que des plaintes nom- breuses sont exprimées a ce sujet et que, malgré les reclamations, on n'en continue pas moins a accorder des faveurs défendues dans un pays d'égalité. Ce que nous disons des chevaux, nous le dirons des chiens, divisés en castes par MM. les douaniers, les soldats, etc. Dans telle commune, le chien de M. X... est un grand personnage au- quel on abandonne le haut du pavé pour le laisser divaguer a l'aise, c'est un chien de haute li- gnéetandis que gare au chien de M. Z... s'il vient a mettre son museau a l'airvite on l'abat sans forme de proces; ce n'est qu'un paria, un serf, un rien qui vaille. II est grand temps qu'on veille a supprimer ces distinctionssinon les mesures préventives de- viendront inexécutables devant la repugnance gé nérale opposée au favoritisme et a la partialité de toute la gent administrative. CHEMIN DE EER OSTENDE-ARMENTIÈRES. Dans un journal de notre ville, le Progrès, nous lisons La compagnie (Ostende-Armentières) serait décidée a ne pas exécuter la quatrième section qui doit relier directement la ville d'Ypres a crlle d'Armentièresi: y a plus, la compagnie serait en instance auprès du gouvernement pour être dé- chargée de cette section. A la lecture de ces lignes, il nous est revenu en mémoire que, sur cinq sections, celle d'Ypres- Messines-Armentières a été placée la dernière dans Lordre de construction en suite et en con- formité d'une convention faite alors que le Pro grès, ou tout au moins son rédacteur en chef, sié- geait a l'administration de rOstende-Armentières, que le président de l'Association libérale-doctri naire d'Ypres avait la place de commissaire prés de ladite société, que M. Vandenpeereboom était iqinistre et-M. Carton commissaire, enfin en ce temps de toute-puissance de la coterie. Qui dit toute-puissance, dit aussi aveuglement. Ces messieurs d'Ypres, du Progrès et de la Doc trine, pourraieat bien devoir faire un fameux rnea culpa,, devant le canton de Messines sur lequel ils ont maintenant l'air de s'apitoyer. Pourquoi lais ser mettre a la queue la section Ypres-Messines- Armentières? Les imprudents avaient-ils done oublié la sentence de Gabriel Meunier La queue est la pire a escorcher. n Le projet de loi de dissolution et de nouvelle repartition des conseils provinciaux a, en annexe, un tableau donnant la population de chaque canton avec le nombre de conseillers a élire. Nous y trouvons que le canton de Poperinghe, avec une population de 14,412 habitants, n'élit qu'un seul conseiller, tandis que le canton d'Oostrozebeke, avec une population inférieure en nombre, 13,686 habitants, a deux conseillers anommer. Silechiffre de population sert de base a la répartition, il y a lieu de supposer que lors de la discussion on de- mandera l'attribution de deux siéges provinciaux pour Poperinghe et que M. Félix Berten saisira l'occasion de parler pour son clocher. La popula tion du canton d'Avelghem, nommant deux con seillers, se rapproche bien prés de celle de Pope ringhe, car elle n'est que de 14,544 habitants Moorslede, avec 14,603 habitants, a également deux mandataires au conseil provincial. Le canton le moins peuplé de la Belgique est celui de Fauvillers (Luxembourg), dont la popu lation n'atteint que le chiffre de 4,886 habitants celui de Ferrières (Liége) a 4,976 habitants. REPRISE DES ÏRAVAUX DU SÉNAT. Séance du 26 février 1872. Absent sans congé M. le baron Jules Mazeman, sénateur d'Ypres. Le zèle du sire de Couthove est d'autant plus nul qu'avant sa réélection il se passera encore le bon laps de six années. L'OSTENDE-ARMENTIÈRES II nous vient d'une source non suspecte que la Société Ostende-Armentières est sur le point de s'arranger avec la Société Générale d'exploitation qui abandonnerait l'exploitation de la ligne Ypres-Thourout-Ostende et de celle