sant toute chose a l'extrême forgant, jusqu'a les rompre, les ressorts du régime représentatif, cherchant ses auxiliaire dans les passions irré- ligieuses qu'elle ne craint pas d'exciter prati- quant un système d'exclusion excessive en ma il tière de fonctions puhliques repoussant avec ji une hauteur dédaigneuse, l'examen des griefs ii soulevés par la population anversoise, et lais- ii sant ainsi dans l'irritation et la désafi'ection une ii ville commerciale et toute une province, des- ii tinées a servir de dernier abri a notre natio- n nalité en péril. On ajoutait Cette politique s'est déclarée seule habile a ii gouverner, assignant a ses adversaires le röle li d'une perpétuelle minorité et de vasselage poli- ii tique, et appuyant sur la rigcureuse discipline ii d'unemajoritéliomogèneunevéritahledictature ii dont nos populations indépendantes n'accep- ii teront pas le joug. On reprochait a cette politique, dans le même manifeste, qui portait le nom de MM. Coomans, De Baest, Dechamps, de Liedekerke, de Nayer, de Theux, Dumortier, Jacobs, Nothomb, Royer de Behr, Tack et Thonissen, d'être une poli- ii tique de reaction contre le mouvement de l'opi- ii nion publique, une politique anti-libérale, alté- n rant l'esprit large, généreux et fécond qui a ii inspiré la Constitution de 1830, restreignant ii les libertés religieuses auxquelles la nation est ii profondément attachée, repoussant toute exten- ii sion des libertés politiques dont le pays réclame n le développement, et ccetera. C'était un beau manifeste. II y en avait un autre, celui de la jeune droite, qui écartait les luttes stériles du clérical, et qui promettait des réformes sérieuses et utiles, parmi lesquelles l'extension du droit de suffrage ii dans les limites constitutionnelles, la nomina- ii tion des administrateurs communaux par les ii électeurs, Bamélioration de la condition des ii classes laborieuses a l'aide de mesures désti- ii nées a assurer la liberté du travail, le développe- ii ment de I'instruction, les applications utiles du ii principe de l'association et de la mutualité, ii 1'abolition ou la reduction des impóts qui pèsent n sur les denrées de première nécessité, notam- ii ment sur le sel et la bière, la réforme des lois ii sur la milicela diminution des charges et des dé- ii penses militaires, la décentralisation et la sim- ii pliücation des rouages administratifs et l'aboli- ii tion des mesures qui, sous prétexte d'intérêt ii fiscal, entravent le commerce et nuisent a son développement. Nous en passons, de ces réformes, et des meil- leures. Or, voici deux ans que les catlioliques sont au pouvoiroü sont-elles ces précieuses réformes Et oü est la politique de modération, de concilia tion, d'apaisement et de justice qui devait rem- placer l'effroyable oppression que les libéraux faisaient peser sur le pays? On n'accusait pas ceux-ci d'un seul cóté, mais de deux cótés a la fois, et il était assez plaisant de voir que, tandis qu'a droite on leur reprochait d'être inflexibles, exclu- sifs, violents, et de ne transiger sur rien, a gauche on leur reprochait de courber l'échine devant le clergé, de lui être trop favorable, et de transiger sur tout. Est-ce que, par liasard, la fameuse politique ré- paratrice des catholiques n'aurait pas été une po litique de parti, est-ce qu'elle aurait, sans que nous ayons rien su, transigé sur quoi que ce fut? Y aurait-il une seule chose qu'elle n'eüt pas poussé a l'extrême, un seul ressort du gouverne ment représentatif qu'elle n'eüt pas a rompre? N'aurait-elle pas, par hasard, cbercbé ses auxi- liaires dans les passions religieuses qu'elle n'a pas craint d'exciter Y aurait-il une seule exclusion en matière de fonctions publiques, qu'elle n'eüt pas pratiquée Aurait-elle résolu la question an versoise? Ne s'est-elle pas déclarée seule apte a gouverner, assignant a ses adversaires un róle de vasselage politique n N'aurait-elle pas ap- puyé sur la rigoureuse discipline d'une majorité homogene, une véritable dictature? Ce sont la de simples questions