Mettre sur le pavois de prétendus libé
raux qui ne veulent prendre aucun enga
gement for mei et q^i i n'ont pour but que de
oontinuer les agissements doctrinaires, ce
serait perdre le parti liberal, le déconsidérer
aux yeux de la nation et se préparer les
plus cruels mécomptes.
JÉSUITES ET MOUCHARDS.
Les petits vicaires qui rédigent le Journal
d'Tpres yiennent de faire une acquisition bien
précieuse dans la personae d'un monsieur de
Gand, qui s'est chargé de Ynoucharder pour leur
compte sur le%f rains de chemins de fer.
Le procédé de ce monsieur n est pas nouveau. II
consiste tout simplement a feindre de dormir et a
surprendre ainsi les conversations des voyageurs
qui causent librement de leurs afiaires particu-
lières sans défiance du mouchard qui ronfle a
grand bruit pour mieux les tromper.
Le moucliard du Journal d'Tpres s'explique la
dessus avec une candeur charmante, dans la lettre
qu'il adresse aux petits vicaires et dont nous pou-
vons nous borner a donner le début en guise de
spécimen
Gand, 17 mai 1872.
Mon cher,
J'étais ce matin au train avec deux libéraux,
dont l'un au moins devait appartenir a votre ar
rondissement. Ils causaïent, causaient; moi, je
sommeillaismais bientót réveillé par leur conver
sation, j'écoutais les yeux ferméscar ils m'inté-
ressaientils vous intéresseront davantage.
Ils parlaient d'Ypres, de M. Carton, de M. Ru-
zette, etc. Ils parlaient ProgrèsOpinionJournal
d'Tpres. Comme le Progrès et 1'Opinion ont
roulé, tombé Ruzette et sa circulaire, dit le pré-
sumé Yprois. A propos, dit l'autre, ceci
entre nous (je ronflais en ce moment) savez-vous
bien que les autres commissaires de notre Flandre
l'ont en dormant écliappé belleQue voulez-
vous dire? dit le premier. Je veux dire que je
sais de la certitude la plus absolue que ce qu'on
nomme la circulaire Ruzette est littéralement,
mot pour mot, fond et forme, hormis l'adresse, la
circulaire Vrambout. Entre nous soit dit, je l'ai
eue entre les mains la circulaire Yrambout, dans
les bureaux d'un commissaire d'arrondissement.
(iciil dut s'incliner sur Voreille de l'Tproisyour y
glisser le nom du commissaireje ne compris pas le
nom) vous savez, poursuivit-il.
Inutile d'aller plus loin.
Ce qu'il faut admirer plus encore que la candeur
de ce mouchard, c'est le cynisme inconscient des
petits vicaires, qui ouvrent complaisamment leurs
colonnes a cette ignominie.
Les soi-disant révélations que renferme cette
lettre leur semblent de nature a compromettre
leurs adversaires. Cela leur suffit. Ils n'en deman-
dent pas davantage.
Vous leur diriez qu'un homme qui surprend des
conversations particulières pour lés livrer a la
publicité se conduit comme un voleur et qu'un
journal qui accueille de semblables communica
tions se rend méprisable aux yeux de tous les
honnêtes gens qu'ils vous regarderaient tout
étonnés, sans vous comprendre. Quoi? vous
répondraient-ils.mais ce que nous fesons est tout
naturel.Us'agit,avanttout, d'assurerletriomphe
de la bonne cause, et pour assurer ce triomphe,
tous les moyens sont bons, pourvu qu'il réussis-
j, sent. Lisez St-Ignace et les mandements de nos
évêques. n
C'est, en effet, la la morale qu'on enseigne au
séminaire mais la morale des séminaires et le
code del'honneur sont deux. L'honneur, c'est bon
pour les libéraux, pour les libres-penseurs. Au
séminaire, on se contente de la morale de Loyola.
Chrouique électorale.
Nóus recevons d'excellentes nouvelles de divers
cantons de l'arrondissement d'Ypres.
A Messines, le succes de la candidature de
M. Demeester parait assuré, de même que celui
de M.Verleza Passchendaele, en dépit des efforts
inouïs du clergé.
