Cour du lane de la Reine, 9 décembre. La Cour,
a 10 heures ce matin, prononga son jugement sur
les pétitions (requêtes) en récusation des quatre
juges catholiques Duval, Drummond, Caron et
Monk, produites par le conseil de l'appelant. La
cour refusa d'accepter les recusations et les con-
sidéra comme comportant des accusations de trahi-
son et de parjure contre les juges récusés.
Ce journal donne ensuite le résumé des paroles
prononcées a l'audience par les juges, ce qu'il
appelle le rapport, au Canada chaque juge donnant
publiquement les motifs de son vote.
Le juge Badgley n'ayant pas été récusé ses
collègues ont cru devoir lui faire commencer le
jugement.
Nous extrayons du compte-rendu du Pays les
détails qui suivent
L'accusation principale de la requête en récu
sation consiste, d'après le juge Badgley, en ce que
le chef de l'Eglise catholique a Rome avait adopté
des procédés qui méconnaissaient complétement
l'autorité civile dans certams cas. L'acte de
n suprématie d'Elisabeth ainsi que ceux de cette
province avaient été rejetés par les procédés
i) adoptés a Rome (3). Que ces théories fussent
abstraites ou non, son honneur ne voudrait pas
y risquer un examen. La loi, la Constitution et
n le souverain de cette province constituent ce
que les juges doivent consulter, et lorsque son
n honneur a trouvé que la pétition récusait les
juges a cause de trahison et en second lieu de
parjure, il a cru que cette pétition n'était pas
digne de lamoindre considération. La cour n'a
rien a faire avecla loi ecclésiastique.
Puis, examinant de plus pres la récusation, il
trouve qu'elle comporte une accusation de trahi
son contre ses collègues, en tant qu'on a prétendu
que par les procédés faits a Rome, ils seraient in-
capables de remplir leur devoir et forcés de re-
jeter le serment d'allégeance a la reine, ce qui
constitue la trahison en tout et pour tout. II
était difficile que les juges consentissent a rester
sous le coup de l'accusation. La récusation sup
pose aussi quo les juges se rendraient coupabies
du parjure et violeraient leur serment d'office (4),
a raison de ces procédés de la cour de Rome...
(La suite au prochain numéro
JVaits tirvei'S.
T.cs élections de Willebroech. On sait qu'a la
suite de la nomination parle gouvernement comme
bourgmestre de Willebroeck du seul membre ca
tholique de ce conseil, tous les autres conseillers
ont donné leur démission.
Les nouvelles élections ont eu lieu hier et les
libéraux, luttant liste contre liste, ont remporté
une éclatante victoire.
II y avait 294 votants. Lelibéral le moins favo-
risé a obtenu 192 suffrages et le catholique le
plus favorisé 100 seulement.
Le crime de Tongres. L'affaire concernant le
nommé Vanderzanden, de Jesseren, accusé du
triple assassinat sur les personnes de sa femme,
de son fils et de sa belle-sceur, est entièrement
terminée et sera jugée par la Cour d'assises qui
s'ouvrira a Tongres au mois de novembre pro
chain.
Ce malheureux qui, après diverses dénégations,
a fini par avouer son crime, ne se doute nulle-
ment de la terrible position oü il se trouve et con
serve sa gaité et sa nonchalence habituelles.
Lesfilous. Un repris de justice nommé Mar-
celin-Joseph Van H..., ouvrier marbrier, sans
domicile fixe, dont la spécialité consistait a s'in-
troduire dans les maisons sous un prétexte ou
l'autre, d'entrer a l'étage dans la première cham-
bre venue, et de s'emparer de ce qui lui tombait
sous la main, a été arrêté hier, en flagrant délit,
chez un cabaretier du boulevard d'Anvers.
Le même filou avait tout récemment commis, a
l'aide de fausses clefs, d'effraction inférieure, un
vol d'une somme de 2,070 francs, d'unc montre
en or et chaine du même métal.
L'inculpé a été mis a la disposition du par
quet.
Au foyer. Lundi prochain, le groupe Car-
peaux disparaitra de la facade du nouvel Opéra,
pour aller prendre place dans le foyer de la
danse.
Le statuaire lui-même dirigera le voyage de
ses filles de pierre, qu'il voita grand regret- trans-
formées en femmes de foyer.
Une perte. M. Babinet, le savant astronome
franeais est mort. La science perd en lui un habile
vulgarisateur.
Une nécrologie du Rappel.M. Marie, caissier
central au ministère de l'intérieur, vient de mou-
rir.
Ce fonctionnaire en était a son quarante-troi-
sième ministre.
On conyoit qu'il en ait eu assez.
Interruption non parlementaire. Dans une pe
tite commune d'lndre-et-Loire, pendant la messe
de dimanche dernier, jour des élections, le curé
mêlait quelque peu de politique a son sermon, en
faveur du candidat de son choix, quand il fut in-
terrompu soudain par un fidéle s'écriant
Je demande la parole!
Ce mot a coupé court au sermon de M. le curé
qui a souri évangéliquement a la legon involon-
taire, et a continué le service divin.
Le nouveau Philippe. Un individu, connu
sous le nom d'Alexis, se présentait dans la nuit
du 19 au 20, vers une lieure du matin, dans une
maison située boulevard de Montrouge, a Paris.
II monta dans la chambre delanommée Lallemand
(Anne-Rosalie), pour y passer la nuit.
A six heures du matin, Alexis sortit, et, comme
la bonne de la maison s'étonnait de ne pas le voir
accompagné de la fille Lallemand, il répondit en
riantOhelle dort comme une souclie, puis
il partit en chantonnant.
