libéral, évoquant 1'ombre de M. Jules Bartels, faisant parler MM. Roussel et de Sélys, mêlant les jeunes et les vieux, les avancés et les retro grades, les progressistes et les modérés, tout cela pour prouver que, dans une société politique, une fois les candidats définitifs adoptés, la.majo- rité doit lier la minorité. Fort adroit, maitre Renard, mais vous oubliez deux cboses pourtantessentiellesla première, que, dans une société politique, la minorité ne peut être liée par les décisions de la majorité qu'a la condition que celle-la ait le droit absolu de dis cussion, droit qu'on entrave dans toutes les reu nions ou pérorent les vótressans cette garantie indispensable, les décisions de la majorité sont du despotisme et rienn'oblige la minorité a les subir la seconde, que, dans l'espèce, la plus grande partie des libéraux ne fait pas partie de votre as sociation dont elle refuse de recevoir le mot d'or- dre dicté notamment dans la réunion du 18 par 41 personnes, y compris les meneurs eux-mêmes, et que conséquemment tous ces libéraux n'ont rien a voir dans vos décisions qui ne peuvent, en au- cun cas, les lier, eux les plus nombreux, a moins que vous ne prouviez, maitre Renard, que 41 est la majorité de 934, nombre total des électeurs. Autre drólerieC'est toujours le Progrès qui parle. Les diverses nuances du libéralisme doivent trouver place au conseil, et le jour oü l'on voudra exclure la nuance la plus modérée et oü l'on aura inscrit sur le drapeau de l'AssociationIntolerance et exclusivismece jour-la on aura signé l'abdica tion et la chute du parti libéral dans 1'arrondisse ment d'Ypres. Eh qui vous parle done d'exclure 1'élément que vous nommez modéré?Le plus grand nombre des candidats ne sont-ils pas, au contraire, les amis de la coterie? En combattant M. Beau- court, ce n'est pas l'élément modéré qu'on veut exclure du conseil, mais le cléricalisme affublé d'un masque. Intoleranceexclusivisme I Mais qui done s'est montré intolérant toujours, qui a exclu pendant de longues années des coréligionnairespolitiques, si ce n'est la coterie? Aujourd'hui vous écrivez que toutes les nuances du libéralisme doïvent trouver place au conseil. Pourquoi alors com- battiez-vous, il y a peu d'années, des hommes que vous accueillez aujourd'hui? Ces hommes l'un, du moinsn'a jamais varié, il n'a pas mitigé ses opinions selon lescirconstances, ni roulé son dra peau au gré des interlocuteurs. Avant d'avoir ac- cepté une candidature d'ailleurs due a une initia tive privée, des réserves ont été faites, des garan ties d'absolue indépendance stipulées pour l'ave- nir. Vous le savez, vous n'avez pas le droit de revendiquer ces candidats comme vótres. Us vous sont imposes par la force des cbosesvous essayez vainement de ménager votre amour-propre blessé par votre défaite. Peine perdue, maitre Renard, vos phrases hypocrites ne tromperont personne-. Nous ne pouvons... Ecoutez bien, ami lecteur. C'est de plus en plus fort, comme chez Nicolet. Nous ne pouvons, disent les meneurs, abandonner M. Beaucourt après Pavoir si long- temps soutenu. Ainsi done un candidat adopté par eux, parcequ'ils le croient libéral, devient catholique par la suite et, malgré cette volte-face, ils lui confèreront un second mandat pour le motif que, l'ayant déja soutenu, ils ne peuvent plus l'abandonner Avons-nous raison de dire que les places, aux yeux de la coterie, sont des biens dont elle et ses creatures disposent a perpétuité II importe, dit encore l'orgame de cette coterie., que tous les groupes, que tous les grand intéréts locaux soient représentés au conseil. Quel groupe, quel grand intérêt M.. Beaucourt représente-t-il done Le groupe des caméléons sans doute, qui, nous l'espérons pour l'honneur de notre ville, n'est pas nombreux et ses propres