invoque l'intérêt du pays,, soyez certains que quelque tour se prepare dans unintérêt tout diffé rent. C'est ce que tous nos confrères pressentent. Aussi toute la presse libérale est-elle unanime a demander aux échos d'alentour quelle anguille est sous roclie. LE CHEMIN DE FEE DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Aux détails que nous avons donné dans notre dernier n° sur la tentative criminelle commise le 9 de ce mois sur la voie ferrée entre Ylamertinghe et Poperinghe, nous pouvons ajouter les suivants Les obstacles étaient au nombre de onze placés a divers intervalies sur une étendue de2 kilometres. Un seul sufïïsait pour- faire dérailler le train. C'étaient d'abord des barrières de cloture servant a des cbemins de traversé au nombre de six, puis la barrière d'une pature, puis encore des rails et des coussinets Trois tentatives du mêtne genre avaient déja eu lieu avant celle-ci, les 23 et 30 décembre et le 7 janvier, a des endroits divers, mais toujours entre Vlamertinghe et Poperinghe. L'une d'elles, comme celle du 9, eut lieu sur le passage du pre mier train, les deux autres le soir, avec cette dif- férence toutefois qu'il n'y avait chaque fois qu'un seul obstacle qui fut apergu a temps par les gar des-barrière. Une particularité a noter aussi, c'est que, pen dant que le train était arrêté sur la voie après avoir franchi tous les obstacles, la barrière de ferme a été enlevée des rails et portee dans une pature a 50 metres au moins de la. Preuve que les auteurs de la criminelle tentative se tenaient aux aguets. Les réflexions que fait naitre cette tentative sont de diverses sortes. D'abord. on ne manque pas d'accuser, comme toujours, les gardes-route qui devaient, dit-on, visiter leur poste avant le passage du train. C'est vrai. Mais celui qui sait a quelle distance sont les postes les uns des autres, croit-il qu'il était facile de trouver en peu de temps, dans l'obscurité, onze obstacles disséminés sur une étendue de 2 kilo metres D'ailleurs, il était impossible a un homme seul d'écarter ces obstacles. Et puis,, sait-on ce qu'on exige des gardes-route qui, éreintés de tra- vailler toute la journée, doivent attendre parfois jusqu'a onze heures ou minuit le passage du der nier train et se trouver néanmoins a leur poste a quatre heures et demie du matin? Un travail qui dépasse les forces humaines, quoiet tout cela pour 1 fr. 80 par jour Si la Société d'exploitation, vout exiger a bon droit quele service soit ponctuellement fait, elle doit augmenter le personnel des gardes-barrière ou avoir des ouvriers spéciaux pour l'entretien de la voie. On accuse, on frappe sans merci les pauvres ouvriers. Et la société n'a-t-elle done aucun re- proche a se faire Les chefs règlent-ils toujours parfaitement le service, avec prévoyance et prudence? II n'y a pas longtemps qu'une locomotive faisait le trajet, a 4 heures du matin, entre Poperinghe et Ypres, sans que personne eüt été ptévenue de son pas sage. Si des malheurs étaient arrivés, était-ce en core la faute des gardes-route?. D'ailleurs, pourquoi la société laisse-t-elle sé- journer denuit, le long de la voie, des biles, des coussinets et des rails? Primitivement, chaque barrière de passage a niveau était munie d'un appareil empêchant de la décrocher. De Ylamer tinghe a Poperinghe, il n'existe plus qu'une seule barrière en eet état. Pourquoi la société a-t-elle négligé de faire renouveler ces appareils? Elle le lei a peut-être maintenant. Ce sera fermer la porte de l'écurie quand le cheval en est sorti. LES PÉTROLEUX. v oici le pétrole, le hideux pétrole, qui reparait. C'est en Espagne qu'on l'a revu. Une gare a été pétroléc et détruite. lis n'avaient done pas menti, les incendiaires de la Commune, quand ils avaient prophétisé que, malgré les fusillades, malgré les deportations, le pétrole ferait le tour du monde O Le pétrole est la torche de Damoclès qui sè balance au dessus de la tête de notre vieille société. Au premier mouvement qu'elle fera, elle prendra feu. .Ou se croyait pourtant a l'abri, pour quelque temps. On se tenait bien tranquille. On n'osait pas remuer... A ceux qui s'agitaient un peu trop vivement, on criait tout de suite Gare le pétrole Et il n'était plus permis de lever le pied, le bras ou le nez, sans être .accuse de vouloir faire tomber la torche. La vie politique était devenue trés gênante, pour tous ceux qui n'aiment pas l'immobilité com pléte. ,A O Eli bien, malgré toutes les precautions, le pétrole a fait sa rentrée dans le monde. C'est affreux, quand on y penseet c'est même affreux quand on n'y pense pas. Après tant de condamnations, tant d'exécu- tions, tant de precautions, revoir eet horrible pétrole On n'en-viendra done jamais a bout O Ahles journaux cléricaux l'avaient bien dit, c'est une justice a leur rendre, que le pétrole reviendrait bientöt jouer son terrible röle. Ils le savaient. Mais nous ignorions, nous, qu'ils étaient payés pour le savoir mieux que personne. Et c'est pour quoi nous n'avons pas donné a leur dire l'atten- tion qu'il fallait lui donner... O On en riait presque Quand ils parlaient de la nécessité pour les honnêtes gens de tous les partis de s'allier contre le pétrole, on haussait les épaules. Quelle étrange manie disait-on. Voir du pétrole partout G II y avait