EN AL D'YPRES. DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, IK manche
Onzième année. i^° 2>
12 Janvier 187$,
PRIX D'IUOMIEIIIEIVT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
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Us Numéro 25 Centimes,
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La scission si liriixclltts.
C'est une pièce curicuse que ce manifeste
<les transfuges de la Maison des Brasseurs,
et dont il y a lieu de les remercier. Dès ce
moment, nous savons pleinement a quoi
nous en tenir sur leur eompte. Ce ne sont
pas seulement des scissionnaires, mais des
ré actionn aires, et de la plus belle eau qui se
puisse rencontrer.
Notre Constitution prévoit, en effet,
qn'elle peut cesser d'etre en harmonie avec
les progrès de l'avenir. Comment done
pourrait-on qualifier autrement ces hommes
qui viennent audacieusement proclamcr le
dogme de rimmutahilité de notre charte
fondamentale
Quoi lorsque l'instruction, depuis 1830,
a fait un pas immense, et alors que l'intitu-
tion du eens n'a cu pour hut que de conférer
le droit de suffrage aux gens éclairés, il
nous serait interdit d'appeler un jour tons
les hommes capables au gouvernement du
pays
C'est'absolument insensé Aussi, voyeza
quelle absurdité sont conduits les politiques
de la salie Kevers iis disent, dans le mani
feste qui nous occupe, vouloir conférer le
droit de suffrage aux capaeités pour la
province et la commune, tont enmaintenant
le eens pour les élections générales
De sorte que nous pourrions arriver a
cette situation littéralement cocasse que tous
les électeurs provinciaux et communaux
posséderaient un certain degré d'instruc-
tion, tandis que les électeurs généraux
devraient seulement payer des contribu
tions
Mais c'est ici surtout que les tendances
retrogrades de nos transfuges apparaissent
dans leur plein jour
M. Van Humbeek a lu récemment, a
l'Association libérale, un magnifique por
trait tiré du reglement même de l'Associa
tion et dans lequel ce genre de gouverne
ment est délini une république avec un roi
comme président.
A cette communication, le manifeste scis-
sionnaire répond ceci
Nous voulons la monarchie constitutionnelle,
non pas paree qu'elle aurait l'hunible excuse de
constituer la meilleure des républicues, mais paree
qu'elle est la monarchie, c'est-a-dirt la sauvegarde
éprouvée de l'ordre a l'intérieur et óe l'indépendance
au dehors.
Ainsi done, vous l'avez Men entendu
c'est la monarchie seule qui peut maintenir
l'ordre a l'intérieur et sauvegarder l'indé
pendance d'un pays. Racca a la Suisse
Anathème sur les Etats-lJiiis Hors de ia
monarchie, point de sal ut. Mais alors, ils
préfèreraient, le cas échéant, le droit divin
au droit de Ia nation, et ils seraieut capables
d'acclamer un comte de Chambord
Jamais, depuis que nous savons lire, nous
n'avons entendu des hommes se disant libé-
raux tenir un pareil langage. Entre la salie
Kevers et le Bien Public de Gand, il ne
semble plus y avoir que la main.
Heurcusement que les personnages qui
écrivent de cette encre ne sont pas vérita-
blement dangereux, déppuiÜés qn'ils sont,
pour la plupart, des qualités ou du prestige
qui empêchent une entreprise comme la
leur de faire un four momimontal.
Nous pouvons dormir sur nos deux
oreilles la salie Kevers ne parviendra pas
a nous ramener en arrière. Si clle a a sa tête
M. Qrts, dont les capaeités sont incontes-
tables, mais dont les nombreuses rentrées' et
sorties sont universellement connues et
appréciées, elle compte aussi parmi scs
chefs de file des bons-hommes dont le nom
seul provoque un immense éclat de rire.
Non, la salie Kevers peut commander ses
fnnérailles. Elle ne vivra pas. Par exemple,
personne ne trouvera que c'est dommage,
étant donnés les beaux principes que nous
venons de faire connaitre.
LA MORALITÉ DE L'AFFAIRE DU GRAND-
LUXEMBOURG.
On a reprocbé dans le temps, a M. Tësch, non
sans raison, son peu patriotique projet de cession
de la ligne du Grand-Luxembourga l'Est fran
cais et on lui a fait un grief du cumul de ses
fonctious politiques et administratives diverses.
Un beau jour, l'on est parti de la pour dresser
uu piëdestal a l'incomparable désintéressement
de M. Malou qui, une fois au pouvoir, avait rompu
avec le Satan industriel, ses pompes et ses
ceuvres. Ne s'est-on pas trop haté de dresser des
couronnes a l'homme au renoncement antique qui
semble devenu aujourd'hui l'émule du ministre
d'Etatreprésentant et administrateur d'uue
compagnie anglaise, autrefois taut conspuée
Qu'est-ce queM.Malou, dira-t-on, a de commun
avec le Grand-Luxembourg Absolument rien,
sans doute. Mais serait-ce vrai que derrière lui
l'on voit percer le bout de Foreille du Grand-Cen
tral, et que l'approbation de la cession du premier
ne serait que pour preparer le rachat du second
par la même société? Nous ne savons. Mais une
chose possible, c'est que le j>ays en paye tót ou
tard les conséquences en passant, lui, aux mains
d'un consortium de cbassepots et de fusils a ai
guille.
La conclusion de toutcela,c'est que si M.Thiers
a tort de se mettre une seconde Cliambre sur les
bras, nous ne ferions peut-être pas mal de purger
les nótres de l'élément financier et industriel qui
y domine. On l'a bien vu lors de la discussion re
lative a la responsabilité des administrateurs des
sociétés anonymes.
Alors, direz-vous, il faut renoncer d'avance a
former un Parlement nouveau? Non pas. Si le
temps des Cincinnatus est passé, on peut encore
trouver des hommes qui ne sont intéressés ni dans
les affaires du ciel ni dans celles de la terre.
Par exemple, il faudra les rémunérer un peu
plus convenablement que nous ne rémunérons nos
honorables.
Deux mille cinq cents francs par anA cc prix-
la, il est difficile do trouver autre chose que des
incapables ou des brassmrs d'affaires.
{No welles.)
ENCORE
L'AFFAIRE DU GRAND-LUXEMBOURG.
On lisait récemment dans un journal de
Bruxelles
Un article tres vif del'Univers contre le cabi
net Malou au sujet de la cession projetée du che-
min de fer du Luxembourg, a donné a réfléchir a
plusieurs organes de la presse cléricale beige. Le
Courrier de tiruxèlles engage le gouvernement a y
regarder a deux fois avant' de ratifier les arran
gements soumis a son approbation. Avec la Paix,
il fait observer que la situation de la Belgique est
aussi délicate que jamais a l'égard de ses voisins
et exige une réserve méticuleuse. II va même jus-
qu'a dem ander au cabinet de suivre les conseils
d'imepeur salutaire. Nous croyons, nous, qu'il n'a
a s'inspirer que de Fintérêt de la nation et des
obligations que nous crée notre neutralité.
Si les renseignements particulars que nous
avons sur cette grave affaire, sont exacts, le cabi
net serait trop engage pour pouvoir reculer et il
fait en ce moment les plus grands efforts pour
amener la majorité a ratifier son deplorable et
désastreux projet.
L'OPINION
Ll! TOUT PAYABLE A*VANCE.