JEUNESSE Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général Instantanés Où aller AUJOURD'HUI Ire ANNÉE No 5 DIMANCHE 4 FÉVRIER 1934 ABONNEMENT UN AN 15 FRANCS Direction Ch. van RENYNGHE, Ypre*. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'Elverdinghe, Ypres. Compte chèques postaux 4086 97 A COMINES AU CERCLE CATHOLIQUE VOIR LA GRANDE SOIRÉE ARTISTIQUE DONNÉE PAR LA BRILLANTE TROUPE MIXTE LES COMPAGNONS DE St GENEST DE LILLE. PRIX 35 centimes le numéro. Nous avons connu deux belles jour nées celle du deuxième congrès de la Centrale Politique de Jeunesse Ca tholique Bruxelles. Vous avez lu dans la presse quotidienne les résumés des rapports présentés. Je me conten terai de souligner par quelques cita tions, l'état d'esprit de ce Congrès. Et que je ne cite que les officiels Edmond RUBBENS, le Président de la Ligue des Travailleurs Chrétiens nous a dit 11 faut que les jeunes offrent au parti leur collaboration, leuTS services et leur dévouement. Et quand je dis parti, je prends le mot dans son sens le plus large, le plus complet et le plus élevé, pas seulement dans le sens de parti-or- ganisation, mais aussi dans le sens de la grande communauté d inspira- tion, de culture et d'idéal catholique qui réunit tous les croyants de ce pays non seulement sur le plan >oli- tique mais dans tous les domaines de la vie publique. De son côté le parti doit accueillir avec enthou- siasme les forces jeunes qui se pré- sentent il doit comprendre l'esprit nouveau Comme Rubbens avait placé l'idée catholique bien au-dessus de l'électo- ralisme d'un parti, Jean BODART suscita un indescriptible enthousiasme en nous appelant l'apostolat social c La préoccupation qui nous domine c'est de réaliser la solidarité chré- tienne dans la fraternité du Christ. C'est parce que nous croyons l'émi- nente dignité de l'âme humaine que nous refusons de nous solidariser avec tous les abus d'un régime capi- taliste, matérialiste qui a méprisé la dignité des hommes. Au nom des I ouvriers je viens vous dire que nous t pouvons accomplir de grandes cho- ses ensemble. Ensemble, c'est-à-dire les bataillons ouvriers et l'élite de la jeunesse intellectuelle. C'est votre mission, jeunesse. Vous le devez parce que vous êtes les héritiers d'une génération qui est responsa- ble de la situation que nous déplo- rons. Laissons les morts ensevelir 'es morts. Il s'agit de travailler ensem- ble et de saluer déjà le jour où en- semble nous reporterons la croix du Christ au cœur des cités ouvrières L'enthousiasme de ces paroles de fierté catholique est peine contenu que le sénateur CROKAERT emporte l'assistance par ces paroles de vérité Dans la cour du Temple d'après- guerre, polluée par les affaires et 'a spéculation et où il semblait que toutes les valeurs devaient avoir dé- sormais pour commun dénominateur l'argent, la jeunesse est entrée avec des anathèmes et des lanières elle a commencé renverser les tables et chasser les marchands. Qu'elle continue Et si les Pharisiens et les marchands s'en vont se plaindre nu Sanhédrin et Pilate, que la Jeunesse leur fasse tous le sort qu'ils mé- ritent. La Jeunesse a pris au sérieux et la lettre les enseignements ponti- ficaux. Elle ne les a point lus du bout des lèvres, mais elle les a reçus dans son cœur. Elle s'en est rempli le cer- veau. Elle en a tiré une loi de vie, une règle de conduite, une consigne de combat. Le Syndicalisme ouvrier est né I époque où le patronat devenu ano- nyme et concentré se mit ignorer que le salariat n'est pas une entité abstraite, mais bien une masse d'hommes, c'est-à-dire des créatures de Dieu, dont on ne saurait faire des esclaves. Le syndicalisme ouvrier fut la rude et violente protestation du faible contre le fort, de l'exploité contre l'exploiteur, le mouvement énergique d'une masse d hommes qui voulaient qu'on cessât de trop souvent les considérer comme les pièces d'une machine. Ce fut 1 indis- pensable lutte contre la prolétarisa- tion et le retour l'esclavage. Il se trouva, l'âge héroïque du syndica- lisme et de l'Encyclique Rerum No- varum de nombreux intellectuels, des jeunes gens ardents, des ca- tholiques notoires qui apportèrent ce mouvement pour le pain et l'é- mancipation des masses ouvrières l'élan de leur cœur et la force de leur volonté. A l'heure présente, nous assistons un mouvement parallèle au Syndi- calisme et du même ordre que lui. Les petits industriels, les petits pro- ducteurs autonomes, les petits com- merçants, les artisans luttent eux aussi pour leur pain et pour leur émancipation. Les masses ainsi se rassemblent masse ouvrière, masse agricole, masse du Tiers-Etat. Elles n'admettront plus que l'on confonde l'intérêt pu- blic avec l'intérêt des Féodaux de la Finance et de l'Industrie. Elles n'ad- mettront plus que l'on sacrifie des hommes et des foyers des bilans et des comptes de profits et pertes. Il s'agit de sauver des vies humaines et non point des dividendes. Qui donc ne voit, que, de plus en plus, se rétrécit dans la société mo- derne le champ d'activité de la libre concurrence qui était