tróle son secrétaire ultra-clérical? Quoi qu'il en
soit,' l'Association aurait dü contröler elle-même.
La suppression des diners électoraux n'a pas
été moins nuisible. Sans doute il est triste de voir
l'estomac remplacer la conscience chez tant d'élec-
teursmais nous avons si souvent entendu vanter
depuis quelques années la politique pratique que
nous sommes stupéfaits de voir nos grands prali-
ciens manquer a ce point de pratique en cette cir-
constance.
II est encore d'autres causes qui ont contribué
a la défaite de lundi. Le défaut d'union du parti
liberal notammentunion impossible aussi long-
temps que des réformes radicales n'auront pas
été faites a amené, plus que toute autre cause
encore, des abstentions, provoqué peut-être des
votes bostiles et paralysé certainement l'ardeur
d'un grand nombre.
Mais le Progrès qui a intérêt a ne pas avouer
ces causes, a ne pas reconnaitre la mauvaise si
tuation que ses patrons ont faite au libéralisme
yprois, le Progrèsfermant de plus en plus les
yeux a la lumière, s'en prend a l'extension du suf
frage. Depuis trente années, écrit-il, nous n'a-
vons cessé de combattre ceux qui prêcbaient
l'abaissement du eens électoral, paree que nous
savions tres bien qu'en diminuant le eens électo
ral, on abaissait le niveau intellectuel du corps
électoral et on étendait par cela même l'influence
du clergé. n
Comment le Progrès ne comprend-il pas que ces
paroles sont la condamnation de la politique doc
trinaire au pouvoir? Si ses amis, pendant les
vingt-deux années qu'ils ont été au gouvernement,
au lieu de résister aux légitimes aspirations de
l'opinion publique, avaient étendu le droit de suf
frage en prenant pour base de ce droit, non 1'ar
gent. mais la capacité, les cléricaux n'auraient
pu faire une réforme dont nous sommes aujour-
d'hui les victimes.
Ce n'est pas le moment de répéter ce que nous
avons si souvent écrit. La situation est trop mau
vaise pour récriminer et elle ne fera qu'empirer
encore. Dans dix jours ont beu les élections lé-
gislatives, la chute de M. Alph. Vandenpeereboom
est certaine et, si l'on ne se hate de réformer im-
médiatement, de reconstituer le parti libéral dans
notre arrondissement sur de nouvelles bases, on
verra dans peu de temps les cléricaux s'installer a
l'Hótel-de-Ville.
Le moment de la réconciliation n'est pas
venu, écrivait un jour un journal doctrinaire les
progressistes n'ont pas encore mangé assez de
clérical. Libre a vous, messieurs les doctrinaires,
de persévérer dans cette voievous mangerez au-
tant de clérical que nous. Mais quant a croire que
nous allons vous faire amende honorable, implo-
rer notre pardon, nous soumettre sans conditions
a vos volontés, passer, en un mot, sous vos four-
ches caudines, jamais, non jamais
Nous annon^ons avec plaisir que les candidats
libéraux ont triomphé dans le canton de Messines
avec une majorité de plus de 100 voix.
SCANDALES RIDICULES ÉLECTORAUX.
Aspergesmbet mundabor. Le bètail clerical
doit étre biet» content. Au sortir des diverses élables
oü ses proprietaires l'avaient engrai se lundi, il a
manifesté sa joie foêire en se vautranl dans les ruis-
seaux et en aspergeant les paves d'un mélange de
liquides dans lequel l'eau bénite n'entrait que pour
une trés faibl part.
Titubant et bariton'ant. Les prêtres ne se pos-
sédaient plus lundi. Non-seulement les petits frelu-
quels de vicaires, le tricorne crênement campe sur
l'oreille corarae un schapska do lancier, s'en allaient
titubant et baritonant, coinme dirait le bon Rabelais,
mais les graves cures eux-niêmes étaieul sortis de
ieurs gonds.
Nous en avons vu nn accoster un officier qui lisait
les dépêches a la Station et lui dire brulalemenl qu'en
sa qualité de fonctionnaire, il n'avait pas le jreit de
se mèler d'eleclions. L'offieier repondit avec beaucoup
de calmo et de convenance que M. le curè n'étail pas
tr.oins fonctionnaire que lui et qu'en lous cas, une
épée valait bien un goupillon. Le curé se le tint pour
dit; il court encore.