pourtant des gens qui se méfiaient... Je sais des catholiques qui, voisins de la salie de danse ou se réunissent les membres de la scission doctrinaire, avaient fait boucher les sou- piraux de leur cave. Dame ce n'était pas rassurant de voir ainsi les doctrinaires se réunir dans l'ombre Un soir, qu'ils sortaient de leur salie de danse, il était dix heures et demie environ, -une dizaine d'entre eux ont couru se ranger contre un mur. II y avait dans leur attitude je ne sais quoi de sauvage et de déterminé qui faisait peur. Les rares passants qui traversaient la rue ont précipitamment pris la fuite. Mais ils n'étaient pas au bout de la rue qu'ils ont vu les dix doctrinaires, après avoir achevé leur oeuvre de dévastation, remonter vers le Pare laissant derrière eux les trottoirs inondés sous dix rivièrés de pétrole qui descendaient lentement dans les soupiraux des caves. Ils sont revenus alors, résolus a donner l'alarme et a sauver la société menacée, au péril de leurs jours... Inutile dévouement... Ce n'était pas du pé trole. 1 O La conduite des doctrinaires dans "ces derniers temps etait faite du reste pour donner lieu a de legitimes soupgons... Le bourgmestre de Bruxelles avait été söup- gonne avant euxet on disait même que sa visite aux petroleux de Lyon n'avait d'autre but que de concerter 1 mcendie de la première ville de Bel- gique avec celui de la seconde ville de France. Les loges magonniqiies inspiraient de légitimes mehances. II parait qu'on avait vu des francs- masons acheter du pétrole, en pleine rue au marchand qui promène partout sa brouetteèt sa Bonnette. Ha avaient assuré que c'était pour leurs lampes, Mais on savait bien ce que cela voulait due, et on devmait sans peine que si les francs- magons briilaient du pétrole dans des lampes, c'était avec l'intention de l'essayer, pour voir comment il briilerait dans les caves. 0 Et malgré toutes les craintes, malgré tous les avertissements, on ne voulait pas croire... Eh bien, aujourd'hui, il faut bien croire. Le pétrole aparlé... Le pétrole a été allumé, non par les doctri naires, non par le bourgmestre Anspach, nonpar les francs-magons, mais par les moines et par les trés catholiques soldats qui combattent en Espagne pour la légitimité et le cléricalisme. O Si les journaux cléricaux avaient dit que c'étaient leurs propres amis qui devaient pétroler, on les aurait mieux crus. Mais, voyez-vous, ils ont laissé planer les soup gons sur ces pauvres libéraux qui étaient bien innocents. Le pétrole dont se sont servis les soldats et les moines de Don Carlos était sans doute du pétrole bénit. II faudra en mettre dans les églises, dans un bénitier spécial, a moins que les évêques ne préfèrent le vendre dans de petites bouteilles, pour guérirtous les maux de l'humanité. {Gazette.) Si la politique chóme, l'éternelle sébille ponti ficale n'imite guère eet exemple, car elle s'agite depuis le joui de 1 An, avec une vigueur toujours nouvelle, en faveur des étrennes a Pie IX. II n'est pasi d'injures, on le sait, que la sainte presse iPait prodiguées aux feuilles libérales qui ont eu l'impudence de soutenir et d'encourager le Denier des Ecoles. Tout dernièrement encore, le saint Courrier de VEscant s'écriait dans le langage chatié qu'on lui connait le Denier des Ecoles épauló par des Gueux, des saltimbanques et des misérallesapiteusement échoué. A Part les injures, le fait avancé par la feuille de l'évêché est faux, de tous points l'ceuvre qu'on doit a la gónéreuse initiative du libéra lisme bruxellois portera sös fruits, et si elle n'a pas obtenu un succès analogue a celui du denier de St-Pierre, c'est que ses fondateurs ne possè- daient pas les moyens d'action du clergé. Pour drainer les poches des fidèles, nous n'avons ni la chaire, ni le confessionnal, ni la menace des peines éternelles dont il se sert avec tant d'art. Voila tout notre crime et ce qui expli- que pourquoi l'impot dont le clergé a frappé la bêtise humaine n'est pas prêt a s'éteindre. La 115" livrais'on des Tablettes liégeoisespar M. Alb. d'Otrejope de Bouvette, vient de paraitre chez l'editeur, PI. Vaillant-Carmanne, a Liége. Faits «ïivei-fsi- Un triste accident est arrivé lundi. Un garde barrière de service a proximité de la commune de Vlamertinghe a été atteint par le train du soir et lancé, a cóté de la voie, a une distance de cent mètres. La mort a été instantanée. Ce malheu- reux, dont le père a péri de la même manière, il y a peu d'années, laisse une veuve et plusieurs en- fants en bas-age. Un Mritage. Void un nouvel épisode a ajou ter au martyrologe des actionnaires de la banque Jacobs. Un officier hérite, un mois avant la catastrophe, d'un patrimoine contenant un certain nombre de ces actions infortunées. II accepte la succession. Le voila bien et dument actionnaire. II se trouve que, obligé de verser sur ses titres non libérés, il perd non-seulement une somme égale a la valeur du reste de la succession, mais encore une bonne partie de son patrimoine a lui. Une assemblee générale des actionnaires de la Banque de Belgique a eu lieu mercredi. Le projet de statuts propose par le conseil d'administration a été voté a l'unanimitó des membres présents. Par suite d'une des dispositions de ces statuts,

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 2