que nous posons chacun peut y répondre. Oü sont-ils, ces austères indépendants qui devaient sauvegarder, a la Chambre, les droits impre scrip tibles des minorités Qu'il se léve, qu'il se fasse connaitre et qu'il.parle, celui d'entre eux qui a une seule fois voté contre la droite, qui a une seule fois pris la parole pour empêcher la cloture violente d'une discussion embarrassante, pour maintenir aux membres de la gauche le droit de se'faire entendre, pour protester contre le vasselage politique et contre la dictature de la majorité Qu'on le voie, eet oiseau rare, ce pbénix Ob que l'on avait bien raison lorsqu'on disait que ces indépendants méritaient un autre nom, et qu'ils étaient plus hypocrites et plus jésuites que les ultramontains les plus déclarés Et l'hypocrisie des manifestes, comme elle est percée a jour, maintenant Nous venons de les rappeler, ces manifestes ultramontains émaillés de faux libéralisme,et de démocratie vous voyez ce qui se passéConcluez La fête commemorative de la prise de la Brielle a eu beaucoup d'éclat et a i-xcité un vif enthou siasme patriotique. Les Hollandais, dit 1 e Journal de Gand, ont un sentiment élevé de l'indépendance et de la liberté. Nous ne parions pas des catho liques ultramontains de la Hollande comme ceux de notre pays, ils n'ont qu'une patrie, qui est Rome, et les mots d'indépendance et de liberté sont vides de sens pour leur fanatisme. On sait qu'ils ont depuis longtemps réhabilité Philippe II et le due d'Albe, comme ils ont réhabilité, pour eux seuls, il est vrai, Alexandre YI et Lucrèce Borgia. Pour eux done, dans ces guerres du xvie siècle, e'est le due d'Albe qui est le héros. Nous nous étonnons qu'ils n'aient pas organisé une manifestation en son honneur comme contre- partie de la fête patriotique de la Brielle. Ils la feront en manière d'expiation, avec le regret de n'y avoir pas songé plus tot. A part ses ultramontains, toute la Hollande s'est associée a la fête, dans laquelle le roi a joué un róle tres noble et tres grand, en y paraissant comme le premier citoyen du pays lihre et comme un digne descendant du Taciturne. Nous aimons a voir un roi se montrer ainsi, placer le patriote et le citoyen avant le prince, se mêler aux plus généreux mouvements de la nation, se faire l'organe de celle-ci, exprimer ses senti ments avec une male éloquence et s'identifier avec elle. Ce spectacle était plus que le succès de la fête, c'en était l'ame c'était la fête même. II faut rendre cette justice au peuple de la Néer- lande, si ordonné, si judicieux et entendant si parfaitement la vie, qu'il n'a jamais balancé a sa- crifier les biens auxquels il est le plus attaché lorsqu'il s'est agi de défendre sa liberté et son indépendance. Ce peuple n'a point dégénérétel il était alors, tel il est aujourd'hui, C'est qu'il a, rédisons-le, le sentiment de la liberté, et il l'a en tout, partout et toujours, et ce sentiment est dans l'ame du roi comme dans le cceur de la nation. Nos lecteurs sont peut-être curieux de savoir en quels termes le Journal officiel de la République Frangaise a annoncé la dénonciation du traité de commerce avec la Belgique. Yoici Le traité de commerce avec la Belgique a été dénoncé au gouvernement beige par une commu nication du chargé d'affaires de France poptant la date du 28 courant. II cessera en conséquence d'être en vigueur a partir du 28 mars 1874. ii L'article 2 de la loi du 2 février dernier porte que les tarifs conventionnels continueront d'être observés jusqu'au vote des tarifs nouveaux par l'Assemblée nationale, et tels sont les excellents rapports qui unissent la France et la Belgique qu'elles pourront s'entendre aisément sur les mo difications que leur régime commercial pourrait réclamer. Ereintement consciencieux du père Veuillot par l'abbé Michaud Hier, pour constater avec évidence que M. Ulbach avait tort vis-a-vis de vous, vous osiez lui dire qu'il est trés gras. C'est péremptoire, en effet. Quand on est un homme type comme vous, un chef-d'ceuvre de proportion et de beauté