intéréts. C'est en faveur des intéréts privés de son can- dicMit que le Progrès, les larmes aux yeux, im plore la pitié publique. Est-ce paree qu'il a éts victime, écrit-il, des maltotiers Langrandistes (sic) et au tres que vous lui jeterez la pierre, est-ce paree qu'a la suite de cette circonstanceil a du faire certaine concession, dans un intérêt su prème de familie, que vous le frapperez t ostra cisme. Eh bien, croyez-nous, soyons plus géné- reux. ij Progrès, mon compère, la première obligation d'un honnête homme est l'accomplissement des devoirs de sa charge, et si l'intérêt süpeêjie de la familie de M. Beaucourt est en opposition avec ses devoirs de conseiller, qu'il rentre dans la vie privéel'estime publique l'accompagnera. C'est ce que sa dignité lui commande de faire. S'il a conservé une ombre de self-respect, souf- frira-t-il que sa candidature soit cléfendue en dé- versant les insultes que le Progrès vomit lans les lignes ci-dessus sur des personnes qui ne lui sont probablemeiit pas indifférentes Maltotiers Lan grandistes Que de souvenirs évoquent ces deux mots tracés par la plume d'un maladroit amiM. Beaucourt a été victime de maltotiers Langran distes et il désirevraisemblablementse refaire par les jetons de presence aux séancesc'est le vrai mobile de son assiduité vantée par le Progrès! II désire se refaire et eet homme, arrogant et dé- daigneux pour chacun, vient aujourd'hui supplier la commisération publique Pitié, pitié, pour le pauvre homme DaUobolum povero llelisario. Oui, électeurs, soyons géiéreux; donnons-lui un sou et qu'il nous laisse traaquille. AU JOURNAL D'YPRES. Paree quel 'Opinion, qui n'a ni les mêmes sympa thies ni les mêmes préférences que le Progrès d'une part, que le Journal I Ypres d'autre part, arecoin- mandé au corps électoral quelques noms en dehors de l'Association dite libérale paree que celle-ci, subissant la loi de la nécessité, s'est empressée d'accueillir ces noms que l'opinion publique lui a imposé et qui eussent, cette fois, triomphé malgré elle voici que le pieux organe des petits abbés crie, sur lefaux ton d'une feinte indignation, que la coterie s'est jetéeentre les bras des rouges. Les rouges c'est nous ce sont aussi, appa- remment, ceux que nous avons désignés aux suf frages des électeurs Bien souvent nous avons relevé cette étrange manie chez les hommes du Journal, manie qui leur est commune avec les hommes du Proyrès, de parler de corde danslamaison dupendu. Rienn'y a faitComme les chiens qui reviennent a leurs vomissements, ainsi que s'exprime la Bible, ces scribes incorrigibles retournent constamment a leur travers Ils parient de rouges. Et quels sont-ils ceux qui méritent cette qualification Les rouges sont ces sectaires farouches, ces fanatiques féroces, qui, imbus de leur propre in- taillibilitéetentrainés par un monstrueux orgueil, ne veulent de liberté que pour eux, et entendent imposer par le fer et par le feu.ee qu'ils appellent la vérité de leur doctrine. Esprits impitoyables qui ne reculent devant rien, pas même devant les crimes les plus atroces, pour assouvir leurs haines et réaliser leurs conceptions. Tels étaient, sans doute, les Jacobins de 93 tels étaient encore ces Jacobins modernes que nous avons vus, il y a un an a peine, massacrer taut d'honnêtes victimes dans Paris incendié. Mais tels étaient aussi ces catholiques ortho- doxes qui, durant le long martyre du moyen-age, ont, a leur tour, fait verser des flots de sang. Tels étaient, notamment, les ordonnateurs de 'la fa- meuse croisade contre les Albigeoisles provoca teurs de la Saint-Barthélemy, 'et les promoteurs de l'Inquisition. Et nous ajoutons: tels sont encore aujourd'hui les fanatiques partisans de 1'Encyclique et du Syl labuset, qtarmi cette tourbe insensée, en première