JOURNAL D7PRES DE L'ARRONDISSEMENT V Pil ES. Jeudi llixième aooée. N° 27. 27 Juin 1872 Le tout payable d'avance. I»RIX U'AKOXYEHEXT POUIl LA BELG [QUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour PEtranger, Ie porl en sus. Uk Numéro 25 Centimes PRIX RES IWOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la pelite ligne. Corps du Journal. 30 centimes.. Paraissant Ie dimanche. Laissez dire, laissez-Yous blamer, mais publiez votre pensée On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue d1 Elver dinghe, 52. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. LES LITRES DE M. BEAUCOURT. Le Progrès sue la peur par tons ses articles. Vainement imprime-t-il en grands caractères Unis et d'accord, marchons au combat, il sent l'immense impopularité qui, pareille a la robe cle Nessus, brule les épaules de son candidatil sait qu'une fraction notable du parti liberal, et non la moins active, l'abandonne. C'est un échec certain pour lui. Aussi s'efforce-t-il de payer d'audace, comme ces poltrons qui, marchant dans les ténèbres, chantent a tue-tête pour étourdir leur frayeur. Avec sa mauvaise foi liabituelle, le Progrès essaie encore de donner le change aux électeurs. A l'entendre, il ne s'agit pour eux que de vaincre une légere antipathie contre l'un des quinze et de se dire que, lorsqu'il y a quinze membres a élire,personnene peut prétendre den'y rencontrer que quinze amis. Telle n'est pas du tout la question. D'abord, l'opinion publique est loin d'accueillir avec une faveur aussi grande que le prétend le Progrès tous les candidats indistinctement, et nous avonsentendu émettreplus d'une objection contre quelques-uns d'entre eux. Ceci dit en forme de parenthese, revenons au candidat de prédilection du Progrès. Eh bien, s'il ne s'agissait pour M. Beaucourt que d'une question de popularité, nous serions les premiers pour engager les électeurs a vaincre leurs repugnances. Le Progrès le dit avec raison: II ne faut apprécier un homme politique que par ses actes publics. C'est pourquoi, contrairement a ce journal qui se renferme clans les généralités et ne fait que des phrases, nous avons exposé les griefs SÉRIEUX de l'opinion libérale contre M. Beaucourt, pourquoi nous avons dit et disons en core qu'en retirant ses enfants de notre collége communal pour les envoyer dans une institution de Jésuites, M. Beaucourt a clonné un soufflet a 'une institution pour laquelle le parti liberal a Ypres a fait les plus grands sacrifices, qu'il a for fait a ses devoirs politiques. Nous dénions for- mellement a ce monsieur des titres sérieux pour voir renouveler son mandat. Bien au contraire, nous ne comprendrions pas qu'on put sans rougir patronner pareil candidat, si nous ne savions de- puis longtemps que certaines gens ont abdiqué toute pudeur. a Comment! la question de l'enseignement est la première et la plus importante, le parti libéral porte a juste titre le plus grand intérêt a la pros- périté des établissements laïques, et vous, qui vous dites libéraux, yous prónez un homme qui a publiquement manifesté sa défiance a l'égard de ces établissements? Yous avez maintes fois loué, acclamé avec nous, la sollicitude de notre échevin, M. Vanheule, pour l'enseignement laïque, et vous voulez maintenir, a cóté cle eet échevin et cle tous les libéraux du Conseil, celui qui a fait a eet en- seignement le plus sanglant affront possible, celui qui, par sa conduite, a fourni aux cléricaux le plus spécieux de leurs arguments contre notre collége communal N'est-ce pas décourager a l'avance tous les efforts Replacez M. Beaucourt sur son siége a l'Hötel-de-Ville et il n'y aura plus aucune raison pour n'y pas introcluire en même temps le premier clérical venu. M. Beaucourt ne semble pas seulement ren contrer quelque prévention, comme le dit dou- cettement le Progrèsmais contre lui l'liostilité est générale. Aussi ce journal ne trouve-t-il rien, mais abso- lument rien, en faveur de son triste protégé. II se borne a plaider les circonstances atténuantes, comme fait un avocat retors pour le prévenu qu'il sait devoir être condamné sur les bancs. Ecoutez-le plutot M. Beaucourt ne s'est, clans aucune circon- stance, séparó cle ses collègues. Tres flatteuse cette phrase pour les collègues! Comment! M. Beaucourt en insultant a nos établissements