JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENÏ
YPRfig, Dimanche
Bixième année. HI0 33.
4 Aoüt 1872,
Paraissant ie dimanche.
Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez voire pensee
aBseïx ombso.wemEst
POUR LA BELGIQUE
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Pour l'Ëtranger, ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes,
I-UJY DES AMOXCES
ET DES RECLAMES
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au bureau dv Journalrue d1 Elver ding he52.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Ton te s lettres
ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Tons heurcus.
On ne s'en serait jamais douté, taut la
chose parait extraordinaire au premier
abord. Rien n'est plus certain pour tautla
presse cléricale,'le Been public en tête, se
montre ravie de la validation des elections
d'Anvers. On lui aurait annoncé qiiele pape
venait de rentrer en possession de ses Etats
ou que Inquisition allait être rétablie en
France, qu'elle ne serait pas plus heureuse.
Oui, vraiment, la validation de ces elec
tions, contre lesquelles elle a tant proteste,la
met maintenant au comble du bonheur. Et
savez-vous pourquoi?Encore quelque chose
que personne n'aurait jamais deviné paree
que ia décision prise par, les membres de ia
deputation permanente d'Anvers, en fesant
éclater a tous les yeux la haute impartiable
de ces messieursdémontre i'inanité des
accusations portées contre eux par la presse
libérale.
C'est le Bien public qui a trouvé celle-la,
et le Journal d'Ypres, son Sosie, ne man-
quera pas, sans doute, de dire comme le
seigneur Amphytrion.
Done, le Journal d'Ypres est enchanté.
Eb bien, francheinent, nous aüssi, et uos
raisons d'etre enchanté, sans être précisé-
ment les mêmes que uotre pieux, mais mal
embouché confrère, ne laissent pas d'avoir
line certaine valeur a nos yeux. Que le Jour
nal d'Ypres se réjouisse paree que l'ordon-
nance relative aux elections d'Anvers rend
un éclatant hommage aux vertus politiques
de MM. Broers et Yande Wiele, nous lie
nous y opposons pas. Mais il ne trouvera
pas mauvais que, de notre cóté, nous nous
en réjouissions comme d'un événement par
ti culièrement heureux pour le libéralisme.
Les libéraux, maitres de la commune,
n'auront rien de plus pressé, pensons-nous,
que de faire rayer des listes electorates l'in-
nombrable quantité de faux électeurs on
les compte par centaines que l'ancienne
administration avail fait inscrire. Ei alors,
adieu pour toujours a MM. Delaet, Gore-
mans, d'Hane-Steenhuyse et autres catholi-
ques si chers a l'inoorruptible et vertueux
Journal d'Ypres. Or, nous avons la faiblesse
de désirer beaucoup que ces messieurs ces
sent le plus töt possible de representee la
Belgique a la Chambre, et tout ce qui tend a
hater eet heureux moment nous réjouit
extrêmement.
Une chose nous surprend entre toutes.
C'est que la presse cléricale étant si heu
reuse de la validation des elections d'An
vers, elle ait fait taut d'efforts pour deter
miner la deputation a les annuler. Pendant
les quinze derniers jours qufont précédé
l'ordonnance qui la plonge aujourd'hui dans
une si grande félicité, la presse cléricale n'a
pas cessé d'exhorter la deputation perma
nente a la resistance, lui prêchant sur tous
les tons qü'il y aurait bonte pour elle a fai-
blir devant les menaces des feuilles libé-
rales. Comment faut-il nous expliquer que,
la deputation permanente faiblissant, sa
faiblesse comble de tant de joie ceux-la
même qui naguèrel'en dissuadaient
comme d'un acte de lacheté Mystère
Un jour que le Journal d'Ypres aura le
temps, prière d'éclairer notre infirmité sur
ce point obscur. En attendant, nous sommes
trés heureux que les elections d'Anvers
soient validées et, comme notre vertueux
confrère se dit non mains heureux que
nous, tout est pour le micux dans le meil-
leiir des mondes possibles.