SacrebleuU! Le vicaire de V. apostrophait
lundi un éleeteur de cette commune sur ce ton évan-
gélique qu'on hotnme emploie pour parler a son
chien. a Vousavez sans doute aussi un mauvais bil
let en poche, vociferait l'énergumène. Mais la ré-
ponse du campagnard ne se fit |pas attendee; elle
fut courte et ènergiqueune reponse a la Caussi-
dière, morbleu 1
Un nouveau truc électoral. Les cléricaux ne se
sont pas contentés cette fois de charrier Ieurs élec-
tours; ils ont envoyé des pasteurs a la rencontre de
chaque troupeau, lequel a etè tenu soigneusemetit
enfermé dans des boxes jusqu'a l'heure du sacrifice.
C'est ainsi, je crois, qu'a Strasbourg on traite les
oies avant d'en faire des pêtes.
Promesses et.... pommes ccites. Les cléricaux
n'ont épargné aucune peine, aucune demarche. II est
des électeurs chez l squels les mérites candidats se
sont rendus jusqu'a huit fois, probablement en sou
venir des huit beatitudes célestes. Les menaces et les
promesses out eu aussi libre cours, mais non toujours
sans inconvenient. En voici une preuve
Deux candidats se rendent chez un éleeteur et le
trouveut peu enthousiaste de la bonne cause. Le
plus jeune des deux, oubliant le précepte de Talley
rand se doate-t-il seulement, l'innocent, que Tal
leyrand ait jamais existé fait subilement du zèle
et dit a son alaé beaucoup plus madré Nous irons
trouver le propriètaire. Malheureusement pour
notre intéressant jeune homme l'électeur comprenait
le fraucais sa réponse ne se fit pas altendre. Mes
sieurs, dit-il, vousêtes chez le proprietairej'habite
ma propre maison et je ne voterai pas pour vous.
Sur ce il les congédia. Ils ne se sont pas represen-
tes.
Toutes sortes de promesses ont été faites aussi.
Autrefois le prêtre, transformé en courtier électoral,
partait le ciel et l'enfer dans les pli's de sa robe. II
parait que cette tnarchandise est quelque peu d s-
creditee, l'offre surpassant vraisemblablement la de-
mande; on ne la glisse plus que coinrae un vieux
rossignol dans les mains des plus bêtes; il faut au-
jourd'hui, même aux fidèles, triste materialisme
du siècle 1 quelque chose de plus positif.
Si je suis nommè bourgmestre de raon village,
disait, dans une de ses tuurnées, l'Eliaciu de la
troupe, la route pavèe vers V... passera par chez
vous. Le plus piquant est que le bourgmestre dont
Eliaein con voile la succession, liberal quand les libé
raux éiaienl au pinacle, s'est caché cette fois pour
sauver sa reelection. Ahla bonne blague, si eet
homme prudent allail être conuédié par ceux-la
mêmes qu'il a tant ménages! Un autre candidal, suc-
cesseur de Josuè, a promis d'arrêter le soleil. U i
troisième s'est engage a fournir de l'esprit a ses élec
teurs. Ah lecteurs, si vous saviez sou nom, vous
diriezque voila un engagement qui sera protestè.
Coquetterib politique. Le lendemain du dé-
saslre, l'Association dite libérale se réunissail a
I'Aigle et nos plus grands poliliques, encore sous
l'impression du coup de la veilie, deelarèrenl a tour
de róle se retirer de l'arène. M. Alph. Vandenpeere
boom Ie premier, M Gustave de Stuers, doué d'un
incontestable talent d'iinilation, ensuite.
Aucun raisonnement, aucune prière ne put faire
revenir M. Alph. Vandenpeereboom desa resolution...
au moins pendant la séance. 11 fallut que le comité
fit le lendemain une démarche chez lui. C'est le ré-
sultat de cette démarche que le Progrès fait connaltre
dans les lermes suivants. aussi solennels qu'un tele-
gramme qui annoncerait au monde les plus graves
évènemenis
Mercredi, 6 heureset detnie du soir.
s Nous apprenonsa l'instant que M Alph. Vanden
peereboom, cédanl aux nouvelles instances faites par
le comité de l'Association libérale, maintient sa can
didature paur l'élection du tl juin prochain.
