o.
En qtioi, i[irez-vous, cot oriIre-la, qui,
•In reste, est clair et net, regarde-t-il
M. Malou, qui n'est pas le chef de la garde
civique En ce qu'il a fallu un conscil des
ministrcs pour deli barer cct oral re-la écrit
par M. Renard, die té par M. Delcour et
inspire par M. Malou.
Et s'il ne'prête pas a l'équivoque, qui ose-
rait dire qu'il n'est pas le produit de quel
que subtilité légale? Le gouvernement se
dit armé des articles 2, 4 ct o de la loi du
8 mai 1848. Mais qui soutiendra qu'ils ne
sont pas chargés d'arbitraire?
La garde civique, elle, n'est pas armee,
on le sait de reste. Et elle a affaire a forte
partie, puisqu'elle a contre elle le général
Malou qui semblait pourtant marcher avec
elle. C'était done une ruse de guerre? Enfin,
la lufte est engagée avec des chances iné-
gales, mais on ne sait pas encore comment
cela tournera. La victoire est capricieuse.
On en a mille excmples. Pour n'en citer
qu'un tiré de la Bible, David, armé d'une
fronde, n'a-t-il pas tué le géant Goliath?
18 7 3.
Bonnée année...
Voici l'an nouveau,mil knit cent septante-trois
Le siècle se fait vieux, et nous nous faisons vieux
aussi. Si les morts vont vite, les vivants vont plus
vite encore... Hourrah Hourrah
O
Que nous dounera-t-il, eet an nouveau, dont la
première lieure vient de sonner
Si le quart des souhaits vrais ou sincères
qui se font aujourd'hui, si ce quart seul se
réalise, l'an nouveau sera le plus beau, le plus
charmant, le plus fortuné de tous les ans passés,
présents et futurs.
Mais depuis que les fées ont quitté la terre, les
souhaits ne se réalisent plus.
Au bóntemps oh vivaient les princes Charmants,
les fées des Bruyères, les Cendrillons et les petits
Chaperons rouges, on se souhaitait un boudin
au bout du nez... V'lan, on l'avait.
Souhaitez-vous done un boudin par le temps
prosaïque qui court... Je serai bien étonné, s'il
vient s'attacher tout seul au bout du nez et je
serai encore bien plus étonné s'il vous apparait,
cuisant a petit feu au fond d'une casserolle et
prêta être servi chaud.
Le temps des souhaits est passé. II est toujours
permis d'en faire, pour s'amuser. Mais il n'est
plus permis d'en faire sérieusement, avec Fespoir
de les voir exaucés.
O
II est de mode, quand vient l'an nouveau, de
médire de celui qui s'en va On a dit de 1871, il y
a douze mois, tout le mal qu'on dit de 1871et
tout le bien qu'on dit aujourd'hui de 1873, on l'a
dit a pareille date de 1872
II n'a pas tenu, le pauvre vieil an, tous les enga
gements qu'on avait pris en son nom le jour des
étrennes. Croyez-vous que le nouveau tiendra
mieux parole a l'endroit de tous les indiscrets qui
promettent aujourd'hui en son nom le bomlieur,
la santé, la richesse, le repos... et, selon k for
mule, tout ce qui peut nous être agréable
O
L année passée n'a valu, en somme, ni plus ni
moins qu'une autre. Elle a fait trop de bien pour
qu'on en dise du malelle a fait trop de mal pour
qu'on en dise du bien. C'est une de ces années
insignifiantes qu'on peut ranger dans les bonnes
années, comme on range dans les bons gargons
ceux qui ne trouvent pas place ailleurs...
Heureuses les années qui n'ont pas d'histoire,
et qui ne s'en vont pas une tache de sang au front
Bénies les années qui passent, obscures, sans
ajouter une guerre ou une révoiution ai&triste
liste des tueries humaines
O
Sans les pluies et les inondations, qui ont failli
noyer notre pauvre globe dans un nouveau déluge,
c'eut été la plus banale des années.
