acles les plus laches et les plus revoltants et
trainé dans la bouc des ruisseaux le dra-
peau beige.
11 est facheux „po ur le Journal de Bruxel
les, que le ministère ait retire son projet de
loi sur la police de la capitate. L'arinée des
stockslaegers aurait eu une si belle occasion
de faire merveille-avec leurs Albini et de
cracher do la mitraille a ces infames
qui avaient l'outrécuidance de ne pas accla-
iner Loyola.
Aussi, les elections communales termi-
nées, le ministère Malou n'oubliera pas de
reprendpe son projet et de se tenir pret pour
mi petit coup-d'Etat, contre ces chena-
pans de Bruxellois.
ÏDaits divers.
QUAND LES CANNES S EN VONT AUX CHAMPS...».
Accourez tous, petits et grands, c'est aujour-
d'hui le grrrrrand pèlerinage.
Dzinla boum, laboum! Monseigneur le grand-
électeur est venu tout exprès de Bruges, le casque
en tête et sa boulette de pasteur en main, non
pour vendre des crayons, mais pour bénir votre
sainte soumission, bienlieureux troupeau! Ac
courez tous, venez l'entendre.
Dzin la boum, la boum, boum, boum
On avait dit qu'ils seraient bien 3,000 les aigles
qui parcourraient les rues de la ville pour sauver
lafoi de leurs pères. Ah! bien, oui, les aigles ont
fait des petits. Ils étaient la sept a buit mille,
trottinant dans la boue, crottés jusqu'a l'échine,
plus qu'a demi cacliés sous un monumental riflar.
Car le ciel qui a l'habitude de sourire aux catho-
liques leur envoyait de temps a autre une bonne
ondée. Tout ce monde portait une marque atta-
chée a la boutonnière, pour les hommes, pendue
au cou avec un ruban bleu pour les femmes. Pro-
bablement Pestampille du propriétaire du trou
peau.
Outre cette marque uniforme, quelques com
munes avaient eu a coeur de se distinguer parti-
culièrement. II faut citer en première ligne une
société chorale ouvrant pittoresquement la mar-
che. Tous ces paysans tenaient a la main un carré
de papieren les entendant a distance on aurait
juré une bande de pochards hurlant des gau-
drioles.
La plupart des villages s'étaient fait précéder
d'un écriteau portant le nom de la localité, comme
dans les cortéges de kermesse. A Wytschaete, le
pomponII y avait la une société d'archers pré-
cédée d'un tambour-major brandissant majes-
tueusement sa canne a pommeau d'argent devant
des tambours absents, puis un commandant,
l'épée nue, revêtu d'un costume terre-glaise
une couleur locale, puis encore un porte-drapeau,
coiffé d'un énorme cliapeau-claque surmonté d'un
non moins énorme plumet rouge, le couronnement
de l'édifice. Ce personnage portait précieusement
l'étendard de la société roulé dans une nappe de
cuisine a carreaux bleus et blancs. Cette nappe
serait-elle un symbole? Enfin, suivaient les
archers qui, comme le quatrième de Marlbou-
rough, ne portaient rien, a l'exception toutefois
du roi qui, avec son poitrail disparaissant sous
les médailles, n'avait pas mal l'air de figurer dans
un cortége Sarlabot.
Des congregations et des confréries marmot-
taient des Pater et des Oremus dans un langage
barroque. Mais une des clioses les plus réjouis-
santes était le zèle intelligent que mettaient les
femmes a chanter leurs chansons latines
Du haut des cieux, sa plus haute demeure,
L'Eternel sera content.
Totttes les catégories de bienlieureux étaient
représentées dans le pèlerinage de dimanche. II y
avait en grand nombre les martyrs... do la correc-
tionnelle et les vierges abondaient.
Cependant les jouissances célestes n'allumaient
pas exclusivement les pèlerins. La queue du diable
se faufile partout. Aux regards de plus d'une fil-
lette on devinait que ce n'était pas uniquement
pour faire plaisir a M. le cure qu'elle faisait son
pèlerinage et plus d'une vierge'semblait fort en-
nuyée de son état. Etonnante aussi la soif inextin-
guible que donne la prièreLes cabarets regor-
geaient, les plus borgnes étaient les plus pleins et
Ton a vu plus d'un pèlerin, ayant au bras sa péle
rine, faire des zig-zags dans les rues, apparem-
ment unemanière a eux de faire penitence. Lcetare.
