JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENT
Y Pil ES, Di manche
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La Garde ciyiqne.
La garde civique est de plus en plus
I'objet des attaques de la pressedéricale. Les
organes des Jésuites ne tarissent pas en
injures contre les hommes honorables qui
ont pris a tache de relevcr cette institution
si nécessaire au maintien de nos liberies.
Nous ne relèverons pas leurs lourdes
saillies ni leurs sottes personnalités nous
noqs bornerons a leur présenter une obser
vation qui, peut-être, les touchera.
La garde civique, telle qu'elle est consti-
tuée, est absolument incapable de concou-
rir d'une manière sérieuse a la défense du
territoire. La société civile constituée a
Anvers, demande que la milice citoyenne
soit organisée sur des bases telles qu'elle
puisse, au moment clu danger, remplir son
devoir patriotique.
Est-ce la le grief des Jésuites con'tre les
promoteurs de la réforme S'il en est ainsi,
leurs colères sont la preuve évidente que le
salut de la nationalité beige est le moindre
de leurs soucis, qu'ils ne tiennent nullement
a notre indépendance et qu'ils sont prêts a
sacrifier les intéréts vitaux du pays a ceux
de leur parti.
En quoi ces derniers intéréts exigent-ils
l'abolition de la garde civique II suffit de
suivre la polémique des feuilles clériGales
pour résoudre cette question. La garde
civique n'est pas seulement appelée a défen-
dre le territoire contre une invasion étran-
gère, elle a une tache tout aussi noble a
remplir, celle de faire respecter, en temps
de paix, l'ordre et les lois du peuple beige.
La garde civique, composée de l'élite de la
nation, est conservatrice par excellence, dans
le sens le plus large du mot, c'est-a-dire
qu'elle veut la conservation de notre état
social par le travail, par la liberté, par la
pratique des nobles vertus qui font l'homme
et le citoyen. La garde civique conservatrice
est l'instrument le plus efïicace que l'on
puisse employer pour empêcher nos discor-
des intestines de dégénérer en confïits san-
glants, mais en mème temps elle est une
menace pour les réactionnaires, un frein a
leurs entreprises contre nos institutions
libérales, et c'est pour cela uniquement que
la presse episcopale a entrepris contre elle
la triste campagne qui excite en ce moment
l'indignation de tous les bons citovens.
Que füt-il arrivé pourtant si la garde
civique n'avait pas existé lors des manifes
tations qui ont renversé le ministère lan-
grandiste
Les inesures du gouvernement étaient
prises Bruxelles était cerné par des forces
armées considérables les canons chargés
n'attendaicnt qu'un ordre pour faire feu.
Supposons, lorsque le peuple indigné
allait crier A bas les voleurssous les fenê-
tres des ministères que M. Jacobs eüt fait
agir l'armée. Les langrandistes seraient
peut-être encore au pouvoir, mais un abime
de sang séparerait aujourd'hui le peuple
beige de sa dynastiemais le gouverne
ment, un gouvernement déshonoré, n'ayant
plus que le fragile appui des baïonnettes,
serait a la merci de la conspiration perma
nent ourdie contre lui par toutes les forces
vives de la nation mais la revanche serait
venue et elle ne se fut pas attaquée seule
ment au ministère, elle se fut appelée Révo-
lution.
Libre aux Jésuites de se faire des illusions
sur l'issue de leur coup-d'Etat et de croire
que la force armée leur eüt suffi pour main-
tenir leur gouvernement de tripotiers et
d'inquisiteurs, mais ce n'est pas dans un
pays comme la Belgique, qui compte une
bourgeoisie aussi riche qu'intelligente, oü
quatre cités de premier ordre sont agglo-
mérées dans un rayon de dix lieues, oü tou-
tes les villes de quelque importance sont
foncièrement libérales, oü les grands dis
tricts industriels sont travaillés depuis long-
temps par des agitateurs de la pire espèce;
oü l'armée elle-même est mécontente et
n'est pas a l'abri de la propagande révolu-
tionnaire ce n'est pas dans un tel pays,
disons-nous, que des gouvernants ayant du
sang aux mains et une flétrissure au front
auraient pu résister longtemps aux efforts
de l'indignation publique.
C'est la garde civique et elle seule qui
nous a empêché de tomber dans cette
cruelle situation.
Et ce qui prouve qu'elle est avant tout
un élément de conservation, c'est qu'après
la chute du ministère Jacobs, l'opinion
publique au beu de poursuivre sa victoire
s'est contentée de la substitution de M.
Malou a M. Jacobs, sachant bien que la
garde civique aurait fait respecter Ia léga-
lité; sans la garde civique, on peutle dire, les
jésuites auraient été renversés du pouvoir
depuis deux ans et leurs attaques actuelles
contre cette institution sont done absurdes
au point de vue de leurs propres intéréts.
Tant pis pour eux s'ils ne le comprenrient
pas.
LA NOBLESSE DE L'ÉPÉE.
On lit dans YEcho du Luxembourg
II n'y a certainement pas dans le monde entier
d'armée qui ait compté, depuis 1830, et qui compte
autant de capacités militaires, de talents hors
ligne, de grands capitaines que l'armée beige, au
moins si on en juge par l'illustration que l'on a
donnée a leurs noms, par les titres de noblesse
qu'on leur a conférés.
Sans aller fouiller les archives héraldiques, et
nous en rapportant seulement a nos souvenirs,
nous trouvons créés barons par la Belgique
Le général baron Goethals
Le général baron Prisse
Le général baron Wilmart
Le général baron Greindl
Le général baron Borman
Le général baron Goffinet
Le général baron Capiaumont
Le général baron Lahure
Le général baron Guillaume
Le général baron Lunden.
La France a fait la guerre pendant de longues
années en Algérie le général Changarnier est
resté le général Changarnier, le général Bedeau
est resté le général Bedeau, le général Gavaignac
est resté le général Cavaignac, le général Lamori-
cière est resté le général Lamoricière. II a fallu
que le général Pélissier prit Sébastopol pour qu'il
devint due de Malakoff.
La Prusse a fait la guerre du Danemark, la
guerre de Bohème et elle est sortie victorieuse de
la plus formidable, de la plus gigantesque cam
pagne que l'histoire ait enregistrée. Après plus de
vingt batailles gagnées, après la paix la plus glo-
rieuse, nous avons vu faire comtes le baron de
Moltke et le général ministre de la guerre de
Roon.
Les Blumenthal, les Voigt-Reetz. les Potbieski,
les de Werder, les von Gcebcn, les Kamecke et
tant d'autres sont restés avec leurs noms tels
qu'ils étaient, sans adjonction d'un titre nobiliaire
quelconque, et cependant nous garantissons que
les Blumenthal et les Werder sont aussi forts que
les généraux barons Goffinet et Guillaume, qui
n'ont jamais vu le feu que dans leurs cheminées.
Si nous avions remporté le dixième des batailles
L'OPINION
Laissez dire, lalssez-vous blamer, mais publier, votre perisée.