et qu'il est grand temps que l'éducation de la jeu-
nesse soit organisée d'une f'agon sérieuse.
II ne s'agit point de créer des phénomènes, des
Pic de la Mirandole au petit pied, pouvant dis-
serter de omni re scibili el quïburdam aliisil s'agit
de créer des cerveaux sainsayant des idéés
exactes sur la nature, sur l'homme, sur la marche
de la civilisation, n'ignorant point Phistoire de
notre pays, nos institutions et leur mécanisme.
Que l'on ne craigne point qu'en se répandant sur
de nombreux sujets, l'esprit perde en force ce
qu'il pourrait gagner en étendue les aptitudes
décideront des vocations et entraineront comme
aujourd'hui des intelligences dans les diverses
voies qui leur sont ouvertes les facultés spéciales
creuseront toujours leur sillon.
Parmi tous les avantages que présente unrecueil
semblable a celui que nous recommandons, il n'en
est point de plus grand que de permettre a chacun
de compléter, a son gré, son education sur un
point ou sur un autre. Faute de pareil ouvrage,
quel n'est point l'embarras de celui qui veut
aborder une étude nouvelle pour lui. Citons quel-
ques exemples La question des races éveille
vivement l'attention depuis quelque temps on
veut satisfaire la curiosité de son esprit a eet
égard, on se demande quels sont les résultats
obtenus par la science ethnographique en ce qui
touche spécialement la Belgique. La Patria iielgica
vous offre non-seulement un article d'un jeune
savant, M. Vanderkindere, sur ce sujet, mais
encore un aperqu sur l'ethnographie préhistorique
de notre pays par M Dupont, l'ingénieux explo-
rateur des cavernes de la Meuse.
La science géograpkique a fait d'immenses
progrès de nos jours l'encyclopédie beige n'y
consacrera pas moins de six articles l'un vous
fera le tableau du relief de notre sol, un autre
vous exposera la géographie botanique, un troi-
sième, la géographie agricole, d'autres encore
vous initieront a la géographie historique et a la
géographie industrielle et commerciale M. Van
Bemmel écrira enfin pour vous une géographie
artistique, en vous dépeignant la physionomie
du pays, saisie dans son expression pittoresque
et animée.
La linguistique sollicite votre attention, vous
voudriez suivre le travail de nos savants dans un
domaine ou la grammaire comparée et la philo-
logie ont multiplié leurs découvertes M. Scheler
et M. Roersch vous prendront par la main et vous
conduirontpar les chemins que la science a frayés.
Faut-il citer encore
M. Quetelet dressera la statistique de la popu
lation; M. Fai der, procureur général a la Cour
de cassation, de la plume a laquelle nous devons
les études sur nos Constitutions nationales, écrira
l'histoire de nos institutions politiquesM. Syl-
vain Vandeweyer, dans l'intéressant exposé de
nos relations extérieures depuis 1830, présentera
des considérations élevées sur notre politique
étrangère; M. Laurent, l'éminent professeur de
FUniversité de Gand, tracera les regies de notre
droit civil et de notre procédureM. Pierre Tem
pels exposera, d'une fa§on nette et vivante, les
principes de notre droit constitutionnelM. Bour-
son, le directeur du Monileur, dira les combats et
les triomphes de la presse M Emile DeLaveleye
réduira en un croquis plein de lumière le tableau
qu'il a fait de notre économie rurale.
Notre littérature, fran^aise, fiamande et wal-
lonne, aura ses historiens dans l'Encyclopédie
nouvelle nos mceurs et nos arts auront les
leurs
M. Alphonse Vandenpeereboom nous expli-
quera l'organisation de nos ghildes et de nos
corporations; M. Willems nous fera pénétrerau
sein de nos sociétés savantes et littéraires; MM.
Buis et Leclercq dessineront d'une main sure les
grandes lignes de 1 histoire de l'architecture et de
la peinture en Belgique; MM. Gevaert et Samuel
suivront l'art musical national dans son dévelop-
pement successifM. Van Bemmel, a qui appar-
tient la conception de l'oeuvre et a qui en appar-
tiendra le principal honneur, décrira nos cou-
tumes, nos jeux et nos fêtes publiques.
