Ne pouvant être quelqu'un, il veut absolument
devenir quel que chose et le voila qui, comme Cris
pin, reparait sur la scène déguisé cette fois en
candidat clericalQu'a-t-il fait pendant sa longue
éclipse? Ce qu'il a fait? Le Journal d'Ypres va
nous l'apprendre. Risum teneatis amici.Par
des études sérieuses et continuées, il a acquis, du-
rant ses loisirs, une somme de connaissances qui
L'aveu est naïf. Jeune encore il a déja. der
rière lui une carrière bien fournie. Aurait-il,
par hasard, sauvé le Capitole? Oh! alors il fau-
drait le direCe qui est certain, c'est que
M. Iweins-Storm d'Eeckhoutte demande aux clé-
ricaux l'emploi de la somme de ses connaissances
méconnues par les libéraux.
Décidément ce monsieur n'est pas le fils de son
père. Nous avons connu en effet, M. Iweins
d'Eeckhoutte, lo premier des Eeckhoutte, aujour-
-d'hui magistrat distingue, nous l'avons connu
échevin de la ville d'Ypres, liberal acharné, ardent
démocrate en'1848, ne dédaignant ni la veste ni
la blouse, prêtant volontiers l'appui de son bras a
toutes les classes sociales. Chose lamentable
Abomination de la désolation M. Henri fils renie
les traditions paternelles Esaü vend la foi de ses
pères pour un plat de lentilles, nous voulons dire
pour un siége au conseil provincialGageons pour-
tant que tout n'est pas encore irrévocablement
perdu et que, de même que Dieu vient en aide
au premier baron chrétien, de même le corps élec-
toral sauvera de la palinodie la dynastie des
Eeckhoutte.
De l'urne du 27 sortira une voix formidable,
écrasante pour M. Henri Iweins-Storme. Cette
voix lui redira sans cesse, ce précepte de Boileau
qu'il a eu le tort d'oublier trop souvent
On nous demande de différents cótés quel est
le compétiteur de M. Iweins-Storme pour l'élec-
tion du 27. Pour l'esprit, l'intelligence, les con
naissances variées, la capacité hors ligne et la
fermeté inébranlable des convictions, nul ne peut
être mis en parallèle avecM. Henri Iweins-Storme
d'Eeckhoutte, hormis M. le chevalier Gustave de
Stuërs.
Pour la. réputation de M. Malou il était vrai-
ment temps que la Chambre s'ajournat indéfini-
ment.
Le besoin de ménager le chou électoral avait
fini par transformer le chef du cabinet en régis
seur de théatre qui vient annoncer aux specta-
teurs dégus que la representation ne peut avoir
lieu, tantót pour une cause, tantöt pour une au
tre. C'est ainsi que nous lui avons vu successive-
ment annoncer la remise pour indispositions élec-
torales des grands projets de loi destines a faire
le bonlieur du pays.
Remis a plus tard le projet de l'augmentation
de l'armée; ajourné le projet de crédit pour la
police de Bruxellesrenvoyé a des temps meil-
leurs le projet de M. Jacobs ayant pour objet de
favoriser les couYents a six mois la loi sur les
couventssur les denrées alimentaires, sur l'ac-
cise de la bière enfin au panier toutes les impor-
tantes réformes démocratiques qui pourraient
.chatouiller la fibre opposante de MM. les élec-
teurs. La tactique de reculade adoptée forcément
par M. Malou, est, nous n'avons pas besoin de le
dire, l'objet de l'admiration de la presse cléricale.
Pour elle, le loyal ministre n'a fait que se rendre
humblement aux manifestations du sentiment pu
blic.
Quant a nous, nous continuerons a penser que
c'est considérablement affaiblir le prestige gou-
vernemental d'en agir de la sorte. Ou le ministère
ne devait point présenter tous ces projets qu'ils
savait devoir révolter l'opinion publique, ou les
ayant présentés, il devait les soutenir envers et
contre tous.
Mais 1'ceuvre d'applatissement de M. Malou,
devant le corps électoral, aura eu du moins, nous
l'espérons, pour résultat d'avoir fait la lumière sur
les projets ultérieurs du gouvernement.