II a fait beau quelquefois et il a fait souvent
mauvais on s'est un peu amusé et beaucoup
ennuyé on a dit quelques bonnes choses et énor-
mément de sottises on a fait une douzaine de
bonnes actions et un bon millier de bévues on a
ri, on a pleuré les uns ont été gais, les autres
ont été tristes il y en a qui ont travaillé et il y
en a qui n'ont rien faitil y en a qui ont réussi et
il y en a qui ont échoué.
Et, en somme, les neuf dixièmes se sont
retrouvés, ce matin, en se róveillant, tels qu'ils
étaient, il y a un an, a la même heure, Gros-
Jean comme devant...
Un tout petit peu plus gros pourtant, paree
qu'ils avaient une année de plus a porter.
On n'est pas parvenu, en 1872, a résoudre le
problème social... Entre nous, je ne suis pas bien
certain qu'on parvienne a le résoudre en 1873.
Mais je ne vois aucun mal a ce qu'on espère tou
jours...
II est aussi permis d'espérer qu'on verra, dans
cette bienheureuse année pour laquelle on fait
tant de souhaits, les pauvres satisfaits, les riches
compatissants, les avocats muets, que les vieux
comprendront la nécessité de faire la place aux
jeunes et que les jeunes consentiront a ne pas
bousculer les vieux pour avoir leur place, qu'on
cessera d'honorer uniquement le succèset l'argent
pour rendre justice au mérite, au talent et a la
vertu, que les moines seront désintéressés, que
les petits-frères seront chastes, que les hiboux
prêcheront et que les poules auront des dents...
O
1873 fera peut-être ce que 1872 n'a pas fait...
Les uns vous diront qu'il est peu probable que
le monde fasse tout a coup peau neuve, la dix-huit
cent septante-troisième année de son age, après
s'être contenté pendant dix-huit cent septante-
deux ans de la vilaine peau qu'il a.
Les autres vous diront au contraire que c'est
précisément a cause de ces dix-huit cent sep-
tante-deux ans, qu'il éprouvera la dix-huit cent
septante-troisième année, le besoin de changer de
peau...
Eutse les pessimistes et les optimistes, je n'ose
pas me prononcer. J'espère et je souhaite tou
jours si le souhait ne peut pas faire le bien, il ne
peut pas faire de mal.
O
Je suis plein de confiance, et pourtant je
regrette mon pauvre 1872. II est a peine mort
de quelques heures, et déja les amis ingrats fêtent
son héritier... Ne dirait-on pas, a voir l'accueil
qu ils lont et la joie qu'ils montrent, ne dirait-on
pas qu'ils sont bien contents de voir l'autre en-
terré
II ne songent pas qu'ils ont chacun entorré avec
lui quelque chose d'eux-mêmes, un gros lambeau
de vie qui ne leur sera plus rendu Quel est celui
a qui le défunt n'emporte un souvenir, une dou-
lèur chère, un amour, un bonheur, que sais-je?
qui n'ait aimé, pleuré, qui n'ait vécu, pendant
le cours de cette mauvaise année quelques instants
de véritable vie, perdus pour toujours.
0
Mais pourquoi s'attrister? On ne pleure pas sur
les tombes c est de mauvais gout.
Les ans ne reviennent pas. Aussitöt mort, aus-
sitót oublié. 11 faut montrer joyeux visage a l'hé-
ritier et banqueter en son honneurc'est lui qui
régale maintenant...
1872 est mort. Vive 1873 (Gazette)
LA CRÉTINISATION DES CAMPAGNES.
On répand actuellement dans nos campagnes
dit 1 Union libérale de Verviers, l'imprimé dont
voici la reproduction
Messieurs et Mes dames, véuillez avoir la bonté
de me lire et de me remettre a qui m'a distribué
en venant retirer la presence circulaire, il vous
fera mes offres de service.
