JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDiSSEMENT V Pil ES, Diuaauche üixième année. N° 26. 23 Juin 1872, Le tout payable d'avancr. I'HIY D'ABONNEMENT POUR LA BELGIQUE S francs par an; 4 fr. SO par seraestre. Pour t'Elranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES ÏO Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Paraissant )e dimanche. Laissez dire, laissez-vous blartier, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue d'Elverdinghe, 52. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toules lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. L'ASSOCIATION ET LES CANDIDATS. Le Progrès a publié, dans son numéro de jeudi, la liste des candidats au conseil communal adop tee pari'Association dite libérale. A cóté des neufs conseillers actuels qui sollicitent le renouvelle- ment de leur mandat, nous y voyons figurer six noms nouveaux. Nous ne voulons pas nous occuper en ce mo ment du mérite des divers candidats, mais seule- ment dire un mot de la situation electorale, telle que la crée le vote de 1'Association. II y a peu de jours encore, on parlait beaucoup de conciliation. Ce qui s'est passé mardi kYAigle, prouve que cette conciliation est sur les lèvres, non dans les intentions. Le même système, pratiqué par les mêmes hommes, subsiste toujours; ce système a survécu aux défaites du parti libéral; il survivra jusqu'a ce qu'il ait entrainé le parti dans un désastre irré- médiable, a moins que la bourgeoisie libérale ne s'affranchisse résolüment du joug qu'on fait de- puis trop longtemps peser sur elle. Le moniteur de la coterie ne publie aucun compte-rendu de la réunion del'Association du 18, et c'est grand clommagecar des procédés, mis en pratique par les meneurs, ressort plus d'un ren- seignement utile. Nous n'avons pas, pour nous taire, les motif' du Progrès. Disons d'abord que 41 membres assistaient a la séance. Supposant ce qui n'est pas exagéré une quinzaine cle personnes faisant partie du co mité, il se fait que les candidatures proposées aux neuf cents Yprois qui composent le corps électo- ral, ont été soumises en réalité a l'appréciation de vingt-cinq électeurs. Est-ce ainsi que 1'Associa tion comprend le respect de l'opinion publique L'opinion publique, les meneurs ne s'en soucient que lorsqu'elle sertleurs projets. S'ils avaient voulu la consulter sincèrement, auraient-ils fait voter, dans la même séance de l'Association, les candidatures provisoires et les candidatures definitives A la demande, si raisonnable, faite par un membre de la Société, de remettre la séance au lendemain, auraient-ils opposé, s'ils avaient été sincères, un refus absolu? Non. Mais le comité avait sa liste baclée d'avance. Défense d'y faire des objections. II fallait l'ac- cepter avec gratitude. Voila pourquoi on s'est re- fusé encore a accueillir une seconde demande non moins fondée que la première. Chose inouïe et qui ne s'est pratiquée jusqu'ici dans aucune associa tion, on a dénié le droit de voter sur chaque can didature prise en particulier. II a fallu accepter la liste dans son ensemble et Ton a ainsi contraint les membres de l'Association a, accepter les candidats qui ne leur inspirent au cune confiance afin de pouvoir appuyer leurs amis de leur vote. C'est M. Henri Carton qui s'est fait Torgane de la ridicule pretention du (comité. Toujours le même, M. Henri Carton Sic nolo, sic jubeo, sit pro rations voluntas, telle est sa devise peatique. Les plus rudes lemons ne lui ont jamais rien appris. Et pourtant cette conduite n'est-elle pas le comble de la maladresse La plupart des noms présentés au corps électoral ne se recommandent- ils done pas suffisamment soit par les services déja rendus, soit par des talents justement appré- ciés Devait-on craindre, pour ces hommes, le jugement de l'opinion publique Au contraire, en laissant a cette opinion l'occasion de se manifes ter dans la plenitude de sa liberté, le prestige des candidats n'était-il pas considérablement accru par eet acte de déférence, qui n'était pas seule- ment un acte de convenance, mais un acte haute- ment politique Pourquoi a-t-on agi autrement Parce que les meneurs veulent que leur liste soit acceptée toute entière telle que leur cervelle l'a conc;ue et qu'ils savent qu'il est sur cette liste des noms profondément impopulaires, des noms qui sont un défi jeté a la face des libéraux honnêtes et convaincus. Que la scission, a propos de ces noms, se