S DE LsARRONDISSEMENT YPRES, liiroanche Onzième aonée. ftl° la 5 Janvier 1873. PRIX DMBOXX'EUEXT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour PEtranger, le port en sus. Us Numéro 25 Centimes PRIX DES AMMOi!CES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes'. Le toot payable d'avancr. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous bl&mer, mais publiez votre pensée. On stabonne a Ypres, au bureau du Journalrue d'Elverdinghe, 52 On traite a forfait pour les annonces so^ent reproduit.es. Toutes lettres ou envois rt'aryent doivent etre adressés franco au bureau du journal. YPRES, le 4 Janvier 1873. On (lira tout ce qu'on voudra, mais le ge neral Guillaume, ex-ministre de la guerre, avait du bonAvec lui on savait au moins a quoi s'en tenir. II était partisan du service personnel ét obligatoire, et il l'était fran- chement, carrémcnt. On pouvait ne point partager son opinion a ce sujet, mais on était forcé de reconnaitre qu'il ne faisait rien pour en paraitre en même temps l'ad- versaire. S'il y a eü de l'obscurité sur ce point, et si le pays a été tenu si longtemps en suspens sur une question qui le touchait de si prés, c'est la faüte a ses collègues du ministère qui, nés le jour de l'Immaculée Conception, out introduit le mystère dans la politique. 11 n'en est plus ainsi aujourd'hui, dira-t- on, les voiles sont décbirés, et si le cabinet n'avait pris soin d'en faire la déclaration formelle, la retraite du ministre de la guerre disait assez qu'il ne voulait ou n'osait vou- loir ce que voulait le général. Plus d'équi- voque possible a eet égard. Soit; mais est-on bien sur d'avoir maintenant le tin mot de la politique militaire de ses successeurs ou plu tót de son successeur civil? Car voila déja le comtc d'Aspremont, ministre intérimaire, disparu de la scène. Ce noble homme n'est pas ce qu'on appelle en tauromachie Un sujet collant. II en est même tout le contraire, il se dérobc av.ec une facilité mervcillcuse. A preuvc l'affaire du consul pontifical, dans laquelle il s'était pourtant lancé tóte baisséc. Au moment ou l'on s'y attendait le moins, crae! le voila qui, d'un bon, recule jusqu'a Viehv, lais- sant son collègue des finances se dépêtrer avec les foudres de l'Église. Aujourd'hui, a la première passé des picadores de l'oppo- sition, ce pauvre taureau mtenmanc rentrc bes co'rnes et déserte l'arène, avec une telle rapidité qu'il en a attrapé, dit-on, la gout te, et voila encore une fois M. Malou, l'homme caoutchouc, le di sloqué des disloq ués, ch ar gé, ep son lieu et placede tenir tête aux to- réadors de l'anti-militarisme. Certes, le département de la guerre cut pu tomber sur un plus mauvais avocat. Son nouvel intérimaire ou sous-intérimaire (le diablo m'emportel'on ne se reconnait plus dans ces subdivisions d'intériins et de com- fenjj'iu V- ne* missions) s'entend aussi bien qu'un autre, avec son sabre de bois, a trancber nette- ment une question et s'il est besoin de quelques millions de plus que d'orrlinaire, ce n'est pas le ministre des finances qui les lui refusera. Mais voudra-t-il s'expliquer clairement? Et s'il le fait, sera-ce la pure vérité Nous ne voudrions rien dire do désobligeant au sous-intérimaire de la guerre, mais, a en croire la Belgique mili taire, M. Malou ne reculerait pas, a l'occa- sion, devantun picuxmensonge..politique. La preuve, dit cette méchante commère, c'est que ce ministre double ne s'est pas gêné pour affirmer positivement a Ia Chambre que le gouvernement avait coupé court a la manifestation organisée dans I'armée contre le remplacement, et que cette affirmation se trouve être tont le contraire de la vérité. II y eut autrefois un éfêquë qui fut, en son temps, un trés