Mais il faut se borner. Finissons par quelques
mots sur l'exécution matérielle de l'ouvrage. Les
éditeurs, MM. BruylantChristophe et Cie, annon-
cent qu'il formera trois volumes in-8° avec cartes,
plans et figures explicatives dans le texteles
trois volumes seront imprimés en caractères
neufs, extrêmement nets, sur fort beau papier.
La publication se fera en trente livraisons, qui
se succéderont de quinze en quinze jours. Le prix
est extrêmement modéré les souscripteurs paie-
ront trente francs; mais, comme l'ouvrage pa-
raitra en livraisons, le paiement pourra s'en faire
par paiements partiels. Ce n'est point la un dé
tail qu'il faille dédaigner l'acquisition de cette
Encyclopédie nationale devient ainsi extrême
ment facile il n'est jJoint de bourse, si modeste
qu'elle soit, qui ne puisse se la procurer; une
"somme de deux francs par mois est relativement
insignifiante. Qui, dans ces conditions, hésiterait
a souscrire, alors qu'ainsi il ne favorisera pas
seulement un intérêt national, mais encore et
surtout son intérêt particulier, celui qu'a chaque
citoyen beige a connaitre et a aimer sa patrie.
Patria Belgica.
Nous voyons d'après les réponses quo le gou
vernement a faites aux questions adressées par
la section centrale chargée de l'examen de la con
vention relative au rachat du chemin de fer du
Luxembourg, au sujet du réseau des Flandres,
que la reprise de ce réseau par l'Etat est ren-
voyée de nouveau aux calendes grecques.
Ainsi, voila la Flandre encore une fois sacri-
fiée
II sera curieux de voir l'attitude que prendront
nos députés catholiques dans la discussion qui
occupe en ce moment la Chambre et aussi la con
duite du Journal d'Fqms, subitement converti a
la concentration des lignes ferrées entre les mains
de l'Etat, en presence ces aveux significatifs du
rapport de M. Wasseige.
AMÉNITÉS
On lit dans un article que YUnivers, de Paris,
consacre a nos derniers débats parlementaires
M. Bergé sort de l'eau, le poil collé au ven
tre, allant et venant sans savoir oü il est ni oü il
va, s'aveuglant a la fois du frétillement de sa
queue et du battement de ses oreilles imbibées.
FALSIFICATION DES ALIMENTS.
On lit dans YEtoïle beige
Maintenant que le commerce de la boulangerie,
a Bruxelles, se trouve débarrassé de ses dernières
entraves, tout le monde sera d'accord sur ce point,
c est qu il conviendrait de se montrer un peu plus
vigilant et sévère a l'endroit des scandaleuses
falsifications que subissent les farines destinées a
l'alimentation. II estavéré que depuis longtemps
la fraude introduit dans ces farines les substances
les plus nuisibles a la santé et qui d'un autre cóté
constituent une infame tromperie. Ainsi quand,
par exemple,' on y mèle une espèce de craie, de
marne, et puis certaino poudre connuo vulgaire-
m nt sous le nom de poudre anglaise, d'un poids
supérieur a la farine de lrc qualité.
Ce qu il y a de plus fort, e'est que le trafic des
sophistications se pratique pour ainsi dire au
giand jour, par la grande et injustifiable consom-
mation que font certains marchands d'ingrédients
et de substances de toute sorte, parfaitement
étrangers a la composition de la farine de céréales.
En veut-on une preuve de plus, et officielle,
celle-lac'est une circulaire ministérielle du
département de l'intérieur adressée naguère a
MM. les gouverneurs de province, priant ces liauts
fonctionnaires de reppeler aux autorités commu
nales le devoir qui leur incombe de concourir a
la recherche des déKts et des contraventions dont
la loi du 17 mars 1856, sur la falsification des
denrees ahmentaires, a eu pour but d'assurer la
repression.
Si la surveillance que ces autorités dit
cette circulaire ont a exercer a eet égard
constitue, dans tous les temps, un des objets les
plus importants de la police locale, elle devient
surtout d'une impérieuse nécessité lorsque, comme
dans les circonstacces actuelles, a raison de la
cherte excessive de toutes les substances alimen-
taires, on peut avoir a craindre la sophistication
des denrées de première nécessité.
