beau jour, d'un coup d'apoplexie qui lui paralysa
le cóté gauche et lui contouma le pied.
Chose facheuse, ce fut justement a l'église, au
milieu des fidèles, que lui survint cet accident, -
bien fait pour dégoüter de la religion des arnes
moins foftement trempées.
G
Mais M"e Favier descend en droiteligne de Job,
qui grattait ses ulcères sur son fumier, au moyen
d'un tesson de bouteille, en rendant grace au Ciel
de 1'avoir fait si miserable.
Pendant septmois, elle reste aulit,ayant perdu
le boire et le manger. Plusieurs fois, on lui admi-
nistre les saints, sacrements.
Heureusement qu'elle est visitée de temps a
autre par sa virginale maitresse, qui lui promet
sa guérison pour le 8 décembre. Et M"e Favier de
répéter avec confiance
Pour l'honneur et la gloire de la Vierge
immaculée, je vous assure que je serai guérie le 8
décembre.
O
L'aurore du 8 décembre luit enfin, et l'humble
servante de la Vierge exige qu'on la transporte a
l'église ou elle a re§u son apoplexie.
Les hommes de l'art lui objectent qu'elle
s'expose a périr dans le trajet elle veut être
transportée, et on la transporte.
Alor sMais laissons parler le curé d'Houdeng-
Goegnies
Placée sur un sidge, elle fut done transportée
a quelque distance de l'autel de Marie, ou tin la
soutenait a ses cdtés non sans apprehension d'un
nouvel accident qui semble a plusieurs reprises me
moer son extréme faïblesse. Mais, 6 surprise! le
saint sacrifice, célébré pour elle, n'est pas fini,
que la pieuse malade, agitée comme par une
secousse électrique, se dégage de ses soutiens et
dit aux personnes qui l'entouraient dans l'anxiété
Je suis guérieje vais au pied de l'autel de
Marie la remercier. C'est un miracle opéré par
l'intercession de la sainte ViergeDemandez a
)i M. le curé de venir réciter avec moi les litanies.
Et on la voit, le pied auparavant tors et glacé,
mais subitement redressé et ranimé, s'élancer
seule, comme transportée par une main invisible.
Et la voila marchant d'un autel a l'autre La
foule crie au miracle, mais l'admiration est a son
comble lorsque au sortir du lieu sacré, avec une
modestie qui n'excluait pas un petit air de
triomphe, elle congédia voiture et conducteur,
disant qu'elle retournait a pied par un autre
chemin
0
Depuis lors, Mlle Favier boit et mange comme
tout le monde et se promène, d'un pied aussi léger
que celui d'Achille, dans les sentiers de la vertu,
jusqu'au moment oü il plaira a son auguste pro-
tectrice de la paralyser du cóté droit pour
se donner le plaisir de la redéparalyser a nou
veau.
O
Nous avons voulu laisser toute sa savour a
cette petite comédie cléricale. Nous ne chicane-
rons pas le curé d'Houdeng-Goegnies sur la sim-
plicité des moyens. On fait ce qu'on peut.
II aurait, du reste, grand tort de se mettre
martel en tête pour imaginer quelque chose de
plusneuf et de plus réussi. La crédulité des sots
est sans limites et M1" Favier, pour ne pas être a
la hauteur de Louise Lateau et de Bernadette,
n'en a pas moins fort intelligemment joué son
petit róle.
O
II est facheux, toutefois, qu'une bonne ]oi ne
mette pas, une fois pour toutes, fin aux jongleries
sacrées qui développent dans nos campagnes le
fanatisme et l'abêtissement.
Pourquoi ne condamnerait-on pas, par contu-
mace, les vierges guerrisseuses pour exercice illé-
gal de la médecine
Et les cures qui se prêtent aux mystifications
des bonnes femmes, et lés bonnes femmes qui se
prêtent aux mystifications des curés
G
II ne devrait pas être permis de se moquer des
gens comme on le fait depuis quelque temps.
