On est fixé maintenant sur toutes ces mer- veillcs En fait de réformes, senle, la. conception Nasipédiste concernant le relèvement des tarifs des oliemins de fer a vu le jour et personne n'i- gnore de quelle faveur elle jouit. Quant au gene ral Guillaume, berné et bafoué par les succes- seurs du cabinet langrandiste, il peut méditer a l'aise dans sa retraite la valeur des engagements cléricaux. Sans principes arrêtés, sans souci de la dignité gouvernementale,sans aucunesuite dansles idees, n'ayant d'autre but que de se cramponner au pou- voir afin de caser partout ses creatures telle est la definition qu'on peut donner d'un gouverne ment qui a établi la palinodie a l'état de principe et ne se maintient qu'a l'aide des finasseries les plus écoeurantes. KHAN-KHAN. II parait que nous allons voir de nouveaux pro cés. Le jésuite de Mons va, dit-on, comme le petit- frère de Gand, poursuivre devant les tribunaux les feuilles libérales qui ont annoncé son arresta- tation et en ont fait 1'objet de commentaires. J'ai entendu raconter hier, a propos de cette affaire, une tres curieuse histoire, qui s'est passée en Chine. Elle m'a été dite par un voyageur qui ne revient pas de ces pays-la, mais en qui je n'ai pas moins toute confiance, attendu que s'il ne revient pas de Chine, e'est tout simplement par la raison qu'il n'y est jamais allé. O Les bonzes out, en Chine, une détestable repu tation. On les accuse de toutes sortes d'horreurs. La justice chinoise est méfiante elle les surveille de pres, et elle en a puni un certain nombre qui donnahnt raison a la mauvaise réputation de 1'ordre. II y a quelques années, les condamnations s'é- taient fort multipliées. Les bonzes étaient tres ennuyés, comme on le devine. Les journaux libres- penseurs, le Klian-Klian, le Fou-Yo-Po et d'autres organes importants faisaient sur leur compte toutes sortes de reflexions facheuses, et ne ces- saient de réclamer contre eux de nouvelles sévé- rités. Ils cherchèrent alors un moyen honnête de mettre fin aux bavardages et aux soupgons. Ces bonzes sont des gens trés malins et ils ne tar- dèrent pas a trouver ce qu'il leur fallait. O Un jour, on entendit courir dans la villo do Canton des bruits étranges sur le compte d'un des bonzes les plus respectables de 1'ordre. On alia, aux informations on apprit quo ces bruits venaient du monastère lui-même, et qu'ils se fondaient sur des discours tenus par les élèvos de 1'ordre. La justice n'hésita pas et elle arrêta sur le champ le bonze qui était désigné. Elle fit une instruction, et fut obligée de reconnaitre l'iuno- cence de celui qu'on croyait coupablc. Itendu a la liberté, celui-ci fit sur le champ un procés au Khan-Khan et au Fou-Yo-Po, et il les fit condamner a réparer le dommage qu'ils lui avaient cause en parlant de son arrestation O Le jour de la condamnation, les bronzes mon- trèrentune grande joie. Us se frottaientles mains, et se disaient entre eux Qa marche... U nous faudrait encore un in nocent maintenant. Cherchons... Ils cherchèrent, mais ils ne trouvèrent pas tout de suite. Peut-être paree qu'il n'y avait pas beaucoup d'innocents parmi eux. Mais plus probablement, paree que les innocents ne se souciaient pas de passer pour coupables. Cependant, comme les bonzes doivent a leur supérieur l'obéissance passive, celui qui fut dési gné ne put pas refuser la mission qui lui était confiée. G U se passa alors ce qui s'était déja passé. La justice fit arrêter l'innocent, sur une accu sation qui venait du couvent, mais elle fut obligée de le relaclier tout de suite, ayant constaté son innocence Le Khan-Khan et le Fou-Yo-Po furent con- damnés comme la première fois. O A partir de ce moment-la, les bonzes vécurent parfaitement tranquilles, et purent se livrer en paix a toutes sortes d'horreurs. On dit que les frères Ivra-Puh-Leux, Sa-Lhi- Gaud et Koch-Ong se distinguèrent particulière- ment. Mais la justice chinoise, honteuse de sa double méprise, n'osa plus intervenir, de crainte de se tromper de nouveau. Le Khan-Khan et le Fou-Yo-Porendus pru dents par leur double condamnation, n'osèrent pas souffler mot. Les bonzes furent heüreux, vécurent longtemps et eurent beaucoup d'enfants. {Gazette.) IL ARRIVE IL ARRIVE Une députation de dames romaines, apparte- nant a la pieuse congregation de saint Louis de Gonzague, a eu l'insigne honneur d'etre regue par le Saint-Pèreen son Vatican. Ces grandes et honnêtes dames ont regu, de la bouche infaillibïe du vicaire de Jésus-Cbrist, que saint Louis de Gonzague s'occupe en ce mo ment d'intercéder trés intimement auprès de Dieu le père pour obtenir la restauration du Pape sur son tróne temporel. La chose n'est pas, parait-il, aussi facile a obtenir qu'on pourrait bien le croire. Dieu le Père élève des objections. On n'a déja que trop répandu de sang en mon nom, a-t-il répondu a saint Louis, au premier mot que celui-ci a touché de sa demande. Si le Pape s'entête a ne rien comprendre aux choses de la terre qu'il a la prétention de gouverner en maitre, ce n'est pas ma fauto, et je n'irai certainement pas pousser de braves gens a s'exterminer les uns les autres pour lui rendre un tröne qu'il a perdu par son ridicule entêtement. Mais saint Louis de Gonzague ne s'est pas tenu pour battu, et a force de rcvenir a la charge, il a fini par ébranler fortement Dieu lepere. Pour- tant