JOURNAL D7PRES DE L'ARRONDISSEMENT
V Pil ES. Jeudi
llixième aooée. N° 27.
27 Juin 1872
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I»RIX U'AKOXYEHEXT
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LES LITRES DE M. BEAUCOURT.
Le Progrès sue la peur par tons ses articles.
Vainement imprime-t-il en grands caractères
Unis et d'accord, marchons au combat, il sent
l'immense impopularité qui, pareille a la robe cle
Nessus, brule les épaules de son candidatil sait
qu'une fraction notable du parti liberal, et non la
moins active, l'abandonne. C'est un échec certain
pour lui.
Aussi s'efforce-t-il de payer d'audace, comme
ces poltrons qui, marchant dans les ténèbres,
chantent a tue-tête pour étourdir leur frayeur.
Avec sa mauvaise foi liabituelle, le Progrès
essaie encore de donner le change aux électeurs.
A l'entendre, il ne s'agit pour eux que de vaincre
une légere antipathie contre l'un des quinze et
de se dire que, lorsqu'il y a quinze membres a
élire,personnene peut prétendre den'y rencontrer
que quinze amis.
Telle n'est pas du tout la question. D'abord,
l'opinion publique est loin d'accueillir avec une
faveur aussi grande que le prétend le Progrès
tous les candidats indistinctement, et nous
avonsentendu émettreplus d'une objection contre
quelques-uns d'entre eux.
Ceci dit en forme de parenthese, revenons au
candidat de prédilection du Progrès.
Eh bien, s'il ne s'agissait pour M. Beaucourt
que d'une question de popularité, nous serions
les premiers pour engager les électeurs a vaincre
leurs repugnances. Le Progrès le dit avec raison:
II ne faut apprécier un homme politique que par
ses actes publics. C'est pourquoi, contrairement
a ce journal qui se renferme clans les généralités
et ne fait que des phrases, nous avons exposé les
griefs SÉRIEUX de l'opinion libérale contre M.
Beaucourt, pourquoi nous avons dit et disons en
core qu'en retirant ses enfants de notre collége
communal pour les envoyer dans une institution
de Jésuites, M. Beaucourt a clonné un soufflet a
'une institution pour laquelle le parti liberal a
Ypres a fait les plus grands sacrifices, qu'il a for
fait a ses devoirs politiques. Nous dénions for-
mellement a ce monsieur des titres sérieux pour
voir renouveler son mandat. Bien au contraire,
nous ne comprendrions pas qu'on put sans rougir
patronner pareil candidat, si nous ne savions de-
puis longtemps que certaines gens ont abdiqué
toute pudeur.
a Comment! la question de l'enseignement est la
première et la plus importante, le parti libéral
porte a juste titre le plus grand intérêt a la pros-
périté des établissements laïques, et vous, qui
vous dites libéraux, yous prónez un homme qui a
publiquement manifesté sa défiance a l'égard de
ces établissements? Yous avez maintes fois loué,
acclamé avec nous, la sollicitude de notre échevin,
M. Vanheule, pour l'enseignement laïque, et vous
voulez maintenir, a cóté cle eet échevin et cle tous
les libéraux du Conseil, celui qui a fait a eet en-
seignement le plus sanglant affront possible, celui
qui, par sa conduite, a fourni aux cléricaux le
plus spécieux de leurs arguments contre notre
collége communal N'est-ce pas décourager a
l'avance tous les efforts Replacez M. Beaucourt
sur son siége a l'Hötel-de-Ville et il n'y aura plus
aucune raison pour n'y pas introcluire en même
temps le premier clérical venu.
M. Beaucourt ne semble pas seulement ren
contrer quelque prévention, comme le dit dou-
cettement le Progrèsmais contre lui l'liostilité
est générale.
Aussi ce journal ne trouve-t-il rien, mais abso-
lument rien, en faveur de son triste protégé. II se
borne a plaider les circonstances atténuantes,
comme fait un avocat retors pour le prévenu qu'il
sait devoir être condamné sur les bancs.
Ecoutez-le plutot
M. Beaucourt ne s'est, clans aucune circon-
stance, séparó cle ses collègues. Tres flatteuse
cette phrase pour les collègues! Comment! M.
Beaucourt en insultant a nos établissements d'in-
struction ne s'est pas séparé cle ses collègues qui
consacrent tous leurs efforts a accroitre le pres
tige de ces mêmes établissements Le Progrès qui
débite de pareilles sottises croit-il done écrire
pour cles idiots?