Qu'on nomme une commission médicale chargée
de faire des enquêtes sur les prodiges dont on re
gale les populations rurales,
Si le miracle est vrai, hypothese que je n'ad-
mets pas naturellement il n'en sera que plus
éclatant et plus manifeste, certifiépar des hommes
de science.
S'il est faux, la prison et l'amende pour les thau
maturges modernesEt je vous en réponds bien
que les faiseurs de miracles y regarderont a deux
fois.
Pour modérer leur zèle, il suffirait de décréter
la mesure prise a l'égard des convulsionnaires de
Saint-Géry
Que de suicides, ces derniers temps
A Paris, lefils du restaurateur Duval, M. Verry,
sportman fort connu dans le monde du turf,
M Lucy, fils d'un receveur général, un négociant
de la rue du Mail, etc.
A Bruxelles, ce professeur que Pon a retrouvé,
l'autre jour, dans le canal, ce jeune Anglais qui
s'est tiré uri coup de pistolet a son hotel, et bien
d'autres.
II semble que nous soyons affectés d'une épidé-
mie qui nous porte a nous öter la vie.
Quelques mots sur la suicidomanie, cette som
bre maladie dont les ravages s'exercent particu-
lièrement dans les pays du Nord.
X
Paris, Londres ct Bruxelles sont les capitales
du suicide, tandis que dans les villes ensoleillées
de l'Espagne et de l'Italie, les morts volontaires
sont tres rares.
C'est que la, en effet, le malheureux qui songe
a attenter a ses jours échappe au désespoir avec
un rayon de soleil, avec la mer, avec le fleuve,
avec un paysage, avec le premier venu de ces
mille hochets que la nature jette au malheur.
Mais dans ce Nordfroidet gris, dès que l'homme
songe a se détruire, un ciel terne et morne, sur-
chargé de nuages couleur de plomb, un vent apre
et triste, semblent le pousser a mettre son idéé a
exécution.
X
Une remarque qui a été faite, c'est qu'il y a un
redoublement de suicides au renouvellement des
saisons. On peut comprendre qu'a l'automne,
alors que la nature commence a s'assoupir, que
les arbres se dépouillent de leurs feuilles, cette
desolation dans le monde végétal se réflète sur le
moral de l'homme et lui inspire des idéés de départ.
Mais au printemps, quand tout renait, et qu'il y a
un surcroit de vie, pourquoi cette mélancolie II
y a la une question physiologique. Le sang bout,
dit-on, et se transporte au cerveau. On a observe,
qu'a cette époque ce sont surtout les femmes qui
ont une propension au suicide, tandis qu'en
automne, ce sont généralement les hommes qui
aspirent a quitter la terre.
L'influence des lieux et de la température n'est
pas la seule qui prédispose au suicideil y a en
core l'esprit d'imitation.
Nous avons pu lire récemment dansles gazettes
qu'une jeune Anglaise, nommée Blanche Oswald,
s'était précipitée dans la Tamise. Depuis ce fait,
qui fit sensation, six autres filles de Londres sont
allées chercher la mort au même endroit du fleuve,
pour finir, disaiént-elles, comme Blanche Os
wald II a fallu que le coroner et le jury pronon-
qassent le verdict qui interdit la célébration de
1'office des morts, pour arrêter cette funeste con
tagion.
II y avait jadis, a l'hótel des Invalides, a Paris,
un clou qui avait un attrait irrésistible. Un jour,
un invalide y attacha une corde et s'y pendit. En
un rien de temps, plusieurs de ses camarades sui-
virent cet exemple. Le clou öté, les suicides cessè-
rent.
La colonne Vendóme avait également, avant
son déboulonnem'ent, le triste privilége d'opérer
unesorte d'attraction fatale sur ceux qui voulaient
attenter a leurs jours. Le nombredes malheureux
qui se précipitèrent du haut de sa balustrade fut si
considérable, qu'on enjoignit au gardien de ne
plus laisser monter personne. Pourvu que per-
sonne ne songe jamais a se jeter en bas de notre
colonne du Congres
Lorsque, dans une caserne, il y a un suicide,
pendant plusieurs semaines et quelquefois des
mois, on a a déplorer des imitations de cet acte
de folie. II faut alors déplacer le régiment et le
faire changer d'air.
