parlant de gouverneurs nés certaines critiques interdites a un liomnre du tiers, a un simple bour geois. Ce qui est tout a fait plaisant, c'est de voir l'auteur de ce beau portrait reprocher deux iois a M. Bara, en dix lignes pleines d'injures, et même de provocations d'ailleurs anonymes, de faire de la personnalité. Or, M. Bara avait distingué pré- cisément entre l'H'omme et le fonctionnaire. Mais comment trouvez-vous ce journal qui parle de per- sonnalités au moment même oü il écrit lui-même tout ce qu'il y a de plus personnel et de plus insultant ^u monde? N'est-ce pas folie pure? Et du premier au dernier, tous les' journaux catholiques sont comme cela. C'est ce qui rend la lecture du premier venu d'entre eux si instructive et si édiliante. Comme ils se citent tous de con- fiance, les uns les autres, il en résulte qu'il suffit d'en ouvrir un, le Uien public, entre autres, pour y trouver en bouquet tous les parfums de Rome. Cette collection de mensonges, de calomnies, d'in jures diverses est assurément la cliose la plus étonnante qui soit et donne une haute idéé de l'esprit de l'Eglise, de l'éducation et de l'énsei- gnement catholiques. II ne se peut guère qu'en lisant ces journaux inouïs, au milieu desquels on ne peut faire un pas sans écraser des crapauds et des vipères,l'honnête homme ne se dise pas si c'est la ce qu'autorise ou inspire la religion la plus orthodoxe, ce qu'elle enseigne, ce qu'elle recommande, et que le Saint- Père couvre de bénédictions, il faut que cette re ligion soit maintenant aussi éloignée que possible de l'esprit de véritéetde charité du christianisme. M. DE LAVELEYE. On connait les procédés de polémique des feuilles ultramontaines. Elles prêtent a leurs ad- versaires des opinions qu'ils n'opt jamais expri- mées, elles les accablent d'outrages, elles chex*- chent a les terroriser, elles pratiquent le procédé si vieux et toujours neuf que Beaumarchais a immortalisé par la bouche de Bazilepuis leurs patrons interdisent aux crédules lecteurs de ces dévotes impostures de connaitre la vérité M. de Laveleye est aujourd'hui la tête de turc de toute l'engeance congréganiste. C'est un impie, c'est un athée, paree qu'il est trop religieüx pour admettre les jongleries a l'aide desquelles on per- vertit nos populations. Du moment oh l'on ne croit ni a la Salette, ni a l'eau de Lourdes, ni a Louise Bateau, ni aux miracles qu'on invente et qu'on exploite tous les jours, ni a l'omnipotence papale, ni a l'immuable et divine vérité du Sylla bus du moment ou l'on ne reconnait pas aux évêques unpouvoir souverain sur l'enseignement, sur les cimetières, sur la bienfaisancedu mo ment oü 011 met les principes de la Constitution beige au-dessus de 1'ancien régime dogmatisé par le dernier Concile, on n'est plus qu'un blasphé- mateur, dont les petits saints de la Concordia et les dévotes ne doivent plus prononcer le nom qu'après avoir fait un signe de croix 1 L' AFFAIRE DU GRAND-LUXEMBOURG. On ipande de Bruxelles que les négociations pour le rachat du Luxembourg sont terminées. La convention est signée, le rachat se fait a 22 francs. 11 ne reste plus a régler que des points de détail. M. Philippart traite au nom de la Com pagnie du Luxembourg; il est absolument maitre de 1'affaire. Le rachat du Luxembourg, combine avec la capitalisation de la rente payée a la Hollande en execution du traité de 1842, nécessitera un em- prunt, et l'on prête a M. Malou l'intention de proliter de 1 occasion pour operer la conversion de la dette de 4 1/2. On peut se rendre compte de la perturbation que cette mesure jetterait dans la fortune des administrations publiques et dans celle des petits rentiers qui ont leurs fonds placés en rentes sur l'Etat CHEMIN DE FED D'OSTENDE-ARMENTIÈRES. Devant l'inaction de la Société du chemin de fer d'Ostende-Armentières qui declare 11 inutile la section d'Ypros par