rien n'est jusqu'a présent décidé et lo saint n'a pu encore transmettre au vénérable Pie IX que des espérances. Pie XI est, du reste, au mieux avec saint Louis. C'est ce qu'il nous apprend dans son allocution aux grandes et honnêtes dames de Rome. J'ai eu, dit-il, une grande dévotion pour ce saint dans ma jeunesse. A présent, je suis vieux, mais, dans ma vieillesse, je n'oublie pas le culte de ce grand saint, et je fais ce quo je puis en son honneur. A moins d'une noire ingratitude, saint Louis fora done, de son cóté, tout ce qu'il pourra en l'honneur du pape, et comme, en sa qualité de saint, il doit être armé d'une trés grande pa tience, tout nous induit a espérer qu'il ne tardera pas a avoir raison des dernières résistances de Dieu le père. P. On nous fait remarquer que les trottoirs lon- geant certaines- nouvelles constructions, rue des Bouchers, sont dans un état déplorable. M. l'é- chevin des travaux publics fera bien de les faire réparer promptement dans l'intérêt de la circula tion. A partir du 31 décembre, toute espèce de chasse cesse d'etre permise, excepté la chasse au marais, le long des rivières et cours d'eau. Dans un moment oü nous arrivent de toutes parts des détails navrants sur l'état des cam pagnes, il est une classe de fonctionnaires de l'Etat qui devrait être l'objet de la sollicitude du gouvernement nous avons nommé une fois de plus les facteurs ruraux qui doivent marcher contre vents et maréos, c'est le cas de le dire ici, et dont la vie devient des plus pénibles. Inonda- tions, ornières, chemins embourbés, piedsentes inabordables, averses diluviennes, ils ont tout a braver, a supporter, et leurs tournées déja bien longues sont doublées et triplces par les circuits qu'ils doivent faire pour éviter les inondations. C'est le moment, ou jamais, de songer a amé- liorer la position de ces utiles et modestes fonction naires, ou tout au moins de leur accorder une indemnité pour les affreuses corvées qui leur incombent depuis six semaines. {Economie.) JFYyits tlivevs. Kinondation. La ville de Dixmude est deve- nue une presqu'ïle. ïoute la partie sud-ouest res- semble a une mer. Woumen, Merckem, Noord- scliote, Reninghe ne présentent a la vue qu'une mare d'eaua l'est, les rivières et fossés débor- dent et on commence a éprouver des craintcs au sujet du canal de l'Yser qui menace de rompre ses digues. Le canal d'Handzaeme a mis tout sous eau et a rendu impraticable la route d'Essen a Vladsloo. Jour et nuit on entend la cloche d'alarme aux sons de laquelle des centaines de travailleurs ac- courent aux endroits menacés. La chaussée de Dixmude a Ypres est envahie par les eaux de la Roombeek sur une étendue d'un kilomètre. Un domestique de M. le baron de Co- ninck y transborde les passants au moyeu d'une nacelle. A Woumen le déménagement est complet. A Merckem, l'endroit situó entre l'Yporlée et l'Yser, est totalement submergé. Plus de trente ménages ont fui. Le bétail des fermes a pu être sauvé. Cependant plusieurs pores önt péri. A Keyem on craint la rupture des digues du canal. On les a renforcées. A Vladsloo, le danger est imminent et il est a craindre qu'en ce moment tout le village se trouve sous eau. Après la note triste, l'épisode amusant. La gaité ne perd jamais ses droits. La scène se passé dans les environs de Gand Nulne s'étonnera qu'en ce moment les chasseurs au marais aient beau jeu. On raconte que samedi dernier, un chasseur ayant mené sa barque du cöte de l'établissement d'Hossche, apergut sur un arbre perché, quoi un lièvro du plus beau pelage. II songe aussitót a prendre le lièvre vivant en son gite d'un nouveau genre, sa barque est preste- ment conduite au pied de l'arbre. Nemrod y dé- pose son fusil, empoigne une branche, et le voila grimpant de son mieuxmais maitre lièvre, né malin, décampe, saute dans la barque qui s'é- loigne de l'arbre et part avec le fusil. On se porte en masse du cóté de l'école do natation, pour apercevoir le chasseur prisonnier sur sa branche. Le lièvre, le fusil et la barque errent a l'aventure sur les flots. La Sambre et la Mouse rentrent de plus en plus dans leur lit, et l'on prévoit que la navigation pourra être reprise bjentót. En Angleterre, une tempête terrible vient de sévir a Shields, Malton, Grimsby, Hartlepool et Saint-Andrew, causant beaucoup de dégats et de naufrages. Une grande partie du Leicestershire est inondé par les pluies incessautes. Dans le Derbyshire, il est tombé de la neige jusqu'a un pied de hauteur environ. Les communications té- légraphiques entre Liverpool, Leeds, IIull sont interrompues. La crue des rivières augmente. Les environs de Leamington sont transformés en un vaste lac. A Londres, il pleut a verse jour et nuit. Le chdtiment. On lit dans le Journal de Gand Le nommé L. M..., ancien caissier de la Société la Linière gantoise, qui avait furtivement quitté la ville le 2 novembre dernier en laissant dans sa caisse un déficit de 20,000 francs, s'est constitué prisonnier hier matin entre les mains de M. le commissaire en chef de police. En quittant Gand, L. M... s'était rendu directement dans le midi de la France ou il avait vainement cherché a s'occuper, et pressé par le besoin, il s'était vu forcé de revenir en Belgique. II a été écroué a la disposition de M. le procureur du roi.

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2