la base de l'économie libérale Ne sera-ce pas demain l'asservissement la Féoda- lité industrielle et financière de tous les producteurs autonomes et de tout le Tiers-Etat Oui, sans nul doute, si le Tiers-Etat ne réagit pas. Il avait cru et espéré dans les for- mes parlementaires du Pouvoir po- litique pour se sauver. Aujourd'hui, il a perdu la foi et l'espérance. Et c'est pourquoi le Tiers-Etat, poussé par l'instinct de la conservation, réclame le Corporatisme, comme naguère les salariés ont réclamé le Syndicalisme. Ces deux idées-force ainsi se rejoi- gnent magnifiquement dans 1 histoire de notre temps et dans l'action qu'ap- pelle la vie publique. Ces paroles de l'ancien Ministre des Colonies sont l'écho de ce que pense la jeunesse. Notre effort n'a pas été vain. Après douze ans d essais, de tâtonnements, d'études, de travail, notre jeunesse a forgé sa doctrine et trempé sa volonté. Et maintenant elle prétend conquérir le pays. Oui, nous devons chasser les mar chands du temple, comme le dit, le mi nistre Crokaert. Oui, nous devons au cœur des cités planter la Croix du Christ, comme Bo- dart nous le rappelle. Oui, nous devons placer notre idéal au-dessus d'un vulgaire électoralisme, comme nous le propose Rubbens. C'est la tâche de notre génération. C'est cette œuvre de salubrité pu blique et de redressement de la vo lonté nationale et du sens civique, que nous travaillons inlassablement dans le pays entier. C'est cette mission que je vous convie, jeunes catholiques. Le temps n'est plus aux facilités, aux pe tits remèdes, au médiocre opportu nisme Le temps est au courage, la discipline, au sacrifice. Il ne s'agit plus de chercher du bois de rallonge. Il faut reconstruire. Partout où je me rends, je retrouve cette jeunesse ardente, volontaire, prête collaborer ce travail d'assai nissement des idées et des hommes. Ici aussi cette jeunesse existe. J'ai compris qu'elle ne demandait qu'à vi brer et agir. Qu'elle approfondisse sa vie inté rieure. sa foi. Qu'elle comprenne son devoir de charité. Qu'elle médite et qu'elle prie, et son action sera sancti fiée. Elle ne connaitra qu'un Maître le Christ. Et le reste lui sera donné par surcroît Ch. van RENYNGHE. LISEZ DANS LE SUD Page 2 les nouvelles d'Ypres, Wer- vicq, Comines. Page 3 Nouvelles de Ploegsteert, Le Bizet, Houthem. Page 4 Chronique sociale Avis aux frontaliers Chronique agricole. Page 5 les festivités annoncées, Ciné. Page 6 la Page de la Femme Feuil leton. Page 7 Annonces notariales nou velles Taxe sur les chiens. Page 8 Chronique sportive. f[ Commençons par une pièce de choix. L'auteur est Joseph Caillaux. Veuillez y ré fléchir Voici qu'il est devenu nécessaire de cher cher le moyen de réparer la machine détra quée. Quel est ce moyen Ni plus ni moins que celui que conseilla le Christ. Je veux dénoncer le mal fait la France et au monde par ceux qui s'efforcent de rem placer la doctrine cf amour, prêchée par Jésus, par une doctrine de haine, celle de Marx. Contre la prééminence du matérialisme, je plaide pour la primauté du spirituel. Cela pour en arriver l'exaltation du grand mouvement humain entrepris depuis deux mille ans, le mouvement qui a mis des siè cles abolir l'esclavage, puis d'autres siècles abolir le servage, et qui finalement impo sera aux hommes la parole du Christ Ai mez-vous les uns les autres J[ Le Gouvernement a désigné MM. îes ministres Jaspar, Janson et Tschoffen poux défendre le point de vue du Gouvernement dans la discussion de la prise en considé ration d'un projet de loi socialiste deman dant une enquête parlementaire sur les derniers scandales. Une délégation de maîtres de forges de la province de Hainaut a été reçue lundi matin, au département de l'Intérieur et a fait part M. Pierlot, ministre, des doléan ces au sujet de certaines taxes communales qui paraissent injustifiées. Le ministre a promis de mettre la question l'étude. Les pourparlers au sujet des réclama tions sur le régime des pensions de vieil lesse se poursuivront mardi entre M. Van Isacker, ministre et une délégation de la Ligue nationale des Travailleurs chrétiens et du groupe démocratique. Le R. P. Rutten, sénateur, va présenter au Sénat une proposition de loi réglemen tant le travail de la femme mariée. Cette proposition interdirait en principe le travail salarié de la femme mariée, mais admettrait de nombreuses exceptions. La proposition énumérera un certain nombre de travaux pour lesquels seules des mains de femmes peuvent les exécuter. La femme mariée sera autorisée occuper des travaux salariés de ce genre, fj L'heure d'été prendra cours, cette année partir du 8 avril, soit avec une avance de deux semaines sur la date fixée par l'ar rêté royal du 15 septembre 1928. <T Le ministre de l'Industrie a décidé de maintenir jusqu'au 1er avril la taxe de 10 francs la tonne sur les charbons importés cette taxe ne sera plus versée aux charbon nages, mais au Trésor public. M. Van Cauwelaert espère que les négo ciations en cours aboutiront avant le 1er avril.

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