JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT V FIVES, Ilhiianehe Dixième année. N° 31. 21 Juillet 1872. I»UIX D'ABCHSHEMEÜT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour PEtranger, le port en sus. Us Numéro 25 Centimes. PRIX DES AWWOIICES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'avancr. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre perisee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue d'Elverdinghe, 52. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois argent doivent être adressês franco au bureau du journal. Discipline et Union. Lorsque le Denier des e'coles a lait sa première apparition dans les colonnes de la Gazette, les journaux catholiques ont été dans une joiel... dans une joiedans une joie On allait enfin pouvoir juger, dans toute son étendue, de la désorganisation du libéralisme beige et voir combien peu d'esprit de corps et de véritable attachement aux principes il restait encore dans le parti des lumières. Mises en demeure de se montrer libérales pour tout de bon,les bourses doctrinaires et progressistes seraient restées closes et la souscription lancée avec tant de confiance n'aurait abouti qu'a un honteux fiasco. Lc Hdiculus mus du bon Phcedre servait de thème, dans les pieuses feuilles, aux plus savantes variations. Depuis, les dites feuilles ont été forcées de rabattre un peu de cette pure ivresse,voyant que 1'oeuvre fait son cbemin malgró et peut-être grace a leurs charitables prédictions, et le flageolet ultramoutain a pris un ton plus bas. Paula minora canamus. Comment règlerons-nous l'emploi de l1 argent qui nous arrive de tons les cötésUne fois le coup de collier donné, avec une spontanéité qu'il n'est pas possible de contestern'allons-nous pas nous trouver plus divisés que par le passé sur la question d'organisation de l'enseignement qui est déja 1'objet de tant d'attaques passionnées. II est de fait que, jusqu'ici, nous ne sommes franche- ment d'accord que sur l'urgence de fonder eet enseignement,et qu'au moment de mettre la main a la pate nous allons-nous trouver'en présence de pas mal de systèmes qu'il faudra discuter longue- ment avant d'en adopter un seul. Je fais eet aveu au risque de ramener l'espoir au coeur des petits-frères de la doctrine cTirétienne. lis sont assez malheureux, depuis quelque temps, pour que je négligé cette occasion de mêler un peu de mélasse a Tamer breuvage que leur bras- sent méchamment nos tribunaux. D'aiileurs, il ne me gêne pas et j'y vois au contraire l'indice de la supériorité réelle que nous avons sur ces conti- nuateurs méconnus de certains philosophes an tiques. II n'y a pas de danger qu'ils soient jamais en désaccord sur la méthode a suivre. Etant donné TEncyclique et le Syllabus, ils n'ont qu'a émon- der l'arbre des connaissances humaines de tous les rameaux indiscrets qui s'égarenta la recherche du grand air et de la liberté. Les intelligences qu'ils ont a développer sont pour eux comme ces ifs aux quels la serpe mystique des jardiniers mo- nacaux donnait autrefois la forme de clochers, de mitres et d'ostensoirs. Ils enseignent gravement que le Soleil s'est arrêté sur l'ordre de Josué, mais ils negligent prudemment de s'étendre sul les villes de Sodome et de Gomorre, détruites par le feu du ciel. Tout ce qui les gêne, ils n'en par ient pas ou l'arrangent a leur fagon, d'après les regies ingénieuses innovées par le fameux Père Loriquet, qui ayant a raconter la nuit de la Ste- Barthélemy imprimait gravement Les protes tants ayant fait un grand massacre des catho- liques, ceux-ci prirent les armes et déjouèrent leurs complots sacrileges. Nous, au contraire, nous professons un tel culte pour la vérité, que nous sommes toujours a nous cbamailler sur les points qui ne nous semblent pas nettement établis. Dans la crainte de nous tromper, nous évitons avec soin d'entretenir l'en- fance des questions de dogmes, au sujet desquels nous sommes généralement assez sceptiques, mais encore plus tolérants. Ce que nous demandons, ce n'est