allumette phosphorique qui trainait par terre, et
que le feu s.e communiqua a ses jupons sans
qu'elle sans doutat.
Quand elle sentit l'atteinte des flammes, elle
cria et sauta dans la chambre toute affolée, mais
on faisait beaucoup de bruit dans l'estaminet oil
1'on jouait au billard. Personne de l'entendit.
Vers cinq heureset demie, son mari, nela voyant
pas descendre, monta a sa chambre et la trouva
gisante sur le plancher, toute nue et le corps com-
plétement carbonisé. Elle vivait encore et dit a
son mariVoila une affaire Voyez comme.je
suis arrangée.
La malheureuse jeune femme est morte ce
matin all heures dans d'atroces souffrances. La
douleur de son mari est inexprimable.
Un my stère. On écrit de Paris
La police est en ce moment occupée d'une af
faire mystérieuse dont nous ne pouvons parler
que sous toutes reserves.
Une grande dame, prise de passion pour son
gendre, aurait empoisonné sa fille aux eaux de
Spa, et serait revenue avec son gendre dans un
liötel du quartier Francois Pr.
C'est sur des renseignements donnés par un
jeune liomme, appartenant a l'armée, prétendant
rebuté autrefois, qu'une enquête a été commen-
cée.
La dame et son gendre sont arrêtés.
Cresson et nicotine. On connait toutes les
vertus du cresson de fontaine. M. Armand vient
de lui trouver une propriété nouvelle qu'on n'au
rait jamais soupg >nnée celle de détruire le prin
cipe véncreux de la nicotine.
M. Armand propose l'emploi d'une liqueur dont
le cresson serait la base, et avec laquelle il suffi-
rait d'liumecter les tabacs a fumer pour les dé-
pouiller de tout principe délétère. Prise a l'inté-
rieur, cette liqueur combattrait surement les acci
dents toujours si graves qui sont engendrés par
la nicotine.
Si M. Armand ne s'illusionne pas sur l'effica-
cité de son remède, il a bien mérité de tous les
fumeurs, qui lui devront une reconnaissance pro-
portionnée au bienfait dont il leur fait part.
Un jeune homme aimait une dame espagnole.
11 alia a la fagon espagnole roucouler sous
la fenêtre de la belle une sérénade amoureuse.
II y avail longtemps qu'il chantait quand, enfin,
bonheur la fenêtre s'ouvrit et on lui jeta...
Ce n'était pas un billet doux.
Le jeune homme s'en retourna chez lui changer
de linge et se débarbouiller le visage puis il re-
vint encore chanter sa serenade amoureuse.
Encore la fenêtre s'ouvrit.
Mais a l'instant ou on s'apprêtait a lui jeter la
chose, le jeune homme arma un fusil qu'il por-
tait en bandoulière et s'écria
Venez-y, j'ai mon chasse-pot.
VAKIÉTÉS.
Appel comme d'abus.Refus de sépulture. Com
petence. Delimitation entre la juridiction civile
et la juridiction ecclésiastiqueMosurs judi-
ciaires canadiennes
IX. Troisième plaidoirie pour la defense.
M. Trudel a écrit des articles de journaux au
sujet du procesil veut donner a eet égard des
explications. Le juge l'interrompt pour dire
Je suppose que vous l'avez fait pour de bons
motifs. Je dois aussi vous rendre cetfe justice, que
vous avez eu la franchise de signer vos écrits et
d'exprimer carrément vos griefs. Veuillez croire
que ce que vous ou d'autres avez écrit, ne m'em-
pêchera pas de vous rendre justice, de juger avec
impartialité. Je vous écouterai avec la même
attention que si ces incidents n'eussent pas eu
lieu. Quelques-uns sont d'avis quelesjuges doi-
vent punir comme des mépris de cour les attaques
dirigées contre eux personnellement par les jour
naux. Je ne suis pas de eet avis-la. Et sous un
système politique tel que le nótre, je reconnais a
la presse une grande liberté d'action. Tant pis si
elle en abuse.
31. TrudelEn écrivant ce que j'ai écrit, j'ai
accepté d'avance toute la responsabilité.
Lejuge Ne parions plus de cela. Occupons-
nous de la cause. Ce que vous avez écrit, vous
avez cru devoir l'écriren'en parions plus.
