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YPI1ËS, Dimanche
2 Février 1873.
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mes .moüm
ET DES RECLAMES
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Corps du Journal, 30 centimes-.
PRIX. OMItO.VYCHEVr
POUR LA BELGIQUE
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Us Numéro 25 Centimes
UJ
Tfl
Paraissant ie dimanche.
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La Garde ciriqne.
La presse ultramontaine continue la
campagne entreprise contre la garde ci
vique. Elle prend pour lexte la reunion de
Liége et l'on comprend que Van Copper
nolle est arrange de la belle manière. II est
si ridicule, Van Goppernolle, et a ce
titre il personnifie si bien la garde ci-
vique
Mais il en est un peu des railleries qu'on
fait de Van Coppernolle comme de celles
qu'on fait du notaire, du médecin, et de
l'homme de loi. Un jour vient ou l'on a
besoin de lui, c'est le jour oft l'on comprend
qu'il faut s'appuyer sur la nation. Alors
Van Coppernolle cesse d'etre ridicule, et
l'on a vu dans ces cas-la les ultramontains
eux-mêmes se mettre sous sa protection.
Peut-être en ces moinents-la peut-on
s'apercevoir qu'on a eu tort de négliger si
longtemps Van Coppernolle et de se moquer
de lui. Toutefbis son appui est toujours
efficace et il ne le marcliande point. 11 est
vrai qu'il représente, nialgré la bonhomie
un peu niaise qu'on ltd attribue, ces baïon-
ncites intelligentes que le parti de la reac
tion ne peut souffrir, mais l'obéissance pas
sive des autres n'est ni toujours salutaire ni
toujours correcte.
C'est en vertu de l'obéissance passive
qu'en Espagne un chef de corps entraine
ses troupes contre le gouvernement c'est
aussi au nom de l'obéissance passive que
sesontfaitslecoupdeBrumaireet celui du
2 Décembre.
Trouve-t-on que cette obéissance passive
soit si digne d'admiration Si le gouverne
ment de Juillet a été sauvé a Strasbourg
d'un 2 Décembre anticipé, c'est paree qu'il
s'est trouvé la, a cóté des soldats de l'obéis
sance passive dont Louis Bonaparte avait
gagné les chefs, d'autres soldats qui n'ont
pas fait aveuglément les moutons de Pa-
nurgeet quand en Espagne un pronun-
ciamiento militaire échoue, c'est qu'au lieu
d'obéirau commandement d'un chef rebelle,
ies soldats ont réfléchi. Mais cela n'est pas
arrivé souvent.
II est aussi arrive que des gouvernements
qui avaient en main une .armee tres bien
organisée, trés forte et bien commandée par
des chefs dévoués et vigilants, ont cru pou-
voir compter d'une facon absolue sur cette
armee et sur son obéissance et se sontlaissés
aller a faire du pouvoir fort et a retrancher
des libertés publiques en raison de la puis
sance qu'ils se sentaient en main. II est
arrivé que non-seulement cette armee ne les
a pas empêchés de tomber, mais qu'elle a
un peu aide a leur chute. On ne peut pas
faire, malgré toute la discipline du monde,
qu'une armee ne se souvienne pas quelque-
fois qu'elle est de la nation, et qu'elle tient
a celle-ci par des nreuds assez étroits. II y a
l'esprit de corps sans doute, et il est puis
sant, mais le peuple est un corps aussi, et a
qui sort du peuple il parle un langage que
mille considéralions rendent éloquent.
Cela est si vrai, que le gouvernement de
Charles X et celui de Louis-Philippe, qui
avaient cru pouvoir faire le plus grand fonds
sur l'armée, recurent le coup de grace de la
défection de celle-ci. L'obéissance passive
peut done avoir ses lieures de défaillance.
C'est ce que les partis réactionnaires oublient
trop. Peut-être que ces gouvernements ne
seraient pas tombés s'ils avaient eu une
confiance réelle dans la garde nationale et
s'ils l'avaient traitée d'une manièresérieuse.
Mais on ctait trés bien yenu auprès d'eux a
la railier au contraire et a la couvrir de
ridicule.
Les officiers du chateau y excellaient et
ils faisaient ainsi leur cour, ce qui ne nui-
sait pas a leur avancement. Sans doute ces
officiers étaient au fond loyaux et sincères
tont ce qu'on pouvait leur reprocher était
de se montrer meilleurs courtisans que
citoyens, mais quelle ne dut pas être leur
tristesse, lorsqu'au jour du péril ils virent
l'obéissance passive, objet de leur admira
tion, donner des fruits si amers
Méconnaitre la garde civique et s'en
défier, c'est faire douter de sou attachement
aux libertés publiques, c'est trahir des ten
dances un fond hostiles a ces libertés. Un
gouvernement vraiment ami de la liberté
s'appuiera au contraire avec confiance sur le
soldat-citoyen. Cela est si clair, que tout
gouvernement libre qui succède a une revo
lution, se hate de former une garde civique.
II comprend que cette force est son appui
naturel.
Pour mieux prouver, prenons l'exemplë
contraire. Un vrai tyran n'a móme plus
confiance dans son armee. Pourquoi? Paree
qu'elle sort après tout de cette nation qu'il
tyrannise. Que fait-il
II s'entoure de mercenaires étrangers.
Les Suisses ont eu longtemps l'étrange et
honteux privilége de fournir des soldats a
tons les tyrans de l'Europe. Et quand ceux-
ci ne pouvaient pas avoir assez de Suisses
pour se défendre contre leurs propres
sujets, ils couronnaient l'édifice en appelant
l'occupation étrangère. C'est de l'histoire,
et mème de l'histoire contemporaine.
Faut-il conclure Evidemment, non. Ces
faits réels entrainent leur conclusion et for-
ment les convictions. Tout se résumé en
ceci, que, plus un gouvernement aime la
liberté, plus il attache d'importance a la
garde civique. S'il songe a trahir la liberté,
l'armée même ne lui sulfit plus, il lui faut
des baïonnettes étrangères.
LES JOURNAUX HONNÈTES.
Nous ne pouvons résister au plaisir de repro-
duire Ie portrait de M. Bara, tel qu'il est tracé
par un journal clerical de Bruxelles dont le Jour
nal d'Ypres fait volontiers ses choux gras
La tenue de eet orateur est au niveau de son
langage incorrect et rocailleux; les mains dans les
poches, le ventre en avant, la tête renversée, la
figure a claques (sic), il semble toujours se croire
a l'estaminet du Crapaud Volantet prend la
Chambre pour une gar^onnière. Sa grossièreté
basse s'est attaquée surtout aux deux gouverneurs
de Namur et du Hainaut et il s'est laissé lourde-
ment choir dans la bourbe des personnalités (sic.)
On voit que eet homme bait de toutes les puis
sances de son ame et qu'il se complait avec
délices dans le dénigrement.
Ce style rappelle celui d'un journal catholique
de Dinant qui iuvectivait il y a quelque temps le
libéralisme de la fa§on la plus insensée, et l'ar-
ticle du Courrier de Bruxelles pourrait bien avoir
la même origine aristocratique que celui de la
feuille dinantaise. II a quelque chose de spécial
qui est comme cette marqué d'origine, avec une
certaine impertinence de salon, une pretention et
une affectation caractéristiques. Monseigneur
tient a prouver qu'il n'écrit pas comme tout le
monde.
II écrit dans le Courrier de Bruxellesmais on
voit que c'est par l'effet d'une noble condescen-
danceil n'y est pas né, il veut seulement dire
de haut son fait a ce petit Bara qui se permet, cu