L'ALBOI DU COMMERCE. Mais non. Au lieu de nous laisser faire, nous avons cherché nous-même, et quand nous avon3 eu trouvé, nous avons eu l'insigne faiblesse de re commander nos candidats aux électeurs, si bien que voila ceux du Journal d'Ypres da5us dans leur espérance de profiler de nos dissensions inté- rieures, et certains, a moins d'un secours d'en haut, d'etre battus comme platre lundi procliain. Journalmon ami, encore une fois, nous sommes des pleutres, de bien grands pleutres Sérieusement, chers petits vicaires, vous avez done cru que 1' Opinion allait vous aider a faire entrer vos hommes au conseil communal? Fran- chement, nous ne vous savions pas si naïfs. Que notre abstention dans les elections législatives et provinciales que vous prenez soin de rappeler, vous ait été profitable, e'est certain: 1'absence de candidats donnantdes gages suffisants anos idéés, en nous désintéressant de la lutte, justifiait notre attitude et nous mettait au-dessus de tout soup- qon de trahison. Mais vous avez vraiment trop mauvaise opinion de nous, bons petits vicaires que vous êtes, si vous vous êtes imagines que nous continuerions a nous abstenir, même après avoir trouvé des can didats qui nous conviennent. Pleutres, soit, mais stupides a ce point, non. Du reste, que vous nous adressiez quelques in jures, cela ne nous étonne guère. Outre que e'est chez vous affaire d'habitude, le cas faclieux qui vous arrive est bien fait pour expliquer un mo ment d'irritation. Avoir remporté, coup sur coup, toute une série d'éclatantes victoires et sentir qu'on va couronner cette belle campagne par un humiliant échec, ce n'est pas gai et nous compre- nons fort bien la colère que vous en ressentez. Considórez pourtant, chers jjetits vicaires, que la colère est un gros vilain péché et que la charité chrétienne, dont vous vous êtes chargés de fournir l'exemple, vous commande le pardon des offenses comme un des premiers devoirs du chrétien. Quant a nous, nous vous pardonnons volontiers de nous avoir traités de pleutres. II est vrai que cette injure nous a si peu émus que notre pardon n'a pas grand mérite. EST-CE ASSEZ CLAIR? Ou le Journal d'Ypres a-t-il été prendre que VOpinion se soit réconciliée e'est le mot dont il se sert avec les doctrinaires de VAsso ciation Nous n'avons pas un mot a retrancher des griefs que nous ne cessons, depuis dix ans, d'articuler contre l'organisation de VAssociation. Aujourd'hui, comme il y a dix ans, nous persistons a prétendre que cette organisation ne donne pas de gages suffisants a la libre discussion et que e'est a ces vices d'organisationde même qu'a l'absence d'une impulsion vigoureuse, que le libéralisme doit le mouvement de recul qu'il a subi dans notre arrondissement depuis ces dernières années. Le Journal d'Ypres est-il satisfait? Non, cela va sans dire. II faudrait, pour lui faire plaisir, que 1'Opinion s'abstint de patroner les candidats que le libéralisme se propose d'envoyer a la Com mune. Encore n'est-ilpas bien sur qu'une simple abstention suffirait pour le contenter et qu'après notre abstention, il n'exigerait pas que 1' Opinion engageat ses amis a voter pour les candidats clé- ricaux. Nous ne sommes disposés a donner au Journal ni l'une ni 1'autre de ces satisfactions. Qu'il se le tienne pour dit, une fois pour toutes. Libéraux nous sommes et libéraux nous resterons en enga- geant tous les électeurs libéraux a voter pour les candidats dont nous les engageons a faire des conseillers. Cette fois, nous sommes surs que le Jomrnal ■d'Ypres ne sera pas content du tout. FICHE DE CONSOLATION. Nous nous sommes moqués, avec tout ce que la ville compte de gens senses, de la ridicule mani festation organisée sous prétexte de pèlerinage pour faire échouer la candidature de M. Yan- denpeereboom. Pour le dire en passant, le saint ou la sainte que les pèlerins ont fêté avec tant d'éclat, s'est montrébien peu reconnaissant des bontés que l'on a eues pour lui. Le moins qu'il pouvait faire, nous semble-t-il, après avoir requ tant d'hommages, e'etait de donner a M. Struye une vingtaine de voix de plus qu'a son competiteur. A la place de l'évêque de Bruges, voila un saint qui attendrait encore longtemps ma visite. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Si la ma noeuvre électorale a raté, les pelerins ont retju, comme dit le Journal d'Ypresune consolatiop plus haute dans la benediction que le saint Père a daigné leur envoyer par ^'intermédiaire de Mgr de Bruges. Peut-être nous trompons-nous nous sommes si mauvais juges en pareille matière Mais nous avons une forte propension a présumer que cette haute consolation est bien peu de chose a cote de la satisfaction que les petits vicaires auraient éprouvée si M. Yandenpeereboom était resté sur le carreau. La grande affaire, le 11 juin dernier, c'était bien plutót Yen/oncer le candidat de YAssociation libérale que de recevoir une béné- diction, cette bénédiction vint-elle de Rome. Le Journal d'Ypres s'est trompé. C'estfiche de con solation qu'il aura voulu écrire ou mieux encore fichue consolation. C'est tout de même une chose singulière et qui ferait venir a l'esprit de bien étranges idéés, si l'on n'était bon catholique il suffit que le Pape benisse quelqu'un ou quelque chose pour que cette bénédiction soit immédiatement suivie d'un guignon pour ce quelque chose ou ce quelqu'un. Le Pape bénit l'empereur MaximilienMaximi- lien est fusillé par les Juaristes. Le Pape bénit la princesse Charlotte elle devient folle. Le Pape bénit la Reine d'Espagne elle perd sa couronne. Le Pape bénit les affaires LangrandLangrand fait banqueroute. Le Pape bénit les pèlerins qui s'apprêtent a voter contre M. Vandenpeereboom M. Vanden- peereboom est nommé. Nous n'avons pas de conseils a donner aux petits vicaires, qui savent mieux que personne ce qu'ils ont a faire mais nous n'oserions pas les engager a solliciter la bénédiction papale pour les élections de lundi prochain IDaits divers. Jamais de mémoire d'homme on n'a vu une année aussi abondante que celle que nous traver sons. La culture des terres labourables, des prés, pa- tures et vergers dans toutes nos contrées en géné- ral présente l'aspect le plus admirable. Le froment, leseigle, l'épeautre et l'avoine dans les Ardennes, le Luxembourg et la Campine, ou les terrains, en grande partie rocailleux d'une part et sablonneux de l'autre, sont de la plus belle venue, grace aux pluies incessantes qui ont arrosé la terre et contribué ainsi au succes de la végéta- tion. Dans le Condroz, les trèfles, luzerne, vesces, féveroles, fourrages sont de toute beauté. En Hesbaye et la partie environnante du Lim- bourg, les betteraves sont de la plus belle appa- rence et promettent une ample récolte pour les sucreries. Dans le Limbourg, le froment, le seigle et l'avoine offrent un coüp-d'coil magnifique.il Dans la province de.Liége, les paturages sont riches et fructueux. A Huy, a Liége et aux environs, on pourra bien- tót juger des vignobles, qui ont quelque peu souf- fert des- gelées de l'hiver et qui sont actuellement en fleurs. Les chaleurs vont activer la floraison. On cite que des fermiers ont essuyé de grandes pertes en n'écoulant pas le grain de la récolte de 1871 qu'ils avaient emmagasiné, tandis que les arrivages énormes de tous les points de la France ont largement alimenté notre pays. A peine, sommes-nous entrés dans les fortes chaleurs, que déja nous avons a enregistrer des malheurs bien tristes. Avant-hier, vers cinq heu- res de relevée, quatre jeunes gens de Yerviers se baignaient dans un des étangs de Séroulle lorsque tout a coup Fun d'eux disparut, et