Nou* esperons que ses nombreux amis applau-
diront a cette détermination et souliendront avec
énergie sa candidature.
Une particularité remarquable de la carrière de
M. Alph. Vandenpeereboom, c'est qu'a son début en
1848, comme aujourd'hui, ses amis durenl lui faire
en quelque sorte violence pour Ie délerminer a se
porter candidat. La fin d'une existence politique res-
semblant a son debut, voila qui est assez rare pour
être signale, M. Alph. Vandenpeereboom ressemble
en ceci a une belle coquette qui sail qu'au degre de
résislance se mesure le prix de ses charmes.
M. LE CURÉ A PERDU SON BRÉVIAIRE.
La population de Froyennes (Ilainaut), s'est
beaucoup égayée d'une ydille pastorale qui a eu
les champs environnants pour théatre, Un digne
pasteur des environs, ou étranger, émoustillé sans
doute paries premières émanationsdu printemps,
avait trouvé que le pioment ne pouvait être mieux
choisi de s'offrir le petit agrément d'une prome
nade a travers blés en compagnie d'une fidéle pa-
roissienne.
Rencontré tantót par l'un, tantót par l'autre, le
bruit de la promenade de notre Roméö en soutane
se répandit bientót dans le village et attira sur les
pas du groupe amoureux une foule de gamins peu
respectueux.
Impatienté de tant de curiosité, le desservant
et sa campagne entrèrent vers la fin du jour dans
un cabaret du voisinage, oü, dans sa precipita
tion, le curé perdit quoi? son bréviaire.
Nous apprenons que M. le curé de Froyennes,
en aimable condisciple, a donné asile au presby-
tère a l'objet perdu, oü le propriètaire pourra le
réclamer.
Faits divers.
Vol ci la liste de souscriplion. Un fripon a
trouvé un moyen nouveau de traraïller dans les
corridors et de faire les paletots et parapluies.
Plusieurs habitants de cette ville en ont été vic
times. Voici comment il procédé. II se dit envoyé
de M.le comte X ou le baron Y, pour recueillir des
souscriptions destinées a une ceuvre de bienfai-
sance. D'un ton important il fait voir la liste
couverte de nombreuses signatures a la servante,
qui lui a ouvert la porte et qui, pour une telle
commission, croit devoir prévenir son patron.Elle
s'éloigne et bientót le maitre de la maison arrive
il cherche en vain son homme a la liste de souscrip-
tion, celui-ci est déja bien loin et le por te-man teau
est dégarni. Meuse
Gendarmerie dévalisée. On lit dans la France:
Un événement singulier vient de mettre en émoi
une petite localité des environs de Paris.
II y a quelques jours, la brigade de gendarmerie
est avisée qu'un malfaiteur dangereux est caché
dans les environs. Le soir même, la force armée
montait a cheval et battait les chemins.
L'audacieux malfaiteur s'apercevant que le
poste de gendarmerie était vide, conQut l'in-
croyable projet d'y exercer ses talents. La femme
du brigadier se trouvait seule, l'entreprise avait
done de grandes chances de réussite. On assure
que, non content de faire main-basse sur ce qu'il
a trouvé dans l'habitation, le gredin a violenté la
pauvre femme terrorisée. Quand le détachement
rentra, le visiteur avait depuis longtemps pris la
fuite et toutes les recherches faites pour le re-
troüver ont été jusqu'a présent iuutiles.
Curieux suicide. Un des suicides les plus
curieux que nous ayons encore enregistrés, dit la
Et il leur ■sera beaucoup fardonné parce qu'ils ont
beaucoup aimé. Le petit vicaire X... se rendait fré-
quemment, avant les élections p--ovincia!es, soir et
matin, dans une maison qui, pour n'être pas inscrite
a la police, n'en est pas moins une maison mal
fa mee. Ces fréquenles visites fireni jaser les voisins.
Quant a nous, nous somtnes convaiucu que X... fai-
sait ses courses pour Ie bon motif. Ce n'est pas lui
qui veut tondre la laine desagueaux, mais, au con
traire, que la brebis rentre au bercaii. Aussi le baas
de l'établissement a-t-il été vu dans les voitures clé-
ricales.