des- sine de plus en plus profonde, n'importe, pourvu que 1'amour-propre delacoteriene soit pas froissé. Et voila le secret de leurs agissements a l'Asso ciation, voila pourquoi le Progrès se garde bien de donner un compte-rendu de la séance. Mais ce journal ne pêche pfs seulement par omission, il pêche encore par exeès d'enthou- siasme. Son lyrisme l'empêche de voir l'état réel des choses. A lire ses articles de jeudi, on croirait que nous sommes encore dans la situation d'il y a trois ans, lorsque les candidats agréables a la coterie doctri naire venaient demander a l'Association leur bap- tême de libéralisme. Cependant la situation est radicalement trans- formée aujourd'hui. L'origine de la plus grande partie des nouvelles candidatures n'a rien de commun avec la coterie et les noms les plus populaires n'appartiennent pas a l'Association. Les uns se sont séparés d'elle avec éclat; d'autres, refusant d'en faire partie aussi longtemps qu'elle n'aura pas adopté un pro- gramme nettement progressisteont déclaré, tout exi protestant de leurs convictions libérales, inébranlables, qu'ils ne se considéraient pas liés par la décision de cette Association a l'égard de leur candidaturequelque fut d'ailleurs la nature de cette décision. L'Association accorde néanmoins a ces candi dats un patronage que les intéressés ne lui ont pas demandé. Soit. Beaucoup de membres de cette sot- ciété, dont le libéralisme est éclairé, le jugement droit, et qui depuis longtemps supportent impa- tiemment le joug, auront sans doute compris l'uti- lité, la haute nécessité d'introduire dans l'admi- nistration un élément nouveau, actif et progres siste il n'en est pas moins vrai que, parmi les nouveaux candidats, plus d'un est impose par la situation. L'indépendance de caractère ne saurait beaucoup plaire a ceux qui ont toujours recherché des créatures dociles. En cela git la différence ca- ractéristique de l'éiection actuelle avec les elections précédentes. Autrefois l'Association, après avoir enregistré les choix de la coterie, les dictait elle- même au corps électoral; aujourd'hui, au moins pour les candidats les plus popolaires, le public dicte lui-même ses volontés et la coterie est si dis- créditée qu'elle n'a plus la force de s'y opposer. Ce n'est plus que subrepticement et en s'enfa- rinant, comme le chat de la fable," qu'elle essaie de soutenir quelques hommes qui ont mérité d'être renvoyés dans la vie privée, et encore le succes, en dépit de tous les trucs et de tous les tripotages, est-il loin d'être assuré a ses efforts. UNE CANDIDATURE CLÉRICALE PRÉSENTÉE PAR LES LIBÉRAUX. La liste des caodidats pour l'election du 1" juillet a vu le jour. Cette liste, le Progrès l'appelle naïve- inent, trop naïvement, la liste compléte de NOS candidats. Nous relevons plus haut ce qu'il y a d'erroné, nous ne voulons pas dire de cynique, dans cette appreciation, au moins pour quelques noms, les plus favorablement aeeueillis du public. Car il s'en faul de beaucoup que tous les candidats propo ses rencontrent une egale faveur. Quelques-uns même pourquoi ne le dirions-nous pas se hènrtent a une antipathie trés prononcée. Nous examinerons successiveinent le mérite de tous les candidats et les titres qu'ils ont a la sympa thie publique. Quoiqu'il y ait bien des choses a re- prendre a l'egard de quelques uns, notre intention n'était pas de les combattre. Nous donnions ainsi la preuve de l'esprit de conciliation qui nous aniuie, de notre sincére désir d'union et d'entente. Ces sentiments n'ont trouvè aucun écho chez nos contradicteurs qui pourtant prétendent appartenir, comme nous, au parti liberal. Fidéles a leur politique d'expédients, a leurs habitudes de combinaisons, de tergiversations, de ménagements, ils ont propose, ils ont, pour inieux dire, impose au corps électoral la candidature la plus impopulaire qui se puisse trou- ver. Celle presentation, faile au parti libéral par des hommes qui se disent liberaux, est un scandale; c'est un defi lancéa l'hounètelé politique, un soufllet appliqué sur la joue de chaque éleoteur. Chacun com prend qu'il s'agil ici d'un certain M. de Beaucourt, plus exactement appelé Beaucourttout court. II. L'homme. Malgré la répugnance bien naturelle qu'on éprouve, il est nécessaire de fouiller un peu dans le passé de ce monsieur. Lorsque M. Beaucourt se porta la premièro fois I. SCANDALEUX DÉFI.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 1