Parmi les fraudes qu'il importe de recher-
cher et de poursuivre, une des plus coupables,
sans contredit, est celle qui consiste a mêler aux
farines des matières liétérogènes et nuisibles,
telles que la china-clayetc.
n On m'assure, ajoute le ministre, dans sa
dépêche, que cette fraude se pratique impuné-
ment dans certaines localités. J'ai la certitude,
M. le gouverneur, qu'il vous suffira d'appeler sur
ce fait l'attention des autorités communales,pour
leur faire comprendre la nécessité de redoubler
de vigilance, afin d'assurer la fidélité du débit et
la salubrité des denrées alimentaires en général
et d'empêcher, notamment, la miso en vente de
farines falsifiées
On peut dire hardiment que c'est dans l'ag-
glomération bruxelloise que ces sortes de fraudes
des plus répréliensibles se font le plus fréquem-
ment et le plus impunément.
Dans son dernier rapport annuel l'administra-
tion communale de la capitale constate quo,
comme précédemment, la commission médicale
locale, appréciant l'importance de sa mission, fait
tous ses efforts pour garantir ses concitoyens con-
tre la falsification et la sophistication des denrées
nécessaires a leur alimentation. Mais les analyses
faites, a l'intervention de la police, par le chimisto
de la ville, se sont bornées a celles-ci
Pain, 19 beurre, 13 farine, 3 chicorée, 39
genièvre, 51lait,9 cornichons, 23 chocolat, 2
vin, 2. Total. 161.
Le rapport a soin d'ajouter que ce chiffre est
beaucoup inférieur a celui des années précédentes,
paree que ce service a souffert de la longue ma-
ladie et du décès de 1'ancien titulaire.
II parait évident que si des rechercher sérieuses
étaient faites quant a la sophistication des farines,
il y aurait considérablement a poursuivre.
Ce dont on se plaint si amèrement a Bruxelles
se pratique partout, et l'ondevrait dénoncerl'abus
jusqu'a ce qu'il y soit porté remède.
Mais c'est vraiment trop de naïvetó que d'at-
tendre ce remède des autorités communales.
Les fraudeurs sont tous, ou presque tous, élec-
teurs, et il les faut ménager.
Le mal ne cessera que lorsque, par une bonne
loi, on aura confié le controle et la constatation
des infractions a des fonctionnaires complétement
indépendants des scrutins.
Jusque-la, il faudra nous résigner a être
empoisonnéset cela peut durer longtemps
encore.
EST-CE POSSIBLE?
On lit encore dans YEtoïle beige:
Un notaire des environs d'Ottignies nous adresse
la lettre suivante qui atteste des faits sur lesquels
il nous parait utile d'attirer l'attention
Monsieur,
Dans votre n° 55, du 24 février dernier, édi-
tion du matin, sous la rubrique Falsification des
denrées alimentairesvous entretcnez vos lectcurs
et spécialement la boulangerie do la capitale, des
scandaleuses falsifications que subissent les fari
nes destinées a l'alimentation.
n La fraude que vous signalez, monsieur, se
pratique en eff'et sur une vaste échelle et d'une
manière presque générale, au suet au vu du public
et des autorités communales
Ti Dans la contróe que j'habite, il existe deux
moulins ou on ne travaille absolument que le sablo
blanc, donnant une farine tellement belle et fine
que le boulanger le plus compétent la prendrait
pour le forment n° 0. Ce sable coute au meunier 1
franc le metre cube, et cette quantité donne envi
ron 700 kilogs de farine.
Les deux moulins auxquels je fais allusion,
sont situés dans le canton de Perwez (Brabant),
et il doit en exister un troisième dans le canton
de Wavre.
Le public sait parfaitement que cette farine
de sable entre dans celle provenant du froment et
du seiglemais il lui est difficile de se soustraire
a la fraude, car il estévidentque les farines li vréee
au commerce ou a la consommation détaillée sont
préparées et mélangées a l'avance, en l'absence
detout témoin indiscretle consommateur ne peut