l'auront élevé ne lui ont pas inspire le désir ardent de s'enfermer dans un cloitre, et de consacrer a la vie contemplative son exis tence tout enticre. Voila, pères et mères, chefs de familie, chargés d'ames, l'alternative qui s'ofire a vous. Ou faire de vos tils des citoyens, ou vous cxposer a les voir un jour grossir les rangs du noviciat des jésuites, a moins qu'ils ne deviennent zouaves pontificaux. Choisissez; ou, s'il n'en est plus temps pour cette année, étudiez ce qui va se passer dans l'esprit de votre enfant, et tachez qu'il ne soit pas trop tard pour prendre un autre parti l'année proehaine. LE PROFESSEUR DE RELIGION. En tête du programme des matières a ensei- gner dans les écoles moyennes, nous trouvons la religion. Quelle religion En tête du programme enseignant, nous voyons le professeur de religion. De quelle religion Comme il s'agit de Penseignement de l'Etat, l'étranger, ignorant de nos principes constitu- tionneis, pourrait croire que c'est la religion de l'Etat. Dieu merci, aucune religion en Belgique ne s'ap- pelle religion de l'Etat. Trois espëces de cultes se professent en Bel gique le catliolicisme, le protestantisme, le ju daïsme. Mais de ces religions aucune n'est ni officielle ni obligatoire. Tout Beige est, a son gré, juif, protestant ou catholique. Nul n'est forcé d'etre l'un ou l'autre. De quelle religion parle alors l'arrêté d'organi sation de Penseignement moyen Quelle religion enseigne le professeur Ou quelles religions La catholique Mais de quel droit, dans un pays oü il y a plu- sieurs sectes religieuses, enseigner une religion a l'ex elusion des autres. Mais de quel droit, dans un pays oü existe la liberté des cultes, donner a des élèves protestants ou juifs un enseignement auquel rienne les oblige Cette loi est inconstitutionnelle. Pour qu'il y eüt égalité entre les élèves appar- tenant a divers cultes, il faudrait qu'il y eüt, non un enseignement de la religionnon un professeur de religionmais un enseignement, et des profes- seurs des religions. Pour qu'il y eüt dans la loi respect de la Cons titution, il faudrait ou que toutes les religions en tous les dossiers... Ne trouvant rien, il dit d'un air désappointé Comment se fait-ilqueje ne trouve pas votre correspondance Croyant qu'elle était en .danger, je l'ai envoyée a Londres chez un ami, ce dont j'ai tout lieu de me féliciter aujourd'hui. Tres bien Veuillez descendre. Une voiture attendait sur la place Saint-Georges devant l'hotel de M. Thiers. Une fois monté dans la voiture, M. Thiers inter- roge M. Hubau ainé Oü me conduisez-vous A Mazas M. Thiers rencontra a Mazas les gónéraux Cavaignac, Changarnier, Bedeau, Lamoricière, le colonel Charras et d'autres encore qu'on avait fait enlever de leurs domiciles, pendant la nuit, sans autre cause que la volonté d'un usurpateur et l'ambition d'un parjure. M. Thiers devait être emprisonné au fort de Ham. II fut résolu quelques jours après qu'on se - contenterait de l'expulser du territoire. vigueur dans le pays fussent professées, ou qu'il n'y en eüt aucune. Quelqu'un a dit l'Etat est athée. L'Etat beige ne 1'est pas. L'Etat beige enseigne une religion. II ne les enseigne pas toutes. II enseigne la religion catholique. Pourquoi, s'il n'est pas plus catholique que juif ou protes tant Paree que c'est la religion du plus grand nombre? Qu'est-ce que cela prouve, dans un pays oü les citoyens professant d'autres religions conco.urent également aux charges de l'Etat? Admettrait-on, par hasard, que io droit d'un seul ne serait pas aussi sacré que le droit de tous L'anomalie que nous signalons revêt surtout un caractère inconstitutionnel la oü, non-seule- ment le contribuable protestant ou juif prend part aux frais du culte catholique, mais oü Pen seignement exclusif de ce culte prend place au premier rang, dans le programme des matières. Cette loi 'd'enseignement moyen est a refaire. Elle est a refaire, paree qu'elle ment a la Cons titution, qui proclamela liberté, c'est-a-dire l'éga- lité des cultes. Elle est a refaire, paree qu'elle proclame en réalité une religion d'Etat. Elle est a refaire, ainsi que la loi d'enseigne ment primaire, dont elle' reconnait et consacre une hérésie constitutionnelle, au profit du culte en faveur duquel olie rétablit un privilege contre lcquel protestent toutes les lois du pays. On écrit de Roulers, 14 octobre II s'est passé ici, dimanche 6 couraut, des faits qui prouvent jusqu'a quel point on est parvenu a fanatiser la population. Notre collége épiscopal, qui désire ardemment que le saint Père soit réta- bli dans la puissance souveraine, avait organisé un pèlerinage en faveur du pape roi. Des la pointe du jour, toutes les maisons, sauf quelques rares exceptions, étaient pavoisées aux couleurs papa les. Pour la circonstance, on avait pompeusement dressé, au milieu de la Grand'Place, un immense autel, destiné arecevoir Mgr Faict. A uneheure de l'après-midi déja, on voyait déboucher de tou tes les rües une foule innombrable, composée de toutes les congregations religieuses des deux sexes appartenant aux communes environnantes. Les hommes précédés du curé de leur village chan- taient les hymnes,lesfemmes priaient en marmot- tant le rosaire. L'ensemble, on le con§oit, était singülièrément euphonique. Arrivés a