d'in- struction ne s'est pas séparé cle ses collègues qui consacrent tous leurs efforts a accroitre le pres tige de ces mêmes établissements Le Progrès qui débite de pareilles sottises croit-il done écrire pour cles idiots? Mais si M. Beaucourt trahit aujourcl'hui, pour des exigences cle familie, la protection qu'il doit aux institutions communales, qui vous dit que demain ces mêmes exigences ne le forceront pas de voter contre le budget.de l'instruction publi que, sous prétexte qu'il ne peut soutenir de son vote des écoles irréligieuses? Une autre uirconstance atténuante, aussi ri sible que les autres, plaidée par les patrons du Progrèsc'est que si l'on ne vote pas pour M. Beaucourt, un c^tholique peut rentrer au Conseil et que le ministère nommerait ce catliolique éche vin en remplacement de M. Vanheule. Si cette supposition avait quelque apparence de vérité, nous pourrions rétorquer l'a'rgument contre ceux qui le preduisent et leur demander qui a créé cette situation au parti libéral, si ce n'est leur propre entêtement? Mais est-il admissible d'abord que le ministère nomme un échevin clérical au sein d'un Conseil unanimement libéral?Que pourrait faire eet éche vin, et un homme sérieux se résignerait-il au ri dicule d'une semblable position? Non. Ce sont la de ces arguments inventés in extremis pour dé- fendre les mauvaises causes, arguments qui n'o- sent se produire au grand jour, que des meneurs, petits et grands, s'en vont discrètement souffler a l'oreille, sans qu'aucun d'eux ose s'en déclarer l'écliteur responsable. D'ailleurs, il est un moyen bien simple d'éviter même ce semblant de dangerc'est d'opposer un candidat libéral a M. Beaucourt. II est certain, quoi qu'on fasse, qu'un tres grand nombre de votes libéraux lui feront défaut. Que ceux qui craignent qu'en votant pour quatorze candidats l'ennemi ne passe par la brèche laissée ouverte, bouchent cette brèche en votant pour un candidat libéral- en remplacement de M. Beau court, clérical déguisé. Les lignes qui précédent étaient écrites lorsqu'on nous annonce une nouvelle candidature. Cette candidature émane, ,dit-on, des mêmes initiatives indépendantes, libórales et bourgeoises que celles qui se sont produites en dehors de 1'Association libérale et pour lesquelles le public montre les plus grandes sympathies. Cédant aux instances pressantes de nombreux amis. M. EMILE NOLF a consenti a solliciter de ses concitoyens un mandat de conseiller com munal. C'est de. sa part un acte de pur dévouement a l'union du parti libéral, ayant pour but d'em- pêcher que, par suite de déplorables entêtements, un catliolique, déguisé ou autre, entre au conseil. Jeune, actif, intelligent, M. Nolf est franche- ment libéral. Homme de caractère et résolu, il défend ses opinions avec une ardeur juvenile qui, si elle a peut-être blessó parfois des épidermes trop chatouilleux, prend néanmoins sa source dans une conviction réfiéchie et une louable franchise. De plus, il appartient au commerce dont l'élément ne saurait être trop représenté dans le sein du conseil communal d'une ville dans laquelle tant declioses sont a créer sous ce rapport. En un mot, ce candidat nous parait réunir les conditions nécessaires pour rendre service a Sa ville natale, et nous ne doutons pas que ses concitoyens ne lui fassent bon accueil. Nous pouvons textuellement transcrire, a propos de lui,.ce que le Progrès écrit a propos des candidatures de MM. Auguste Van- denboogaerde, Eric Bouckenaere' et Auguste Brunfaut Cette candidature répond a un vceu souvent exprimé, de voir le commerce et l'indus- trie largement représentés au conseil. On peut croire, après ces paroles, que le Progrès s'empres- sera d accorder a M. Nolf son appui sym- pathiquecar agir autrement serait prouver que toutes ses protestations sont des leurres. LES DROLERIES DU PROGRÈS. II est diverses assertions lancées par le Progrès et qui, par leur nature même,ne sauraienttrouver place dans un article sérieux. Nous allons passer ici en revue cette olla po- drida. Entre autres dröleries l'organe de la coterie se pose cette question Pourquoi la majorité doit- elle lier la minorité. Etla-dessus il se lance dans des digressions a perte de vue, citant le congrès y LOPINION A LA MÉFIANCE PUBLIQUE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 1