Que les électeurs ne se laissent pas prendre a ce
système de reculade qui n'a vu le jour que par la
crainte d'un échec électoral. Qu'ils se persuadent
bien que l'exécution des plus réactionnaires, reti
res si piteusement a la dernièré heure, n'est que
partie remise et quenotre saint gouvernement, une
fois vainqueur, ne se genera nullement pour rem-
plir le programme inique qu'il a dévoilé si mal a
propos.
Les membres de la Ligue de l'Enseignement
peuvent se procurer le Projet d'organisation de
1'enseignement populaireau prix d'un franc, en
s'adressant au secrétaire général de l'association.
Les personnes étrangères a la ligue trouveront ce
volume, chez tous les libraires, au prix de fr. 1,75,
A imiter. Le correspondant bruxellois de
I'Economie deTournai annonce une bonne nouvelle
a ceux qui s'intéressent a l'instruction. La Ligue
de l'Enseignementvïexit d'etre mise a même d'expé-
rimenter ses théories sur l'enseignement pri
maire. M. le sénateur Bischoffsheim lui donne
200,000 francs pour fonder a Bruxelles une insti
tution primaire sur le modèle et sur les plans
qu'elle a élaborés soigneusement dans ces derniers
temps. II y aura un jardin d'enfants, l'école pri
maire et l'école intermédiaire.
C'est rue du Marais, dans l'ancienne maison
Berlaimont-Rey, que l'Institut primaire de \&Ligue
de l''Enseignement va s'établir. II sera ouvert au
mois d'octobre. Souhaitons-lui bonne chance, avec
le correspondant tournaisien,. et f'élicitons M.
Bischoffsheim de l'usage qu'il fait de sa fortune.
Pu danger de se griser. Un jeune homme de
Liége, qui n'a pas l'habitude de boire, rencontrait
jeudi dernier, jour de fête, une bande d'amis qui
l'engagèrent a vider force petits verres de spiri-
tueux. Le néophyte fut bientót dans les vignes
que se passa-t-il? oü quitta-t-il ses amis? II
l'ignore. Quand il reprit ses sens, il venait de boire
encore un coup... dans la Meuse oil il ne sait com
ment il se trouva. Heureusement pour lui, s'il ne
sait supporter le liquide, il sait se faire supporter
par lui et grace a sa nautique habileté il sut re-
gagner le rivagea la nage et a l'aide d'une planche
de salut se hisser sur la terre ferme au quai de la
Batte.
II n'était pas a bout de surprisequel ne fut pas
son étonnement, en prenant pied sur le rivage, de
voir qu'il était dépouillé de sa redingote, de son
chapeau et jusqu'a de son gilet, dans la poche
duquel se trouvait son porte-monnaie contenant
une dizaine de francs.
Le malheureux, après avoir été soigné et ré-
chauffé dans une maison du quai de la Batte, a
été reconduit a son domicile.
II y a, dans la singulière aventure dont il a été
le héros et la victime, un mystère que la police
saura découvrir et a cette fin elle a déja ouvert
une enquête.
II y a 14 ans, une dame honorable est décédée
a Herstal, et sa dépouillé mortelle,renfermée dans
un double cercueil de chêne et de plomb, trés so-
lidement construit, fut inhumée dans le cimetière
sa tombe était surmontée d'une pierre avec in
scription le tout paraissait intact.
La fille de la défunte ayant fait construire ré-
cemment un caveau pour y déposer les restes mor-
tels de sa mère, quelle ne fut pas sa surprise et sa
douleur lorsqu'elle apprit du fossoyeur lui-même
que la dépouillé de sa mère avait été exhumée par
lui et dispersée de puis nombre d'années.' C'était le
même fossoyeur qui avait procédé a l'inhumation
précitée il y a quatorze ans, et il a avoué qu'il
avait détruit les cercueils pour vendre le plomb
au même plombier qui avait fourni ledit cer
cueil»
Procés-verbal relatant les faits ci-dessus a été
dressé par le commissaire de police de Herstal et
envoyé au procureur du roi, a Liége.
Jeunes filles naïves et crédules, qui venez cher-
cher du service en ville, méfiez-vous du premier
venu qui se met en quatre pour vous obliger,
dit le Précurseur d'Anvers.
C'est le conseil que donnera certainement a ses
compagnes une jeune villageoise des environs qui,
descendant hier soir du train, eut Ih légèreté de
lier conversation avec deux individus auxquels
elle raconta tout de suite qu'elle venait a Anvers
chercher un poste de servante de bonne maison.