Comines-Ar- mentièresd'après l'accord a intervenir, les trains d'Ostende a Armentières iraient de l'une a l'autre ville, en empruntant le chemin de la Flandre occi dentale entre Comines et Ypres, jusqu'a ce que soit construite la section Ypres-Touquet dont l'établissement subira des retards, tant par suite de travaux importants aux abords du Wytschaete et de Messines, que par le mauvais accueil fait aux obligations Ostende-Armentières cotées 155- Onnous dit, d'une part, que la Société Ostende. Armentières exploitera elle-mêmed'autre part, qu'une nouvelle Société d'exploitation en train de se former se mettra en lieu et place de la Société Générale pour la ligne dont il s'agit. Que le chemin soit bien exploité et que nous n'ayons pas a nous plaindreil nous est, dès lors, indifférent quel sera l'exploitant. Faits divers. Encore un drame en chemin defer. Trois indi- vidus étaient montés a la station de Branne, dans un waggon occupé déja par deux marchands de bceufs. Lorsque le train fut en marche, les trois nou veaux venus se jetèrent sur les deux marchands de bceufs et tentèrent de les assassiner. Une lutte terrible s'engagea dans le waggon. Les victimes poussaient des cris appelant a l'aide, au secours, et ces cris étaient si violents que le train s'arrêta en détresse. Prévoyant qu'ils étaient perdus, les assassins lachèrent leurs victimes et prirent la fuite en sau- tant par les portières sur la voie. De ces trois malfaiteurs, l'un a réussi a se sauver, mais l'autre a du tomber sur la voie et être broyé par un train venant en sens inversele troisième s'enfuit a travers champs. Mais tous les voyageurs du train, quittant leurs compartiments, résolurent de se donner la joie d'une chasse a l'homme. Traqué, serré de prés, il fut forcé de se rendre. C'est sous bonne escorte qu'il a été conduit a Castelnaudary, oü il a été écroué. Quant aux deux victimes des assassins, l'un est grièvement blessé, l'autre n'a que des blessures légères. On est sur la piste du second assassin. Un suicide en voiture. Un rassemblement s'était formé avant-hier dans la rue du Cliateau- d'Eau, autour d'un fiacre dont le cocher était en proie au plus vif effroi. Etant arrivé au 'terme de sa course et ne voyant pas son cliënt sortir de sa voiture, il avait ouvert la portière et n'avait trouvé dans l'intérieur qu'un corps ensanglanté. Cet individu, nommó Breffeuil, venait de se donner la mort en se frappant dé cinq coups de tire- point. Certains papiers trouvés sur le mort ayant permis d'établir son identité, on a transporté le cadavre au domicile du défunt. {Figaro.) ECIiOS DE PARIS. Mt,c Z., du corps de ballet de l'Opéra, ne par- tage pas les preventions de la Suzanne biblique a l'endroit des vieillards. Elle les aime, au contraire, les recherche et leur prodigue' sourires, petits soins et le reste. Ma prédilection n'a rien que de naturel, disait-elle l'autre soir, et je l'appuie sur cette aphorisme, dont l'évidence saute aux yeux J'aime les vieillards paree que... plus on a de lustres, plus on éclair e X Une dame se présente l'autre jour, rue Neuve Saint-Augustin pour louer un appartement. Elle subit, au guichet du concierge, l'interroga- toire d'usage Si elle n'a pas de chien? pas de perroquet? pas d'enfant? pas de père hors d'age, exposé a mourir avant le terme et a affliger la maison d'un enterrement. Quand on l'a assez mise a la question, on con sent enfin a lui ouvrir et a lui montrer l'apparte- ment demandé. On était tombé a peu prés d'accord sur le prix, e'est-a-dire que bon gré mal gré la dame avait passé par les fourches caudines du propriétaire. Mais au moment de sortir, elle fait la remarque qu'elle a oublié de visiter la cuisine. Quelle cuisine Mais celle qui fait partie du logement, je sup pose.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2