Messines, a Warnêton, il est, parait-il, question d'établir un chemin de fer amé- ricain entre Messines et la station d'Ypres ou celle de Warnêton. Si ce projet s'exécute, les habitants de Messines seront quelque peu indemnisés du tort que leur cause la non-exécution de la section d'Ypres a Warnêton. On nous dit qu'il est question de faire interve- nir la Société d'Ostende-Armentières dans la con struction de ce chemin. Pour obtenir ce concours, un peu force, on engagerait le gouvernement de ne pas décharger cette société de la construction de cette section et, en attendant, de ne pas se dessaisir ducautionnement versé dans ses caisses, sinon que la société concessionnaire abandonne une partie de ce cautionnement pour aider a la construction du chemin américain destiné a rem- placer le trongon de la constiuxction duquel on la décharge. Dans son n° du 30, le Progrès reproduit mot pour mot les détails que 1 ''Opinion avait publiés quinze jours auparavant touchant la tentative ci'iminelle faite sur la voie ferrée entre Pope- ringhe et Y lamer tin ghe, et naturellement l'hon- nête journal s'abstient soigneusement de citer la source a laquelle il a puisé. Si ce-fait prouve, d'une part, la rapidité et la süreté de nos informations, il fait voir claire- ment, de 1'autre, que les pi-océdés du Progrès sont aussi déloyaux que sa polémique. L'IMPOT PROVINCIAL SUR LE DÉBIT DE TAB AC CIGARES. La loi du 20 décembre 1851 avait établi un droit sur le débit de tabac et cigares. Ce droit de l'Etat fut aboli par Part. 1 de la loi du 5 j uil- let 1871. Aussitót cette abolition décrétée, le Conseil provincial de la Flandre occidentale s'empressa de faire profiter ses finances de l'abandon de ce droit par l'Etat et fit un reglement dont la der- nière élaboration eut lieu dans la session de 1872, reglement par lequel la province portait les taxes ci-après ATout dóbitant de tabac en feuilles ou en poudre, ou autrement fabriqué, a l'exclusion des cigares, est soumis a un droit de débit an nuel, d'après le tarif suivant ij lre classe, 10 francs. 2™ 6 B. Tout débitant de cigares sans distin- guer s'il vend ou non d'autres tabacs, est soumis a un droit de débit annuel de l'° classe, 60 francs. 2™ - 48 3me 36 4mo 24 Dans les communes d'une population infé rieure a 1,500 habitants, les débitants qui ne vendent qu'accessoix-ement des cigares peuvent êti*e cotisés d'après le premier tarif. I.e Conseil provincial a emprunté presque en- tièrement le texte de la loi de 1851, sauf que 1" pour les débits de tabacs en feuilles il a sup- primé la classe de 15 francs2° pour les débits de cigares il a suppriméla classe de 96,84, 72 fr.; et 3° dans l'alinéa suivant immédiatement la clas sification des débits de cigares, il a supprimé le qualificatif agglomérée attaché au mot population. Les deux premières suppressions n'entrainant qu'une diminution de taxe n'ont donné et ne don- nei-ont lieu a aucune plainte. II n'en est pas de même de la dexmière suppression, celle du mot agglomérée. D'après la loi, dans les communes dont la po pulation agglomérée était inférieure a 1,500 ames les contribuables qui ne vendaient des cigares qu'accessoirement n'étaient cotisés que d'apx^ès le premier tarif. Aujourd'hui, ce n'est plus le chiffre de la population agglomérée que la province fixe pour appliquer le bénéfice du dernier alinéa de la citation ci-dessus, mais celui de la population établie sur tout le territoire de la commune. Ce simple changement, cette suppression d'un seul mot contenu dans la loi cause toute une révolution dans notre province, surtout dans les localités frontières de France, oü le débit de cigares est un accessoire nécessaire de celui du tabac. Sous la loi de 1851trois löcalités-frontières, seulement, ne jouissaient pas du privilége de l'alinéa Poperinghe, Wervicq et Mouscrou; tan dis que sous l'arrêté provincial il