servir de 1'expression du Progrès, ont trouvé de bonne politique de faire le jeu des cures. A notre tour, nous leur posons la question «Eli bienqu'endites-vous?..'..Êtes-vousédifiés? HARICOTS PANACHÉS. A propos de l'arrêté royal qui nommeM. Durutte membre de la commission administrative de 1 in stitution royale de Messines, le Progrès dit que la deputation permanente de la F laridre occi dentale a cherché a faire éliminer M. Durutte en présentant d'autres personnes comme premier et deuxième candidats et le journal en prend texte pour s'élever contre l'intolérance et l'esprit exclusif de la deputation permanente. C'est tout naturel. Depuis de longues années M. Durutte a donné trop de gages de son dévouement docile ou de sa docilité dévouée comment faut-il dire aux patrons du Progrès pour que la possibility do son elimination ne leur tienne pas a cceur. Mais congoit-on, d'autre part, l'aveuglement de la deputation qui, au dire du Progrès,nax&ik voulu éliminer un de ses amis de la commission de l'institut de Messines La modération de M. Durutte, pour parler comme le Progrès, (ne parions pas de sa capacité) est de nature a donner des garanties sérieuses aux deux camps ennemis. Car si, d'une part, il est membre de l'Association doctrinaire, de 1'autre, il oompte parmi les fidèles de St-Vincent-de-Paul. On le voit, les convictions politiques de M. le baron, dont nous ne suspectons pas la sincérité, sont panachéescomme certains haricots. UN AVEU PRÉCIEUX. Parlant des trottoirs et de leur nettoyage qui, d'après lui, incombe aux riverains, le Progrès lache ce mot précieux les trottoirs ont couté ASSEZ CHER. Ahoui, ils ont couté assez cher, trop cher mêmesurtout aux riverains C'est ce que nous disions lorsque le conseil communal discutait le nouveau reglement sur la construction des trottoirs, et nous dümes alors subir les invectives et les injures du trop iras cible journal. II s'est calmé depuis cette époque et, en se calmant, il a oublié ses colères passées II vient aujourd'hui, sans s'en douter, donner raison a la these que nous soutenions. Certes, mieux vaut tard que jamais et, pour s'être fait attendrc, son aveu n'en est pas moins précieux. II est de nouveau beaucoup question de la re prise par l'Etat du réseau des chemins de fer des Flandres. Cette reprise, s'il en faut croire les bruits mis en circulation, se ferait dans un délai tres rapprocljé. Puisse-t-il en être ainsi On parle aussi de la conversion de la dette 4 1/2 p. c., conversion qui coïnciderait avec re mission d'un nouvel cmprunt. LE BOUC D'ISRAËL. On sait l'antipathie profonde que le parti cle rical nourrit contre l'enseignement public, contre tout enseignement qui ne se fait pas l'instrument etle complice des extravagances ultramontaines. Les feuilles épiscopales ne négligent aucune occa sion de diffamer Pinstruction laïque, ce qui n'efn- pêche pas les amis et protégés du clergé de s'installer, quand ils le peuvent, dans les chaires de l'Etat. A propos des écrits de M. de Laveleye, voici l'aveu que fait le Bien public, et qui a le mérite d'exprimer franchement les véritables sentiments des cléricaux Sans doute, le cas de M. de Laveleye s'ajoute aux griefs que nous avons depuis longtemps contre l'enseignement supérieur de l'Etat, mono- pole odleux soutenu par la généralité des contrïbua- lles contre les catholiques; mais ce reproche per sonnel disparait et se fond dans une question de principe,supérieure a toutesles controverses indi- viduelles. C'est le ixaut enseignement oeficiel QUI NOUS APPARAIT COMME UNE INSTITUTION I1AN- gereuse et MALFAiSANTE, et nous ne songeons nul- lement d faire du professeur lie'geois le bouc émissaire d" tous les péchés académiques Le Bien public avoue sans artifice le but qu il poursuit et les sentiments qui l'animentil