Notre aspirante soubrette avait avec elle un coffre
assez lourd; les deux quidams en décidèrent la
capture. lis firent accroire a notre villageoise
qu'ils connaissaient un poste vacant, mais que
pour avoir a ce sujet des renseignements exacts,
il fallait qu'elle s'adressat a l'hótesse de l'estami-
net voisin et que, si elle voulait, on allait l'y con-
duire.
La jeune fille consentit et l'on se rendit a l'esta-
minet en question ou les deux officieux compa
gnons la dépêchèrent vers l'hótesse. Celle-ci, on
le devinè déja, ne savait pas ce que la pauvre
campagnarde voulaitdire. Mais pendant que
celle-ci tachait de s'expliquer, les deux comperes,
profitant de l'oceasion, enlevèrent le coffre con-
voité et... ils courent encore.
Une plaisanterie de croque-mort. Hier, a été
amené au poste de la place du Théatre, a Mont-
martre, un singulier original, Mathieu D., croque-
mort de profession.
Hier, D. fut chargé de porter a sa dernière
demeure le cadavre d'un enfant d'un mois, dont
la bière portait le n° 1135.
D. se mit en route vers quatre lieures du soir,
son funèbre fardeau sous le bras. Mais la soif le
guettait au coin de la première rue. D. entra
chez le marchand de vin, puis chez un second,
puis chez un dixième, si bien que vers huit heures
il était complétement gris, et s'asseyait mélanco-
liquement a cóté du numéra 1135 sur un banc du
boulevard extérieur.
Tout a coüp, il entendit un air de-quadrille
leva lesyeux et s'apergut qu'on dansait au premier
étage d'un restaurant. L'idée de danser aussi tra
versa la tête du croque-mort. II se leva, monta
l'escalier en titubant et tomba avec son cercueil
au milieu d'une noce
Ohéles enfants, cria-t-il d'une voix avinée
je vais vous jouer un air de violon.
Et il épaula le cercueil en guise dó stradivarius
en faisant le geste de promener un archet dessus.
On voitl'effet d'ici.
D...,nous assure-t-on, a été maintenu en état
d'arrestation.
Le doeteur TAmingstone. Le havire Alydos
parti des docks de Londres, pour aller a la re
cherche du doeteur Liwingstone, est arrivé a sa
destination, sur la cóte d'Afrique, et les hardis
voyageurs parmi lesquels se trouve le fils du
doeteur sont, a l'heure actuelle, en route pour
retrouver le célèbre explorateur de l'Afrique.
On raconte, au sujet de Liwingstone, une his-
tóire assez curieuse, qui intéressera les lecteurs.
Un jour, en 1864, a San Paolo de Loandaj chef-
lieu de la province portugaise d'Angola, M. Ga
briel, consul d'Angleterre, vit arriver chez lui un
homme de petite taille, recouvert d'un costume
en lambeaux et d'une sordide malpropreté. Le
consul demanda a eet homme, qu'il prenait pour
un matelot naufragé, ce qu'il demandait.
Yotre assistance, répliqua l'étranger j'ar-
rive du cap de Bonne-Espérance.
Vraiment! j'ignorais qu'un navire de cette
provenance fut entré dans le port aujourd'hni.
Je ne suis pas arrivé par la mer, répondit
l'inconnu, mais bien par voie de terre.
Le consul n'en voulait pas croire ses yeuxmais
quand le doeteur Liwingstone se fut nommé, il se
rendit a l'évidence. Celui-ci demeura une quin-
zaine de jours a San Paolo de Loanda avec les
quinze nègres Makololos qui l'accompagnaient, et
partit ensuite pour faire cette miraculeuse excur
sion d'un cóté de l'Afrique a 1'autre qu'il a ra-
coqtée dans ses ouvrages.
PLAIDOYER POUR LES OISEAUX.
II n'est pas neuf le plaidoyer auquel nous allons
nous li viermais il aura, d'ici longtemps encore, son
ulilitè au commencement de la belle saison.
Nous voulons elever la voix en faveur des pelits
oiseaux, dont deji les enfants rtcherchent fiévreuse-
ment les nids.
Nous réclamons la sévère application de la loi qui
NE DEMANDE QU'a TKOUVEB SON EMPLOI.
ii Soyez plutöt caporal, si c'est votre métier.