grande indépendance, ni beaucoup de fermeté. En premier lieu, il a produit une lettre du baron Pycke, niant, sans plus, l'exactitude du récit de notre excellent confrère le Bien public, lequel, au reste, avait plutöt voulu marquer le caractère de la conversation que dresser un proces-verbalII nous semble que, ce fait étant constaté, le minis tère aurait pu declarer que les interpellants n'a- vaient pas a demander compte du reste, et quand il aurait saisi cette occasion de manifester a nou veau les sentiments des catholiquespour les droits imprescriptibles du Saint-Siége, il nous semble encore que le gouvernement soi-disant catholique de Belgique n'aurait fait que son devoir. O Au lieu de cela, voici qu'un M. Vleminckx ayant paru douter de la bonne amitié <Jui existait entre le gouvernement de Victor-Emmanuel et le gouvernement beige, M. Malou s'est récrié, puis il s'est abaissé a fournir une série d'explications propres a satisfaire M. Vleminckx et consorts. Enfin, comme si sa parole ne leur devait pas suf- fire ni cette attitude suffisamment humilier et attrister les catlioliques. il s'est fait soutenir par quoi? Par un discours de M. Visconti-Venosta, declarant en pleine Chambre qu'il daignait être content de 1'attitude du gouvernement beige. Après cela, les libéraux eussent été bien dif- ficiles s'ils ne s'étaient pas tonus pour satisfaits. lis ont done, eux aussi, donné un bon point a M. Malou qui ne l'avait pas volé. Et voici com ment Vindépendance beige a pu résumer cet inci dent II résulte de ce débat 1° Que le lien public a prêté a M. le baron Pycke des paroles que notre ministro au Vati- i) nie avoir prononcées n 2° Que les rapports avec l'ltalie sont excel- lents, et empreints de la plus parfaite cordia- lite 3° Que le ministère clérical, plutöt que de brouiller la Belgique avee l'ltalie, préfère se brouiller avec le Bien public et avec le Pape. En a quoi il a parfaitement raison. n Nous souhaitons que le ministère beige res- sente l'affront qu'on lui fait subir de la sorte et qui, hélasn'est que jaste. Car si, par avance, les précédents nous faisaient redouter un acte de faiblesse du gouvernement beige, nous n'aurions pu prévoir qu'il condescendrait a donner aux li béraux de tels gages de soumission. D'OU VIENT L'ARGENT D'oü vient l'argent disait, il n'y a pas huit jours, M. Bara. Ah oui, d'oü vient l'argent Mgr. Gravez, par la miséricorde divine, évêque de Namur, quoiqu'indigne, s'en est allé, cette semaine, poser la première pierre d'une abbaye que des bénédictins, venus des bords du Danube, vont fonder a Denée, dans le canton de Fosse. Les journaux religieux racontent, en termes attendris, cette pieuse cérémonie, qui a produit, au dire de l'un d'eux, un effet indescriptible sur les spectateurs émerveillés. G D'ou vient l'argent Le compte-rendu de VAmi de I'Ordre nous ap- prend que ces bénédictins sont arrivés a Denée, lo 15 octobre dernier, au nombre d'une dizaine, venant de Beuron, sur le Danube. Dès le lendemain, ils prenaient, a titre pro- n visoire, possession d'une maison de campagne, r généreusement offerte par une pieuse familie n du Tournaisis. Jusque-la tout est bien. S'il convient a cette pieuse familie du Tournaisis d'entretenir a ses frais, une dizaine de gros bénédictins, chacun son gout, nous n'avons rien a y voir. Mais voila qu'au bout de cinq mois a peine d'installation dans la contrée, ces dix bénédictins se mettent en tête de batir une abbaye. D'ou vient l'argent O D'oü vient l'argent Cette abbaye je cite textuellement VAmi de rOrdre en style gotliique primaire d'une grande pureté et d'une grande majesté, aura 85 mètres de long sur 80 de large. Elle formera n un carré, avec une aile perpendiculaire a l'un n des cötés pour le réfectoire et la