Mais si M. Beaucourt trahit aujourcl'hui, pour
des exigences cle familie, la protection qu'il doit
aux institutions communales, qui vous dit que
demain ces mêmes exigences ne le forceront pas
de voter contre le budget.de l'instruction publi
que, sous prétexte qu'il ne peut soutenir de son
vote des écoles irréligieuses?
Une autre uirconstance atténuante, aussi ri
sible que les autres, plaidée par les patrons du
Progrèsc'est que si l'on ne vote pas pour M.
Beaucourt, un c^tholique peut rentrer au Conseil
et que le ministère nommerait ce catliolique éche
vin en remplacement de M. Vanheule. Si cette
supposition avait quelque apparence de vérité,
nous pourrions rétorquer l'a'rgument contre ceux
qui le preduisent et leur demander qui a créé cette
situation au parti libéral, si ce n'est leur propre
entêtement?
Mais est-il admissible d'abord que le ministère
nomme un échevin clérical au sein d'un Conseil
unanimement libéral?Que pourrait faire eet éche
vin, et un homme sérieux se résignerait-il au ri
dicule d'une semblable position? Non. Ce sont la
de ces arguments inventés in extremis pour dé-
fendre les mauvaises causes, arguments qui n'o-
sent se produire au grand jour, que des meneurs,
petits et grands, s'en vont discrètement souffler a
l'oreille, sans qu'aucun d'eux ose s'en déclarer
l'écliteur responsable.
D'ailleurs, il est un moyen bien simple d'éviter
même ce semblant de dangerc'est d'opposer un
candidat libéral a M. Beaucourt.
II est certain, quoi qu'on fasse, qu'un tres grand
nombre de votes libéraux lui feront défaut. Que
ceux qui craignent qu'en votant pour quatorze
candidats l'ennemi ne passe par la brèche laissée
ouverte, bouchent cette brèche en votant pour un
candidat libéral- en remplacement de M. Beau
court, clérical déguisé.
Les lignes qui précédent étaient écrites lorsqu'on
nous annonce une nouvelle candidature.
Cette candidature émane, ,dit-on, des mêmes
initiatives indépendantes, libórales et bourgeoises
que celles qui se sont produites en dehors de
1'Association libérale et pour lesquelles le public
montre les plus grandes sympathies.
Cédant aux instances pressantes de nombreux
amis. M. EMILE NOLF a consenti a solliciter
de ses concitoyens un mandat de conseiller com
munal. C'est de. sa part un acte de pur dévouement
a l'union du parti libéral, ayant pour but d'em-
pêcher que, par suite de déplorables entêtements,
un catliolique, déguisé ou autre, entre au conseil.
Jeune, actif, intelligent, M. Nolf est franche-
ment libéral. Homme de caractère et résolu, il
défend ses opinions avec une ardeur juvenile qui,
si elle a peut-être blessó parfois des épidermes trop
chatouilleux, prend néanmoins sa source dans
une conviction réfiéchie et une louable franchise.
De plus, il appartient au commerce dont l'élément
ne saurait être trop représenté dans le sein du
conseil communal d'une ville dans laquelle tant
declioses sont a créer sous ce rapport. En un mot,
ce candidat nous parait réunir les conditions
nécessaires pour rendre service a Sa ville natale, et
nous ne doutons pas que ses concitoyens ne lui
fassent bon accueil. Nous pouvons textuellement
transcrire, a propos de lui,.ce que le Progrès écrit
a propos des candidatures de MM. Auguste Van-
denboogaerde, Eric Bouckenaere' et Auguste
Brunfaut Cette candidature répond a un vceu
souvent exprimé, de voir le commerce et l'indus-
trie largement représentés au conseil. On peut
croire, après ces paroles, que le Progrès s'empres-
sera d accorder a M. Nolf son appui sym-
pathiquecar agir autrement serait prouver que
toutes ses protestations sont des leurres.
LES DROLERIES DU PROGRÈS.
II est diverses assertions lancées par le Progrès
et qui, par leur nature même,ne sauraienttrouver
place dans un article sérieux.
Nous allons passer ici en revue cette olla po-
drida.
Entre autres dröleries l'organe de la coterie se
pose cette question Pourquoi la majorité doit-
elle lier la minorité. Etla-dessus il se lance dans
des digressions a perte de vue, citant le congrès
y
LOPINION
A LA MÉFIANCE PUBLIQUE.