X
Une particularité bizarre, que relevait derniè-
rement un journal, c'est que les suicides par im
mersion sont beaucoup plus fréquents en hiver
qu'en été, et généralement, celui qui veut se noyer,
choisit des eaux noires et dégoutantes, comme
celles d'un étang ou d'un canalserait-ce qu'un
esprit obscurci par le désespoir rechercherait ce
qui est en harmonie avec son ét-at normal
X
Ce sont les passions qui ont a leur dossier le
plus de victimessait-on combien celle du jeu en
a entrainéesPuis viennentles désespoirs d'amour
et les chagrins domestiquesensuite les maladies
incurables et les douléurs cuisantes. On cite ce
singulier fait d'un jeune homme qui, ayant
chaussé des bottes trop étroites et ne pouvant les
retirer, s'enfonqa un couteau dans le ventre.
Enfin il y a le remords. Depuis Judas Iscariote,
qui vendit son maitre, jusqu'a Prévost-Paradol,
qui vendit sa conscience, l'histoire est pleine de
suicides de l'espèce.
Ce sont les seuls que nous comprenions.
Faits divers.
La justice volde. On écrit de HasseltDes
soustractions fréquentes avaient lieu au greffe du
Palais de Justice de notre ville Chacun sait qu'au
greffe sont déposés les objets provenant de vol,
ainsi que l'argent des cautions en matière de
proces. Depuis longtemps, on s'était apergu de
ces soustractions, mais sans pouvoir en découvrir
l'auteur Enfin, la justice volée chez elle-même
(dans son propre palais) vient d'ordonner une
visite domiciliaire, a la suite de laquelle on a
découvert les coupables. On a trouvé chez eux,
assure-t-on, la clef qui servait a ouvrir le tiroir ou
le pupitre oü étaient déposés lés objets, ainsi que
l'argent provenant des vols.
Accident Hier, les chevaux attelés au breack
de M L industriel, stationnaient dans la rue
Xhavée, a Verviers, lorsqu'ils s'emportèrent tout
a coup et se dirigèrent, dans une course vertigi-
neuse, vers la place des Récollets. Ils avaient tra
versé ainsi la rue Xhavée, la place derrière le
Théatre et le pont Saint-Laurent, faisant jaillir
sur tout leur passage une longue trainée d'étin-
celles, renversant ou faisant fuir les passants
épouvantés, lorsqu'ils afferent s'abattre sur le
péristyle de l'église de Notre-Dame. Le conduc
teur a été lancé contre le pavé, oü il s'est fendu
la têteune femme a été renversée et transportée
dans une maison voisine C'est la troisième fois
que les mêmes chevaux causent des malheurs de
l'espèce.
La justice volée. On écrit de HasseltDes
soustractions fréquentes avaient lieu au greffe du
Palais de Justice de notre ville. Chacun sait qu'au
greffe sont déposés des objets provenant de vol,
ainsi que l'argent des cautions en matière de pro
cés. Depuis longtemps, on s'était apergu de ces
soustractions, mais sans pouvoir en découvrir
l'auteur. Enfin, la justice volée chez elle-même
(dans son propre palais) vient d'ordonner une
visite domiciliaire, a la suite de laquelle on a dé-
couvert les coupables. On a trouvé chez eux, as
sure-t-on, la clef qui servait a ouvrir le tiroir ou
le pupitre oü étaient déposés les objets, ainsi que
l'argent provenant des vols.
Une restitutioit. On écrit de Namur On se
rappelle que, pendant la nuit du 10 au 11 novem-
bre, un vol important, montant a plus de
50,000 francs, a été commis chez le notaire Col-
son.
Jusqu'ici, les recherches les plus actives sont
sont restées infructueuses. Toutefois, un incident
imprévu, et trés rare dans ces sortes d'affaires,
vient de se produire. Nous voulons parler d'une
De par la loi, defense a Dieu
De faire miracle en ce lien.