n'y aura que cinq communes qui en profitérontMoeres, Wes- toutre, Locre, Dranoutre, Bas-Warnêton, dont la population est inférieure a 1,500 ames. Toutes autres communes que ces cinq dernières sex-ont soumises a la taxe de débit de cigares et le plus simple boutiquierde la frontière, qui vendra la plus minime quantité de cigares sera astreint au paiement d'un di-oit de 24 francs. On trouverait bien des boutiquiers payant pour le loyer annuel de leur maison tout au plus le double de cette somme. Nous comprenons que pour de grands débits il y ait une taxe un peu élevée, mais nous ne pouvons admettre que sous le régime de l'éga- lité de tous devant l'impót on fasse des distinc tions telles que celles portées a l'arrêté provin cial. Pareilles distinctions entrainent les anoma lies les plus choquantes et font commettre de criantes injustices. Dans le canton de Messines, par exemple, que voyons-nous D'abord a Messines, chef-lieu du canton, dont la population est inférieure a 1,500 ames, il n'existe pas de droit de débit de cigaresmais a Wytschaete ce droit trouve son application. II en résulte que dans une rue de Messines, dont le cöté Sud appartient au territoire de Messines, la bou tique située au Midi pourra vendre des cigares sans payer la taxe spéciale, tandis que celle pla- cée au cóté Nord et située sur le territoire de Wytschaete sera astreinte a la taxe si elle tient débit de cigares. Ces deux boutiques sont dans la même rue, face a face l'une est soumise a la taxe, l'autre de l'est pas. Est-ce la l'égalité de l'impót Un marchand se ti-ouve établi sur le territoire de Locre ou de Dranoutre, le long du pavé d'Ypres a Bailleul, et sur la frontière, non loin de cette dernière ville pas de taxe spéciale de débit de cigares. Mais celui dont l'établissement est le long du chemin de Neuve-Eglise a Bailleul, et sur le territoire de Neuve-Eglise, peu favorablement situé, mais dont les rapports avec la population frangaise l'obligent a la vente de cigares, celui-la devra payer la taxe de 24 francs. Est-ce justice? Encore un exempleSi la station d'Erquelinnes, une des plus importantes, on le sait, de nos sta- tions-frontières, était située dans notre province, nous vein-ions la personne qui tient le buffet de la gare débiter des cigares en quantité énorme sans payer un centime de taxe, tandis que le malheu- ï-eux cabai-etier de la station de l'Abeele, qui vend quelques centaines de cigares par an, est astreint au droit de 24 francs. Nous n'en finirions pas si nous devions citer tous les cas qui se présentent,. Le Conseil provincial en prenant pour la pro vince le droit de débit de cigares, avait le devoir de maintenir le privilége tel qu'il était inscrit dans la loi. S'il avait bien compris l'intérêt de la pro vince, il aurait pris le texte de la loi sans y rien changer. En matièi-e d'impóts, les nouveautés et les chang ements sont des pierres d'achoppement dont il faut se défier. On a cru par une modifica tion de texte augmenter le revenu de l'impótne se serait-on pas trornpé? Car voici ce qui se passé a l'heure qu'il est tous les boutiquiers des com munes de plus de 1,500 habitants, mais dont l'aggloméré est inférieur a 1,500 ames, payaient 10fr.de droit de débitdetabacs.quandilsdébitaient des cigaresmaintenant, devant l'impót de 24 fr., ils renoncent au débit de cigares et demandent a être placés dans la toute dernière classes des dé bitants de tabacs, c'est-a-dire de ne plus devoir payer que 6 francs. Les répartiteurs seront portés a faire droit a leur demande paree que leur vente diminue. De la une diminution de revenu pour la province. II existe, a l'arrêté provincial, un article défi- nissant les débitants Sont réputës débitants, ceux qui, soit chez eux, soit ailleurs, vendent aux consommateurs, sans distinction de qiian- 11 tlté. 11

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 2