veut la destruction des athénées et des universités de l'Etat, et en attendant, executant lo mot d'ordre de la milice congréganiste, il cherche a diffamer et a terroriser ceux qui, comme M. de Laveleye, affirment les droits et pratiquent les devoirs de la liberté et de l'indépendance scientifiques. Com- primer, affadir, asphyxier l'enseignement supé rieur, pour le supprimer ensuite comme inutile, tel est le secret des attaques du parti clerical a l'adresse des hommes de cmur et d'intelligence qui dénoncent la conjuration ultramontaine con tre le dévcloppement moral et intellectuel de la Belgique. Le Progrès se convertitde doctrinaire, il de- vient progressiste. Lisez-le attentivement et vous verrez, non sans quelque étonnement, avec quel enthousiasme il applaudit a 1'union des libéraux anversois, avec quel orgueil il admire leur zèle, leur énergie. Ayons confiance dans ses chers patrons, et nous verrons bientöt tous nos voeux exaucés, toutes les promesses d'avant les élections réali- sées. lis travaillent sans relache, ces bons pa trons, a l'élaboration d'un nouveau reglement déja le comité s'est réuni le 25 du mois dernier, a l'effet de rechercher les moyens pour ne pas ruiner les candidats aux élections futures il s'agit de constituer le denier libéral... Ouf L'argent une fois trouvé, le reste viendra tout seul. Convoqués a une assemblée générale, on leur soumettra l'ancien reglement légèrement re- semellé et ils se déclareront bien chaussés et sa- tisfaits. Quant au programme, afin de ne gêner personne, on n'en pariera pason fera comme s'il était inutile N'est-il pas évident que le Progrès affiche avec trop de solennité des principes qui ne sont pas les siens et qu'il accepte a Anvers ce qu'il re pousse a Ypres avec un déplorable entêtement. N'est-il pas évident que toute l'ardeur au combat des chefs du libéralisme yprois se résumé en quel- ques gros mots lancés a la face d'adversaires po litiques mais, quant a des actes, rien Ceux qui se trouvent a la tête du parti-libéral sont de tres braves gens (1), mais d'une mollesse impardonnables'ils avaient seulement le quart de l'énergie de nos amis d'Anvers, ne feraient-ils pas, a l'exemple de ceux-ci, tous les efforts pos sibles dans le but de ramener toutes les nuances libérales sous un même drapeau? Au contraire, que font-ils Les élections pas sées, ils ne songent plus a rien ailleurs on tra- vaille, ici on s'endort. Bar leur indifference cou- pable, ils donnent la latitude pleine et cntière aux ultramontains d'étendre leur domination funeste sur notre bel et riche arrondissement; ils décou- ragent leurs amis politiques et seront cause que, dans un temps peu éloigné, toute lutte, soit pro vinciale, soit législative, sera devenue impos sible. Soyez logique, ProgrèsVous applaudissez au triomplie de nos amis politiques a Anvers et a Namur; si vos applaudissements sont sincèros, commencez par rechercher 1'union des libéraux dans l'arrondissemént d'Ypres faites des propo sitions acceptables et nous vous promettons tout notre appui (2). Nos feuilles dévotes ont fait leurs choux gras d'un article publié par le Figaro de Paris, et dans lequel los mères frivoles et mondaines sont quelque peu malmenées. II est déja tros étonnant d'entendre le Figaro ce journal des cocottes et de la gandinerie, mori- géncr les femmes qui mènent de front l'amour maternel et l'amour des distractionsmais il est stupéfiant de voir notre pieuse presse se consti tuer dans cette campagne l'auxiliaire du Figaro et s'attaquer, elle aussi, a des êtres formés par l'Eglise. Car c'est l'Eglise qui a fagonné ces mères fri voles et mondaines. Et nos Veuillotins font un énorme pas de clerc en démonétisant ainsi Pin struction et l'éducation que les jeunes filles re- goivent dans les établissements