kilos, mettant ainsi en grand risque la vie des
voyageurs.
II est grand temps que tout cela finisse et, si
l'Etat 11e sait reprendre amiablement les lignes de
la Flandre, qu'il les exproprie pour cause d'uti-
lité publique. Notre fortune et notre familie ne
peuvent être journellement rnises en peril par la
mauvaise gérance de particuliers. L'Etat a bien
donné une concession, mais non le privilege de
mettre en danger nos biens et nos vies.
On nous communique trois enveloppes de lettres
récemment adressées d'Ypres a Ostende l'une
expédiée a 7 h. du matin, est arrivée a destina
tion a 3 heures du soir, l'autre a été en route de-
puis midi jusqu'a neuf heures du soir, enfin la
troisième, une lettre express ayant trait, au dire
de l'intéressé, a des affaires trés importantes,
quoique déposée au bureau a 7 h. du matin, n'a
été remise^ au destinataire, a Ostende, qu'a midi
et dix minutes.
N'est-il pp.s étrange qu'il faille huit et neuf
heures pour la correspondance entre deux villes
distantes de quelques lieues seulement
Et cependant hatons-nous de le dire au-
cune négligence n'est a imputer aux bureaux
d'Ypres ou d'Ostende. L'anomalie tient a 1'organi
sation du service. La correspondance pour Os
tende est expédiée par Bruges, exactement comme
avant l'existence de la ligne directe de Thourout
a Ostende. II en résulte que les lettres qui pour-
raient faire le trajet par la voie directe, en deux
heures, en mettent huit et neuf par Bruges.
Les relations sont nombreuses entre Ypres et
Ostendeaussi beaucoup de personnes, les com-
mergants surtout, doivent éprouver de fréquents
préjudices de l'état actuel des choses.
II sufiira de signaler le fait au gouvernement
nous en sommes convaincus pour qu'immédia-
ment il prenne d'autres mesures; cela lui sera
d'autant plus aisé qu'en vertu de leur cahier des
charges, les sociétés concessionnaires de chemins
de fer sont obligées de faire gratis le transport des
correspondances postales.
UNE HISTOIRE DE VOLEURS.
On nous écrit de Bastogne
II n'est bruit ici et dans les environs que d'une
aventure, moitié plaisante, moitié facheuse, ar
rivée a deux de vos concitoyens, deux jeunes
avocats dit-on, visitant en touristes notre pitto-
resque contrée, et qu'on a pris pour des voleurs.
Et d'abord, il faut vous dire, pour l'explication
de ce qui va suivre, que depuis un certain temps
le pays ici est exploité par des chevaliers d'in-
dustrie d'une nouvelle espèce. Ce sont de soi-disant
marchands de jambons qui courent les détaillants
de ce mets si renommé. Us en achètent de pré-
tendus échantillons qu'il font expédier adefausses
adresses, et puisils nedonnentplus de leurs
nouvelles. Déja divers negotiants avaient été pris
a ce truc, et l'éveil avait été donné a la police.
Vos concitoyens arrivant a Bastogne se rendi-
r ent chez différents débitants de jambon dans le
but sérieux de faire quelques petits achats desti-
nés, parait-il, a leurs families et a leurs amis.
Mais le commissaire de police, incontinent averti,
de les faire suivre aussitót par un agent travesti
en marchand. Celui-ci, plus zólé que malin,
engagea bientöt la conversation avec ses deux
surveillés.
Vous êtes aussi marchands de jambons
le'ur décoclia-t-il avec l'intention de les faire
jas er.
Ma foi, oui riposta un des touristes en
humeur de plaisanterie.
Et d'oü done que vous êtes
De Quern.
Et ousque ga est?
En Norwóge.
L'agent eommenga a avoir des soupgons.
Le commerce va-t-il bien dans votre pays
continua-t-il.
Eh comme ga. Que si on mangeait du
jambon, il irait encore mieux.
Mais si on n'en mange pas
On n'en peut vendre, croyez-vous Erreur,
mon ami, profonde erreur. On s'en sert pour la
pêche aux requins et aui baleines; et on n'en con
somme pas mal, vous comprenez bien.
