JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YP11ES, Oimanche zième année. i\:° 7» 16 Fcvrier 181?*$. PRIX DÜSOXSEMEÏT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4t fr. 50 par semeslre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Uk Numéro 25 Centimes PRIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, SO centimes* Le tout payable d'avance. Paraissant Ic dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre perisée. On s'abonne ci Ypres, au bureau du Journalrue Close, n" On traite a forfait, pour les annonces souvent reproduit.es. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco an bureau du journal. La Botte dn Journal est transférée a pari it* <le ce jour rue Close, n° 1. SIMPLE HYPOTIIÈSE. La dernière revolution d'Espagne (j'en- tends cclle d'hier, et j'espère qu'on n'en a pas fait vine autre cette nuit), est chose rare, une revolution' sans larmes. Personne ne s'avisera de plaindre le roi Amédée, qui ne songe assurément pas a so plaindre lvti- même. Trop heureux dc sortir le front haut de cette sombre et doulourevise impasse ou on l'avait fourvoyé! II a fait, deux années durant, l'expérience du trone; il l'a faite en homme d'honneur, do courage et de liberie, ou, pour tout dire d'un soul mot, en digne bis dc la maison dc Savoie. Quand il a vu qu'il n'était pas créé pour l'Espagne, ou que l'Espagne n'était pas créée pour lui, ou que la majorité dc ses sujets pencbait décidément vers les institu tions républicaines, il a résilié simplement le contrat, renvoyé sa cotironne au garde- meuble, remercié ses hötcs et repris le che- min de son heureuse patrie. Dans quelques jours, il abordera les rivages de l'ltalieau milieu des acclamations d'un grand peuple qui l'a jugé sur les champs de bataille, qui l'apprécie a sa valeur, qui l'aime, et qui, depuis mi certain temps, commencait a tout craindre pour lui. Ses anciens compagnons d'armes, ceux qui ont confondu leur sang avec le sien dans le désastre glorieux de Custozza l'aborderont sans ces consolations embarrassées dont on salue les grandes infortunes. On ne l'a point précipité du tróne, il n'en est pas tombé, il a sauté a terre avec la grace d'un cavalier parfait. Non, Amédée n'est pas a plaindre. Quant au people espagnol, nous ne le plaindrons pas davantage, car, en rompant avec la monarchie, il a fait ce qu'il a voulu. Nous l'estimons assez pour croire qu'il sait ou il va et qvi'il n'a pas entrepris sans réflexions de se gouverner par lui-mème. II est assez intelligent pour se tenir en garde contre les prétendants de grand che- min qui promettent monts et merveilles en arrètant les diligences il est assez fort pour écraser les bandes de factieux qui 1'oppri- mentil sera pcut-êtrc assez sage pour for mer en peu d'années vine République fédé rale qui sera la Suisse du midi. L'Espagne n'est done pas a plaindre. Ce que j'ai plaint de tout mon cceur en lisant la rapide histoire de cette révolution, e'est notre cher pays, 'c'est la France. Repor- tons-nous par la pensee a trois ans en arrière, au printemps de 1870. Si le gou vernement impérial, au lieu de regarder comme un casus belli cette candidature du prince de Hohenzollern, avait laissé les choscs suivrc leur cours naturel, e'est le prince de Hohenzollern qui s'embarqucrait aujourd'hui dans quelque port dc l'Espa gne, ou plutót ses sujets 1'auraient congédié depuis longtemps, car l'arrogance d'un tem pérament germanique eüt brusqué le dénoiiement que la courtoisie italienne a retardé. Et la Prussc, occupée par les événements d'Espagne, n'aurait eu ni l'occasion ni les moyens dc se jeter sur nous.Et nous n'au- rions perdu ni l'Alsace, ni la Lorraine. Et mais pourquoi s'abandonner a des illusions rétrospcctives? Ce qui est fait est faitleplus pressé 'n'est pas de déplorer nos fautes, mais de les réparer. About. EUX SEULS II est quelque peu superflu de nier et memo d'affirmer l'intolérance du clergé quant a l'ensei- gnement. Non-seulement cette intolerance est un fait qui crève les yeux, mais elle est une nécessité. II faut s'étonner non pas de ce qu'elle se produit, mais de la naïveté de ceux qui s'en montrent surpris. Le clergé veut le monopole de I'enseigncment. Ceux d'entre les membres qui dans la pratique négligeraient cette pretention, seraient considérés par leurs supérieurs et par leurs confrères comme de mauvais prêtres. Aux yeux du clergé il faut que l'influence sacer- dotale prédomine, qu'elle règne et gouverne, au moins par personnes interposées. Tout dans ce monde, directement ou indirectement, doit être fait par et pour les ministres du culte. Et afin de mieux atteindre ce but, il ne devrait y avoir que des écoles cléricales ce n'est qu'a regret que le clergé supporte des écoles placées en dehors de son influence. Son raisonnement tres simple et trés logique est identique a celui du calife Omar, l'incendiaire de la bibliothèque d'Alexandrie. Les écoles laïques, dit-il, rienseignent que ce qu'enseignent nos pro- pres écoles et alors elles sont inutilesou bien elles apprennent autre chose, et dans ce cas elles sont dangereuses ou nuisibles. Ces pretentions inhérentes en quelque sorte a l'état ecclésiastique, sont révoltantes, mais natu relles. Les protestations, los feintes, les hypocrisies cléricales no peuvent servir qu'a augmenter la repulsion qu'inspirent les tendances de nos adver- saires. II n'y a d'ailleurs d'autre parti a prendre quo de combattre sans relache la misère et l'igno- rance, les abus, les préjugés et les superstitions. Mieux nous connaitrons le mal, plus il sera facile d'y remédier. En presence des immenses progrès accomplis déja par la raison et la civili sation, il y a beaucoup a espórer pour un prochain avenir. i Nous lisons dans le Progrès Un journal catholique flamand, IIet Recht de St-Trond, public de petits dialogues a vignettes a l'instar do Kladder adats h. n Son Schultze et son Müller s'appellent Sus et Kobe Janssens le premier, bon liberal, le second dévoué aux bons principes. ij Sus exprime l'espoir de voir revenir les libc- raux au gouvernail. n Pour quoi faire? lui demandeKobe Janssens. Pour tout faire. Vous ditesvrai, pour faire des lois sur les bourses, pour attaquer la chaire de vérité, pour persécuter les fabriques d'église, pour soullier les cimetières, pour mettre sur le tapis tout ce qui est haineux contre les prêtres et le culte et pour soutenir les gueux d'An vers. Sus se récrie. Mais Kobe Janssens continue li Si vous êtes vóritablement Beige, vous ne pouvez pas marcher avec les libéraux, paree quils sonl occupe'ssans cessed rong er d la Constitution au profit de leur manière de voir. De ces libéraux-la, je n'en suis pas, se recrie Sus. n Mais Kobe Janssens est impitoyable n II n'y en pas d'autres, dit-il péremptoire- ment. Et le Progrès ajoute Eh bienqu'en dites-vous, les anciens, qui trouxiez de bonne politique de faire le jeu des curés Êtes-vous édifiés Les anciensProgrèsce sont vos patrons c'est M. Alph. Vandenpeereboom, l'apologiste de la loi de 1842, le créateur des écoles d'adultes placées sous le régime de cette loic'est M. Henri Carton, le défenseur du compromis Malouc'est M. Pierre Beke, le próneur du clérical Beaucourt, et tutti quantitous ceux qui,ayanteule pouvoird'anéantir l'influence cléricale, l'ont ménagée, l'ont adulée, ont composé avec clle, tons ceux qui, pour nous [/OPINION

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 1