pas que nos écoliers cessent de fréquenter le catéchisme, si leurs parents tiennent a les y en- voyer, mais que nous puissions leur apprendre que c'est la terre et non le soleil qui tourne, sans qu'une heure après, de la cbaire oü nous avons proclamé cette vérité démontrée par la science, un séminariste vienne, au nom de la Bible, nous donner un rogue démenti. Que dis-je! Dans nos rangs il se trouve des li- béraux t> ès convaincus qui sont partisans de la loi de 1842 et c'est principalement ceux-la qui nous donneront du fil a retordre. Ahdame! c'est que nous n'avons pas le bonheur de posséder un Pape infaillible qui nous trace notre petit itiné- raire intellectuelEt en eussions-nous un, il se produirait immédiatement, dans notre Eglise, tant de schismes divers, qu'il n'aurait plus qu'a déposer la tiare et a se faire franc-maQon. Les catholiques ont done parfaitement raison lorsqu'ils s'écrient avec satisfaction que nous manquons de discipline. Notre seule pretention est d'avoir de l'union, lorsqu'il le faut, et les der- nières elections l'ont prouvé. La discipline Je ne sais pas si vous êtes- de mon avis, mais je trouve que c'est la un vilain mot et une plus vilaine chose. Qu'est-ce que la disci pline L'abandon dc toute initiative personnelle, l'aveugle obéissance a des ordres qu'il n'est pas permis de discuter et d'enfreindre. Mais c'est la une regie bonne pour des moutons et pour des moines, mais non pas pour des êtres intelligents ayant au ventre quelque indépendance et quelque fierté. On m'objectera l'armée oii sans discipline on n'arrive a rien. II y a beaucoup a dire sur ce sujet. Je ne suis rien moins que persuadé que notre organisation militaire soit le parangon des organisations. La soi-disant égalité prussienne ne me satisfait pas davantage. La discipline n'est et ne peut être un frein équitable que considérée comme une soumission temporaire, prêtée dans un but d'intérêt commun a des chefs librement élus. Que, sous les armes, un soldat soit tenu a l'obéissance et au respect, rien de mieux. Mais une fois le service terminé, celui qui porte lefusil doit être l'égal de Thomme décoré de l'épaulette. Non, nous n'avons pas de discipline et ne vou- lons pas en avoir a votre fagon. Notre parti se compose de families distinctes, logees dans un même quartier et se prêtant mutuellement aide et assistance dans les cas de nécessité. Mais nous ne voulons vivre ni dans une caserne, ni dans un couvent, n'étant pas plus partisans de la salie de police que du martinet d'un frère correcteur. Loin de redouter les différents qui surgiront a propos de l'emploi de notre Denier des écolesnous les appelons, au contraire, de tous nos vceux. De la discussion jaillit la lumière. C'est la un axióme vieux comme le monde, mais qui restera éternel- lement vrai. II se pourrait que les différents co mités locaux fussent divisés sur l'instruction a donner dans les établissements que nous allons élever. Eb bien après Nous ferons de l'enseigne ment expérimental qui, fut-il incomplet et fautif au début, vaudra toujours mieux que votre ensei- gnement réactionnaire, lorsqu'il n'est pas une école de mensonge et d'immoralité. Et a force de tatonner et de perfectionner, nous en arriverons bien a une solution pratique en harmonie avec les tendances modernes et les progrès de l'esprit hu- main. Pour cela, que faut-il De l'union, mais de l'union raisonnée et dont les bases soient longue- ment débattues. Cette union, nous l'avons loyale- ment conclue il y a quelques jours. Gardez votre discipline, vous n'avez plus qu'elle pour lutter contre le libre-examen qui déja entame votre for- teresse ébranlée. AVEU CLERICAL. UN DOIGT DANS L'CEIL. Nous l'avons dit plus d'une fois on ne lit pas assez les journaux cléricaux. II faudrait même pouvoir les lire tous, et tous les jours. Rien n'est édiüant comme ces pages improvisées oü il y a toujours quelque chose areprendre. Quelles contradictions d'un numéro a 1'autreet comme il H>

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 1