grand politique, bien qu'un pen boiteux, comme M. Tescli. Cet bommed'Eglise devenu homme d'Etat, avait co uturne de dire que la parole a été donnéo aux ministres pour déguiser leur pensee, laquelle, parait-il, n'est pas toujours des plus présentables. M. Malou n'est pas évêque, c'est vrai, mais il y tient de prés, et l'on ne voit pas pourquoi, en sa qualité de ministre, il s'efiraierait d'une doctrine préconisée par l'évêque d'Autun; etencoirémoins pourquoi, étant passé militaire, ilu'aurait point recóurs aux ruses de guerre. En campagne, la tactique des généraux habiles est de dérouter l'ennemi. S'il vont de l'avant, c'est pour revenir sur leurs pas; s'ils tirent a gauche, c'est pour aller vers la droitebref, dans leur marche oblique pleine de tours, de demi-tours et de conver sions, ils font toujours le contraire de .ce qu'ils semblent voiiloir faire. De même a la Chambre, oü se trouvent en présence deux armées avant a leur tête des chefs plus ou moins habiles, plus ou moins rusés, plus ou moins bourrés de stratagèmes de toute sorte. Sous ce rapport, le général Malou est bien supérieur au ministro Guillaume qui n'y allait pas par quatrc chemins et n'eut pas dit un ovd pour un non. Ce qui est le com- ble de la naïveté civile et militaire. On le savait et l'on en profitait. L'ex-ministre disait-il, par exemple, que les officiers de I'armée pouvaient écrire et imprimer tout ce qui leur passait par la tête Aussdót les écrivains taillaient leurs plumes et se mettaicnt a sabrer a qui mieux mieux les hommes et les choses, la Consti tution et lö bourgeois, et la garde civique, qui est enc°re du pékin. A-t-on vu le géné ral, qui lllir avait donné carte blanche, les arrêter au coin d'un paragraplie si échevelé qu'il fut? Jamais, au grand jamais. II suffi- sait qu'il cüt dit Mes amis, allez-y gaie- ment Arrive ftL Malou qui dit, lui Je veux bien aussi ffiie I'arméeécrive,pourvu qu'elle se renfernic dans la matière militaire pure, et n'aborde ni les questions mixtes ni les questions de personnes... Voila In ruse de guerre. Quel est l'écrit militaire ou il n'entre pas forcément un grain d'alRagc quelconque, civil, politique, philosoph'ffine, historique, scientilique, lit téraire, iiioral, etc., et des noms aussi, d'inventeiirs> de chercheurs, de mécaniciens et même do ministres C'estla qne les attend M. Malou avec sa réserve. II semblc, comme son prédécesseur, lacher la bride, mais il est tout pi'èt a faire scntir le mors. Donnez; lui deux lignes de l'écriture d'un militaire, et il le fora fusilier. Paree qu'il n'aura pas de peine a y découvrir une mixture ou un nom quelconque.. Voila ce qui s'appelle de la tactique de haute école. En réalité, cette restriction équivaut a une interdiction. MM. les officiers, tenez-vous le pour dit Votre ministre intérimaire ne vcüt pas qu'on écrive. Ni qu'on seréunisse non plus. Celarentre dans la tliéorie exposée par lui au Sénat au sujet do la presse. La garde civique d'An- vers en laq aujourd'hui l'expérience. Son colonel, l1 honorable M. David, avait invité, j omme oi( sa;p pour le 29 décembre, to'utes es garde^ civiques du pays a un grand meeting aux plls je s'eritretenir des choses v /m 'c citoyenne. Dame! on I'a traitée mUl'le, j| [uj oSt bien permis de chercher, t>ar des piesures quelconques, a ne plus montér c^ reproche. Mais le gouvernement a dit Pas de ca, hisette Ct q a ffitimé l'ordre au colonel David dg retirer ses invitations et de renoncer }a réunion projetée, sous peine de dissolqq011- Aussitöt le colonel assembla son corps d'officiers, et l'on résolut d'obéir, iion sans murmurer ni saus réserver ses droits. 7 i V -t- vSjV Hi N H? H»

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 1