comme vous, un Apollon du Belvédère comme vous, on peut certainement condescendre a de tels argu ments. ii II y a quelques jours, en souvenir de la mort de ce cher Montalemhert, que vous avez tant in- sulté, je relisais quelques-unes de ses lettres, et, dans l'une, me parlant du père Hyacinthe, il m'é- crivait "Je suis heureux de ce que je viens de lire ii dans VUnivers sur son compte on voit son in- ii nocence et sa bonne foi ressortir au milieu des ii procédés vraiment infdmes que ce journal de la ii canaille cléricale emploie pour le décrier et le ii pousser a l'apostasie. i) Que dites-vous de cette appréciation d'un homme qui vous a bien connu Le mot. canaille sortant de la plume aristocra- tique de M. Montalemhert, et a l'adresse de papa Veuillot! Voila une piquante révélation. IVïadSx divers. Chauffage des wagons. En Belgique et en France, on chauffe des wagons avec des chauffe- rettes a eau, procédé irrégulier et coüteux en Allemagne on se sert de briquettes de charbon placés dans des chaufferettes et capables de brüler pendant dix-huit heures cela coüte 1 fr. 80 c. le kilogramme. En Amérique, pour des wagons con- tenant quatre-vingt personnes, on emploie des poëles, mais ils chauffent trés irrégulièrement les divers points de la voiture. Un ingénieur rasse, M. de Derscbau, emploie le procédé suivant II fait arriver un courant d'air dans une chambre oü se trouvent des tuyaux en disposition circulaire traversés par de la vapeur. L'air s'échauffe, entre dans les compartiments de voyageurs par le plan- cher inférieur, sous les siéges et sort par la toiture. On a fait des expériences avec l'appareil Derschau sur le chemin de fer de Triste a Vienneelles ont complétement réussi. Accidents. Un triste accident est arrivé sur le chemin de fer du Grand-Central Beige, a Nylen. Sur le train parti jeu di d'An vers pour Turn hout, a onze heures du matin, se trouvait une femme, atteinte d'aliénation mentale, que sa sceur accompaguait a Gheel. Le chef de station, ému de pitié pour la pauvre fille, avait mis a sa dispo sition une voiture de seconde classe oü ne se trou vait qu'une dame et un monsieur. Pendant le trajet, la folie sembla en proie a une vive frayeur, qui ne fit que s'accroitre a mesure que le train avangait. Tout a cöup elle se léve, saute par la fenêtre du compartiment, tombe sur la voie, et se relève pour aller se jeter dans le canal. Avant qu'on l'eüt rejointe pour lui porter se- cours, elle s'était noyée. Jeudi, vers sept heures du soir, un affreux mal heur est arrivé au charbonnage de Belfe-et-Bonne. Les nommés Nicolas Toussaint, agé de 35 ans, et Francois Dieu, agé de 25 ans, houilleurs, domici- liés a Flénu, descendaient dans le puits n° 28 tout a coup l'engrenage de la machine qui opé- rait la descente se brisa, et ces malheureux furent précipités, d'une hauteur d'environ 200 mè- tres, au fond du puits, oü les cordages vinrent les ensevelir. Le cadavre de Toussaint a été retire hier ma- tin, celui de Dieu vers le soir. Toussaint laisse une veuve avec sept enfants, Dieu une veuve avec deux enfants. Un Grésus moderne. Lord Londsdale, le fa- meux patriote du highlife, la galanterie faite pair d'Angieterre et quatre-vingt fois millionnaire, vient de mourir a Londres, agé de 85 ans. Jusqu'a son dernier jour, comme naguère Auber, il était resté fidéle aux habitudes de vie de sa jeunesse, et il est mort en commandant un bouquet de roses et de lilas pour la célèbre cantatrice aujourd'hui retirée de la scène sous le nom de comtesse K... orff. II avait fait autrefois de fréquents séjours a Paris, et la vieille gardé des habitués de l'Opéra n'a pas perdu son souvenir. N L'extérieur chez lord Londsdale était loin de dénoter son genre d'existence, et on l'eüt pris plutót pour un petit employé a six cents francs l'an que pour le plus riche et le plus généreux des gentilshommes de la reine Victoria II enfouissait sa petite taille dans une longue redingote marron doné, et, en guise de cravate,

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2