Ce ne fut que vers onze heures que l'on pénétra
dans la chambre de la fille Lallemand pour la
réveiller.
Le plus horrible spectacle attendait les habi
tants de la maison. La fille Lallemand gisait éten-
due pres de la fenêtre, la tête percée de dix-sept
coups de couteau au cóté droit et d'un coup a
Toreille gauche. Elle portait au cou des traces
nombreuses de strangulation et dans la region du
bas-ventre des égratignures profondes. Le lit et
le parquet étaient inondés de sang.
On ne sait quel a été le mobile du crime.
Le cadavre a été soumis, hier matin, a l'au-
topsie.
La fille Lallemand a oppose une resistance dé-
sespérée. Ses mains et sa bouche sont hachées et
ses gencives comme broyées. Aucune de ses bles
sures n'étant mortelle, la mallieureuse est morte
ótranglée.
Prodige musical. II vient de se produire a
Oldenbourg une jeune artiste du nom de Fanny
Richter, qui parait être un véritable prodige.
Agée seulement de six ans, elle a joué, le 9 de ce
mois, des sonatines de Kulhau et de Beethoven,
un menuet de Haendel, et de petits morceaux de
Schumann et Reinick. Et tout cela par coeur et
sans connaitre une note. Son père, professeur a
l'école moyenne de Leer, joue les morceaux en
présence de l'enfant. Celle-ci les joue ensuite de
mémoire sur le piano et finit par les retenir com
plétement. Le plus étonnant, c'est qu'elle compose
déja elle-même de petits morceaux qui trahissent
un don naturel tout particulier.
La femme sauvage. La création du monde
appréciée par un chef des Peaux-Rouges qu'un
missionnaireessayait de convertirenlui racontant
la Bible
Quand il en fut arrivé a l'incident d'Eve et du
serpent, le chef sauvage partit d'un éclat de rire
en disant
Si Eve avait été une squaw comanche, elle
aurait pris une perche et aurait expulsé le ser
pent de la réserve de l'Eden.
La gaieté est de tous les pays.
CHOSES AUTRES.
X... vient de perdre sa femmemais il ne s'en
montre pas fort affligé.
A peine a-t-il fait les concessions obligées aux
habitudes en arborant sur son cliapeau une bande
imperceptible de crêpe.
Ön lui en faisait l'autre jour le reproche.
Bahrépondit-il, le demi-deuil ne suffit-il
pas? Après tout, ce n'était que ma moitié.
X
Recueilli a la sortie du Fils de la Nuit
Pas amusante la pièce.
Le ballet est joli.
Oui, mais le manche est diantrement long.
X
Voici ce que chacun peut lire sur le catalogue
Mathieu, folio 31.
N° 34. Instrument pour retirer les épingles
a cheveux de la vessie chez les jeunes filles,
25 francs.
X
Un homme entre deux vins s'approche, hier
soir, d'un passant et lui demande l'aumóne.
Je vous en prie, monsieur, gémit-il, queiques
sous pour acheter du pain.
Vous avez trop bu, malheureux
Mais pas man gé!...
X
—Quel est done, ma chère, ce drole de type avec
qui vous étiez hier soir au théatre
Un ami d'Alfred, il est avoué en province.
Qu'il soit avoué en province, je veux bien
l'admettre, mais a Paris, on ne l'avouerait ja
mais
X
Malgré sa chute, en vérité,
Adam ne fut pas un infame
Mais il eut un mauvais cóté,
Celui duquel sortit la femme.
aMM-Sïaïfl.TaaiSBE!;.
rital-eivil du 18 au 25 octolre 1872.
d' Ypres.
(3) II est S, regretter que nous n'ayons point les paroles
textuelles du juge Badgley, mais seulement un résumé du
journalistele langage est ici moins precis et moins clair
que celui que nous eüt donné la stenographic
(4) C'est-è-dire sans doute prêté a raison de leur
office, a leur ent.rée en fonctions.
N AISS AN CES.
Sexe masculin 2 Sexe féminin 1,
M ARIAGES.
Beugnies, Richard-Julien, 39 ans, bouliquier veuf avec
Vermeulen, Rosalie Cornelia, 34 ans, célibataire, culliva-
trice.
DÉCÉS.
Btiseyne, Barbe-Catherine, 52 ans. boutiquière, épouse de
Pierre-Joseph, Boudry, Hagebaerthok-Notre-Dame. Bil-
liau, Justin, soldat, célibataire. décédé il Mand, Ie 17 octo-
bre dernier.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 0. Sexe féininin 1.
li T AT indiquanl les quantités el le prix mogen den
grains, fourraqes et autres produits agricoles ven
dus le 26 octolre 1872, sur le marché de la ville
NATURE
qUANTlTliS
PRIX itlOÏEN
OOI l»S
1)ES MARCHANDiSES
VENDUES.
PAR
MOVEN UK
VEX DUES
Kilogrammes.
100 kilogram
l'liectol.
Froment.
84.100
31 25
80-00
Seigle
4,700
19 00
73-00
Avoine
500
48 '-5
44-OC
1.000
20-25
8 -CO
Fêvu
1,400
20-75
80-08
l'operinsbe.
Prix mogen du marché du 25 octolre 1872.
Froment, l'heclolitre24 42
Seigle16 00
Avoine9 50
Poraraes de terre, les 100 kilog8 50
Beurre,le kilog. 3 70
Iloublon,les 50 kilog. (Récolte 1871.) SO h 81