JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENT Y Pil ES, Di manche Onzième année. ft0 4> Le tout payable d'avance. PRIX D'ABOMEIIEWT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 41 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le porl en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES AXXOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue d'Elver ding he, 52. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduit.esTout.es lettres ou envois d'argent doivent dtre adressés franco au bureau du journal. La Garde ciyiqne. La garde civique est de plus en plus I'objet des attaques de la pressedéricale. Les organes des Jésuites ne tarissent pas en injures contre les hommes honorables qui ont pris a tache de relevcr cette institution si nécessaire au maintien de nos liberies. Nous ne relèverons pas leurs lourdes saillies ni leurs sottes personnalités nous noqs bornerons a leur présenter une obser vation qui, peut-être, les touchera. La garde civique, telle qu'elle est consti- tuée, est absolument incapable de concou- rir d'une manière sérieuse a la défense du territoire. La société civile constituée a Anvers, demande que la milice citoyenne soit organisée sur des bases telles qu'elle puisse, au moment clu danger, remplir son devoir patriotique. Est-ce la le grief des Jésuites con'tre les promoteurs de la réforme S'il en est ainsi, leurs colères sont la preuve évidente que le salut de la nationalité beige est le moindre de leurs soucis, qu'ils ne tiennent nullement a notre indépendance et qu'ils sont prêts a sacrifier les intéréts vitaux du pays a ceux de leur parti. En quoi ces derniers intéréts exigent-ils l'abolition de la garde civique II suffit de suivre la polémique des feuilles clériGales pour résoudre cette question. La garde civique n'est pas seulement appelée a défen- dre le territoire contre une invasion étran- gère, elle a une tache tout aussi noble a remplir, celle de faire respecter, en temps de paix, l'ordre et les lois du peuple beige. La garde civique, composée de l'élite de la nation, est conservatrice par excellence, dans le sens le plus large du mot, c'est-a-dire qu'elle veut la conservation de notre état social par le travail, par la liberté, par la pratique des nobles vertus qui font l'homme et le citoyen. La garde civique conservatrice est l'instrument le plus efïicace que l'on puisse employer pour empêcher nos discor- des intestines de dégénérer en confïits san- glants, mais en mème temps elle est une menace pour les réactionnaires, un frein a leurs entreprises contre nos institutions libérales, et c'est pour cela uniquement que la presse episcopale a entrepris contre elle la triste campagne qui excite en ce moment l'indignation de tous les bons citovens. Que füt-il arrivé pourtant si la garde civique n'avait pas existé lors des manifes tations qui ont renversé le ministère lan- grandiste Les inesures du gouvernement étaient prises Bruxelles était cerné par des forces armées considérables les canons chargés n'attendaicnt qu'un ordre pour faire feu. Supposons, lorsque le peuple indigné allait crier A bas les voleurssous les fenê- tres des ministères que M. Jacobs eüt fait agir l'armée. Les langrandistes seraient peut-être encore au pouvoir, mais un abime de sang séparerait aujourd'hui le peuple beige de sa dynastiemais le gouverne ment, un gouvernement déshonoré, n'ayant plus que le fragile appui des baïonnettes, serait a la merci de la conspiration perma nent ourdie contre lui par toutes les forces vives de la nation mais la revanche serait venue et elle ne se fut pas attaquée seule ment au ministère, elle se fut appelée Révo- lution. Libre aux Jésuites de se faire des illusions sur l'issue de leur coup-d'Etat et de croire que la force armée leur eüt suffi pour main- tenir leur gouvernement de tripotiers et d'inquisiteurs, mais ce n'est pas dans un pays comme la Belgique, qui compte une bourgeoisie aussi riche qu'intelligente, oü quatre cités de premier ordre sont agglo- mérées dans un rayon de dix lieues, oü tou- tes les villes de quelque importance sont foncièrement libérales, oü les grands dis tricts industriels sont travaillés depuis long- temps par des agitateurs de la pire espèce; oü l'armée elle-même est mécontente et n'est pas a l'abri de la propagande révolu- tionnaire ce n'est pas dans un tel pays, disons-nous, que des gouvernants ayant du sang aux mains et une flétrissure au front auraient pu résister longtemps aux efforts de l'indignation publique. C'est la garde civique et elle seule qui nous a empêché de tomber dans cette cruelle situation. Et ce qui prouve qu'elle est avant tout un élément de conservation, c'est qu'après la chute du ministère Jacobs, l'opinion publique au beu de poursuivre sa victoire s'est contentée de la substitution de M. Malou a M. Jacobs, sachant bien que la garde civique aurait fait respecter Ia léga- lité; sans la garde civique, on peutle dire, les jésuites auraient été renversés du pouvoir depuis deux ans et leurs attaques actuelles contre cette institution sont done absurdes au point de vue de leurs propres intéréts. Tant pis pour eux s'ils ne le comprenrient pas. LA NOBLESSE DE L'ÉPÉE. On lit dans YEcho du Luxembourg II n'y a certainement pas dans le monde entier d'armée qui ait compté, depuis 1830, et qui compte autant de capacités militaires, de talents hors ligne, de grands capitaines que l'armée beige, au moins si on en juge par l'illustration que l'on a donnée a leurs noms, par les titres de noblesse qu'on leur a conférés. Sans aller fouiller les archives héraldiques, et nous en rapportant seulement a nos souvenirs, nous trouvons créés barons par la Belgique Le général baron Goethals Le général baron Prisse Le général baron Wilmart Le général baron Greindl Le général baron Borman Le général baron Goffinet Le général baron Capiaumont Le général baron Lahure Le général baron Guillaume Le général baron Lunden. La France a fait la guerre pendant de longues années en Algérie le général Changarnier est resté le général Changarnier, le général Bedeau est resté le général Bedeau, le général Gavaignac est resté le général Cavaignac, le général Lamori- cière est resté le général Lamoricière. II a fallu que le général Pélissier prit Sébastopol pour qu'il devint due de Malakoff. La Prusse a fait la guerre du Danemark, la guerre de Bohème et elle est sortie victorieuse de la plus formidable, de la plus gigantesque cam pagne que l'histoire ait enregistrée. Après plus de vingt batailles gagnées, après la paix la plus glo- rieuse, nous avons vu faire comtes le baron de Moltke et le général ministre de la guerre de Roon. Les Blumenthal, les Voigt-Reetz. les Potbieski, les de Werder, les von Gcebcn, les Kamecke et tant d'autres sont restés avec leurs noms tels qu'ils étaient, sans adjonction d'un titre nobiliaire quelconque, et cependant nous garantissons que les Blumenthal et les Werder sont aussi forts que les généraux barons Goffinet et Guillaume, qui n'ont jamais vu le feu que dans leurs cheminées. Si nous avions remporté le dixième des batailles L'OPINION Laissez dire, lalssez-vous blamer, mais publier, votre perisée.

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 1