bibliotlièque.. Et VAmi de I'Ordrequi doit être bien informé, ajoute que ce sera certaincment un des beaux monuments du pays. Je le crois sans peinemais VA/mi, qui sait tant de choses, voudra-t-il bien répondre a cette ques tion D'oü vient l'argent O II Ami de I'Ordre pariede l'accueil sympathique et respectueux que les bénédictins ont rencontré parmi les populations religieuses du pays. Mais l'abbaye coütera au bas mot deux millions et pas plus a Namur qu'a Bruxelles, les architectes, les pierres de taille et les menuisiers, ne se paient avec des sympathies et du respect. Encore une fois, d'oü vient l'argent {Gazette.) DUPEURS DUPÉS. Le budget de l'intérieur est voté. Les autres budgets l'ont été ou vont l'être. Dans la discussion de chacun d'eux il est ques tion de l'augmentation des traitements des fonc- tionnaires de l'Etat. Mais, dans'Zes votes, il n'en est pas question du tout. La session se sera passée sans apporter aucune amélioration au sort de ces fonctionnaires, qui souffrent le plus cruellement du renchérissement des choses nécessaires a la vie matérielle. II y avait eu cependant des promesses, des en gagements même. Ni promesses ni engagements n'ont été tenus. Au ministère de l'intérieur on emploie un.sys- tème mixte. On vient de décider que le crédit, destiné a la rémunération des employés, serait affecté a payer de nouveaux employés qu'on va nommer Le blame et les ressentiments tomberont sur qui de droit. En même temps, la misère pèsera de plus en plus lour dement sur les victimes. Mais cela n'empêchera pas ceux qui n'ont be- soin de rien de dire que la Belgique est un pays fabuleusement riche et que son gouvernement est patemel. LES CALENDES DE LA PRESSE. L'Etoile affirme que, dans une trés prochaine séance de la Chambre, un représentant deman- dera que la proposition de MM. Coomans, De- baets, etc.,relative a la presse, soit votée dansle courant de la session. Si cette motion est faite, la Chambre ne la repoussera certainement pas. Comment done? On ne voudra pas manquer une si belle occasion de proclamer ses sympathies pour la presse, cette sauvegarde de nos institu tions, la sentinelle avancée du progrès, etc., etc. Mais quant a espérer que la Chambre tiendra sa promesse, e'est une autre affaire. Le jour venu de discuter la proposition de MM. Coomans et Debaets, on ne sera pas embarrassé de trouver des prétextes pour un ajournement a la session prochaine et, cette fois encore nous serons éconduits, Dieu sait pour combien de temps. PALAIS DE L'INDUSTRIE A VIENNE. -. La direction générale de l'Exposition vient do se mettre d'accord avec les différentes commis sions nationales sur la répartition de remplace ment du palais de l'industrie, qui sera le bati- ment le plus important. Ce palais se compose de trois grandes parties de la rotonde et de deux galeries longitudinales qui partent chacune d'un cóté de la rotonde jus- qu'aux extrémités du batiment. II y a, en outre, autour de la rotonde, une galerie quadrangu- laire. Cette rotonde, déja fameuse en Autriche, batie pour rester, a un diamètre de 132 mètres. A sa plus grande circonférence se trouve une demi-ga lerie de 14 mètres de largeur. Puis viennent 32 colonnes, dont 8 doubles, qui contiennent des escaliers tournants. Ces 32 co lonnes^ ont 24 mètres de hauteur et montent jusqu'a la première galerie circulaire. Commence alors la coupole, construite en fer, d'après le plan de M. Scott-Russel. Elle a a sa base 102 mètres de diamètree'est le double de celle de Saint- Pierre, a Rome. Ses larges plaques vont jusqu'a la première 1 an terne, a laquelle on parvient par une rampe construite a l'extérieur. La s'étend, également circulaire, mais en plein air, la seconde galerie. On est déja, en cet endroit, a une cin- quantaine