Les elections d'Anvers et de Malines sont
validées.
Cette nouvelle a été connue au moment même
oil a Anvers comme dans tout le pays, on croyait a
une annulation. e
Les renseignements publiés par tous les jour-
naux faisaient en effet regarder l'annulation
comme certaine. A la/lernière minute, la députa
tion a reculé elle n'a pas osé consommer l'oeuvre
indigne et inique que les Delaet, les Coremans et
leurs satellites espéraient lui voir accomplir.
La certitude que 1'arret aurait été cassé par le
gouvernement, a probablement été pour beaucoup
dans la décision prise par les membres de la dépu-
tation. L'opinion publique ne doit leur en savoir
aucun gré. La fagon incroyable dont l'enquête a
été dirigée par eux, montre suffisamment ce qu'il
aurait fallu attendre de ces Messieurs, s'ils avaient
pu se prononcer sur la question en dernier
ressort.
Voila done enfin la bande des meetingistes
balayée pour toujours de l'hotel-de-ville d'Anvers.
Anvers, dit VJEtoileest done définitivement
et sans appel rendu au libéralisme, et Malines,
'siége de rarchevêché, lui est maintenu. Comme
nous l'avons dit le premier jour, c'est la le cóté
vraiment caractéristique des élections du mois de
juillet. Anvers et Malines peuvent illuminer, c'est
un grand succes pour l'opinion libérale, un succes
que leurs adversaires n'auraient pu leur ravir et
et qu'ils n'ont pas osé leur contester.
\2Ec~ho du Parlement dit
La députation a reculé elle-même devant
l'acte de folie que le fanatisme et le dépit pouvaient
seuls lui inspirer. Après avoir pendant un mois
inutilement prolongé la fièvre électorale et causé
par des manoeuvres ténébreuses une émotion sans
exemple dans les annales, la députation perma
nente d'Anvers est obligee de reconnaitre que les
élections d'Anvers et de Malines ont été régulières,
et elle renonce a l'idée de substituer sa volonté a
celle du corps électoral.
Si nous sommes heureux de ce résultat, c'est
dans l'intérêt de la ville d'Anvers, qu'on n'eüt
peut-être pas été faehé de pousser a bout.
Quant au parti clerical, il en sera pour les
frais de son audacieuse tentative. II demeurera
acquis que, battu dans une lutte qu'il a lui-même
provoquée, il n'a su accepter sa défaite qu'a la
dernière extrémité, contraint et forcé par l'indi-
gnation que son attitude avait excitée dans le
pays tout entier.
Des mesures avaient été prises dés mardi a
Anvers^ pour le cas ou la tranquilité publique
aurait éte troublée. Toute la gendarmerie de l'ar-
rondissement était arrivée et devait se rendre
dans la ville sous le commandement du capitaine
Oriane, et d'après le Préeurseurla garnison était
consignée.
En cas d'annulation, ces precautions eussent
été inutiles. Le but des cléricaux était évidem-
ment de provoquer des désordres les libéraux
anversois n'auraient pas donné dans le piége. Au
moment même ou ils croyaient l'annulation décidée,
ils faisaient les plus grands efforts pour contenir
l'indignation de la population. II ne faut
rien moins, écrivait-on a la Gfazetteque les efforts
des hommes les plus populaires du parti libéral et
notamment des gueux pour empêcher les manifes
tations de se produire dès maintenant.
Si les élections avaient été annulées, les libé
raux anversois se seraient rendus en masse d
Bruxelles ponr porter eux-mêmes leur requête au
roi.
Un détail sur l'enquête relative aux élections
de Malines
Un des individus entendus par la députation, le
nommé Verbaet, en sortant de l'enquête, déclara
publiquement qu'il avait reconnu avoir reiju d'un
candidat libéral cinq francs pour voter en faveur
de la liste de ce parti.
Ce candidat, averti, lui intenta immediaternent