Mais ceux que nous venons acheter mainte-
nant, observa le second touriste, sont destinés,
comme échantillons, a la prochaine exposition de
Vienne. Nous comptons beaucoup sur les Russes
qui y viendront en foule, et qui sont grands ama
teurs de la grande pêche aussi.
Us se fde moi, se dit l'agent. Et ses
soupgons grandirent démesurément. Voulant en
avoir le cceur net.Quels jambons préférez-vous?
poursuivit-il. Ceux de derrière ou ceux de devant?
Nous n'avons pas de preference, répliquèrent
les touristes devenant soupgonneux a leur tour.
Nos requins ne sont pas difficiles a ce point, et,
pour eux, un jambon est un jambon.
Pas mal, se dit l'agent mais je ne suis pas
un sot non plus.
Au moins vous connaissez la difference entre
les deux sortes
Non pas. A quoi bon
Je les tiens souffla l'agent pleinement con-
vaincu. Ce sont, ce ne peuvent être que des escrocs.
Vite chez le commissaire.
Dix minutes après, le commissaire de policei
accompagné decet agentetd'un autre encore,pro-
códa a l'arrestation de vos concitoyens.
Ceux-ci commencèrent par protester, comme on
le pense bien.
On les fouilla. L'un fut trouvé porteur d'un
revolver a six coups, chargél'autre d'unpoignard
a manche ciselé, de 1'époque dè Louis XIIIen
outre deux chandelles.
Coquins exclamal'un des agents.
N'êtes-vous qrte. des voleurs? interrogeale
commissaire.
Trouvez-vous que ce n'est pas assez? riposta
l'un des jeunes gens.
EhelxC'est que vous pourriez être des
assassins.
Oui, ouivociféra l'autre agent, des Des-
sous-le-Moustier, des Tropmans, des Cartouches
On allait les mener en prison, quand survint le
juge de paix qui avait connu a l'Université les
prétendus voleurs.
Le quiproquo s'éxpliquale commissaire et les
agents firent des excuses vos concitoyens éclatè-
rent de rire, et, le soir, toute la ville de Bastogne
rit avec eux, la police exceptée. On a failli illu-
miner au cercle des Raseurs.
L'AFFAIRE BAZAINE.
Le point principal de l'affaire Bazaine, sur
lequel portent tons les efforts de l'instruction, est
celui qui est relatif a l'envoi de la dépêche, par
lequel Mac-Mahon informait Bazaine de sa mar-
che sur le Nord, a la date du 23 aout, et l'invitait
a prendre des mesures propres a seconder cette
manoeuvre stratégique.
Dans le conseil de guerre tenu a la ferme de
Grimont, le 26 aout, le maréchal iie fit aucune
mention de cette dépêche de Mac-Mahon. Aussi
décida-t-on de se retirer sous les murs de Metz,
abandonnant Mac-Mahon a ses propres forces.
L'instruction a déja retrouvé trois des courriers
qui avaient transmis la dépêche a Bazaine.
II y a plus, un de ces courriers vient de faire
remettre au général instructeur, Rivière, une
longue deposition, ou il raconte tous les efforts
qu'il a faits pour traverser les lignes prussiennes,
les dangers qu'il a courus, et oü enfin il certifie
avoir remis la dépêche de Mac-Mahon entre les
mains de Bazaine.
Cette déposition assez volumineuse ne sera pas
un des documents le moins curieux de ce grand
proces. On ne poürrait pas en révéler le c'ontenu
sans nuire a la tache de l'instructionmais ce
que l'on peut signaler, c'est le curieux procédé
employé par Flahaut, et indiqué par lui, pour
dissimuler sa dépêche.
Cette dépêche était écrite sur un mince carré de
parcliemin. Avant d'arriver aux lignes prussiennes
qui investissaient l'armée de Bazaine, Flahaut
machait le parchemin et l'avalait. II prenait en-
suite un vomitif énergique pour rendre la dépêche.
Trois fois il dut avoir recours a ce stratagème,
se croyant chaque fois au hut, et reconnaissant
subitement le danger qu'il n'avait pas prévu.
La déposition de Flahaut, qui sera publiée dans
l'acte d'accusation, sera l'une des plus intéres-
santes et aussi, dit-on, une des plus concluantes
contre l'accusé.