ligne, les dévots rédacteurs du Journal <T Ypres. L'Encyclique, en effet, condamnant toutes les idéés et toutes les aspirations de la civilisation moderne, réprouve, proscrit et condamne, comme absolument mauvaise, l'opinion qui enseigne 11 Qu'a l'Eglise ne revient pas le droit d'exercer li coërcition par fines temporelies sur le violateur n de ses lois n Que la puissance ecclésiastique n'est pas, de n droit divin, distincte et indépendante de la puis- sance civile. n Et le Syllabus, développant et précisant, ajoute qu'il faut également réprouver, proscrire et con- damner l'opinion qui tient Que la puissance ecclésiastique ne doit pas exercer son autorité sans l'assentiment du gou- vernement civil (XXe prop Que l'Eglise n'a pas le pouvoir il'employer la n force (XXIV" prop.), Oü mènent done ces principes, si ce n'est tout droit aux institutions condamées du moyen-age et au terrible et sanglant emploi du bras séculier Et que sont les hommes qui, approuvant ces principes et les considérant comme des lumières versies sur le monde, doivent logiquement en vou- loir l'application et en poursuivre le triomphé, sinon les descendants et les continuateurs, incon- scients peut-être, des inquisiteurs et des massa- creurs du moyen-age; de véritables rouges, en un mot, et de la pire espèce encore, de celle qui croit servir Dieu et pratiquer l'Evangile en tortu- rant et en brülant son pro chain, et qui le calom- nie en attendant qu'il puisse le rouer, l'écarteler, le brüler TROP DE ZÈLE. Le patronage que l'Association donne a la can didature Beaucourt a excité une telle indignation que, dès le lendemain de la réunion, une autre candidature se produisait, parfaitement accueillie par le public. C'est aux démarches personnelles de M. Aug. Vandenboogaerde qu'est dü, dit-on, le revirement survenu subitement dans les disposi tions du candidat. La conduite de M. Aug. Van denboogaerde en cette circonstance n'est pas de nature a lui attirer beaucoup de sympathies parmi les libéraux non inféodés a la coterie. LES JÉSUITES DE ROBE COURTE. On nous raconteque lorsqu'ils ont appris qu'un candidat libéral se portait en concurrence avec M. Beaucourt, les chefs de la coterie ont mis en jeu toutes les influences pour obtenir un désiste- mentils ont couru chez des amis, se sont adressés a la familie, effrayant surtout les femmes par des phrases et des mots habilement calculés. Puis, quand enfin leurs intrigues ont été ébruitées et qu'on a cherché leurs oreilles pour les f'rotter, leurs oreilles avaient fuiAllons, jésuites de robe courte, imitéz vos frères en Loyola. Instituez des confessionnaux pour la meilleure réussite de vos manoeuvres. Alors vous serez complets LES PLEUTRES. Le Journal d'Ypres a raison nous sommes des pleutres. Des élections communales vont avoir lieu a Ypres. D'accord avec le sentiment public, nous proposonb cinqcandidats. Ces cinq candidats sont acceptés par VAssociation libéralesans que nous ayons fait la moindre démarche pour cela et quand ces candidats sont ainsi acceptés, nous engageons les électeurs a voter pour eux, ainsi que pour ceux des membres sortants qui n'ont point démérité de notre confiance. Ahoui, quels pleutres nous sommes! Le Journal d'Ypres est encore bien honnête de ne pas nous appeler des laches Car a-t-on une idéé que nous engagions nos amis a voter pour des libéraux, tandis que notre pieux confrère avait sous la main toute une liste de bons petits hommes de sacristie qui n'atten- daient que le signal de nos querelles intestines pour se mettrè sur le; rangs Nous n'avions qu'a nous laisser faire. La liste était toute prête. On ne nous aurait pas même donné la peine de nous dé- ranger pour nous consulter. DE QUEL CÖTÉ SONT LES EOUGES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2