JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPllES. I)imanche Onzième aimée. iM0 lö> 9 Mars I873L v C'est par erreur que nous avons annoncé, i) d'après le Fondsenbladlo décès de M. Van i) Bastelaere, bourgmestre de Wachtebeke. Cet honorable fonctionnaire, Hen que son état soit encore graven'a point süccombé a ses bles- subes. ON ESPÈRE MÊME POUVOIR LE SAUVER. a"'%v y% m^iÈMÏÊËlStüi PRIX D'ABOMWEMGIT POUR LA B12LGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX RES AÜXOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 cenliniesi. Paraissiint ie dimanche. On s'abonne a Ypres au bureau du Journal, rue Close, n° On traite d forfait pour les annonces souvent, reproduit.es. Tonics lettres ou envois d?argent doivent ét,re adressés franco au bureau du journal. La l ?oi t e du Journal est transferee a j>artir <le ce jour rue Close, n° 1. YPRES, le 8 MARS 1873. L'cntrefilet suivant, emprunté, croyons- noiis, a la Patrie dc Bruges, fait cn ce moment le tour de la presse cléricale u Ce n'est pas seulement la chambre du conseil pres le tribunal de lre instance de Mons, mais aussi la cbambre des mises en accusation prés la cour d'appel de Bruxelles, qui a proclamé l'inno- cence du Frère De Lavallée, injustement et légè- rement emprisonné a la suite cl'une clénonciation calomnieuse. Les feuillos libórales continuent a garder l,e silence sur cetto mise hors de cause de la victimc de cettc dénonciation quelques-unes trés rares cachent le fait dans un coin de leurs colonnes,cl'autresfontscmblant cle l'ignorer,etc. II sied bien a la presse cléricale, incarna tion compléte de Ja violence, de la déloyanté et de la mauvaise foi dans la polémique. dc se montrer si indignee et si sévère. Ce n'est pas elle qui s'abaisserait jusqu'a l'emploi de semblables procédés. Ah mais non. A prcuve la petite histoire que nous allons raconter ct qui date de buit mois a peine. Quelques jours après les élcctions com- munales de juillet dernier, élcctions dans lcsquellcs nos braves cléricaux avaient recu la plus superbe raclée qui fut oncqucs, les abonnés des feuilles pieuses apprirent avec un cffroi mêlé d'horreur qu'un affreux assassinat avait signalé lc triomphe des ignoblcs libératrcs. Le bourgmestre de Wachtebeke, M. Van Bastelaere, avait été trouvé sans vie sur la grand'routc, frappé d'un fer homicide, assommé a coups de béton, etc., etc. II avait été assailli par des hommes a la figure noircic, il avait reconnu ses mcurtriers ct les avait nommés avant de mourir. Le Fondsenblad, le Bien public et après lui les principaux organes de la sainte presse racontaient la chose en détail, a leur pre mière page, en caractères apparents, avec titres, sous-titr.es et commentaires venimeux a la clef. lis disaient quo la passion poli tique n'était pas étrangèrc a l'attenjtat, que la nomination de M. Yan Bastelaere, membrc du parti catholique, avait profon- Le surlendemain, M. Van Bastelaere, ignorant qu'il avait été dument occis pour les besoins de la bonne cause, venait, frais comme l'oeil, honorer de sa presence la vieille cité d'Artevelde. Le Journal de Gand, feuille sans pudeur, cut l'outrecuidance de faire remarquer que, pour un hommc assas- siné, ce Monsieur se portait assez bien. En réalité, M. Yan Bastelaere n'avait pas recu la moindre égratignure. Or, veut-on savoir comment furent rétraetés les articles flam boyants qui racontaient le noir, mais ima ginaire forfait dont il avait été la victime Ils le furent par les lignes suivantes quo d'intrépides explorateurs, munis de puis- sants microscopes, découvrircnta la seconde on a la troisième page, au milieu d'un inex tricable fouillis de faitsdivers: Et Van Bastelaere fut sauvé en effet. II le fut d'autant plus facilement que son épi- derme municipale n'avait pas recu l'ombre d'une atteinte. Cc chrétien échappa miracu- leusement aux blessures qu'il n'avait jamais recues, ct les fidèles dc Wachtebeke romer- cient encore le ciel tons les jours de cctte merveilleuse guérison. Mais, nc le perdons pas de vue, pour tons les lecteurs cléricaux indistinctcmcnt, l'tis- sassinat dc Van Bastelaere par les libéraux est un fait acquis, patent, indéniable. La plupart n'ont pas lu le fait-divers qu'on dissimulait avec tant d'art dans un coin des colonnes des jonrnaux picux. Et ceux qui l'ont lu restent convaincus que Van Bastelaere était couvert d'horri- bles blessures auxquelles il a du rapidement succomber. Pour les uns comme pour les autres, Van Bastelaere, bourgmestre et martyr, est con- sidéré comme une des nombreuses victimes que le libéralisme sanguinaire a immolées a sa furenr en l'an de grace 1872. N'est-ce pas que les feuilles cléricales ont bien raison de jeter feu et Hammes a propos des rectifications, incompletes selon elles, que certains journaux publient concernant lc Frère De Lavallée PATRIA BELGICA. Nous venons de recevoir la première livraison d'un ouvrage qui présente un intérêt extréme pour notre pays. Cet ouvrage est une encyclopédie nationale, contenant un exposé méthodique de toutes les connaissances relatives a la Belgique ancienne et moderne. Cette publication se fait sous la direction de M. Eugène Van Bemmel, professeur a l'Université de Bruxelles, ancien directeur de la Revue trimestriellequi a rendu tant de services aux lettres beiges. Patrio, Belgicatel est le titre de l'ouvrage. C'est une oeuvre de patriotisme et de science c'est le bilan de nos ressources intellectuelles, c'est l'bistoire du passé et celle du présent, dans tous les domaines, dans celui de l'art comme dans celui de la science c'est un vaste répertoire oü seront consignees, dans un ordre logique, toutes nos connaissances sur la Belgique physique, poli tique et sociale, morale et intellectuelle. Cette encyclopédie rationnclle yient combler une lacune veritable. Avocat, médecin, professeur, onestforcément cantonné dans quelquepartie spé ciale du savoir; la Jutte pour la vie,le shugglefor life est devenue si intense qu'elle commande une divi sion extréme du travail. D'autre part, il faut bien le dire, les études, a tous les degrés, se trouvent dans un assez lamentable état. Avouons qu'au sortir du collége, et même au sortir de l'Univer sité, le bagage du jeune homme est bien léger. Combien de matières a-t-il réellement approfon- dies combien n'y en a-t-il pas qui lui sont restées absolument étrangères L'étudiant en droit, par exemple, possède-t-il quelques éléments do bota- nique, de geologie, de minéralogie A-t-il quel ques notions d'histoire naturelle Connait-il seu lement la structure du corps humain L'étudiant en médecine, s'il a des connaissances scientifiques spéciales, que sait-il de nos institutions politiques et judiciaires Quelles sónt ses connaissances historiques etlittéraires?Lo professeur lui-mêmc, selon qu'il enseigne les sciences ou les lettres, n'est-il pas d'ordinaire étranger a celles-ci ou a celles-la Situation deplorable qu'il faut modifier. Ce n'est point une question a discuter incidemment, mais on peut dire cependant qu'il est des notions générales que tout docteur, sortant d'une faculté quelconque de nos universités, devrait posséder, §8 LE TOUT PAYABLE d'aVANCK. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez voire pensee DÉMENT LRRITÉ LA COTERIE DOCTRINAIRE DU CAN TON, etc.,- etc. o 7 rV-ï

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 1