La Ligue de l'enseignement vient de faire
paraitre son troisième bulletin pour l'exercice
1871-72. II relate, comme de coutume, les travaux
accomplis par le conseil général, et contient diffé-
rentes notices sur la situation et les travaux des
Ligues de l'enseignement créées dans les pays
voisins. On trouvera dans ce même bulletin le
point de départ du projet de fondation, a
Bruxelles, de l'école primaire modèle dont il a
été question en ces derniers temps, notamment
a la séance de lundi dernier du conseil communal.
La verte vieillesse de M. Alb. d'Otreppe de
Bouvette vient de donner le jour a une nouvelle
production. Une apparition.Rêve d'une ombre
c'est le titreest éditée chez M. H, Vaillant-
Carmanne, a Liége.
CHRONIQUE LOCALE.
Par suite du renouvellement intégral des con-
s.eils communaux, le roi, par arrêtés du 22 aout,
a nommé hourgmestres et échevms dans les villes
et communes désignées ci-après
Brielen bourgm., MM. C. De Coninck; éch.,
C.-L. Parret et P.-F. Struyve. Crombeke
bourgm., MM. A. Floor; éch., B. Desomer et
L. Kinget. Elverdinghe bourg., MM. E.Van-
derghote; éch., F. Bayard et F. Yer Eecke.
Gheluwe bourg. MM. F. Vandemme; éch.. P.
Taillieu et J. Noliet.-Houthem bourg., MM. A.
Taillieuéch., C. Clarebout et F. Breyne.Kem-
mel bourg., MM. B. Thevelins éch., J.-F. Leur-
ridan et H Dambre. Oostvleteren bourg.,
MM. C.-L. Decross; éch., L. J. Feryn et P.-J.
Dehaene. Passchendaele bourg., MM. C.
Bayart; éch., P. Wysens et F. Van-'enweghe.
Rousbrugge bourg., MM. H. Peeléch. A. De
Saegher et D. Vandenberghe. Saint-Jean
bourg., MM. M. Markey; éch., A. Debandt et L.
De Bruyne. Voormezeele bourg., MM. L. De
Gheuséch., J.-B. Six et R. Bailleul. Watou
bourg., MM. J.-F. Capelle éch., J. Deheegher et
B. Verbouwe. Westoutre bourg., MM. P.-J.
Vandromme; éch., P. Specenier et B. Maes.
Westvleteren bourg., MM. J. Cappoen; éch., B.
Baes et L. Pillaert. Woesten bourg., MM. I.
Pinceel; éch., S. Catteeu et F. Decorte. Zon-
nebeke bourg., MM. E. Iweins; éch., I'. Vanden
Bulcke et A. Comein.
IVaitss «liver's.
Cliaque année, a pareille époque, la constitution
médicale se traduit par une predominance des
affections abdominales, et les mêmes préoccu-
pations surgissent a propos du choléra. Ainsi. le
choléra règne actuellement dans plusieurs villes
de la Russie et de l'Allemagne, Odessa, Iview,
Moscou, Pétersbourg, Wilna, Koenigsberg, Berlin
même, suivant certains journaux. Or, le dernier
bulletin des décès constate a Paris 49 décès par
diarrhée cholériforme chez les jeunes enfants et 7
décès par choléra nostras chez les adultesles
diarrhées,les cholérines sont d'ailleurs fréquentes;
peut-on considérer ces faits comme les signes
avant-coureurs d'une véritable épidémie clïolé-
rique
L'expérience des années précédentes doit nous
rassurer a eet égard. Cependant, nous devons ne
pas nous endormir dans une douce quiétude, et ne
pas oublier que, en présence des moyens de
transport et de communication que nous avons
par les chemins de fer, la meilleure prophylaxie
du choléra et la seule possible, réside dans l'obser-
vation des régies de l'hygiène privée et de
l'hygiène publique.
Horrible. Un horrible accident est arrivé
avant hier soir a Anvers. La patronne de l'esta-
minet 1 Labyrinthe, rue de la Vigne, une jeune
femme de 22 ans, nouvellement installée avec son
mari dans eet établissement, a été brulée vive.
On suppose qu'elle aura frotté sans le savoir une
uwaasaaacca»w—11