M. Trudel est le plus ultramontain des trois
avocats de la défenderesse. II nous apprend qu'on
l'a appelé le chouan de la cause. Le juge l'écoute
attentivement, mais en raison de l'estime qu'il
parait lui témoigner, il lui fait poliment des
observations et des interpellations qui produisent
parfois les colloques de la plus piquante origi-
nalité.
Les demandeurs avaient dépeint les juridictions
ecclésiastiques sous les couleurs les plus défavo-
rables, pour conclure a leur incompétence en ma-
tière de sépulture.
On pourrait, d'après le principe de la de-
mande, dit M. Trudel, dénier aux tribunaux
civils toutes leurs attributions, car l'histoire,
même de nos temps, est pleine des abus énormes
commis par les tribunaux civils, et les erreurs
des tribunaux religieux ne sont rien en compa-
raison.
Le juge II y a une difference qu'il s'agit de
constater c'est que dans la libre Angleterre on a
pendu des juges qui avaient mal jugé. II est vrai
qu'ils avaient jugé d'une manière épouvantable.
M. Trudel Dans l'église oatholique je ne
pense pas que l'on ait jamais pendu.
Plus loin M. Trudel dit que partout ou le pou-
voir civil s'est arrogé la suprématie sur l'autorité
spirituelle, des actes de la plus noire tyrannie ont
signalé son règne. Cela ne prouve-t-il pas, de-
mande le juge, que l'on doit tenir tous les pou-
voirs, religieux ou civils, en bride?
L'avocat développe sa pensée et signale les
grandes persécutions de l'empire romain, l'inqui-
sition protestante d'Allemagne, les cruautés com-
mises pour cause de religion en Angleterre...
Lejuge interrompantCela a toujours été. Et
voila pourquoi il importe de tenir chacun a sa
place. Mais grace a Dieu, en Angleterre il y a une
autorité supérieure aux gouvernants et qui ga-
rantit contre de telles infamies. C'est l'indépen-
dance complete des juges,garantie par la Consti
tution.
M. Trudel répond que les suprêmes garanties
du citoyen ne résident pas dans le Système consti
tutional ils ont leur siége plus haut.
Le juge Ou peut-on aller plus haut chercher
ces libertés, que dans la Constitution anglaise
En Angleterre, quand on est opprimé injustement, on
prend sa carabine.
M. TrudelCela n'est pas toujours facile.
C est surtout dans de semblables circonstances
que le róle de l'autorité ecclésiastique devient
indispensable. Elle seule peut delier du sermenl de
fidélité au pouvoir établi.
Et plus loin, continuant le développement de sa
pensée Je maintiens, dit l'avocat, que s'il est
un pouvoir qui puisse tenir la bride haute aux
passions des hommes, c'est le pouvoir de l'Eglise,
qui vient de Dieu, et non celui qui n'a pas, comme
le pouvoir de l'Eglise, la garantie de l'infailli-
bilité. n
Le juge Depuis la révolution de 1868, en
Angleterre, les peuples opprimés ont acquis le
droit de recourir aux armes pour renverser leurs
tyrans. Le principe de la révolution date de cette
époque.
M. Irudel En Angleterre, le pouvoir des
évêques d'alors était tellement faible qu'ils ne
pouvaient plus régenter les rois.
L'avocat ne se laisse pas détourner de l'histoire
des persécutions que l'Eglise a subies. Si l'Eglise,
difc-il, n'eut pas été revêtue d'un pouvoir supérieur
a, celui des rois de la terre, les apótres n'auraient
pas eu le droit de prêcher l'Evangile. Cinq mil
lions de martyrs...
Lejuge Le paganisme était a cette époque la
religion de l'Etat. Si ce pernicieux principe n'eut
pas prévalu dans l'empire romain, comme plus
tard en France lors de la revocation de l'édit de
Nantes qui forga 500,000 Frangais a s'expatrier,
le monde n aurait pas eu le triste spectacle de ces
odieuses persécutions. C'est la l'histoire du genre
humain.
II est certain que ce mode d'enseignement de
l'histoire est trés canadien. II n'en est pas moins
d'une remarquable justesse. Le juge connait l'his
toire sous tous ses aspects. Si l'on cite un évêque
qui a complaisamment écrit que Louis XIV a
désavoué la déclaration de 1662, il demande
Est-ce en 1665, lorsque Louis XIV commenga
a avoir ses scrupules au sujet de la veuve de
Scarron?