Tout se réjouissait dans la nature a l'aspect de
ce beau jour; les champs de blé mêmes ontparti-
cipé a la joyeuse... piétédes fidèles.
Bravo, bravo, jièlerins et pélerines, voila qui
est fort bien.
Mêler le celeste avec le profane, adorer Dieu et
sacrifier a Satan, travailler a la fois a la glorifi
cation de la religion et a la conservation de notre
pauvre espèce, voila faire d'une pierre deux coups.
Si votre pieuse et édifiante procession ne replace
pas promptement lepape sur son tröne, conformé-
ment a l'assurance que monseigneur vous en a
donnée en francais et en flamand, au moins aura-
t-elle pour conséquence d'accroitre notablement
la population dans neuf mois. CourageA quelque
chose un pèlerinage est bon.
II parait certain que plusieurs de nos conseillers
communaux ne solliciteront pas le renouvellernenl de
leur inandat le lor jnillet. On cite comme devant se
retirer dans la vie privée MM. Beaucourl, Boedt,
Gustavède Stoers, Lanhoy, Messiaen, Théodore Van-
denboogaerde et Vandenbroucke De plus, i! y aura a
pourvoir a une vacature par suite de déoès. Parmi
les caudidats appelés a remplir les sieges vacants,
l'opinion publique nccueille avec une faveur marquèe
les uoms de MM. Bossaert, Eric Bouckenaere, Edouard
Cardinael, Cornelto et Auguste Vandenboogaerde.
Pour notre part, nous croyons que ces personnes
ofi'rent loutes les garanties que le parti liberal est en
droit d'exiger de ses mandalaires; et nous avons la
conviction que la majorilé du corps electoral yprjis
leur fera un sympalbique accueil.
Nous avons la douleur d'annoncer au Journal
d'Ypuhs qu'un petit-frère de la doctrine chrétienne, le
frère Martial, vient d'être arrêlé a Gand, sous la pre
vention de s'être rendu coupable de fails monstrueus
sur les jeunes enfants confies a son enseignement
pieux.
Ileureusement que ce sont Ia des cas isoi.tss. Depuis
un an, on en a comple tout au plus une dizaine.
Cela ne vaut pas la peine qu'on s'en occupe.
Les journaux catholiques foat semblant d'être sa-
lisfaits du resultat des elections legislatives, lis ont
gagué une voix, disent-ils, et, par conséquent, nous
sommes balt us.
C'est Ie cas ou jamais de nous appliquer le dicton
Batlus et contents; car nous le déelarons en con
science, si nous sommes battus paree quelescatho-
iiques ont gagnè une voix au Parlement et qu'ils out
niaintenant 22 voix de m «jorité au lieu de 20, pour
notie part tious sommes enchantès du resultat.
Certes, nous regrettons les deux amis dévoués qui
sont tombés a Virton et a Nivelles, mais c'est la un
regret lout personnel pour les vaincus, car, au point
de vue politique, nous cousiderons leur chute comme
insignifianle.
Pour nous, l'écrasement complet que les catho
liques ont subi a Bruxelles est un fait si important
que aurions encore étè satisfaits quand la même ma-
joritc catholique se serait augmentée de 3 ou 4 voix
de plus.
II est désormais démontrè que vous n'aurez jamais
la capitalk enlre vos griffes, que vous ne pourrez
plus y lutter avec quelque chance de succes, que
vous aurez beau menacer les fonctionnaires, accorder
des favours a vos créatures, melt're vos moines et vos
capueins en campagne, corrompre par tous les
moyens, essayerd'effrayer la bourgeoisie en entourant
la ville de toulesarmes. Bruxelles vous a condamnés
sans appel et d ne vous reste qu'a vous incliner.
Or, si tout le Bruxelles intelligent est contre vous,
si vous n'avez ni Liege, ni Gand, nous vous défions
de faire usage de votre majorite de vingt-deux voix.