religieuxoil d'ailleurs on le savait depuis longtemps l'amour du foser ne peut être inspire par des personnes qui ont pris en dégout la vie de fa milie, qui ont fui le toit paternel pour se procu rer des visions béatifiques en compagnie de leur directeur de conscience. SIMPLIFIONS. On se plaint généralement de l'interminable longueur des discussions parlementaires, mais jusqu'ici personne n'avait songó a offrir aux lé- gislateurs un moyen simple et pratique de tran- cher cette difficulté. Iionneur au Journal d''Anvers qui résout la question d'emblée Que l'on fasse taire, dit-il, les Rossius, les Bara, les Bergé et autres énergumènes et bientót le budget en discussion sera voté. II est 'certain que le verbiage fielleux que fait entendre la mino- rité porte prejudice au pays. La majorité ne peut, sans faiilir a ses devoirs, se prêter plus longtemps a ce jeu qui ridiculise et démonétise complétement le régime parlementaire. Non-seulement 1 verbiage fielleux des Bara, des Bergé et fles Rossius fait tort au pays, mais il cause le plus grand prejudice au ministère. II n'est que temps d'y mettre bon ordre. On devra done désormais laisser la parole aux seuls éloquents, capables et intègres membres de la Chambre, qui ont noms Delaet, Dumortier, Lelièvre, Notliomb et Wasseige. lis suffisent a éclairer la Chambre et les libéraux pourront se contenter de voter sans murmures tout ce qu'il plaira a M. Malou d'imposer au pays. "Le Bien public a monté depuis environ six semai- nes une scie de premier ordre a ses lccteurs avec la question des cimetières. L'ingénieux journal, désolé de voir que toutes ses criailleries laissent le ministère clerical super- lativement indifférent, emploie un nouveau truc pour la defense de sa cause. II publie une pétition adressée par des dames de Gand a la reine des Beiges, a laquelle on de- mande d'employer son auguste influence, afin de faire mettre a la raison le bourgmestre et le con seil communal de Gand Tout ce que la reine pourra faire, dit VFtoile ce sera de renvoyer cette pétition au ministro compétent, ct il est probable qu'on n'en entendra pas plus parler que des petitions adressées naguère directement au roi dans un autre but. Un accusé de reception, et tout sera dit. II est, dans tous les cas, fort curieux de voir les ultramontains gantois employer de pareils moyens, alors que le pouvoir est aux mains de lours amis et qu'ils sont eux-mêmes représentés a la Chambre par une députation cléricale de la plus belle eau. Tourquoi s'adresser a la reine qui ne peut rien, ct non pas au cabinet par l'intermé- diaire de l'un ou l'autre de ces députés a l'élection desquels le Bien public a tant contribué UN EXEMPLE A SUIVRE. Le correspondant anglais de VIndépendance faisait avant-hier le récit suivant Une fille publique avait été trouvée assassinée a Londres le jour de Noël. Un concours de cir- constances fatales avait fait soupgonner un pas teur allemand, embarqué avec sa familie a bord d'un navire, le Wangerlanden partance pour le Brésil. Le pauvre docteur fut arrêté, séparé des siens et trainé en prison oh, quinze jours après, son innocence fut reconnue. Le gouvernement a compris que la victime d'une pareille erreur judiciaire avait droit a une a> Nous laissons k l'auteur la responsabilité de ses appreciations. (N de la. Réd.) b. appel de notre honprable correspondant nous pa- rait avoir pour origine une généreuse utopie. En effet les progressistes ont été si souvent leurrés par les hommes auxquels eet appel s adresse, et cela malgré les plus bril- 1 antes promesses et les engagements les plus solennels, que nous ne voyoni pas qnelles garanties assez efficaces ces hommes pourraient donner de leur future bonne foi (N. de la Réd.)

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 2