de mètres au-dessus du sol. De la première lanterne, on parvient a la seconde par une rampe semblable dont l'accès, assurc-t-on, sera trés facile. On a alors au-dessus de soila seconde lanterne, surmontée d'un fac-simïle de la couronne impériale. Cette pièce encore est en fer. On a employé 93,000 quintaux de ce métal dans la construction de la rotonde. La liauteur géné rale de la coupole est de 84 ou 85 mètres. Les deux galeries qui partent de la rotonde et qui ont ensemble prés de 800 mètres de longueur- sur 25 de large, sont coupées chacune par huit galeries transversales, qui ont ou 205 ou 150 mètres de longueur sur 15 de large. Les galeries transversales ont entreelies, natu- rellement des deux cötés du batiment, devant et derrière, de grandes cours qu'on avait destinées a l'exposition des objets pouvant supporter le plein air Mais le nombre et l'importance des exposants s'est si considérablement accru que dix-neuf de ces cours vont être couvertes ou entièrement ou en partie. On peut done dire que le palais de l'industrie, avec les cours couvertes comprendra environ un espace sous toit de 932 mètres de longueur sur 175 et même pour une forte distance, sur 205 mètres de largeur. Figurez-vous la masse de mar- chandises que l'on pourra disposer sur une telle étendue Venons maintenant a la division par nations du palais de l'industrie. Afin d'óviter toute discussion et toute convoitise, le programme porte que la répartition de la place accordée a chaque commission étrangère pour exposer les produits de ses nationaux sera géographique, e'est-a-dire qu'elle sefera par pays, de fagon a ce que les différents territoires de production soient groupés autant que possible dans le même ordre qu'ils se trouvent surle globe, en suivant la direction de l'Ouest vers l'Est. L'emplacement commence done a l'extrémité ouest par l'Amérique du Sud et les Etat-Unis, l'Angleterre, la France, la Suisse, l'ltalie, la Bel gique, la Hollande et la Suède. Puis on arrive a la galerie quadrangulaire qui entourelarotondeetqui estoccupée, al'ouestet au nord par l'Allemagne, a Test, par 1'Autriche (le cöté sud sert d'entrée principale au palais). L'ex position autrichienne continue dans la galerie de Test jusqu'a ce qu'on atteigne celles de la Hon- grie, de la Russie, do la Grèco, de la Turquie, enfin des pays africains et asiatiques. La rotonde servira a toutes les n itions. La Belgique y placera, entre autres, une miniature de la bourse de Bruxelles. Les pays quipar hasardoccupcnt les places centrales sont l'ltalie, la-Belgique (heureuse Belgique elle est bien placéepartout), la Ilollande, l'Allemagne et l'Autriche. J'ai oublié dans l'énumération l'Espagne et le Portugal, paree que je n'ai pas trouvé leurs lignes de démarcation tracées en couleur sur le plan- cherils exposent cependant comme vous 1e ver- rez par le tableau qui suit La rotonde exclue, l'exposition dans l'e palais de l'industrie comprendra plus de 60,000 mètres carrés. De cet espace occuperont, en chiffres ronds l'Autriche 14,700 mètres carrés, l'Allemagne 6,700, la France 6,400 et l'Angleterre 6,400 (Remarquez le rapprochement curieux de ces trois derniers chiffres), la Russie 3,300, la Hongrie 3,000, l'lta lie 3,000, la Turquie, la Belgique 2,650. (G'est fort beau pour un si petit pays, mais son espace sera relativement beaucoup plus important, dit-on, dans la galerie des machines C'est nous qui aurons la la pièce la plus importante. Les Etats- Unis 1,300, la Chine, Siam et le Japon 1,300, la Suisse 1,150, l'Amérique du Sud 1,100, l'Egypte et l'Afrique centrale 1,000, la Hollande, 900, la Grèce 850, la Suède et la Norwége 850, la Rou- manie 650, l'Espagne 600, le Portugal 500, la

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 2