Nous engageons vivement nos amis des can
tons de Messines et de Passchendaele a travailler
jusqu'a la dernière minute en faveur de leurs can-
didats dont les convictions libérales sincè.res et
énergiques, les connaissances administratives et
le zèle p>our les intéréts de leurs commettants ne
se sont jamais démentis dans les différents postes
qu'ils ont occupé.
ENCORE UN SCANDALEUX ABUS DE POL'VOIR!
M. le commissaire Ruzette a signifié l'ordre aux
receveurs communaux de s'abstenir de toute in
tervention dans les luttes électorales. Depuis
quand done les receveurs communaux relèvent-ils
du gouvernement? Mais il parait qu'il entre dans
les habitudes de M. le commissaire de confondre
autour avec a l'entour. Disons bien vite que le ré-
sultat n'a pas répondu a son attente plus d'un
parmi ces modestes et courageux fonctionnaires
a osé braver les injonctions du commissaire-auto-
crate etla circulaire de cabinet de M. Ru
zette a été renvoyée a son lieu d'origine en com
pagnie du célèbre sonnet d'Oronte.
l^sii 5 ?-i clivers.
Mauvaises actions. En 1863, la Compagnie du
Luxembourg fut sur le point de faire une émission
d'actions, déja les titres de cette émission avaient
été préparés, mais l'administration avait compté
sans l'assemblée générale qui désapprouva cette
émission et les titres durent être détruits.
Les precautions les plus minutieuses furent
prises pour rendre cette destruction complete
tous les titres avaient été brülés, en présence des
membres du conseil d'administration. Cependant
on acquit bientót la conviction que certains de ces
titres avaient échappé a l'auto-da-fé, et, malgré
les instructions données aux maisons de banque
et aux changeirs, des coupons détachés de ces
titres volés étaient fréquemment payés. Les re
cherches faites pour découvrir les détenteurs de
ces coupons avaient été inutiles, lorsque, il y a
quelques jours, un individu se présenta chez
M. Michez et Ce, rue des Fripiers, offrant en vente
une des obligations non brülées. M. Michez fit ar-
réter l'individu qu'on reconnut être un employé
de la gare du Luxembourg.
Uneré/>urrection. Une respectable dame de la
rue Féronstrée était, vendredi dernier, entourée
a son lit de douleur de toute sa familie consternée
et toute éplorée. Tout a coup, la malade reste
sans mouvement. Elle est morte. Les pleurs re-
doublent. Cependant, on s'acquitte des formalités
funéraires, l'ensevelissement a lieu, la chambre
est transformée en chapelle ardente, et quand tous
ces préparatifs sont achevés, on laisse de nouveau
s'approcher de la défunte tous les membres de sa
familie, qui sanglottent de nouveau et versent
d'abondantes larmes; le tout trés sincèrement,
car les parents n'avaient nul héritage en perspec
tive, et leur profonde affliction provenait de leur
attachement bien vif a la pauvre dame. Soudain,
la défunte.. qui n'était qu'évanouie, se relève sur
son séant et demande la cause de ces larmes. Elle
le comprit bientót et elle èteignit elle-même les
cierges, a la grande satisfaction des gens de l'as-
sistance, qui se jetèrent tour a tour dans ses bras.
Ün peu de statistique. On se plaint du temps
et l'on entend dire partout qu'autrefois ce n'était
pas comme 5a.
II est possible qu'il y a un siècle ou deux les sai-
sons étaient plus régulières qu'a présent. A en
croire les poëtes du xvne et du xvtii0 siècles, mai
et juin étaient des mois bénis du ciel et l'on man-
geait des asperges en avril.
A beau mentir qui date de loin. La vérité est
que si les choses se passaient ainsi, il y a cent ou
deux cents ans, elles ont singulièrement changé
depuis lors.
Voici, a ce sujet, quelques renseignements que
nous avons puisés dans la statistique générale du
royaume.
De 1851 a 1860, nous avons eu, au mois de mai,
une moyenne de 16 jours de pluie, savoiren 1851,
15 jours. En 1852, 20. En 1853, 18. En 1855, 19.
En 1856, 26. En 1857, 13. En 1858, 16. En 1859,
12. En 1860, 13 jours.
De 1839 a 1850, la moyeune avait été de prés
de 17 jours. Nous sommes done en progrès, bien
qu'il n'y paraisse guère.