Ges voix vous serviront, il est vrai, a crier
la clóture lorsqu'une discussion gênante vous
serrera de trop prés a la Chambre, et vous aurez
deux voix de plus pour voter l'ordredu jour, mais
vous n'oseriez pas donner au Bien Public la satisfac
tion qu'il demande depths quelques semaines. Vous
n'oseriez pas présenter des lois réaclionnaires.
Vous ne l'osericz pas, parce que vous savez que
votre puissance momentanée est factice.
Parce que vous avez élé obliges, pour arriver a une
majorilé, d'accueillir dans vos rangs des escrocs, des
banqueroutiers et des traitres de toule espftce, dont
les honnêtes gens de voire parti rougiraienl de tou
cher la main el qu'ils soulienrient cependant parce
que la discipline de votre parti vous a róduits h I'etat
de machines, Perinde ac cadaver, disent les
jesuites.lis vous ont pliès a leur régie, et vous leur
obèissez sur le terrain èlectoral, mais nous vous dé
fions de les su.ivre jusqu'au bout, parce que le pays
vous écraserait.
Vous cantinuerez done, avec vos vingt-deux voix,
a vivre pendant deux ans, comme les sauvageons qui
étaient (ièrement leups branches et leurs feuilles au
vent, mais qui, en definitive, ne sont capabies de
produire ni une fleur ni un fruit.
(Journal de Gand.)
INSPECTION OBLIGATOIRE.
L'arehevêque de Malines fait procéder dans ce
moment a une enquête sur l'etat de l'enseigneiuent
primaire de notre pays. L"S curés doivent, dans le
courant de ce mois, adresser a leurs doyet.s respec-
tifs les réponses nócessitécs par les questions nom-
breuses que leur pose une circulaire écrile en un
épouvantable latin de cuisine el de sacristie
Quel est le nom du maltre d'école?
Gombien d'élèves comple-t-il
Le maltre est-il oblige de se conformer a tout ce
que recommandent les circulaires du 26 janvier 1 813
ou celles de juin 1836?
Enseigne-t-il, por son exemple, a ses éièves, a se
rendre a confesse trois ii quatre fois p3r an?
L'école esl-elle visilée par le vicairo ou le curê et
combien de fois?
Y a-l-il quelque chose de particulier a faire re-
marquer en ce qui concerne l'école ou l'institutéur?
Ces renseignements, on le voit, portent sur les
écoles communales, les écoles libres, les écoles adop
tees et surtout sur le personnel enseignant. Ce sont
les protocoles d'une croisade, plus ouvertemenl
tenlée que jamais contre les écoles laïques.
Remarquez surtout le dernier article et vous me
direz si ce n'est pas le rétablissemenl de la censure
ecclésiaslique pour l'ó lucalioti de la jeunesse.
Bienlót les instiluteurs n'useront plus que des
manuels des pères Loriquet, les predictions sinistres
de M. Coomaris se vèrifieront et les générations de
crétins seront proches.
Bien déterminés a ne pas perdre leur temps, mes
sieurs les cléricaux
Accident. On lit dans le Journal de Mons
Un accident des plus malheureux vient d'arriver
au bameau de Touvent. M. Richard, cultivateur,
qui était en train de se faire batir une maison,
était descendu avecun maqon clans une cave nou-
vellement construite. lis étaient occupés a enlever
les étais qui en soutenaient la voute, lorsque cette
voute s'écroulant tout a coup, les malheureux tra-
vailleurs se trouvèrent ensevelis sous les décom-
bres. Ge ne fut qu'après trois heures d'un travail
vigoureusement mené qu'on put les retrouver. Le
maqon, qui fut retiré le premier, avait été dans sa
chute, replié sur lui-même, de telle fagon qu'il avait
la tête entre les jambes. II avait peu souffert ce
pendant et en sera quitte pour une forte contusion
au genóu. Quant a M. Richard, il avait été plus
malheureux une fracture de l'épine dorsale avait
causé instantanément la paralysie et l'insensibilité
de presque tous les membres. On ne conserve au-
cun espoir de le sauver
Chargé depuis 1815 Un accident extraordi
naire et qui peut avoir des suites trés cruelles est