1° D'une prière écrite, de la propre main de la
bienheureuse Vierge Marie dont le double se trouve
dans la cité de Messine, laquelle est conservée
dans lereliquaire du Grand Autel.
2° La révélation faite par Jésus Christ a Ste-
Brigitte et a Ste-Elisabeth lui donnant le détail
de tous les coups qu'il a regus depuis sa prisejus-
qu'a son dernier moment sur l'arbre de la Croix.
3° Toute personne qui la portera sur soi et qui
dira sept fois le Pater et 1'Ave Maria tous les jours
ne mourra jamais ni de feu, ni de fer, ni d'eau, ni
de poison, ni d'accidents et sans avoir regu les
Saints-Sacrements
4° II sera préservé des peines éternelles et les
portes du ciel seront ouvertes pour lui et par sa
grande dévotion, fait de Grands Miracles envers
ceux qui ont la foi.
5° Cette belle prière est utile et obligatoire a
tout bon Chretien Catholique Apostolique et
Romain.
Prix 10 centimes.
Cette pièce est un des petits moyens employés
par le parti clérical pour crétiniser nos popula
tion.
Inutile d'en faire remarquer l'incroyable absur-
dité.
PHYSIOLOGIE DU TÉMOIN.
Tout le monde a assisté, au moins une fois
dans sa vie, a un débat criminel, civil ou correc-
tionnel. Or, tous les débats de ce genre se ressem-
blent et qui en a vu un les a vus tous. Tout cela est
atrocement monotone, et n'était le témoin qui
parvient a jeter quelque comique dans les plus
sombres causes, jamais après en être sorti une
fois, on ne remettrait les pieds dans lo temple de
Thémis
X
Cliaque témoin, dès qu'il est assigné, se taille
d'avance un röle a sa fantaisie on va être acteur
pendant dix minutes, et un acteur plus écouté que
Coquelin dans le Mariage de Figaro...
Serai-je spirituel sombre gai mélanco-
lique? railleur? mystique?
Telles sont les questions qu'un témoin vraiment
digne de ce nom doit se poser avant de paraitre a
l'audience.
Nous n'allons pas présenter au lecteurle témoin
qui a vu le crime se commettre sous ses yeux et
qui ne sait rienni celui qui était a Liége pendant
qu'on assassinait a Ostende, et auquel, néanmoins,
rien n'a échappé. II a vu 1'assassin entrer chez un
armurier all heures 7 minutes et en sortir a
midi précis, après avoir fait l'acquisition d'un
revolver a six coups avec lequel, a 1 heures 33, il
perpétrait son méfait.
II a compté les cris de la victime, il a vu ses
supplications, que le meurtrier, dans sa sauvage
fureur, n'écoutait même pas. II a parfaitement
distingué, du premier coup-d'oeil, oii les coups
avaient por té et jugé aussitót qu'ils étaient mor-
tels... II a tout saisi, il n'ignore rien
Ces deux variétés du témoin, chacun les con-
nait. L'un ne voulant pas dire ce qu'il sait, l'autre
disant ce qu'il ne sait pas...
Ce sont deux tristes variétés
X
J'aime beaucoup mieux celui qui, interrogé sur
les habitudes de l'accusé, répondait
II était onze heures et demie. Je lisais.
Chaquesoir, j'ai l'habitude de lire jusqu'a minuit.
A minuit régulièrementquelque intérêt que
m'offre mon livre ou mon journal, j'éteins ma bou
gie et je m'endors...
Celui qui parlait ainsi appartient a la variété
du témoin expansif. Le témoin expansif voit une
familie dans le tribunalil se'plaït a le renseigner
sur ses coutumes, son humeur, ses faiblesses. Son
seul tort est de ne jamais répondre directement.
II ne dit pas
II faisait chaud. Mais Je ne sais ce que
je ressentaisma tête brülait. Je dis amafemme
MathildeMon ami Donne-moi a boire.
Tu n'es pas raisonnable, Georgesvois, tu es
tout en nage. N'importeJe bus un grand
AVIS.