ce ne fut qu'en viron une heure et demie après que l'on parvirit a. retrouver son cadavre ce jeune malheureux, nommé Jules C..., allait atteindre sa dix-huitième année. Le même jour, vers la soiree, M. Colbas, se baignant a Namur dans la Meuse, prés du bar rage, perdit pied et fut entrainé par le courant, trés rapide en eet endroit. Nageur inexpérimenté, il perdit la tête et se fut infailliblement noyé, si deux jeunes gens ne s'étaient élancés a, son se cours. La cerisela /raise. Nous voici en pleine sai- son des fruitsles fraises, les cerises, ont déja fait leur apparition sur nos tables. II n'est peut- être pas inutile d'en dire quelques mots, et de con- stater les propriétés de chacun d'eux. La cerise est trés nourrissante en principe. Mais comme elle se subdivise en plusieurs espèces, elle offre, dans chaque variété, des qualités particulières. La griotte, par exemple, est la plus rafraichissante, a cause du principe acidulé qu'elle contient. Le bigarreau est le moins nutritif, mais il est le plus utile contre les inflammations d'intestins. Enfin le guignier est le plus laxatif Les cerises sont utiles a tout le monde, mais surtout aux personnes bilieusescelle-ci doivent en absorber en grande quantité, si elles peuvent. La fraise, de même que la cerise, convient aux individus bilieux et sanguinsc'est un fruit tres rafraichissant, mais dont doivent se méfier ceux qui ont un estomac délicat. Le froid que les fraises occasionnent a l'estomac est facilement combattu pourtant par Fassainissement de ce fruit avec du vin ou de l'eau-de-vie sucrée. La fraise est. un excellent anti-inflammatoire on lui attribue la propriété de prévenir les acces de goutte et de combattre efficacement la gran- velle. On le voit, les cerises et les fraises sont des fruits extrêmement utiles a l'liomme, et d'un pré- cieux concours dans les fonctions de sa vie ani male. Et en en faisant un usage modéré, il en re- tirera toujours des avantages incontestables. Arbre qui chante.Connaissez-vous YArbre qui chante Cet arbre-la n'a pas poussé dans l'imagi- nation de quelque Perrault moderne. II existe, et nous l'avons vu au Jardin d'acclimatation de Paris. Impossible d'imaginer quoi que ce soit de plus délicieusement joli. Figurez-vous un arbuste couvert de cinq ou six cents toutes petites perru- ches australiennes dont les plumes vertes prennent des reflets dorés aux rayons du soleil. A dix pas, on dirait des feuilles agitées par le vent, des feuil- les chantantes au gazouillement perpétuel. De temps en temps, une des feuilles se détache comme emportée par le vent. C'est une des mi- croscopiques perruclies qui s'envole dans un autre coin de la volière. Jour et nuit ces jolis oiseaux restent perchés sur les branches. La nuit seule- ment, l'arbre qui chante se tait. Les rayons de la lune donnant alors sur les ailes brillantes des perruches endormies leur donnent absolument l'aspect d'oiseaux de féerie comme il doit y en avoir dans le pays du bleu. MM. Lecheio et Picard, encouragés, l'an dernier, par un premier succes, viennent de publier encore pour l'année actuelle un Indicateur général illustré Le nouveau volume édité par MM. Lechein et Picard constitue un album fort agréable a feuilleter pour ceuxda même quPn'anraientpasa le consulter sérieu sement. Relié avec luxe, cet album fait trés bonne figure sur les tables des principaux èlablisseinents publics oü il est distribué gratuitement. II contient, outre l'annonce des produits du commerce et de ('industrie, divers renseignements utiles ou intéres sants. L'entreprise de I'Indicateur est si bien en voie de succès que l'édition de cette année compte 350 pages, alors que celle de l'an dernier n'en comptait que 220. 'Jé. DE l'ïNDUSTRIE ET DU COMMERCE JSELGES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 3