Lorsqu'on invoque l'édit du 24 mai 1766 de
Louis XV Ce n'est pas une fameuse autorité
que Louis XV, dit le juge. Cet édit n'est pas
sorti de sa plume, c'est 1'oeuvre de son gouverne
ment, répond M. Trudel. II était bien souvent
absorbé, dit le juge, par des choses qui n'avaient
aucun rapport avec l'Etat. L'avocat de la deman-
deresse se permet cette interruption Mais il
avait un fameux théologien dans la personne du
cardinal Dubois. L'avocat de la fabrique re-
prend Le cardinal Dubois était de cette école
qui prêche la suprématie de l'Etat sur l'Eglise. Si
ce cardinal était mauvais, c'est qu'il a préféré
l'Etat a l'Eglise (1).
On reconnaitra, pensons-nousque juge et
avocats de Montreal sont de rudes jouteurs.
(La suite au prochain numéro
j'-Esasa
COUR SUPÉRIEURE DE MONTREAL (CANADA).
(SUITE.)
(la Ye GUIBOED C. LA FABRÏQUE DE MONTREAL.)
(1) Rappelons que c'est de ce personnage que le due de
Saint-Simon a écrit cette parole énergique Tous les
vices combattaient en lui a qui en demeurerait le maitre.
Tl'RES.
ft tal.-civil du 16 au 23 aoiïl 1872.
N AISSANCES.
Sexe masculin 8. Sexe férainin3.
M ARIAGES.
Delacauw, Flore. bottlanger, et Decock. Henriette, tlnmes-
tique. AmeloQt, Henri, tourneur, el Swyngedonw, Pliilo-
roène, jardinière.
DÉCÈS.
Perave. Jean, 80 aus, sans profession, époux de Sophie
Deswaene, rue de Dixmude. - Vanbeceiaere. Séraphitie,
77 ans, denteliière, épouse de Philippe Sanctorum, Petite
place. Vanrienbulcke, Frangois, 72 ans, mareband, céliba-
laire, rue de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 5. Sexe féminiu 0.
Etat-civil du 16 au 23 aoüt 1872.
NAISSANCES.
Sexe masculin b. Sexe férainin .- 7.
MARIAGES.
De Ghelcke, Charies-Félix-Chrétien-Marie. 27 arts. avocat
célibataire, avec Cnapelyrick, Marie-Adèline-Cornélie, 25 ans!
particulière, sans profession, célibataire.—Neuville, Richard-
Corneille, 25 ans. ouvrler, célibataire, avec Robvn Marlhe-
Philomène, 26 ans, denteliière, célibataire. Dnmelie Au-
guste, 22 ans, domestique. célibataire. avec Vanpeperstraete
Sophie-Rosalie, 20 ans, ouvrière. célibataire. Wallvn'
Jules Corneille, 22 ans, cordonnier, eélibataire, avec Ver-
haeghe. Amélie-Cornêlie, .,0 aos, denteliière, eéiii>ataire,
Zone, GuslaVe- Joseph. 52 ans. employé au chemin de fer
avecCossey, Virginie-Marie, 50 ans. modiste, célibataire.
DÉCÈS.
Hernaert, Léonie-Cornélie, 20 ans, ménagère, époose de
Seraphin Beun. Eekboek.—Debruyne, Elise-Clémence, 51 ans
particulière, célibataire. rue de BoeschePe.— Folcque. Henri-
Léupold, 34 ans, ouvrier, èpoux de Suzanne-Cornélie Daussy,
Hagebaerthoek-Notre-Dame.
Enfant* au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 0. Sexe fémiiiin 5.
E A l indiquanl l.es quantités et le prix mogen
grains, fourrages et autres produits agricoles ven
dus le 24 aoül 1872, sur le marché de la rille
d' Ypres.
NATURE
1) SS MXRCHANIilSRS
VEN DDES
Frometil.
Seigle
Avoine
Pots
Fêve
ÜUANTITES I PRIX MOYEN
VENDUES. J PAR
kilogrammes. 100 kilogram
22,8pü
5.800
2,600
600
500
POIUS
MOVEN BR
l'hectol.
54 25
17 25
16 (10
18-75
20 00
80-00
73-00
ii-QC
8 -CO
80-08
S*opering8ie.
l'rix mogen du marché du 23 aoül 1872.
Fromeril. i'liectolitre00 00
Sc'S!e18 00
Avoine
Pommcs de terre, los lOOkiiog9 50
Beurre.Ie kilog. 5 60
Houblou, les 50 kilog. (Récolte 1S7|.) 000 00