Voulez-vous savoir maintenant combien de
jours de pluie nous comptons en moyenne, dans
ce beau pays de Belgique
En 1851, il a plu 196 jours. En 1852, 205. En
1853, 154. En 1854, 185. En 1855, 161. En 1856,
206. En 1857, 146. En 1858, 158. En 1859,192.
En 1860, 200. Soit une moyenne de 180. 3 de
pluie par année. De 1839 a 1850, cette moyenne
avait été de 183. 7 jours.
A cóté de cette statistique de la pluie, plafons
cello des jours de ciel sans nuage.
On en compte En 1851, 5. En 1852, 7. En
1853, 6. En 1854,17. En 1855, 8. En 1856, 12. En
1857, 10. En 1858, 19. En 1859, 8. En 1860, 6.
Soit une moyenne de 9 jours de ciel sans nuage
par année.
Ceci pour le bouquetc'est le relevé, par année,
des jours de pluie, de neige et de gelée.
En 1851, 268 jours. En 1852, 262. En 1853,
284. En 1854, 252. En 1855, 281. En 1856, 278.
En 1857, 203. En 1858, 253. En 1859, 249. En
1860, 292. Soit une moyenne de 256 jours de mau-
vais temps par an. Restent 109 jours de temps
passable dont il y a a défalquer les jours de bise,
trés nombreux et tres agagants
Qu'on dise encore que la Belgique n'estpas un
vrai pays de cocagne
Un crime horrible d Paris. La prefecture de
police vient de saisir le parquet d'un crime accom-
pagné de circonstances aussi singulières qu'épou-
vantables.
Voici les faitsRels que nous avons pu les re-
cueillir a la hate
Hier, un peintre en batiments, le sieur Schweyter
était appelé pour faire quelques reparations dans
une pièce de l'appartement de M. B., négociant,
demeurantrue de Turenne, n° 12.
L'ouvrier était a peine installé au travail qu'une
odeur acre et nauséabonde le saisit a la gorge.
Attribuant cette exhalaison a une cause passagère,
Schweyter ouvrit la fenêtre, puis montant sur une
caisse qui se trouvait dans la pièce, il se remit a
travailler. Mais l'odeur loin de disparaitre, ne
faisait que devenir plus persistante.
Vivement intrigué, l'ouvrier chercha d'ou pou-
vait provenir cette odeur, et ne tarda pas a recon-
naitre qu'elle s'exhalait de' la caisse même sur la-
qpelle il était monté. Schweyter fit sauter immé
diatement le couvercle et découvrit le cadavre d'un
enfant nouveau-né en décomposition.
La bonne de la maison arriva sur ces entre-
faites; pressée de questions, troublée a la vue de
ce cadavre, elle avoua bientót que c'était son
propre enfant qu'elle avait renfermé dans cette
malle.
Le commissaire de police du quartier, prévenu
immédiatement, se rendit sur les lieux et procéda
aux constatations légal
II résulte d'un premier interrogatoire que l'au-
teur de eet infanticide est une nommée Schmitt
(Salomo), agée de 27 ans, entree depuis deux mois
seulement au service de M. B.
La fille Schmitt aurait déclaré spontanément,
dit-on, qu'elle était accouchée toute seule, il y a
trois mois, d'un enfant mort-né, du sexe féminin
Elle habitait alors un garni situé dans le quar
tier du Jardin des Plantesaussitót après l'accou-
chement, et pour cacher sa faute, elle aurait mis.
le corps de son enfant dans une malle, et, chose
horrible et incroyable, depuis trois mois, elle a
vécu a cóté de ce cadavre, dont la décomposition
est aujourd'hui presque compléte.
Personne ne s'était encore aperqu de 1'odeur
méphytique qui se dégageait de la chambre de la
fille Schmitt. Elle a été mise immédiatement en
état d'arrestation et le corps de son enfant a été
transports a la Morgue, oü il va être livré a
l'examen des hommes de l'art, chargés de recher-
cher si réellement l'enfant est né viable.
Ces constatations seront fort difficiles a établir
et une instruction des plus minitieuses est ouverte
pour établir la culpabilité de la fille Schmitt, et
rechercher si elle a un complice.
Est-ce un prétendantl Voici un roi qui dé-
barque en France. Parmi les passagers du paque-