la Place, les pèlerins s'amassèrent autour de l'autelsur lequel monta finalement l'évêque. Après quelques cérémonies préparatoires, on ontonna le salut, qui fut suivi d'un éloquent sermont. Monseigneur prêcha si bien et si fort que l'on ne comprit pas un seul mot. S'il faut en croire le fanatique jour nal de la localité, de Landbaumcrrédigé par les professeurs du collége, le sermon roula exclusive- L'officier de paix Veindenbach vint le 8 décem- bre, a six heures du soir, prendre M. Thiers pour le conduire a Kehl, en Prusse. M. Thiers s'indignait jusqu'aux larmes. A cette date, alors que les insurgés triomphants fêtaient le succès de leur criminelle entreprise, il y avait vraiment de quoi pleurer sur ce beau pays de France livré aux gouvernants d'aventure. II savait par experience que les peuples expient leurs faiblesses, comme les individus, et que le chati- ment est en raison directe de la faute. L'avenir se présentait lugubre a ses yeux Arrivé a Kehl, M. Thiers remit une protestation a l'agent chargé de le conduire a, la frontière. Et voila comment l'empire naissant respectait le suffrage universel, la Constitution, la liberté individuelle... Un de ses premiers actes fut l'expulsion de M. Thiers. Et qu'avait fait M. Thiers? Conspi- rait-il contre le pouvoir existant, se posait-il comme un prétendant, voulait-il renverser la loi, et, en subornant la force publique, attaquer la France la nuit, dans une embuscade, pour avoir ment sur la délivrance proehaine de Pie IX. Immé- diatement après la cérémonieMonseigneur adressa au pape un élogieux et empathique télé- gramme avec prière de le transmettre au Ciel. Ainsi fut-il Nous avons particulièrement remarqué parmi les pèlerins nos dévots administrateurs et en tête M. le bourgmestre qui, soit dit entre parenthèse, chantait lui seul en francais. On sait quenotre pre mier magistrat excelle dans cette langue. Quant a nos reprósentants, MM. Dumortier et de Montblanc, qui avaient été invités a prendre part a la manifestation, ils brillaient par leur absence. Heureusement pour eux, ils avaient ap- pris a temps l'un a Tournail'autre a Paris, oü ils résident et d'oü ils soignent si toU'intérctde leur arrondissement, que les chants et le sermon allaient so faire en langue Jlamandedont c'est avéré, ils ne savent pas un iota. Voila oü nous en sommes réduits, voila com ment on exploite a Roulers le fanatisme et les craintes superstitieuses. Les églises, et le nombre en est grand, ne suffisent plus a notre intolérant clergé, il lui faut aussi les places publiques pour en imposer et sermoner comme au temps oü l'on se mouchait encore sur la manche. Nous ne regrettons, en finissant, qu'une seule chose, c'est que Bunzen de la Martinière n'ait existó un siècle plus tard. II eüt pu de cette ma- nière consacrer une plaisante mention dans son excellent ouvrage sur les cérémonies et coutumes religieuses, a la curieuse manifestation qui vient de se produiro chez nous. Les miracles de Lourdes ne suffisent pas a la gent cléricale pour l'exploitation des badauds. Elle vient d'inventer une liqueur nouvelle qui s'ap- pelle XImmortelle. En voici le prospectus. Cette délicieuse liqueur composée avec de l'eau de la fontaine miraculeuse de Lourdes et avec des plantes et des fruits recueillis dans les splendides vallées de Cauterets, Luchon, Barréges, Saint- Sauveur, les Eaux-Bonnes, et les Eaux-Chaudes, sur les bords glacés des lacs Bleu et de Gaube, au cirque de Gavarni, au col d'Aspin, sur le Vig- male et au sommet des glaciers du Pic du Midi (oufpossède, avec le parfum le plus suave, les qualités qui en font une liqueur hygiénique par excellence. Prise avant le repas, elle dispose a l'appétit, mais au lieu d'abrutir et de tuer, comme le fait l'absinthe, elle ouvre F esprit et donne la vie. Les palais les plus rebelles comme les estomacs délabrés et les santés les plus altérées se res- sentent promptement de la superiorité des bien- faits de cette liqueur incomparable. Voila le boniment. II a été rédigé probablement par l'auteur de la liqueur, lequel est un religieux. Or, cette liqueur est une contrefagon fade et su- crée de la Chartreuse, comme toutes les autres liqueurs catholiques inventées dans ces dernières années. Elle ne possède, bien entendu, aucune des qualités citées plus haut, et le religieux in- venteur lé sait mieux que tout autre. II sait done, ce brave homme, qu'il trompe le public en lui la bourse Non II était hostile au coup d'Etat, c'est-a-dire partisan de la loi. Mais enfin, cetts arrestation est-elle la seule qui ait été opórée Maupas, le ministre de la police, a avoué 26,642 arrestations. Sur ce nombre de personnes arrêtées, 239 ont été envoyées a Cayenne, 9,530 en Algérie, 1,545 a l'étranger, 2,804 ont été inter- nées sur divers points du territoire, 5,108 ont été soumises a la surveillance de la police Et quand un de ces proscrits mourait, loin de la France, en proie a la nostalgie, victime de son respect du droit, voici l'oraison funèbre que leur décernait le proscripteur M. Conti, le secrétaire de l'empereur, inscrivit lel9 Janvier 1865, sur le carnet-agenda de son maitre Nouvelle de la mort du calonel Charras. Et Napoléon III de mettre en marge C'est un grand débarras.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2